Il tapa du poing sur le bureau.
Cela m’exaspère d’autant plus que la société de Calloway ne m’a jamais contacté pour proposer la mise à disposition de ses logements aux Kervernois en situation précaire. Ce que Kervern aurait sûrement accepté car nous manquons effectivement d’habitat social. À la place de cela, Calloway veut à tout prix nous imposer des migrants, alors qu’il est responsable de l’expulsion en urgence de 45 ménages de l’un des bâtiments qu’il possède à Kervern, pour raisons sanitaires. Je vais être franc avec vous : il n’y aura pas un seul migrant à Kervern tant que des Kervernois dormiront dans les rues.
Il reprit son calme.
Bon, et concernant la proposition de Calloway, je la trouve assez indécente. En fait il oblige les Kervernois à choisir entre deux options qui relèvent du pire : soit les migrants, soit des revendeurs étrangers qui feront payer les logements au prix fort. Pitoyable de la part d’un homme qui se dit favorable au social. Je refuse que quelqu’un d’aussi malhonnête tape au porte-monnaie de la ville qui n’a pas les moyens actuellement de faire de grandes acquisitions immobilières. Nous avons déjà beaucoup de projets en cours et je ne mettrai pas en péril les finances de ma ville pour satisfaire la mégalomanie de Monsieur Calloway. N’y aurait-il pas possibilité que l’État réquisitionne ces logements et les gère lui-même en tant que logements sociaux ?