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Affiches de propagandeTrès chers habitantes et habitants de San Juan,
Certains auront remarqué que l’élection communale de la ville de San Juan attire l’attention des plus puissants. C’est ainsi que nous pouvons compter parmi les candidats à la mairie, une ministre venue tout directement de la lointaine Aspen. C’est une bonne chose de savoir que les élections communales ont l’attention des plus puissants, car c’est uniquement par une participation forte au processus politique, que nous pouvons assurer que l’arbre de la liberté reste vigoureux et la démocratie forte. Saluons donc tous les nombreux candidats à la mairie de San Juan et leur engagement dans une bataille politique formant le cœur de notre démocratie.
Je ne suis pas un grand orateur. Ceci est probablement dû au fait de ne jamais avoir été admis dans le cercle le plus intime du pouvoir. Aspen, je la connais mal, à part peut-être la gare centrale. N’en parlons donc mêmes pas des sphères gouvernementales. En conséquence, quand je viens face à vous, je le fais avant tout comme un simple citoyen, mortel bien éphémère face au pouvoir olympien du Palais d’Anthelme. Je n’ai pas de réseau politique, pas de fortune et encore moins le prestige d’une longue carrière politique. La seule chose que je peux apporter sur l’autel de cette belle commune, ce sont mes idées, ma détermination et une vision de l’avenir.
Je ne crois pas que San Juan soit une simple structure en briques. A mon avis, une ville est une chose vivante, une communauté de destin et le cœur de toute activité humaine. Une cité, c’est plus qu’un ensemble de maisons ; c’est un vaste complexe de pensées, d’actions et d’espérances. Ici, à San Juan, ce sont 70'000 âmes qui vivent et interagissent au quotidien. Chacun de vous à une histoire, des ambitions, des peurs et des espoirs. Il y a parmi vous des mères qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, des amoureux confiants dans le futur et des gens aux plus diverses et multiples facettes. Chacun est différent de l’autre, mais nous sommes tous unis par ce cordon ombilical qu’est la cité de San Juan.
Je ne veux pas retenir votre attention plus longtemps que nécessaire. Cependant, il me semble important de vous parler sur un sujet central, il l’est au moins à mes yeux. Ce sujet, c’est l’apprentissage. Ne vous méprenez pas, j’ai beaucoup de respect pour les académiciens. Ils font un excellent travail, mais je pense que nous parlons quelques fois trop d’eux et pas assez sur cette partie de la population, qui travaille dure dans nos entreprises sans être passée par les hautes écoles. Je ne vous le cache pas, je crois dans l’apprentissage. Je suis convaincu qu’un jeune, qui suit un apprentissage, acquière des compétences, qui le serviront durant toute sa carrière. Les domaines sont innombrables, allant du maçon jusqu’au directeur de banque. Ils peuvent avoir des destins bien différents, mais tous passent par l’apprentissage pour acquérir les connaissances, qui leur serviront pendant toute leur vie active et au-delà.
C’est pour cette raison que le renforcement des structures d’apprentissage semble être essentiel. Nos entreprises ont besoin d’une manœuvre qualifiée afin de créer la richesse, qui servira ensuite au profit de toute la société. C’est également un outil majeur pour lutter contre le chômage, un fléau qui hante l’Europe depuis des années. Le chômage n’est pas seulement nuisible par sa propre nature, mais aussi car le travail est un élément libérateur dans nos société. Celui qui travaille, peut subvenir par ses propres moyens aux besoins de sa personne et des siens. Il est indépendant, car il ne doit pas quémander le soutien des autres et peut décider librement comment façonner sa vie. Ce n’est pas sans raisons que les premières féministes, des femmes de grande qualité, ont tous revendiquées le droit de travailler librement. C’est la voie pour devenir indépendant et cette indépendance est plus importante que jamais. Cependant, nous vivons dans une économie, qui exige toujours plus de connaissances et de qualifications. Les temps sont révolus où on pouvait arriver sur le marché du travail sans aucune formation et réussir. C’est pour cette raison que nous devons mettre les forces de notre société dans l’amélioration de l’apprentissage.
C’est un combat qui devra être conduit sur plusieurs niveaux. Cependant, ce n’est pas une raison pour ne pas engager les premières actions au niveau communal. C’est ici que nous pouvons mettre la base pour un accès plus simple à l’apprentissage et une qualité de formation toujours meilleure. Nous devons nous contenter avec rien d’autre que l’excellence, car dans notre siècle, il n’y a pas de place pour les systèmes médiocres.
Au plan national, l’Assemblée nationale a déjà engagée des premiers pas dans la bonne direction. La mise sur pied de centres de formation professionnelle est une excellente initiative, mais elle ne suffira pas, si les centres de formations sont uniquement créés et gérés par l’État. Pour cette raison, je pense qu’il est crucial d’en créer des centres à San Juan. Ils devront être gérés par les autorités communales pour permettre de répondre aux besoins des habitants de la ville, mais aussi de nos entreprises. En termes d’apprentissage, tous les acteurs de la société doivent travailler main en main pour réussir le pari. Ceci passe aussi par la mairie de San Juan.
Aussi, nous devons soutenir les entreprises, qui font le pari de l’apprentissage. Il faut renforcer la culture d’embauche d’apprentis afin de rendre cette voie disponible à ceux qui en ont les talents et la motivation nécessaire. Ceci prendra du temps, mais nous ne devons pas hésiter à prendre des initiatives courageuses, qui feront avancer cette noble cause. Plusieurs outils sont disponibles. Nous pouvons envisager de défiscaliser partiellement les salaires versés par les entreprises aux apprentis ou au contraire, offrir des subsides de soutien aux entreprises faisant un effort particulier dans l’engagement d’apprentis. Comme pour toute chose, toute forme de soutien et d’aide devra se faire en exigeant un travail impeccable du côté des entreprises. Les apprentis n’ont pas à servir de main-d’œuvre peu chère, mais doivent jouir d’une formation de qualité dans le cadre de l’entreprise. Nous avons une législation au niveau national ouvrant la voie à cette procédure. Il est temps de profiter de l’occasion pour établir des structures et des actions fortes au niveau communal.
Je vais terminer mon discours, sachant que j’ai exigé déjà assez de votre précieux temps. Si je devrais donner un conseil pour les élections à venir, je ne peux que vous inciter à voter en votre âme et conscience. La politique est une chose trop sérieuse pour être prise à la légère. Vous, les habitants de San Juan, êtes le souverain de cette terre. Vous en êtes les héritiers d’une longue tradition culturelle, historique et sociale, qui va au-delà de ces simples bâtiments en briques. En tant que peuple, vous avez le privilège, mais aussi le devoir de déterminer, qui conduira la politique de notre polis, cette cité aux 70'000 âmes et à la longue et riche histoire.
Vive San Juan, vive la démocratie !
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