Demeure de Michaël Salinovitch - 27 avenue de la République

[Michaël Salinovitch]

C'est ému que Michaël rentra en Frôce, et au domicile qu'il avait à Orgues-les-Bains. Ce domicile où son défunt frère, Hugo, vit longtemps, là aussi, où on le trouva mort, terrassé par une crise cardiaque.

Michaël avait quitté le pays depuis que son frère s'était lancé en politique. Il ne voulait pas que l'on puisse croire que lui, enseignant universitaire en histoire, ait pu bénéficier de quelque passe-droit dû à son nom. Mais l'exil en Espagne, puis en France lui pesa, lui qui aimait son pays, lui que la dictature de Papy avait enfermé et maltraité.

Il était revenu au pays suite au décès de son frère, mais avait dû fuir lors de l'expérience dictatoriale, craignant pour sa vie. Il rentrait, là définitivement, ayant obtenu une chaire d'histoire coloniale à l'Université d'Orgues-les-Bains.

La première chose qu'il fit après s'être fait recensé, et avant même de rentrer dans ce domicile, qui allait devenir sien, fut de se recueillir sur la tombe de son jeune frère Hugo.

[Dimitri Fevernov]

Les affaires reprenaient... Dimitri se rendit au domicile de son ami Mikhaïl, qui avait frôcisé son nom pour mieux passer auprès de la populace. Il demanda aux deux gorilles qui l'accompagnaient d'attendre sagement à l'entrée. Il entra, vêtu d'un grand manteau noir et d'une écharpe noire également. Une fois devant la porte, il sonna et attendit patiemment que le propriétaire des lieux lui ouvre.

[Michaël Salinovitch]

On sonna....Depuis son écran de la cuisine, il reconnu son ami Dimitri. De nombreux souvenirs lui revinrent en tête. Il ouvra la porte. Les deux hommes se regardèrent silencieux....C'est avec un sourire sincère que Michaël prit Dimitri dans ses bras.

En Russe :

Entre donc Tova-je !! Je suis ravi de te recevoir. J'allais justement me servir un peu de goulache, tu en prendras ?

[Mara Galante]

Elle avait pris l'avion dès qu'elle avait pu et arriva en taxi tard dans la nuit devant chez Michaël Salinovitch. Au premier abord, la maison ne lui paraissait pas très accueillante, et le quartier, bien que nouveau, semblait terriblement vide. Brrr, elle avait demandé au taximan de ne pas partir tant qu'elle ne serait pas rentrée. Elle avait raison. Il faisait lugubre même s'il ne faisait pas froid. Une petite brise passait dans ses cheveux. Elle contemplait la façade, elle ne savait plus si elle avait frappé au pas. Elle se dirigea d'un pas de côté vers la droite et se pencha légèrement pour essayer d'apercevoir dans la faible lueur confirmant la présence d'une vie à l'intérieur de la maison. Elle cru voir une ombre se déplacer, mais n'avait pas su apercevoir plus de détails. Quand un nouveau souffle léger se fit sentir sur sa nuque et le lampadaire de l'avenue grésilla. Elle entendit le taxi faire ronronner son moteur et démarrer lentement, s'élançant dans le silence de la nuit sur la chaussée déserte. Quel toupet, il n'a même pas attendu. Mara se retourne et se retrouve soudainement nez à nez avec Michaël Salinovith torse nu mais souriant. Elle sursauta, vascilla et manqua de tomber. Il la rattrapa par le bras, l'entraînant contre sa poitrine et l'enserrant, lui posa un doux baiser à la limite entre le début de ses cheveux et la fin de son front en lui chuchotant " Bonsoir madame la Ministre d'État, puisque vous en êtes en charge, voulez-vous visiter mon intérieur ? ". Elle pouffa de rire et ne pu s'empêcher de se foutre ouvertement de sa gueule. Elle le fixa dans les yeux et lui dit qu'elle acceptait de rentrer. Au moins, l'ambiance était moins tendue. Une fois entrée, elle lui rappela que Thomas savait mieux s'y prendre dans ce genre de chose, le romantisme, ca le connaissait bien. Histoire de lui rappeler qu'elle n'était pas une fille facile et que, derrière les apparences, derrière la dentelle et les habits des grands couturiers, il restait une femme terriblement et intérieurement blessée par un passé pour l'heure ignoré de tous.

[Michaël Salinovitch]

Michaël remis une chemise qu'il te boutonna pas. Il installa Mara sur un canapé de cuir en face duquel brûlait une bougie, accompagné d'une musique de fond....de la musique Yiddish que Michaël adorait. Il servit une coupe de champagne à Mara, profitant pour lui baiser la main.

Ma belle Mara, c'est un honneur pour moi de te recevoir....

[Michaël Salinovitch]

Volets grands ouverts depuis la veille, une société de ménage venue tout nettoyer et astiquer, une équipe de jardiniers au travail......Tout ce monde partit, la maison était comme neuve. Une voiture s'arrêta, un taxi. Un homme en sortit avec une valise de taille raisonnable. Quelque peu amaigri, les voisins le reconnurent...Michaël était de retour.