Célibataire endurci, Dimitri Tédrine s'était installé dans cet appartement de Saint Frôçois à son image : propre, mais bordélique. Et avec très peu de plantes, car Dimitri Tédrine avait beau se revendiquer écolo, il devait bien l'admettre : il les avait toujours fait mourir prématurément, ses plantes.
De temps en temps, Dimitri recevait tout de même quelques belles plantes en ces lieux. Elles étaient, jusqu'ici, restées tout aussi éphémères. Des ruptures incessantes qui avaient inspiré à l'auteur nombre de chroniques pleines d'autodérision et d'ironie qui, publiées ici ou là, lui permettaient de bien gagner sa vie. Un roman, resté assez confidentiel. Mais aussi des chansons qu'il avait écrites sous pseudonyme, ne voulant pas y mêler son nom destiné peut-être, il le souhaitait, à une carrière politique ou médiatique.
Comment pourrait-il faire carrière si l'on apprenait qu'il avait signé la chanson, grinçante s'il en est, "Célibâtard" ?