[News] Monde de l'entreprise

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John-Milton Chamberlain
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Le Groupe De Kervern casse la tirelire et fait deux paris très ambitieux !
C'est officiel, la holding dirigée par Philippe de Kervern va racheter deux entreprises majeures du paysage économique frôceux. Toutes deux ont un point commun : elles sont au bord de la banqueroute, après avoir figuré parmi les plus importantes multinationales frôceuses en termes de chiffre d'affaire. L'entreprise de la famille De Kervern, non rassasiée des importants bénéfices générés par ses multiples filiales, tente deux paris osés et à risque : relancer ANF, l'un des principaux assureurs de Frôce, ainsi que Gesca, troisième constructeur automobile du pays, en proie à d'importantes difficultés financières. Le groupe souhaite frapper fort en cette année 2015, afin de donner une dimension mondiale à ses activités, à l'instar de la famille Finacci dont nous avons décrypté le business mind dans le premier numéro de Business Story.
ANF Assurances
Situation de l'entreprise : l'un des principaux courtiers en assurances de Frôce connait un déclin sans précédent depuis la fin de l'exercice 2012. Effectivement, ses résultats sont catastrophiques, et les pertes pour les actionnaires monumentales. Plusieurs causes. Tout d'abord, le laissez-faire de son PDG Louis-Philippe Varin, en poste depuis 2011. Ce dernier n'a jamais su conduire l'entreprise, ni faire l'unanimité au sein du directoire. Propulsé à la tête d'ANF de justesse à la suite d'un vote contesté, ce dernier a pensé, à tort, qu'exploiter les recettes commerciales qui ont fait le succès de l'entreprise par le passé était une bonne chose. Les résultats prouvent le contraire : le monde des grandes entreprises demande une faculté d'adaptation constante des stratégies d'entreprise, afin d'adapter l'offre à la demande, elle-même régie par le contexte socio-économique. Le secteur du courtage en assurances est exposé à une élasticité assez forte, ce que n'avait pas intégré Varin dans son audit de prise de fonction. Ainsi, ANF a perdu près de 24% des parts de marché, et cédé du terrain à son grand concurrent, le Crédit Mutuel d'Assolac, ainsi devenu leader sur le marché frôceux.

Objectifs du groupe : la stratégie produit de l'entreprise sera totalement revue. Afin de se réimplanter rapidement sur le marché fortement concurrentiel de l'assurance, et mettre un coup d'arrête à l'hypercroissance du Crédit Mutuel d'Assolac, un plan d'écrémage sera mis en place, avec l'intention de placer ANF dans le milieu de gamme du courtage. Cette stratégie, couplée à une communication basée sur la qualité produit, permettra à ANF de s'approprier le surplus consommateur. En procédant ainsi, le groupe De Kervern générera avec ANF une marge importante, lui permettant ainsi de baisser progressivement les coûts d'exploitation, avec pour finalité une baisse substantielle du prix des prestations, grand principe d'une économie dite d'échelle. L'intérêt est réel : pouvoir, au final, proposer des prestations milieu de gamme à une population relativement modeste. Introduire une telle politique d'entreprise implique que le Groupe De Kervern devra établir un benchmarking permanent et efficace, afin de prévenir toute copie du caractère innovant de l'offre d'ANF par des entreprises concurrentes.

Nouvelle répartition des parts : Groupe De Kervern (70%), État frôceux (17%), Flottant (8%), Urumi Nakamura (5%).
Gesca Motors
Situation de l'entreprise : le deuxième constructeur automobile frôceux en termes de volume vente, dépassé par Finacci Motors en 2013. Au niveau du chiffre d'affaires, Gesca n'est plus que le sixième constructeur automobile sur le marché frôceux, derrière Finacci Motors, Renault, Volkswagen, Fiat et Pegaso. En cause : l'entêtement de son ancien président et actionnaire majoritaire, Kyosho Sapporo. Ce dernier, issu des rangs de Toyota (ndlr : alors détenteur de 25% des parts de Sapporo-Gesca), n'a jamais tenu compte de la réalité du marché frôceux de l'automobile, et de ses grandes disparités d'avec le marché asiatique dont il est issu. Ainsi, Sapporo a toujours voulu préserver le caractère 100% made in Frôce de ses produits, négligeant de la sorte le coût exorbitant de la production et des charges financières, triste réalité de notre matrice économique. Il pensait ainsi véhiculer une forte image de marque, en opposition à ses principaux concurrents qui produisaient déjà partiellement à l'étranger. Cette volonté de faire dans la production issue du cru impliquait fort logiquement un volume moindre de production. Sapporo a voulu faire tout le contraire ! Produire cher, et produire beaucoup. Avec une politique prix bien peu adaptée à la conjoncture économique et aux possibilités du client frôceux. Les concessions Gesca se sont ainsi rapidement retrouvées submergées par les véhicules, bradés par la suite car demeurant invendus durant des mois entiers. Car la communication externe de l'entreprise était chaotique, pour ne pas dire inexistante. Les problèmes financiers ont rapidement surgi, mais Sapporo n'a pas eu le courage d'entamer un plan social, pourtant nécessaire à la survie de l'entreprise. Des experts lui avaient conseillé de se libérer de la moitié de sa masse salariale, alors que les fabriques continuaient à tourner bêtement à plein régime tandis que les concessionnaires mettaient progressivement la clé sous la porte. Gesca a été logiquement placée en redressement judiciaire à la fin de l'année 2014.

Objectifs du groupe : le Groupe de Kervern a présenté un plan de reprise, qui a été jugé satisfaisant par le tuteur judiciaire. La famille Sapporo quitte totalement le directoire, et Sapporo-Gesca devient Gesca Motors. L'offre et les process de fabrication de l'entreprise vont être totalement revus : Thomas de Kervern souhaite délocaliser une partie de la production en Inde, et produire des véhicules d'entrée de gamme. Marchés principalement visés : l'Asie en développement et l'Europe de l'Est. Ce marché est très prisé des constructeurs qui exploitent le canal du low cost, et Gesca Motors devra batailler pour s'y faire une place. Le marché frôceux ne sera pas oublié, puisque Gesca y mettra en place une politique de re-pénétration en proposant des modèles neufs à des prix imbattables. Un plan de restructuration sociale aura bel et bien lieu en Frôce, au grand damne des syndicats, puisque 4 des 7 usines Gesca seront définitivement fermées. Ainsi, près de 25 000 emplois seraient potentiellement menacés. Le passage nécessaire pour Gesca, qui n'avait pas vu le jour par le manque de courage de son précédent actionnaire.

Nouvelle répartition des parts : Groupe De Kervern (90%), Toyota (5%), Flottant (4%), Salariés (1%).
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John-Milton Chamberlain
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Salcedo à la reconquête des affaires
Alors qu'il n'avait pas donné signe de vie depuis plusieurs années, se contentant de déléguer la gestion de l'ensemble de ses affaires courantes, Gaspard Salcedo avait surpris son monde il y a quelques semaines son retrait en tant qu'actionnaire majoritaire du Groupe FIFM. Effectivement, celui qui a connu toutes les gloires par le biais de l'une des plus importantes entreprises de Frôce a pris la décision de léguer 37% de ses parts dans cette dernière. En bon homme d'affaires pragmatique, il demeure cependant actionnaire minoritaire de FIFM en conservant 15% des parts du groupe. Simple nostalgie des succès connus à la tête du groupe, ou stratégie issue de calculs précis ? Nous penchons pour la seconde option.

Effectivement, le plus bling-bling des politiciens frôceux a annoncé de la même façon son arrivée à la tête de Berdzini, figurant dans le top 5 des groupes pharmaceutiques du pays. Son objectif pour le groupe : en faire la référence sur les marchés frôceux et européen. Un pari très ambitieux qui va bien évidemment nécessiter une quantité importante de fonds propres. La fortune de Salcedo, qui a marqué le pas depuis son départ à la retraite temporaire, ne suffirait bien évidemment pas à alimenter la machine Berdzini. Voilà pourquoi il a misé sur la bonne santé financière de son ancien groupe FIFM pour permettre de nourrir sa nouvelle entreprise. 15% de l'un des groupes les plus importants de Frôce en termes de chiffre d'affaire, cela permet en effet de constituer une rente significative. Avec Gaspard Salcedo, tout est calculé et l'on imagine aisément la pyramide de financement Berdzini fonctionner à merveille.

Mais pourquoi donc se lancer dans l'industrie pharmaceutique ? Par simple désir de contribuer à la santé publique ? Pas vraiment. En s'attaquant au pharmaceutique, Salcedo met les pieds dans une industrie en pleine mutation, générée entre autres par la montée en puissance des biotechnologies et le développement des médicaments génériques. Une industrie qui a dû faire face à des ruptures majeures et qui a été contrainte de renouveler son mode opératoire, favorisant ainsi l'émergence de nouveaux acteurs sur ses différentes niches. Pour réussir dans le pharmaceutique, il convient d'opter pour de multiples synergies, parmi lesquelles le produit, le thérapeutique ou encore le progrès scientifique. L'industrie pharmaceutique, construite sur une R&D alimentant la visite médicale en nouvelles molécules, illustre cette réinvention nécessaire de leur core business. Si certains regrettaient le conformisme du modèle, durant des décennies, la pharmacie a soigné de plus en plus de maladies, a connu une croissance soutenue et a dégagé des marges finançant l'innovation.

L'industrie pharmaceutique résume les défis stratégiques qui se posent à de nombreux modèles questionnés : expliciter son positionnement dans un paysage évolutif, clarifier l'essence de son core business, redéfinir les limites de l'entreprise et aligner son modèle opératoire en matérialisant de réelles synergies.

Gaspard Salcedo est un homme de communication, une personnalité publique qui cherchera d'emblée à se mettre en avant. Nous en avons l'une des premières matérialisations avec son annonce inattendue de retour dans la vie politique, au sein de l'ADF - parti détenant la majorité - qu'il a pourtant tant répudié durant sa précédente carrière. Le risque de voir émerger une telle personnalité dans l'industrie pharmaceutique est amplement imagé par le scandale créé par Martin Shkreli aux États-Unis. Ce dernier, à la tête d'une entreprise pharmaceutique américaine détenant le monopole d'un médicament contre le Sida et le paludisme, avait alors augmenté de 8 000 % le prix de ce dernier, assurément pour créer le buzz autour de sa personne. Ce fut au final un bad buzz, puisque le jeune homme d'affaires avait ensuite été inculpé pour de nombreux faits de malversation financière et d'abus de confiance. Il est aisé d'imaginer Salcedo opérer dans un tel registre, emporté par un excès de confiance et d'égo.

Mais le Gaspard Salcedo d'aujourd'hui est-il celui d'hier ? Ce dernier semble avoir muri et paraît désormais plus raisonnable dans ses choix. L'avenir nous le dira très vite.
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