[COLLOQUE] Favoriser la transition énergétique

[Noah Gayet]

Bonjour à toutes et à tous.

Sont conviés à ce colloque :
- les Gouverneurs,
- les Maires,
- les Présidents de parti (ou un représentant qu'ils auront désigné), de la majorité comme de l'opposition.

L'objectif est d'aboutir à un vaste plan de réformes sur la transition énergétique.
Et la priorité sera d'abord mise sur l'action locale, c'est à dire à l'échelle municipale et provinciale.

Trois thèmes sont à l'ordre du jour :
1°) La rénovation des bâtiments publics afin de les rendre auto-géré en matière d'énergie.
2°) Le développement du parc éolien maritime.
3°) La mise en place de parcs d'énergie verte dans les campagnes, ce qui fera également l'objet d'une consultation prochaine des agriculteurs.

Je vous propose de commencer par un tour de table, afin que vous puissiez exprimer vos attentes sur les points évoqués et vos pistes, si vous en avez. Elles sont toutes bonnes à prendre. Je vous présenterais ensuite mon projet et nous échangerons sur les éléments exposés.

[Paul Marshall]

Monsieur le ministre,

Si par "transition énergétique", vous entendez par là : liquidation du parc électronucléaire afin de favoriser l’essor des ruineuses énergies éoliennes et photovoltaïques, vous pouvez comptez sur nous pour vous faire barrage.
Croire que les énergies dites renouvelables, notamment les éoliennes et le photovoltaïque, sont en mesure de prendre le relais des énergies fossiles et du nucléaire, c'est se tromper lourdement.
Votre politique ne fera qu'accroître notre dépendance aux importations d’énergie fossile dans le but de compenser le futur manque de production nucléaire et des intermittences de l’éolien et du photovoltaïque, comme c'est le cas en Allemagne. Car oui, le "miracle" allemand de l’énergie verte semble tourner au désastre. Je ne souhaite pas qu'il en soit de même pour la Frôce.

[Justin Timber]

Monsieur le Ministre,
Je me présentes. Je suis Justin Timber, Ministre alternatif de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Energie. C'est à ce titre que je réagirai à ce colloque et aux mesures qui nous seront présentés. Je crois que mon collègue, Monsieur Marshall, a tout dit dans son discours. Nous attendons de vrais gages de votre part et si nous considérons que votre projet va à l'encontre de nos idées, nous ferons barrage avec force de votre Ministère jusqu'à l'Assemblée. Je vous remercie.

[Noah Gayet]

Eh bien Messieurs, j'aime beaucoup votre idée de barrage !

L'énergie hydraulique est un véritable filon à exploiter, je note !
Vous commencez fort pour le début de ce colloque !

[Paul Marshall]

La Gauche accuse souvent, à tord, la Droite d'être dans l'opposition systématique et non constructive, or, il me semble avoir émis de arguments. Alors, plutôt que de pratiquer l'ironie afin de vous dérober, répondez à nos inquiétudes. Argumentez, cela vous changera.

[Noah Gayet]

J'y penserais, Monsieur Marshall, le jour où effectivement vous formulerez un argument et non un pamphlet au parti pris.
L'exercice argumentaire n'est pas simple, je vous l'accorde. Mais vous y arriverez, en y mettant de la bonne volonté.

En Europe, vous avez la Norvège et la Suède qui ont fait le pari de la transition énergétique, sans nucléaire et sans énergie fossile. Deux pays avec une croissance en hausse, et un taux de chômage qui baisse. Catastrophe économique "socialiste" vous aviez dit ? Ahem...
En Amérique Centrale, vous avez aussi le Costa Rica qui tourne à 99% d'énergies renouvelables.

Il y en a d'autres, que vous pourriez peut-être aller visiter entre deux détours par Israël d'ailleurs, ne serait-ce que pour vous renseigner. A moins que l'environnement ne soit pas un domaine important à vos yeux, dans ce cas, j'en viendrais à m'interroger sur votre participation à ce débat. Serait-elle uniquement pour faire "barrage" ? En tout cas, le barrage, au Costa Rica, ça leur a plutôt bien réussi. 99%. A méditer, je pense.

[Paul Marshall]

Pensez-y dès maintenant Monsieur Gayet, car si la base de votre argumentation repose sur les contre-exemples non détaillés afin d'esquiver le sujet initial, alors il y a encore du travail.

Je remarque dans un premier temps, que vous évitez soigneusement l'exemple de l'Allemagne. Intéressant.

Ensuite, en effet, la Norvège est parvenue à 99% d’électricité d’origine hydraulique. Mais ce n'est pas le cas de la Suède, qui combine l'énergie hydraulique à 45%, avec l'énergie nucléaire, à 40%. Il est utile de le préciser car vous ne le faites volontairement pas.
Le constat que l'on peut donc en tirer est simple : il n'y a que trois solutions pour parvenir à éviter les émissions de CO2 dans la production d’électricité. Il s'agit de l’hydraulique, du nucléaire, ou de la combinaison des deux. Rien d'autre.

Aucun pays n'a réussi votre "transition énergétique" via les énergies telles que l'éolienne ou le photovoltaïque. Vos exemples viennent ainsi de conforter mes propos tenus lors de ma première déclaration.

Enfin, je ne vois pas bien ce que ma visite en Israël vient faire dans la discussion. Je discerne un certain mépris de votre part. Si cette visite vous dérange, n'hésitez pas à faire une contre-visite à Ramallah où vous serez surement accueilli très gentiment par les dirigeants du Fatah, qui sont bien connus pour leur "ouverture d'esprit". Ou bien contentez-vous de militer pour la cause "palestinienne" dans les quartiers bobo d'Aspen, c'est moins risqué ...

[Noah Gayet]

Si cela vous fait plaisir d'avoir psychologiquement le dernier mot, ma foi, tant mieux. Vous allez avoir du mal à m'impressionner et me paraitre comme un interlocuteur crédible avec ça.

D'autant que je vous l'ai dit, votre idée de barrage est bonne.

Par ailleurs, ai-je dit que je ferais de l'éolien et du solaire la priorité ? Non, ça c'est vous qui me le faites dire pour polémiquer dessus. Vous voulez polémiquer, alors faites... ça ne m'intéresse pas.

J'ai un contre exemple, oui encore un, à vous donner. Sur l'énergie solaire que vous décriez, le Chili a fait un pari gagnant. Puisque avec un excédent de production de cette énergie, ça a permis de faire tomber la facture des foyers en bénéficiant. Certes, le Chili a encore beaucoup à faire pour abandonner l'énergie fossile. Mais couplez cet exemple avec l'exemple de la Norvège et du Costa Rica.
Si l'état et les instances publiques rendent leurs bâtiments auto-alimentés en électricité, alors nous économisons sur la facture énergétique. Economie sur la facture énergétique = réductions des dépenses publiques = baisse des impôts.
Là, ça vous parlera peut-être davantage, puisque vous ne cessez de décrier la contribution fiscale de nos concitoyens.
Imaginez maintenant si chaque foyer est auto-alimenté en énergie solaire. Vous réduisez leur facture, vous l'annulez même. Cela fait plus d'argent pour autre chose, la consommation, par exemple.
Les entreprises du secteur embauchent pour répondre à la demande, moins de chômeurs, moins de coût pour l'état.
Enfin, si foyer, entreprises et bâtiments publics sont autonomes, vous réduisez les besoins de production électrique et vous pouvez donc vous débarrasser du nucléaire et des énergies fossiles.

Ajoutez ces mesures aux rénovations de l'habitat, afin de renforcer l'isolation thermique, et vous comprendrez aisément que votre scepticisme s'apparente soit à de l'ignorance, soit à de la malhonnêteté.

[Paul Marshall]

Non mais je ne suis pas là pour vous faire bonne impression, je suis là pour défendre non seulement les valeurs de plus de 6 millions de frôceux et mais également un avenir prospère pour ce pays.

Avez vous directement évoqué l'énergie éolienne et photovoltaïque ? Non. Mais lorsque vous parlez de "transition énergétique", on sait ce qu'il en retourne. J'ai commencé ma prise de parole en déclarant "Si par "transition énergétique", vous entendez par là : liquidation du parc électronucléaire afin de favoriser l’essor des ruineuses énergies éoliennes et photovoltaïques, vous pouvez comptez sur nous pour vous faire barrage."

Si ce n'est pas le cas, alors j'en suis ravi. Il s'agissait juste d'un avertissement, afin que vous compreniez ce que nous souhaitons et ce que nous ne voulons pas.
Vous nous avez dit au début de ce colloque que vous nous proposiez de commencer par un tour de table, afin que nous puissions exprimer nos attentes et qu'elles seraient "toutes bonnes à prendre". Je vous ai pris au mot. Je ne suis pas dans la polémique mais dans l'expression de mes idées.

Nous pouvons également prendre l'exemple de la France qui est le pays industriel ayant l’air le moins pollué, le seul qui ne dépende pas du charbon, celui qui est le moins dépendant du pétrole, et un de ceux où le prix de l’électricité est le moins élevé au monde.

La différence qu'il y a entre vous et moi, c'est que ce qui prime à l'heure actuelle n'est pas la "transition énergétique" imposé arbitrairement et brutalement par l'Etat mais plutôt l'indépendance énergétique de la Frôce. Nous devons produire toute l'énergie que nous utilisons en Frôce. Plutôt que l'Etat choisisse une méthode de production énergétique, la solution est de produire parallèlement de l'énergie avec les ressources fossiles et les énergies renouvelables. L'objectif est de s'assurer la prospérité économique tout en permettant le développement harmonieux des nouvelles technologies.
Nous devons faire travailler en parallèle les "anciennes" et nouvelles technologies pour garantir notre capacité à conserver notre prospérité tout en passant progressivement à un modèle de consommation énergétique moins polluant.

[Noah Gayet]

C'est bien que vous parliez de la France et du faible coût de l'énergie. La France a misé gros sur le nucléaire, parce qu'elle avait besoin d'une indépendance énergétique après la guerre.
Le nucléaire permet de produire beaucoup d'énergie. Mais il a un coût environnemental. Je vous passe l'habituel laïus sur les déchets toxiques et sur le fait que le nucléaire se base sur des matériaux fossiles. Le combustible n'est pas éternel, pas plus que le pétrole. Il va venir un moment où les matières vont se raréfier et où les prix vont flamber.

Par ailleurs, le nucléaire a un coût financier. J'attire votre attention sur le rapport de la Cour des Comptes française, à ce sujet. D'ici 2030, le nucléaire ca coûter 100 milliards d'euros. Vu la situation économique de la France, l'Etat ne pourra pas assumer ce coût. Cela veut dire qu'il sera répercuté sur la facture. 100 milliards d'euros à trouver pour 60 millions d'habitants. Nous n'avons pas la même notion de rentabilité. C'est gentil de vouloir faire ce cadeau à la Frôce, merci, mais non merci.

Quant à la transition, il est évident que ça ne va pas se faire en un claquement de doigts. Ce n'est pas le but de ce colloque. Le plan d'action prendra des années pour être appliqué. Mais je vous le confirme. On peut avoir des énergies renouvelables à 99% voire 100% tout en maintenant notre indépendance énergétique. Dixit le Costa Rica.

[Paul Marshall]

Et vous, vous faites bien de parler de la Cour des Comptes française puisque celle-ci a chiffré en 2013 dans son rapport les surcoûts de vos énergies "renouvelables" qui s’élève à 70,1 milliards d'euros pour la période 2005 à 2020.
Comme il est drôle de voir un socialiste qui prétend matin, midi et soir défendre la population "modeste", les salariés, les défavorisés en situation de précarité énergétique, etc. et souhaiter par la même occasion dilapider des sommes colossales au bénéfice des mafias vertes dont il fait partie, ou d’une idéologie politique délirante qui ne fera que faire grimper le prix de l’électricité.

Les coûts et les tarifs de l’électricité, voilà ce qui importe aux frôceux !

Et pour l'amour du ciel, cessez de nous bassiner avec le Costa Rica. Ce pays dispose d’une combinaison d’atouts parfait qui lui ont permis de parvenir à cela. Il n'y a que 5 millions d'habitants, son secteur industriel est assez limité, donc peu gourmand en énergie - la consommation d'électricité par habitant du Costa Rica était de 1 888 kWh en 2013, inférieure de 38 % à la moyenne mondiale (3 026 kWh) - enfin, il est doté d’un relief particulier, propices à la production de telles énergies.
Et combien le Costa Rica a t-il dû investir pour financer une telle chose ? Ces gens n'ont même plus d'armée depuis 1948 alors forcément, ils ont pu consacrer des sommes astronomiques, l’équivalent d’un budget de la Défense en Frôce, pour y parvenir. Mais peut-être est-ce votre intention, réduire le budget de la Défense dans cette période de terrorisme islamiste afin de satisfaire les lobbys verts et les adeptes de l’écologie politiquement correcte ?

Nous n'avons ni les moyens, ni la possibilité. La Frôce n'est pas le Costa Rica ...

Maintenant, cessons de parler des autres. Faisons preuve de mutisme à ce sujet comme vous savez si subtilement le faire pour le cas de l'Allemagne, qui au passage, est un pays bien plus comparable à la Frôce que le Costa Rica.
En Frôce donc - je le dis et je le répète - nous devons faire travailler en parallèle les "anciennes" et nouvelles technologies pour garantir notre capacité à conserver notre prospérité tout en passant progressivement à un modèle de consommation énergétique moins polluant. Voilà quelle devrait être la politique énergétique de la Frôce !

[Justin Timber]

Monsieur Gayet,

Notre position est claire, nous sommes là pour entendre des arguments et travailler pour la Frôce et son peuple. Ce colloque est pour le moment totalement inintéressant dans la mesure où vous avancez vaguement des idées sans les transposer à la Frôce. Monsieur le Ministre, quelle est votre plan de transition énergétique pour notre pays? Parce que si vous attendez que l'on vous livre nos idées et qu'on rédige nous même un projet de loi, croyez bien Monsieur le Ministre, que nous le ferions directement à l'Assemblée Nationale.
Nous perdons notre temps en ce moment avec ce colloque alors je vous demanderais de passer à l'étape supérieure et de commencer à nous présenter une vraie ébauche de projet pour la transition énergétique.
L'environnement, ça n'attends pas. Demain, il sera trop tard. Alors donnons l'exemple et agissons immédiatement. J'attends avec impatience une première ébauche afin que je l'étudie attentivement et vous fasse part de mes retours en la matière.

[Noah Gayet]

Monsieur Timber, je n'ai pas de copie à vous faire. Et j'ai encore moins à changer le mode de fonctionnement de ce colloque. J'attends les avis d'autres représentants, ceux des Gouverneurs notamment.

Et ensuite, seulement ensuite, quand j'aurais les avis d'autres personnes et leurs attentes, j'évoquerais ce qui est prévu.

Vous comprendrez que ce ne sont pas vos 35,93% à la dernière élection qui vous rendent maître de cette discussion.
Quant à l'urgence, venant de quelqu'un qui a soutenu la précédente majorité, qui n'a strictement rien fait, en matière environnementale, je m'esclaffe de rire.

[Paul Marshall]

Ce ne sont, certes, pas nos 35,93% aux dernières législatives qui nous rendent maître de cette discussion, d'ailleurs personne ici n'est "maître" de cette discussion. Seulement, il semblerait que Justin et moi soyons les seuls à accorder à ce colloque un minimum d’intérêt. Accordez-nous au moins cela ...

[Rooky]

C'est dans son Hummer H2 habituel que Housni avait décidé de se rendre à ce colloque sur la transition énergétique. Il pris soin de faire tourner le moteur à plein régime en arrivant, pour faire beaucoup de bruit et de fumée.

Bonjour Messieurs.
N'oublions pas que la production d'énergie est libre en Frôce. Je pense donc qu'il faut laisser à chaque producteur d'énergie le soin de choisir le mode qui lui convient le mieux. Je ne suis ni pro ni anti nucléaire. Simplement, le nucléaire a l'avantage d'être relativement bon marché à produire, et je pense que les économies réalisées lors de la production peuvent parfois suffir à financer la sécurisation et la rénovation du parc. Chaque opérateur doit toutefois faire face à une obligation de résultats en termes de sécurité et d'entretien.

Pour ce qui est de rendre autonome les bâtiments en énergie, la encore, c'est au gouvernement de débloquer les fonds. Mais outre l'isolation qui réduira le chauffage, que proposez vous pour tout ce qui est éclairage, installations informatique...
Les anneaux solaires, je suis sceptique. Leur durée de vie est très limitée, et une fois hors service, ils constituent un désastre environnemental. N'oublions pas que nombreux sont ceux qui contiennent du mercure.

Enfin, pour l'énergie verte dans les campagnes, pourquoi pas, mais la encore celà doit relever du volontariat et non du forcing.