[Législatives octobre 2016] Débat n°1 : Ecologie / Education / Culture

[Paul Marshall]

Marie de France, je pensais vous avoir perdu !

Nous sommes dans un débat, les attaques politiques font partie intégrantes du processus. Si vous n'aimez pas cela, arrêtez de suite la politique. Je ne suis pas là pour vous cirer les pompes.
Depuis tout à l'heure, vous vous murez dans le silence et pendant ce temps, nous débattons sur les idées. Tous les femmes et hommes politiques de ce pays ne sont pas des incompétents, par contre vous, vous en êtres un beau spécimen.

Qu'avez-vous à dire aux frôceux qui attendaient de votre part de l'action à la tête de votre ministère ? Vous n'avez rien fait, pas un texte de loi, même pas un communiqué, si ce n'est pour donner votre démission à Monsieur Bach qui vous avez apporté sa confiance ?
Comment osez-vous dorénavant vous présenter et promettre des choses aux gens qui nous regardent ?

Par ailleurs, vous ne semblez pas comprendre le libéralisme, vu vos propos. Pourtant, votre parti s'autoproclame, entre autre, libéral. Vaste blague ! Vous êtes un leurre, pour ne pas dire une blague, ni plus, ni moins.

Supprimer ces trois ministères est logique lorsque l'on souhaite un Etat minimal, rien à voir avec le fait de se dédouaner des missions que vous prétendez "essentielles" de l'Etat.
Notre programme est complet, logique et en adéquation avec nos valeurs, contrairement au votre.

Et par pitié, cessez de finir vos interventions ici sur ce plateau en rabâchant votre slogan pompeux, on dirait un robot !

[Urumi Nakamura]

Monsieur Marshall,

Vous entendre donner des leçons sur la liberté individuelle, alors que sur un plan sociétal vous voyez toute liberté comme une marque de décadence, c'est aussi ridicule qu'entendre le président de la Corée du Nord donner des leçons sur les droits de l'Homme.

Mais revenons au sujet et parlons-en de vos chèques éducation.

La pensée du PPL, c'est d'offrir une illusion de liberté en disant aux parents qu'ils ont en théorie un choix particulièrement large.
La réalité, c'est que cette liberté va sectoriser les élèves par classe sociale, aux enfants de grands bourgeois les écoles d'élite dès la maternelle, et je ne plaisante pas, c'est un phénomène qu'on voit de plus en plus à l'étranger, aux enfants d'ouvriers, la vieille école communale laissée à l'abandon.

Une liberté de choix qui ne serait pas une illusion nécessiterait une égalité de conditions, qui serait impossible à atteindre sans intervention de l'Etat, donc sans bafouer vos idéaux.
A une ségrégation sociale forcée de facto, nous préférons une mixité sociale forcée ouvertement avec une école publique performante et le maintien du système de carte scolaire qui a fait ses preuves.

Le rejet aveugle de l'Etat, c'est la vraie marque d'infantilisation des citoyens, la croyance en laquelle les citoyens ne sont pas intelligents pour déterminer quand l'intervention étatique a été positive et quand elle a été négative, au profit d'un principe absolutiste et sans profondeur de réflexion.

Nous nous efforçons de faire les interventions les plus propices possibles, au peuple de décider si nous sommes dans le vrai.

[Paul Marshall]

Madame Nakamura,

Vous semblez n'avoir toujours pas réussi à saisir la nuance entre "libéralisme classique" et "libéral-conservatisme". Je ne vous en tiendrais pas rigueur, seulement, cessez de juger cette idéologie qui vous échappe totalement.
On peut vouloir défendre la liberté individuelle tout en défendant les valeurs morales et traditionnelles. Cela n'a rien de décadent de défendre une vision traditionnelle de la famille.

Concernant l'instauration d'un système de chèque éducation, cela n'a rien d'illusoire. Vous aimeriez que cela soit le cas et tentez de le faire croire aux frôceux qui nous regardent mais cela est faux, c'est un fait.

Chaque école sera tirée vers le haut et proposera un enseignement de qualité, celles qui ne le proposeront pas ne seront tout simplement pas fréquentées et devront s’aligner sur la qualité d'enseignement des autres écoles. C'est le jeu de la réelle concurrence, qui favorise toujours les "consommateurs".

Dans le cas présent, les "consommateurs" seront les parents cherchant une bonne école pour leurs enfants, qu'ils soient fils d'ouvrier ou de cadre.

Bien entendu, il y aura des écoles de l'excellence, mais les médiocres seront destinées à disparaître. Il n'y aura donc pas de sectorisation.

En résumé, votre argumentaire qui vise à faire peur ne tient pas.
L'ensemble des écoles privées seront tirées vers le haut, la concurrence entre elles le permettra. Enfin, le système de chèque éducation que nous proposons permettra, ne vous en déplaise, le libre choix pour les parents. Le tout, garantira à nos générations futures, un enseignement de qualité, sans l'intervention de votre Etat-nounou.

[Andrew Calloway]

Monsieur Marshall,

La Frôce à créer à mon sesn des services publics forts avec des fonctionnaires reconnus et valorisés. Je considère la fonction publique de l’Éducation, Environnementale et Culturel sont les outils indispensable pour la cohésion de notre modèle social.Vous parliez à l'instant la suppression des trois ministères, mais ma question, que vont devenir ces personnes ?

[Paul Marshall]

Monsieur Calloway,

Vous considérez la gestion publique dans les domaines de l'Education, l'Environnement et la Culture comme "indispensable" à ce que vous appelez la "cohésion de notre modèle social". C'est votre droit. Vous n'imaginez pas une seule seconde que l'Etat puisse ne pas contrôler ces domaines, car pour vous, l'Etat peut tout, il sait tout faire, il est plus juste et le privé, je sais - vos collègues l'on déjà dit - c'est la "loi de la jungle". Or, c'est tout le contraire.

L'Etat est le plus mauvais gestionnaire qui soit. Il doit donc se contenter d'assurer, au minimum, les prérogatives régaliennes que sont l'impôt (faible si possible), la police, la justice et l'armée. Tout le reste peut et doit être du domaine du privé, et donc, de la société civile.

Que vont devenir ces personnes ? Leurs contrats seront renégociés, ils perdront leur statut de fonctionnaire et continueront à exercer dans le privé. Au dernière nouvelle et à titre d'exemple, un enseignant n'a pas besoin d'être fonctionnaire pour enseigner.

Frôceux, frôceuses, je m'adresse désormais à vous. Tout au long de ce débat, mes adversaires ont essayé de décrédibiliser le libéralisme, la liberté. Ils ont usé de la peur pour cela. Mais cela ne tient pas. La liberté individuelle et la responsabilité ne sont pas une dérive, mais un droit fondamental.

Je souhaite VOUS redonner le pouvoir, mes adversaires politiques souhaitent continuer à vous le confisquer. Ces gens pensent qu'ils sont mieux placés pour faire VOS choix à VOTRE place. Voilà toute la différence entre eux, et moi.

[Andrew Calloway]

Monsieur Marshall,

Je souhaite revenir un instant, sur votre proposition de recentrer les missions de l'État, ce discours, je peux l'entendre quand la situation économique et que les comptes publics sont en danger et en situation d’échec. Je pense notamment à la Grèce qui a dû prendre des décisions budgétaires insoutenables. Et c'est ici que j suis extrêmement surpris de vous entendre dire que L'État Frôceux est le plus mauvais gestionnaire, et je tiens à le dire, nous sommes l'une des rares nations à être en situation excédentaire. La bonne gestion de notre État a était exemplaire.

Nous disposons d' une force de frappe économique supérieure à d'autres nations beaucoup plus libérale. Alors que notre imposition sur les entreprises est très faible et que celui des ménages et en constante diminution grâce aux baisses d'impôts effectué au cours des différents mandats, mais aussi grâce aux répartitions de richesses, parce qu'elles se font de manière juste.

Aujourd'hui, des millions de Frôceux bénéfice de l'Aide aux Transports en Commun, un budget de plus de 6 milliards de Pluzins, qui participe à lutter contre les exclusions, les fraudes et qui aide les familles les plus défavorisées à pouvoir avoir accès à un mode de transport responsable, plus écologique et plus moderne. Donc si on suit votre logique, demain, cette aide sera supprimée puisque selon vous, ce ne sera plus une mission régalienne. Je pense que nos concitoyens ne sont pas dupe, notre réelle différence, c'est que nous souhaitons créer une nation ouverte, solidaire et accord avec ses moyens.

[Paul Marshall]

Monsieur Calloway,

Un Etat, par essence, est un mauvais gestionnaire.
Nous ne souhaitons pas attendre d'être au bord du gouffre, comme la Grèce que vous venez de mentionner, pour agir.

Instaurer un Etat minimal, qui se concentrera sur ses fonctions régaliennes uniquement, permettra de nous prévenir des risques et dangers de l'Etat Providence, dans les années à venir. C'est un parti sur l'avenir. C'est une conception de l'Etat que beaucoup de frôceux partagent.
Toute autre fonction du gouvernement requière l'usage coercitif de la force et serait donc immorale. L'État minimal que nous prônons, implique forcément un gouvernement limité. Nous ne souhaitons pas attendre une situation catastrophique pour mettre en place cet idéal.

Il s'agit de redonner à la société civile le pouvoir plutôt que de tout concentrer dans le giron d'un Etat obèse.

Je garde en tête une déclaration de Frédéric Bastiat, économiste libéral français qui résume parfaitement la situation : "N'attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité, et bien voir qu'on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième."

[Urumi Nakamura]

La Grèce a maquillé ses comptes, donc tous les Etats sont de mauvais gestionnaires ?
Les entreprises qui ont maquillé leurs comptes pour plaire à leurs actionnaires avant de faire faillite sont donc de meilleurs gestionnaires ?

Une bonne gestion pour un Etat, ce n'est pas chercher à dégager du profit comme une entreprise ordinaire, c'est de rendre viable son action, et en cela, l'Etat frôceux qui n'a aucune dette est très bien géré.

Il y a une différence fondamentale entre nous, vous adhérez à un corpus de valeurs de manière absolue, une quelconque déviance devient immorale. Je suis dans le mouvement, le but est de servir l'intérêt général, mais le moyen peut différer selon la situation.

Vous parlez de situation catastrophique, mais autour de cette table vous êtes probablement le moins bien armé pour faire face à une situation catastrophique, il est des moments où on est contraint de forcer sa nature pour le bien de tous.

Si une pénurie venait à survenir, je pense que les victimes préféreraient avoir un libéral capable de forcer sa nature comme ce serait probablement le cas à l'UPP ou à LGD qu'un idéologue comme vous qui les laisserait crever de faim en croyant que le marché va tout régler en 48 heures.

[Petra Hanke]

SI je comprends bien tout ce qui s'est dit jusque là, le programme du PPL c'est se désengager de tout et n'importe quoi.

Et pendant ce temps on ne parle plus vraiment d'éducation, de culture ou d'environnement. Les vrais sujets du débat.

Il y a beaucoup à dire en matière d'éducation par exemple. Le système frôceux est bien côté, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers et chercher à le rendre encore plus performant. Plus performant pour produire des talents, pas plus performant pour faire des économies de bout de chandelle pour faire plaisir à quelques libéraux qui pensent qu'une société composée de 5 % de personnes éduquées pour constituer l'élite, grâce aux moyens immenses de leur famille et de 95 % d'ignorants, victimes d'une école low cost sans vraie qualité où on leur apprend l'obéissance comme valeur cardinale serait une bonne idée.

Cette performance passe, entre autres, par une profonde réforme de la formation des enseignants, il y a besoin d'un cursus complet dédié à la formation et non de superposer des stages à une formation générale. Ce que les enseignants doivent transmettre aux élèves est souvent un savoir largement inférieur à celui qu'ils détiennent vraiment, ce qui est le plus important dans le fond c'est la manière dont ils le transmettent, et une formation universitaire entièrement centrée sur la pédagogie serait sans doute le meilleur ajout possible au système éducatif frôceux.

[Urumi Nakamura]

J'approuve les dires de madame Hanke, le perfectionnement de la formation est un objectif prioritaire, nous avons besoin de vrais spécialistes de la pédagogie, il conviendrait donc qu'il y ait une formation pratique beaucoup plus lourde, et que celle-ci ne se limite pas à la période de stage avant titularisation.

Un autre ajout qui me semble essentiel, et qui sera la première réforme initiée si un représentants de la liste NFP/FSE occupe le poste de ministre de l'éducation, c'est la modulisation du lycée.

Concrètement, le BNES ne sera plus découpé par séries mais par modules. Certains modules seront obligatoires pour s'assurer que le socle de connaissances fondamentales soit maîtrisé, d'autres facultatifs pour donner l'orientation de son choix au BNES, un passionné d'histoire qui veut se lancer dans des études en médecine, ne sera pas obligé d'aller vers une série de sciences dures, mais pourra tout simplement prendre des modules d'histoire et de biologie.

On pourrait imaginer que l'année serait divisée en 3 périodes, où 3 modules seraient enseignés. Ce qui ferait un total de 9 modules par an. Un module serait validé par un contrôle continu adapté, concrètement le contrôle continu adapté est effectué selon une grille de notation nationale avec des sujets approuvés au niveau national, sur des copies anonymisées, par un professeur de l'établissement autre que celui qui dispense ce module. Le but étant de limiter la culture du bachotage pour s'attarder sur chaque partie du programme.

Il faudra réussir un certain nombre de modules, par exemple 20 pour avoir son BNES. Le nombre exact devra être discuté avec les syndicats.

[Gavroche Finacci]

Chris a fait une erreur dans le message original.

Vu la modification des durées de campagne, ce débat ne prendra pas fin ce soir à 20 heures, mais demain à 20 heures (j'ai édité le premier message en ce sens).

J'en profite pour vous rappeler votre nombre d'interventions autorisées restant :

UPP 13
NFP/FSE 9
PPL 7
FT-LC 13
AI 10
ADF 14
UPL 15
LPP 15
LDD 15

[Paul Marshall]

Madame Nakamura, j'ai repris l'exemple de Monsieur Calloway, à savoir la Grèce, mais j'aurai pu citer tant d'autres exemples, des pays qui creusent toujours plus leur dette. Arrêtez un peu votre mauvaise fois.

Qui a parlé de profit ? Encore une fois, vous me faites dire ce que je n'ai pas dit. Cessez de parler à ma place voulez-vous !

Nous adhérons à un "corpus de valeurs", bien sûr ! Tout comme vous. Nous sommes libéraux-conservateurs, vous êtes une étatiste, qui se cherche des excuses.
Votre but n'est pas de servir l'"intérêt général", arrêtez de vous planquer derrière cette excuse à chaque fois.

Quand vous dites que je suis le moins bien armé pour faire face à une situation catastrophique, il s'agit d'une attaque gratuite, facile et mensongère.
Enfin, quand vous dites qu'il y a des moments où "on est contraint de forcer sa nature pour le bien de tous", j'imagine que vous voulez parler d'intervention étatique inutile visant à solutionner un problème. Vous utilisez là la rhétorique classique de l’Étatiste qui souhaite solutionner les prétendues "défaillances" du marché, avec encore plus d'intervention publique. Or, ce que vous appelez les "défaillances" du marché ne sont en fait que la conséquence de l'intervention publique.
A titre d'exemple, la crise des subprimes n'aurait jamais eu lieu sans l'intervention de l'Etat américain qui a obligé les banques américaines à accorder des crédits à des foyers non-solvables. L'Etat américain souhaitait alors faciliter l'accession à la propriété. On a vu le résultat.

Ne cherchez pas à nous faire paraître inhumain pour remporter l'adhésion des frôceux.

[Andrew Calloway]

Encore une fois, Monsieur Marshall, vous êtes complètement à cotés de la plaque. Je remercie mesdames Nakamura et Hank de recentrer le débat sur l’éducation. Je trouve la question des modules tout à fait intéressante, et pertinente.La segmentation de l'apprentissage a fait ses preuves dans un certains nombre de pays, et je me sent, en accord avec cette répartition. Je souhaite avancer une piste de réflexions, concernant la mise en place de l'éducation artistique ainsi que la pratique artistique à tous les niveaux de la maternelle à l'université. Je trouve essentielle d’éveiller nos élèves sur ces points là.

[Paul Marshall]

Monsieur Calloway,

J'ai parlé éducation, environnement et culture. C'est vous tous qui avaient fait dévier totalement le débat en tapant bêtement sur le libéralisme et en nous accusant de tous les maux. Je trouve un peu facile et surtout très lâche - mais de votre part, cela ne me surprend guère - de venir me dire que c'est moi, qui est à côté de la plaque.

J'ai essayé moult fois de recentrer le débat sur les sujets principaux.

Seulement, lorsque l'on attaque nos idées, qu'on essaie de les caricaturer de manière grotesque, et ce, sans fondement, je réplique.

Les étatistes de tous bords se liguent contre moi, mon mouvement et une part non négligeable des frôceux. Ces derniers s'en souviendront lorsque l'heure du vote aura sonné.

[Urumi Nakamura]

Résumons le débat de monsieur Marshall :

En matière d'éducation, il faut tout privatiser et distribuer des chèques pour financer l'école privée
En matière de culture, il faut privatiser l'audiovisuel public
En matière d’environnement, il faut laisser le marché trouver de bonnes solutions

La critique de votre programme dans ces trois domaines, c'est forcément la critique du libéralisme sous sa forme la plus radicale.

De plus, vous enfermer dans une posture victimaire n'est jamais bon dans une démocratie qui repose sur la proportionnelle pour élire son corps le plus influent.

En effet, à force de jouer le "c'est les libéraux contre les étatistes", vous allez vous priver de tout moyen de conclure une alliance viable en voyant toutes les autres mouvances qu'elles soient de gauche comme la NFP ou le FSE, du centre comme l'ADF ou l'AI ou encore de droite comme l'UPP, comme une part des mouvements étatistes qui sont votre radical opposé, au lieu de regarder ce qui vous rapproche d'autres partis pour essayer de nouer un accord de coalition quand en viendra le moment.

Vous allez vite apprendre à vos dépends qu'on ne peut pas gouverner ce pays avec 20 ou 30 % de la population seulement, nous ne sommes pas en France. Et que dans ce mode de fonctionnement, les personnes souples et pragmatiques ont plus d'influence que les idéologues absolutistes.