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John-Milton Chamberlain
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[centrer]Économie : pourquoi Nakamura ne fera pas mieux que Pommier[/centrer]
[justifier]Il est un rituel décidément persistant dans les lendemains d'élections nationales ; celui des prédictions, auquel nous ne dérogerons pas. Nos spécialistes ont donc pris la liberté de s'interroger sur l'effet que pourrait avoir la politique du gouvernement Nakamura sur notre économie, à court et moyen terme. Une corne d'abondance d'interrogations, souvent pessimistes, s'apposent à la nomination du très keynésien Francesco Taddei au ministère de l'Économie. Et c'est fort objectivement que nous allons en rajouter une couche...

C'est un mythe inébranlable : la gauche n'a jamais excellé en matière de politique économique - ce qui ne veut pas dire que la droite a été indéniablement meilleure sur ce plan -, la faute à de vieux démons idéologiques qui se propagent de génération en génération parmi ses cadres. Une vision héritée des Trente glorieuses, période durant laquelle elle avait un fondement légitime, et très largement inspirée de celle des gauches européennes. Bien qu'elle s'en défende, la gauche frôceuse barbote-t-elle encore allègrement dans l'océan agité du collectivisme anachronique et ringard ? Malheureusement pour elle - et pour nous -, oui. Pour le démontrer, pas besoin d'aller chercher bien loin. Nous avons décortiqué, pour vous, le programme économique du Mouvement Socialiste, parti qui possède le leadership gouvernemental.

De prime abord, c'est le manque flagrant de nouveauté qui prime dans ce programme économique, en plus de l'aspect bancal exagéré de certaines propositions. Soit. Nous ne reviendrons pas sur cela. Intéressons-nous donc au fond de ce panel économique. Le Mouvement Socialiste compte donc instaurer deux taxes supplémentaires, l'une sur les multinationales et l'autre sur les transactions financières. Vous avez dit taxe sur les transactions financières ? De quoi rappeler ce qui a déjà été initié par onze de nos voisins européens, et rapidement pointé du doigt pour son inefficacité totale. La fameuse taxe, originellement pensée par l'économiste Tobin, qui est censée être appliquée sur chaque achat d'action d'une société dont la capitalisation boursière dépasse le milliard. Problème : cette taxe ne remplit pas sa fonction. Non seulement elle ne taxe pas réellement les spéculateurs, mais en plus elle contribue à l'affaiblissement des places boursières. Demandons à nos voisins français qui en ont fait l'amère expérience ! Ainsi, la gauche frôceuse veut-elle nous faire expérimenter ce royal échec à l'échelle européenne... La légendaire antipathie de la gauche traditionnelle à l'encontre du monde boursier et de la finance... Qui sont pourtant les moteurs d'une économie développée comme la nôtre.

Non las d'assouvissement de ses idées préconçues, la gauche va également tenter d'instaurer la séparation des banques de dépôt et d'affaire. Un projet vieux comme le monde, qui n'a tout simplement rien d'innovant ! Pensons donc au banking act initié outre-Atlantique par les États-Unis en... 1933. Puis abrogé en 1999. Le principe de stricte séparation des pouvoirs est enraciné dans la culture anglo-saxonne depuis le début du XVIIIème siècle, et résulte d'une vision très calviniste. Séparation finalement assez naturelle chez les Américains, qui impactera donc l'économie plus d'un siècle et demi plus tard. L'impertinence de la séparation des dépôts et des investissements a été mise en avant dès le début des années 1970, moment où les marchés financiers ont connu une explosion positive. Évolution ayant justement fragilisé la légitimité du banking act : Les banques commerciales, via certains artifices comptables et juridiques, participent pleinement à la croissance des marchés financiers tandis que les banques d'investissement se retrouvent alors sous-capitalisées. Effet néfaste pour l'économie américaine : le tissu financier, alors bien malingre, se délocalise à Londres et en fait durablement la première place financière du monde. Ainsi, le banking act a-t-il simplement profité au rival financier des États-Unis. Pour revenir dans l'époque actuelle, rappelons que la banque dont la faillite a déclenché la phase effective de la crise en 2008 était une banque d’affaires qui n’avait aucun dépôt, qui ne faisait pas de crédit et qui était formellement séparée des autres établissements bancaires. La séparation n'est donc pas protectrice, et de nombreux autres exemples le démontrent. Le gouvernement Nakamura souhaite donc appliquer à notre économie - dont la santé n'est pas si tragique, comparé à celle de notre voisin français - une thèse qui aurait seulement pu fonctionner dans l'Entre-deux-Guerres... Les détracteurs éternels de la gauche la décrivent comme nostalgique du pire, nous ne pouvons que corroborer sur cet exemple précis, à moins qu'elle ne soit la dilettante bien cachée du modèle anglo-saxon.

Il y a tout de même une leçon à tirer du dernier scrutin : la croissance et le plein-emploi restent aux yeux des électeurs les juges de paix des dirigeants. Le gouvernement Pommier, qui a tenté la carte de l'inactivisme économique par peur d'engager de grandes réformes impopulaires, a été logiquement sanctionné par les citoyens qui ont propulsé à leur tête une coalition de gauche inopérante sur le plan économique. C'était un peu le choix entre l'épouvantable et l'exécrable... Et pourtant, le mauvais est capable de fédérer. Le Mouvement Socialiste détient toujours - malgré la sédition du MA - une base solide de fédérés en goguette totale du collectivisme étatique. Ce n'est pas donc un hasard de voir Taddei accéder au ministère de l'Économie. Ce dernier est membre de l'OURS, un parti aussi keynésien et étatiste - si ce n'est davantage - que le Mouvement Socialiste. En procédant ainsi, la jeune chef d'entreprise a réussi à rassurer l'aile dure et prosélyte de l'idéologie de base de son parti.

Mais au fond, l'imposition et le collectivisme à outrance, nerfs de guerre de la gauche, qu'est-ce que cela vaut ? Prenons donc l'exemple du cas britannique. David Cameron vient d'être réélu triomphalement, alors que les sondages lui prédisaient la défaite. Si son bilan reste controversé, son succès économique est indéniable : une croissance de 2,5% durant son premier mandat, un taux de chômage rabaissé à 5%, la création de 2 millions d'emplois et un déficit d'État ramené à 5% du PIB. Une reprise économique certaine que les Britanniques ont préféré à la croissance pour tous prônée par le Labour, très proche dans ses revendications de celles de notre gauche. Le cas du Royaume-Uni est la preuve que l'austérité et les réformes paient davantage qu'autre chose. Les politiques d'ajustement, la baisse des dépenses publiques et la réduction du nombre de fonctionnaires sont effectivement moins onéreuses pour la croissance et l'emploi que celles fondées sur les hausses d'impôts et sur la taxation. Encore une leçon à intégrer pour le gouvernement Nakamura...

En conclusion, Urumi Nakamura ne fera pas mieux que son prédécesseur. Avec un programme hors-temps, défaitiste à souhait et atteignant la maximisation du sectarisme bête et méchant, nous n'irons pas plus loin qu'où nous sommes déjà... Et qu'où nous sommes depuis le retour de la République. À l'ankylose économique, la gauche répondra donc par l'absurdité. L'un ne vaut pas mieux que l'autre, précisons-le. L'économie est une éternelle maquisarde chez nous : spécificité frôceuse ! Si jusqu'ici, elle a su s'autoréguler malgré les effets néfastes des politiques gouvernementales successives, apprenons que les bonnes choses ont toujours une fin.[/justifier]
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