Ce soir, les bâtiments de la marine à Casarastra étaient mobilisés. Aucune information ne filtrait, il était simplement visible de l'extérieur et par tous les curieux qu'il y avait beaucoup d'activité.
L'ordre viendrait d'en-haut dit-on par-ci par-là, et les femmes se plaignent du fait que leurs maris se sont vus retirer leur permission du week-end et jusqu'à nouvel ordre. Déjà que le moral des troupes, toutes forces militaires confondues, était au plus bas, voilà qui n'arrangeait.
Le commandement opérationnel de la base navale était en état d'alerte. L'officier supérieur Gérard Delponte serait arrivé d'urgence vers vingt trois heures au quartier général pour une réunion extraordinaire où des ordres allaient être transmis. Là encore, rien ne filtrait. De simples rumeurs uniquement.
Amateur de beaux décolletés, de vodka et de voyages
Luis arriva par hélicoptère en base de Casarastra. Smoking Noir, chemise blanche, cravate noire. Sobre mais efficace. Il descendit de l'hélicoptère, salua le chef de l’État-major. Il passa en revue les soldats. Il savait que la décision de faire sauter les permissions pour le week-end n'avait pas été très populaire, mais le moment n'était pas venu de fléchir mais de montrer à certains pays que l'armée était bien derrière l’État Républicain. Il avait eu vent, quelques instants plus tôt, des commentaires de l'opposition dans ce dossier. Il s'y attendait, même si ils espéraient que l'opposition s'attarderait plus sur la menace contre la souveraineté Frôceuse. La Premier Ministre, ainsi que plusieurs membres du gouvernement
Après une visite du sous-marin "Le Téméraire" dont il avait demandé la préparation rapide pour une éventuelle expédition, il partit vers un hangar, prit un micro, devant quelques centaines de soldats, mais aussi devant un parterre de journalistes. L'homme qu'on n'avait plus entendu depuis plusieurs années était de retour. Il avait compris assez vite, que dans la guerre médiatique entre le gouvernement et l'opposition, qu'il avait intérêt à laisser les flashs pour les autres, et garder l'action pour lui.
Chers membres des forces armées,
Je ne prendrais pas beaucoup de votre temps, je sais qu'en ces temps où la souveraineté de notre pays est menacé, la Frôce a besoin de votre expertise et de votre sérénité.
La décision prise par certaines puissances étrangères de mettre sous surveillance notre pays, est indigne et dangereuse. Ces puissances croient que l'on peut contraindre un pays à changer sa voie diplomatique par la menace. La Frôce ne cèdera pas. Alors que nous comptions mettre en place avec nos voisins des traités d'échanges pour faciliter la coopération de nos peuples, de nos économies, qui vient de briser cet élan? Qui vient de briser des normalisations de nos relations?
Alors, aujourd'hui, la Communauté Internationale se doit de s'opposer à ces menaces, et de réagir. Si une telle situation était acceptée aujourd'hui en Frôce, tous les pays d'Europe et du Monde doivent savoir que, demain, dans leurs mers, près de leurs frontières, une telle situation peut se reproduire. Dès aujourd'hui, il faut dire Non à cette folie.
Merci.
Et Luis lâcha le micro. Quelques journalistes tentèrent bien de lui poser des questions, mais là, il avait fini son speech, calibré par son équipe de communication, en lien avec celui des forces armées. Mais pour offrir de belles photos aux journalistes, Luis resta avec ces forces armées, pour le repas du soir. Pas entouré de généraux, mais entouré de soldats. Dommage que le dimanche, il y ait si peu de gens à acheter le journal...
