HJ : Désolé, j'avais été bloquée à cause d'un changement d'adresse mail qui devait être validé par l'administration du forum : mon compte était passé inactif depuis dimanche soir.
Alors que la réunion commençait à peine, Alice reçu sur son téléphone un mail de la plus haute importance, le deal qu'elle avait préparé avec la société Live Nation
venait d'être accepté. Plusieurs semaines de dure labeur étaient enfin récompensées, si bien que la belle danoise eut du mal à suivre le début du débat.
Son attention revint lorsque le Secrétaire d'Etat lui tendit deux feuilles contenant des propositions de loi. L'excès d'énergie dont elle venait de se doter en apprenant la nouvelle du succès de l'opération financière de sa société la conduit à offrir à Michel Poudou son plus beau sourire charmeur.
Messieurs, Madame, ma position sur la parité est très simple. J'y suis absolument opposée. Il s'agit d'une construction mathématique qui n'a pas lieu d'être. Pourtant, c'est un mal nécessaire à la mauvaise foi de certains opérateurs privé pratiquant la discrimination, et aux mentalités parfois étriquées de certains électeurs dans les affaires publiques.
Elle marque une pause.
Je crois avant tout au mérite. L'accent doit être mis, à l'occasion d'un recrutement, d'une élection, sur la compétence du candidat. Son habileté. Son mérite. Et non sur son genre. A mon sens donc, ce n'est pas une parité complètement artificielle que nous devons établir. Notre action doit porter sur la reconnaissance de l'égalité, en tous points, de l'homme et de la femme dans le monde du travail. C'est ainsi que notre proposition de loi devrait-être intitulée. Qui plus est, notre proposition de loi doit rappeler que l'égalité homme-femme découle naturellement du préambule et de l'article 1er de notre Constitution.
La mise en place de ces conditions é-ga-li-taires doit passer, dans le privé, par :
- l'égalité de l'accès à l'université, comme vous le remarquez dans le draft.
- l'égalité des conditions de recrutement, avec la possibilité de sanctionner les entreprises qui pratiquent une discrimination à l'embauche. Puisque la preuve de cette discrimination sera difficile à apporter, nous pouvons ici déterminer un seuil minimaux en dessous duquel il est évident que l'entreprise pratique une discrimination à l'embauche. Ces seuils doivent être déterminés à partir de données statistiques. Toutes les branches de métiers n'attirent pas le même nombre d'hommes et de femmes. Il serait intéressant également de se focaliser sur la représentation des femmes dans les Conseils d'administration des entreprises.
- le traitement égalitaire, celui-là doit passer par l'alignement des conditions de salaire, d'indemnités, de retraites,... Mais aussi de congers. J'entends par là qu'il nous faut donner au père d'un enfant un congé paternité similaire à celui dont jouissent actuellement les mères ayant donné naissance à un enfant.
Pour ce qui est de la vie publique,
- je reconnais que les élections ne peuvent être comparées à l'embauche, évidemment. Par conséquent, le recours au quotas, qui me sont si antipathiques est une solution qui pourrait être envisagée.
- la promotion de l'égalité homme-femmes doit également passer par la mise en place de campagnes de sensibilisation, et la suspension de tout groupement qui violerait ce principe fondamental à valeur constitutionnelle.
Alice attendit les réactions de ses interlocuteurs.