[De Kervern I] Entrevue avec P.Marshall (07/11/16)

[Philippe de Kervern]

Pour l'accueil du premier président de parti de l'opposition - et non des moindres -, Philippe avait demandé à ce que la plus grande salle de réunion soit libérée pour le rendez-vous. Une salle de 50 places pour seulement 2 personnes : Philippe voulait là adresser un clin d'oeil à son interlocuteur du jour qui n'avait pas hésité à le qualifier de "mégalomane" sur le réseau social Pluzin.

Le Premier Ministre était arrivé dans la salle à 13H55 précises, pour un rendez-vous à 14H00. Il avait demandé à ce que l'on prépare une collation pour son invité, afin que les formalités de politesse soient rapides. En attendant l'arrivée du président du PPL, Philippe sortit son iPhone 7 et se mit sur Netflix pour regarder l'épisode 4 de la saison 2 de Better Call Saul, formidable spin-off de Breaking Bad, sa série préférée.

[Paul Marshall]

Paul arriva à l'Hôtel Belley à 13h58 précises à bord de sa rutilante Cadillac Escalade, noir métallisé, toutes vitres teintées. Le chauffeur descendit afin de lui ouvrir la porte. Visiblement, le Premier Ministre n'avait pas fait l'effort de l'attendre sur le perron. Paul ne fut pas surpris et monta les marches tout en saluant les quelques photographes présents dans la cour intérieure.

Il entra dans le hall de Belley, quand un homme s'adressa à lui :

Monsieur Marshall ? Je vous souhaite la bienvenue à l'Hôtel Belley. Monsieur le Premier Ministre vous attends en salle de réunion. Veuillez me suivre, s'il vous plaît.

Paul s'exécuta et suivit l'homme jusqu'à la salle en question.
Une fois annoncé, il entra dans cette grande salle où se trouvait de Kervern, assis avec son smartphone dernier cri à la main comme un adolescent en attente. Il se dirigea vers lui d'un pas affirmé, tendit la main avec la ferme intention de lui réserver une poignée de main virile afin de prouver à son interlocuteur qu'il ne l’impressionne absolument pas.

Monsieur le Premier Ministre, bonjour !

[Philippe de Kervern]

Philippe fut coupé par Paul en plein milieu d’une scène déterminante pour la suite de la série. Il ferma son Netflix et posa son iPhone 7 sur la table après l’avoir mis en mode vibreur. Puis il se leva pour saluer le leader du PPL :

- Tiens mais qui voilà donc ? Ne serait-ce pas Môssieur Paul Marshall ? Je vous en prie, asseyez-vous donc, je vous ai déjà fait préparer une collation !

Philippe serra fermement la main de Marshall avant de l’inviter à s’asseoir à côté de lui. Il lui fit signe de se servir du thé et des petits biscuits.

- Allons ne faites pas le timide, ça ne vous ressemble pas. Servez-vous ! Une collation d’exception, la plus grande salle de réunion de Belley… Comme vous le voyez, je n’ai pas lésiné sur l’accueil qui vous est réservé !

Il se saisit à nouveau de son iPhone 7 et tapota dessus.

- Vous connaissez Angry Birds ? C’est vraiment pas mal comme jeu, j’ai pété tous les scores !

[Paul Marshall]

Paul remarqua qu’il n’était pas le seul à vouloir bomber le torse dans cette salle.

Tout en restant debout et sans prêter attention à la question de son interlocuteur sur son application, il saisit l’un des petits biscuits sur la table, l’observa avec dédain quelques instants pour le lâcher aussitôt. Il laissa échapper un petit éclat de rire tout en s’adressant à de Kervern.

Des petits biscuits et du thé ? Vous m’avez pris pour un rosbif ? Où est le bourbon, où sont les cigares ? Je suis en présence de De Kerven, pas de la Reine mère …

Il finit sa phrase en s’asseyant.

[Philippe de Kervern]

Philippe tapa du poing sur la table, l’air hilare.

- Mais vous avez raison, mon cher Paul ! Pour être honnête, j’avais peur de vous paraître trop mégalomane en vous proposant de telles choses lors d’un rendez-vous aussi formel, mais puisque vous insistez… Tanakaaaaaaa ! Ici je vous prie, vite !

Son assistante Tanaka Nkomo arriva en urgence. Philippe tapa alors à répétition du poing gauche sur la table comme un gamin qui réclame du rab à la cantine du collège :

- On veut du bourbon, des cigares ! On veut du bourbon, des cigares ! On veut du bourbon, des cigares ! Du bourbon !!! Des cigares !!! Et on le veut quand ? Maintenant !!!

L’assistante quitta la pièce en se retenant de rire et alla chercher ce que Philippe demandait.

- Vous voyez Paul, à Belley aussi on se marre bien ! Bon, j’ai une chose à vous dire : je vous aime bien, même si ce n’est visiblement pas réciproque. Nous n’avons pas les mêmes idées, mais j’apprécie la conviction que vous mettez dans votre engagement politique, ainsi que votre franc-parler. Enfin un homme politique qui a du cran, je pensais être le seul en Frôce. Alors si je vous ai trollé sur Pluzin l'autre fois, c'était juste pour plaisanter car j'aime votre répondant également !

Il rangea son iPhone 7 dans la poche intérieure de son veston.

- Bon, si j’ai souhaité vous recevoir aujourd’hui, c’est que je pense que nous pouvons nous entendre sur certains sujets comme nous l’avons fait au Ministère de la Santé. Et malgré mon image de mégalomane imbu de lui-même, j’aimerais travailler autant que possible avec l’opposition, d’autant plus lorsqu’elle représente autant d’électeurs. Alors j’aurai certaines propositions à vous faire, mais avant toute chose, souhaitez-vous évoquer certains sujets avec moi ?

[Paul Marshall]

Paul éclata de rire face au cinéma de De Kervern.
Une fois que l’assistante eut quitté la salle, Paul écouta attentivement les propos de Philippe, sourire en coin, puis se pencha vers lui afin de lui répondre.

De vous à moi, Philippe, la politique, vous savez ce que c’est. Je ne vous hais point. C’est un jeu, un cirque. Et nous vivons à une époque où c’est celui qui a la plus grande gueule qui se fait entendre, quelque soit ce qu’il dit d’ailleurs … A ce jeu là, vous et moi sommes les mêmes.
Là où est notre différence, c’est sur les idées.
Et comme vous, je pense que nous pouvons trouver quelques points de convergence, tout du moins je l’espère.

J’ai hâte d’entendre vos propositions mais en attendant … Je suis venu avec la ferme intention d’avoir un dialogue franc avec vous. Nous ne sommes pas sur Pluzin, il n’y a pas de journaleux, etc. Nous sommes seuls. Profitons-en !

J’aimerai aborder avec vous le retour à la prime majoritaire dès les prochaines élections législatives. Je souhaite modifier la loi Electorale afin de rétablir l’article 233, Titre 3 de janvier 2015 qui accordait une prime s’élevant à 10%, soit 27 sièges, à la liste arrivée en tête.
10% est un taux raisonnable. Il avait fait consensus à l’époque puis a été injustement retiré par la suite.

Ce que vous devez comprendre, c’est que cette réforme du mode de scrutin, ne vise pas à assurer une majorité à mon parti aux prochaines échéances électorales, mais simplement assurer une majorité stable, quelque soit le parti arrivé en tête, sans avoir besoin d’alliance électorale ou de compromis idéologique. La Gauche a autant à gagner que la Droite dans ce mode de scrutin.

[Philippe de Kervern]

De Kervern se gratta le menton puis leva les sourcils.

- À vrai dire Paul, vous prêchez là un convaincu sur la nécessité de rétablir la prime majoritaire. D'ailleurs, je l'ai toujours été de mémoire, même quand je garnissais les rangs de la droite. Je suis, comme vous, opposé aux coalitions contre-nature car elles donnent en général lieu à des gouvernements instables, incapables de travailler ensemble. Dans le cas de mon gouvernement, j'ai la chance que l'entente de l'ADF avec la gauche soit très bonne, et finalement nous sommes tout à fait aptes à travailler du fait de nos nombreux points de convergence. Mais je ne fais pas de mon cas une généralité et je comprends aisément vos arguments, y adhérant totalement. D'une manière plus générale, il est vrai qu'il serait tout à fait normal d'offrir la majorité au parti vainqueur.

Il s'alluma un cohiba et but son bourbon sans eau cul sec.

- Maintenant, j'imagine que vous voudriez savoir si la gauche dans son ensemble serait favorable au rétablissement de la prime ? Honnêtement, je ne sais pas. Au sein de la FSE, nous n'avons encore jamais échangé à propos de cette éventualité. Mais en ce qui concerne la FSE, logiquement mes camarades devraient y être favorables. Nous sommes très attachés au respect des principes démocratiques. Je vous conseille de vous rapprocher des parlementaires de gauche pour évoquer ce sujet. Après tout, si nous nous accordions tous sur ce point, pourquoi ne pas travailler ensemble afin de proposer une révision de notre système électoral ? Une commission parlementaire serait un bon outil de travail en ce sens. Mais encore une fois, je ne peux pas parler au nom de la gauche et il vous faudra solliciter chaque direction de parti pour sonder. Dans l'attente, vous pouvez considérer que vous avez mon soutien sur le principe de rétablir la prime.

[Paul Marshall]

Tout en écoutant De Kervern, Paul gratta une allumette, alluma son cigare puis aspira une longue bouffée et libéra lentement un filet de fumée entre ses lèvres. Il sa cala dans son siège et lança l’allumette dans le cendrier sur la table.
Rapidement, la salle s’enfuma.

Tout en consumant son cigare, il but une rasade de bourbon en écoutant attentivement De Kervern, qu’il découvrait agréablement comme un adversaire ouvert au dialogue et avec qui il partage de plus en plus de points communs.

Quand le Premier Ministre eut fini de lui répondre, il prit à son tour la parole.

Vous me voyez ravi de voir que nous partageons ce point de vue sur la question.

Paul se mit à sourire à l’évocation de sa prochaine déclaration.

Quant à votre attachement au respect des principes démocratiques, je vous crois sur parole. Mais je ne pense pas qu’il en soit de même pour tous les membres de la Gauche.

Il reprit une longue bouffée sur son cigare, libéra de nouveau la fumée en faisant des ronds.

Puis-je vous demander une faveur ?
J’aimerais que vous en parliez à vos collègues à gauche, que vous usiez de votre influence et de votre verbe afin de convaincre les indécis.
Je pense qu’à gauche, ils accepteront davantage de vous écouter vous, plutôt que le leader de la droite libérale et conservatrice.

[Philippe de Kervern]

Philippe tira sur son cohiba et fit une french inhale avec la fumée, ce qui était fort peu commun pour tout fumeur de cigare. Puis il se servit un plein verre de bourbon, remplissant par la même occasion le verre de Paul Marshall, dont il appréciait finalement la compagnie. Il faut dire que les deux hommes n'avaient visiblement pas prévu d'aborder les sujets fâcheux comme l'économie ou l'emploi...

- Écoutez oui, je peux toujours faire entendre ma voix sur la question au sein de la gauche. Mais je ne souhaite pas non plus perturber le travail de mes ministres. Je vais donc proposer en premier lieu une discussion interne à la FSE à ce sujet, et si je récolte de l'enthousiasme, je ferai en sorte que les discussions soient élargies à l'ensemble de la gauche. Mais pour ce faire, il me faudra l'accord du secrétaire général Pierre Sapin. Nous verrons, nous verrons. Mais j'essayerai d'user de toute ma capacité de conviction.

Il but la moitié de son verre.

- À vrai dire, il ne me semble pas que quelconque personnalité de la majorité se soit prononcée en faveur du retrait de la prime à l'époque. Hormis peut-être certains de l'ADF, mais j'avoue que ma mémoire de sexagénaire me fait défaut sur le coup. Et de votre côté, avez-vous entrepris des discussions à ce sujet avec l'ensemble de la droite ? Si nous voulons avoir une petite chance de rétablir la prime, il va nous falloir convaincre l'opinion publique que c'est la meilleure solution. Donc il faudrait que les détracteurs de l'idée se fassent rares. Quoi qu'il en soit, j'aurais honnêtement apprécié organiser un référendum populaire à ce sujet...

[Paul Marshall]

Paul, tassé dans son fauteuil, ingurgita une lampée de bourbon que venait de lui verser à nouveau De Kervern, puis il reprit son cigare en bouche afin de faire à son tour la cascade avec sa fumée.

Tout en faisant tourner son verre de bourbon entre ses doigts, Paul écoutait la réponse de son interlocuteur.

Un référendum vous dites ? Mmh … Je dois y réfléchir … Pourquoi pas ! Je vais en parler à mes amis au sein du PPL.

Sinon de mon côté, oui, j’ai déjà entrepris des discussions à ce propos, mais en interne. Pas encore à l'ensemble de la Droite. Il faut dire aussi que l’activité au sein du Forum des Droites laisse pour le moment à désirer. Parfois, je me demande ce qu’il resterait de la Droite sans le PPL … et sans moi au final …

Paul but d’une traite le reste de son verre puis le posa sur la table.

Partons donc d’abord là dessus !
Vous en parlez en interne à la FSE, tout comme je l’ai déjà fait au sein de mon propre parti, puis vous me tenez informé.

Paul sortit de la poche intérieure de sa veste de costume une carte.

Tenez, voici mon numéro de téléphone professionnel. Vous pouvez me joindre à toutes heures, sauf le dimanche après-midi, que je passe en famille.

Paul aspira de nouveau une bouffé de fumée, qu’il libéra par la suite en parlant.

Lorsque vous en aurez parlé à la FSE, nous pourrons tous les deux élargir la discussion, vous à l’ensemble de la Gauche, moi à l’ensemble de la Droite.

Quant à l’opinion publique, je pense qu’elle sera assez facile à convaincre. 70 % des électeurs ont voté pour nos listes respectives.
Qui se soucis d’un potentiel retour à la prime majoritaire si ce n’est l’ADF ?

Paul éclata de rire.

Personne !
Mis à part les deux ou trois rigolos encore présents dans ce parti mort-vivant !

Mettons ensemble un terme au règne de ce parti d’opportunistes qui ne tient plus qu’à son statut de faiseur de roi à chaque lendemain d’élection !

Paul se pencha vers De Kervern.

Sinon, autre point que j’aimerai aborder avec vous aujourd’hui … le régime présidentiel.
Je ne vous apprends rien, le PPL a milité pour son rétablissement lors de la précédente campagne et je souhaite savoir si vous, personnellement, êtes favorable à un tel changement de régime ? Pas dans l’immédiat bien sûr, mais à l’avenir …

[Philippe de Kervern]

- Ça marche, procédons ainsi. Je vais voir avec Pierre Sapin pour organiser au plus vite ce débat au sein de la FSE. Je vous en tiendrai informé.

Philippe termina son verre et se servit le troisième. Il commençait à avoir le tournis avec autant d'alcool ingurgité en aussi peu de temps. Pourtant, il avait toujours eu la bouteille facile...

- Le régime présidentiel ? Sur le court terme, j'y suis opposé. Chaque chose en son temps, je pense que la priorité pour notre système politique est de rétablir la prime majoritaire qui est beaucoup plus respectueuse du choix des électeurs. Nous ne pouvons pas tout chambouler en même temps. Le chantier de la prime prendra, je pense, beaucoup de temps à aboutir. Après, puisque vous semblez m'interroger sur le long terme, je serais très clairement favorable à l'instauration d'un régime présidentiel... Mais pas celui que nous avons connu dans l'après-révolution. Je serais davantage partisan d'un régime basé sur le modèle américain, où l'exécutif a toujours un caractère monosépale. Ne nous le cachons pas, le Premier Ministre tel qu'il était durant la période présidentielle de la Frôce n'était là que pour décorer, ou presque. Nous devons clairement définir l'exécutif. Je pense que le Président doit avoir une prépondérance, mais pas non plus une puissance absolue comme c'était le cas, ou comme c'est toujours le cas chez nos voisins français.

[Paul Marshall]

Oui, je pense également à un régime présidentiel à l’américaine. Mais la priorité est bel et bien le rétablissement de la prime majoritaire. Nous sommes d’accord.

Il tira un coup sur son cigare avant de reprendre :

Ces deux thèmes étaient des sujets que je tenais à aborder avec vous car je pensais, à raison, qu’il y avait moyen de s’entendre.

Sinon, tout à l’heure, vous m’avez dit avoir certaines propositions à me faire.

Je vous écoute …

Paul saisit la bouteille de bourbon pour y jeter un œil.

Old Rip Van Winkle, 10 d’âge. Dis donc Philippe, vous ne vous êtes pas fichu de moi !

Paul se reversa à son tour un autre verre. Avant d’en consommer le contenu, il le tendit vers De Kervern afin de trinquer avec lui.

Au contribuable !

[Philippe de Kervern]

Philippe se servit encore une fois un verre, le quatrième. À ce rythme-là, les deux hommes allaient vraiment vider cette bouteille à 1 200 Pluzins. Il le but cul-sec, s’en servit un cinquième et remplit à nouveau le verre de Paul Marshall.

- Eh oui cher ami, j’ai l’habitude de bien recevoir mes invités. C’est bizarre, mais j’étais intimement persuadé que vous étiez un connaisseur. J’ai bien fait de sortir l’une de mes meilleures bouteilles.

Il se servit en glaçons et sirota son cinquième verre tout-en inhalant plusieurs fois son cohiba.

- Oui, effectivement je souhaitais aborder autre chose avec vous. Enfin, un sujet en particulier à vrai dire… Je dois dire que je trouve votre idée de gouvernement alternatif vraiment intéressante. Dans la même position, je pense que j’aurais souhaité mettre en place la même chose pour la gauche. À vrai dire, tout cela me porte à penser que finalement, il pourrait être intéressant de conférer officiellement un statut à l’opposition sur le modèle du contre-gouvernement que nous avons expérimenté jadis. À l’époque, la gauche n’avait pas réussi à faire vivre ce contre-gouvernement, mais je suis persuadé que ce système présente un intérêt pour l’opposition car il lui donne les clés en main pour développer un système de gouvernement alternatif : un caractère officiel, une reconnaissance, des locaux de travail au parlement… Qu’en pensez-vous ?

[Paul Marshall]

Les verres s’enchainaient. Paul remarqua que Philippe n’avait pas l’intention de se modérer. Il déclara, le verre à la main et tout sourire :

Ce sera mon dernier verre, Monsieur le Premier Ministre !

Puis il en prit une gorgée et fuma son cigare en écoutant la proposition de son interlocuteur.

Donner un statut officiel à l’opposition me semble une bonne idée. Pour moi, la formation d’un contre-gouvernement est la meilleure organisation possible lorsque l’on se retrouve dans l’opposition. C’est également un processus qui permet à chaque personnalité de faire ses preuves dans son ou ses domaines de prédilections. Ainsi, si le parti de l’opposition arrive un jour aux responsabilités, le futur Premier Ministre sait immédiatement qui sera efficace dans tel ou tel domaine. Cela évite donc de faire des "erreurs de castings" dans les nominations de ministres, comme ce fut, malheureusement, trop souvent le cas par le passé.

[Philippe de Kervern]

- Eh bien dans ce cas, je prends bonne note de votre approbation. Je m'entretiendrai à ce sujet avec les autres représentants de partis. Nous verrons sur quoi cela pourrait aboutir concrètement.

La bouteille était quasiment vide. Il ne restait que l'équivalent d'un verre ou un peu plus. Philippe se servir un verre à ras bord mais il en restait encore dans la bouteille. Alors il termina cette dernière au goulot et enchaîna avec son verre cul sec. Sa tête commençait sérieusement à tourner, et il esquissa un hoquet caractéristique d'un abus d'alcool manifeste. Il fuma son cigare jusqu'au moignon et l'écrasa dans le cendrier.

- Hic... Bon, je pense que nous avons fait le tour, Paul... Hic.. Je reviendrai vers vous rapidement quand le débat sur la prime aura avancé au sein de la FSE. N'hésitez pas à me contacter si vous avez du nouveau de votre côté !