[Législatives mars 2016] Débat n°2 : Ecologie / Education / Culture

[Valérie Boyé]

Monsieur Bach, allez dire cela aux Japonnais, il seront surement ravie de l'entendre !

[Florian Bach]

Madame Boyé, vous ne pouvez pas comparer la situation japonaise à la notre. Nos centrales ne sont ni construites de la même manière, ne datent pas non plus de la même époque, et ne sont pas non plus soumis aux même risques. Je ne dis pas aujourd'hui qu'il faut continuer, je dis qu'il faut investir dans le nucléaire propre et sûr. Et j'ai toute confiance dans nos chercheurs et assurer cette sécurité.
Sortir du nucléaire comme l'a fait l'Allemagne ne serait pas une bonne chose. Les Allemands regrettent d'ailleurs ce choix aujourd'hui. Nous devons maintenir cette énergie tout en investissant et en produisant davantage de nouvelles énergies. Et c'est ce que nous proposons dans notre programme. Je tiens à rajouter que nos centrales nucléaires seront vérifiées chaque année et nous n'hésiterons pas une seule seconde à fermer ces dernières si à un moment il est avéré que la sécurité des citoyens est engagé.
Il y a des alternatives écologique et énergétiques au nucléaire, nous souhaitons les accompagner dans ce sens. Mais nous ne renoncerons pas au nucléaire.
Fukushima, nous y pensons encore et mes pensées vont de nouveau à toutes les familles et tous les Japonais qui ont été touché par ce drame. Mais nous ne pouvons pas précipiter les choses sans réflexion. Les Patriotes sont clairs, une politique énergétique et écologie est possible. Notre programme en est la preuve.

[Valérie Boyé]

Et pourtant, la mise en fonctionnement de la central de Fukushima date de 1971 celle de Casarastra de 1972. Depuis la catastrophe, l'ensemble des pays européens ont renforcé leurs sécurités nucléaire. Et j'ai moi même toute confiance en nos chercheurs, surtout quand ils annoncent que l'activité sismique est en augmentation et qu'il existe plusieurs incertitude. Le Bureau Central Sismologique Frôceux préconise depuis des années le renforcement de l'ensemble des centrales.

[Bastien Pommier]

Madame Boyé, est-il possible d'avoir des preuves concrètes de ce que vous avancez, notamment au sujet du Bureau de sismologie ?

En vous écoutant, j'ai vraiment l'impression que les choses ne sont pas prises dans le bon sens. Vous orientez tous le débat autour de faut-il ou ne faut-il pas passer à une énergie propre. La question centrale est surtout : peut-on ? Un pays comme le notre peut-il se passer intégralement de l'énergie nucléaire ou ne peut-on pas s'en passer ? Et cette question nous ne pourrons y répondre que par un rapport extrêmement détaillé sur la situation de nos centrales et de la possibilité ou non de se désengager totalement de ce type d'énergie.
L'écologie, c'est aussi la préservation de notre faune et de notre flore. Nous avons depuis des années une loi sur la préservation de notre littoral qui a été un peu dénaturé par un ancien gouvernement. Cette loi doit être reprise intégralement pour la transférer en véritable plan de sauvegarde de notre littoral mais également des mers. Réglementer la construction dans ces deux secteurs est indispensable pour permettre à notre faune et à notre flore d'être préservée des dégâts que peuvent causer les hommes.

[Florian Bach]

C'est pour cela que nous préconisons non pas l'arrêt de nos centrales nucléraires, qui serait une erreur à notre sens. Nous privilégions le renforcement de leur sécurité et des tests pour s'assurer que toutes les conditions sont réunies pour assurer la production d'énergie en toute sécurité. Nous sommes donc d'accord sur ce point, il faut faire davantage d'efforts pour nos centrales.

Nous avons, au delà du programme écologique, des mesures dans le domaine de l'éducation. Nous avons eu certes une Ministre de l'Education active. Mais elle n'a pas été dans le sens où nous l'espérions et il est temps que Les Patriotes montrent de quoi ils sont capables dans ce domaine. Nous opterons pour l'option: tout pour la jeunesse. Ce sont eux qui sont l'avenir de la Frôce et nous devons concentrer nos efforts pour les aider. Nous proposons de créer un service national d'orientation pour que nos jeunes trouvent les études et le métier qu'ils désirent. Nous accorderons aux étudiants frôceux la priorité sur les logements étudiants et les bourses. Il n'est pas normal que des étudiants étrangers qui profitent de notre système d'éducation avant de repartir dans leurs pays possèdent des logements et bourses alors que des étudiants frôceux doivent renoncer à leurs études pour faute d'argent. Pour encourager les élèves méritants, nous créerons des bourses au mérite . Notre liste de mesures pour l'éducation est encore longue, Les Patriotes sont prêts à les mettre en place.

[Urumi Nakamura]

En ce qui concerne ce mandat, si on peut reconnait que les Patriotes ont fourmillé d'idées, certes mauvaises, sur l'immigration, on ne peut justement que déplorer votre opposition stérile en matière d'éducation puisque vous présentez ce domaine comme une priorité.

J'ai notamment à l'esprit un vote contre un amendement permettant des fouilles en cas de trafic de stupéfiants, est-ce un signe dissimulé de votre volonté de légaliser la cocaïne ou de l'opposition stérile ?

Pour en revenir au bilan que vous attaquez, je souhaiterais évoquer les réalités de ce bilan.

Ce mandat fut celui de la réconciliation avec le monde enseignant suite à la période difficile des polémiques avec monsieur de Trance, nous avons conduit des négociations sérieuses pour aboutir à un système de rénovation des horaires qui sera à la fois profitable financièrement aux enseignants, plus sécurisant pour les parents d'élèves et mieux adapté à obtenir une pleine performance des élèves.

En effet, le système de rénovation des horaires devrait réduire de manière considérable les heures perdues dans une année avec l'échange d'heures de cours, ce système symbolise la triple satisfaction que nous recherchons, les enseignants y gagnent des primes pour les cours décalés assumés, les parents sont rassurés qu'on ne lâche pas les enfants en pleine nature à l'heure des cours, les élèves ne prennent pas de retard dans l'étude des programmes.

Toute politique d'éducation doit se centrer sur ce triple intérêt, nous n'avons pas besoin de grandes incantations comme la préférence nationale, mais d'une volonté de perfectionnement extrêmement active.

[François d'Escourt]

La préservation de la biodiversité constitue l'enjeu majeur de ces prochaines années. La question n'est pas de savoir si l'on peut revenir à une érosion moins importante de la diversité des écosystèmes : la réponse est bien entendu non. La bonne interrogation est plutôt de savoir par quels moyens nous allons pouvoir réduire l'empreinte des activités humaines dans les années à venir pour limiter leurs effets dramatiques sur l'équilibre des organismes vivants. Les vertus rendues par les écosystèmes sont innombrables, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'eau, le bois ou encore la pharmacopée.

Aujourd'hui, la menace qui plane sur la biodiversité impacte en premier lieu les populations les plus pauvres du globe, ne l'oublions pas. Oui, car leur subsistance dépend directement des ressources naturelles et de leur disponibilité. À nous, pays développés, de prendre nos responsabilités et de montrer l'exemple.

Nous œuvrerons pour la conservation des espèces et des espaces en faisant de la gestion durable des ressources naturelles un atout économique et social. Nous développerons les opérations de communication sur le tri sélectif et généraliserons les sorties d'éveil au tri des déchets dans les écoles scolaires. Dans le même temps, nous investirons significativement dans la construction de nouveaux sites de tri. Nous considérons que les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur, et c'est pourquoi nous intégrerons le concept de "pollueur-payeur".

Pour la faune, nous mettrons en place un Code de Protection animale, visant à encadrer d'un point de vue légal les différentes espèces et leur traitement.

[Miha Rasafindria]

Temps de parole restant

PFF 7
NFP/FSE 6
LGD 6
AI 6
RD/PSDF 9
ADF 8
LP 7
LM 10

[Florian Bach]

Madame, si Les Patriotes n'ont pas proposé d'amendements en terme d'éducation, c'est que nous avons pendant tout notre mandat fait face à une obstruction sans cesse de vos députés contre nos idées. Chaque amendement que nous avons proposé, chaque proposition de loi (sauf une) a fait face à une obstruction totale de l'Assemblée simplement parce qu'il s'agissait d'une proposition émanant des Patriotes. Si cela s'appelle la démocratie, alors nous sommes arrivés à un moment terriblement tragique.

Nous votons dès que les lois nous paraissent censés pour le peuple frôceux. Nous nous sommes en effet opposés à la fouille dans les établissements scolaires pour une raison simple: nous ne sommes pas dans une dictature. Si nous commençons par fouiller les élèves car ils détiennent de la cocaïne, nous pourrons ensuite les fouiller car ils ont un téléphone portable, ou pour n'importe quelle autre raison. C'est la porte ouverte à toutes les dérives et cela n'est pas possible. Bien sûr, la cocaïne et la drogue est quelque chose de terriblement dégradant pour la santé de nos jeunes et il faut lutter contre cela. Mais pas de cette manière. Les élèves seront ensuite pour certains traumatisés de ces fouilles, qui ne servent à rien et surtout pas à lutter contre les trafics. Si nous avions proposé cette même loi, vous auriez été les premiers à nous traiter de fascistes et dictatoriaux. Nous sommes en République, ne cédons pas à la paranoïa généralisée.

[François d'Escourt]

La Grande Droite n'est pas favorable à l'entremêlement de préceptes sécuritaires avec les mesures concernant l'éducation. Il serait donc appréciable de ne pas faire dévier le présent débat qui ne porte pas sur la sécurité.

La thématique de l'école est vitale pour les valeurs que nous portons, l'avenir professionnel des jeunes et la performance de notre pays. Nous proposons une architecture de l'école sensiblement différente de celle qui a été amenée par la majorité en place. Il faut à tout prix recentrer l'école sur ses fondamentaux.

Pour augmenter les performances de l'école, nous engagerons une réorganisation du primaire et du secondaire, sans toutefois casser le collège unique. La question des enseignants est délicate. Il est vrai que les professeurs ne bénéficient pas, dans le système actuel, d'une reconnaissance à la hauteur de ce qu'ils apportent. Nous leur proposerons d'assurer davantage d'heures de présence dans les établissements, en contrepartie de carrières beaucoup plus attractives.

Nous proposons également que les trois quarts du temps scolaire en maternelle et primaire soient consacrés à l'apprentissage des matières fondamentales, ce qui englobe la langue et les mathématiques.

Il est également nécessaire de développer le goût de l'entreprise le plus tôt possible et nous y contribuerons par la mise en place d'un stage en entreprise obligatoire d'une semaine lors de chaque année scolaire dès la première année du lycée.

Autre nécessité, mieux évaluer les élèves afin de savoir à tout moment quelles sont leurs lacunes et qu'on puisse les corriger. En ce sens, nous instaurerons des évaluations scolaires de fin d'année pour chaque année scolaire sans diplôme à son issue.

[Urumi Nakamura]

Monsieur Bach, dans la mesure ou les trois quarts de vos projets et amendements visaient à fermer un peu plus les frontières, il n'est pas étonnant que le centre et la gauche y réservent un accueil timide. Quand vous avez proposé des mesures de bon sens sur une question de santé publique, aucune obstruction n'a été faite.

Concernant les fouilles, ce texte est une avancée puisqu'il inscrit noir sur blanc que la police ne peut pas tout faire dans une école alors qu'il n'y avait jusque là pas de limite, chose qui a permis au Gouverneur de Provence de prendre un arrêté fort heureusement retiré par la suite, mais nous devons conserver une marge de latitude concernant les cas graves comme les armes, nous ne sommes pas au Texas, une école doit rester sans armes.

Monsieur d'Escourt, je suis sensible à l'idée de maximiser les performances, mais vers quelle réforme des cursus voulez-vous nous emmener ? Le système frôceux est dans le top 5 mondial, je ne pense pas qu'il soit l'heure de raser l'immeuble mais plutôt celle de faire les finitions. Réformer pour réformer, ça donne rarement de bonnes choses.

Concernant votre idée de stage obligatoire, ceci me parait éthiquement discutable. Le rapport à l'entreprise est une idéologie comme une autre, le travail n'est pas plus sacré qu'une autre valeur, l'école ne s'éloigne t-elle pas de la neutralité qui doit être la sienne en recherchant à tout prix à donner le goût de l'entreprise ?

[François d'Escourt]

Au terme de "réforme", vous semblez comprendre "bouleverser" alors que nous proposons simplement d'améliorer. Le fait que nous possédions l'une des meilleures éducations du monde ne doit pas nous faire reposer sur nos lauriers. Comme en entreprise, nous devons chercher les mesures qui nous permettront d'améliorer encore davantage nos performances.

Concernant les réformes, nous généraliserons les classes métiers-études dès la troisième année de secondaire car nous estimons que le rôle de l'école est à la fois d'instruire et de préparer l'avenir.

Nous souhaitons un socle commun de connaissances jusqu'à 13 ans, ainsi les élèves auront plus de facilité pour faire des parcours d'excellence en alternance.

Le passage à l'ère technologique n'a pas encore été complètement intégré dans nos établissements. Nous y répondrons en consentant d'importants investissements dans l'équipement des salles de cours.

Concernant vos propos sur le rapport à l'entreprise : le problème qui caractérise la gauche est ce sectarisme qui démontre une allergie flagrante au monde de l'entreprise. 80% des diplômés du secondaire intègrent le privé, souvent après un cursus d'études supérieures. Vouloir leur donner les clés en mains pour réussir n'est pas une idéologie, c'est une preuve de bon sens. Nous ne sommes pas ici pour parler économie, mais sachez, jeune fille, que l'entreprise représente un booster d'importance pour l'économie nationale.

Oui, nous permettrons aux élèves de secondaire d'appréhender le travail en entreprise. La neutralité de l'école ne sera pas remise en cause, il ne s'agira pas de les inciter mais bien de leur permettre de construire leur projet.

[Urumi Nakamura]

L'amélioration plutôt que le bouleversement n'était pas franchement clair dans votre discours, mais passons, nous n'allons pas nous éterniser sur une question de précision du vocabulaire.

Il y a des idées pleines de bon sens parmi vos suggestions, l'adaptation aux technologies est un des rares domaines de retard de l'école frôceuse sur la société en général, l'idéal absolu pourrait être de fournir un ordinateur portable spécialement adapté aux exigences des cours à chaque élève pour limiter les besoins en livres ce qui serait une excellente chose pour éviter d'alourdir sans cesse les sacs, la règle des 10 % demeurant une incantation dans de nombreux établissements.

Que le lycée marque une séparation entre voie générale et voie professionnelle n'est pas une gêne, nous devons revaloriser socialement le travail manuel, il n'y a pas de travailleur inférieur à l'autre, pas de citoyen inférieur à l'autre. Les textes actuels encadrent principalement la voie générale même si des références appuyées sont faites à la voir professionnelle, c'est un des plus grands biais de perfectionnement du système.

Il est toutefois dommage que des idées intéressantes soient enrobées de relents de misogynie. Je doute sincèrement que vous auriez qualifié Alexandre Lacroix de jeune garçon s'il avait été à ma place.

Quoi qu'il en soit, pour votre gouverne, la jeune fille est propriétaire de Frocia Hoki, elle sait ce qu'est une entreprise. Et elle sait aussi que si les liens avec l'entreprise sont primordiaux pour une formation professionnelle, la formation générale doit conserver farouchement son indépendance d'esprit.

[Debora Da Silva]

Des réformes dans l'Enseignement ne sont pas à exclure, tant que ces réformes ont pour but d'améliorer l'école et non de l'affaiblir dans le seul but de faire des économies. Le RD-PSDF veut lancer le débat sur le socle unique pendant le collège afin que le collège puisse être pendant trois ans une phase de découverte pour les collégiens et puissent y découvrir les métiers techniques. La tendance actuelle montre que de plus en plus de jeunes veulent se mettre à leur compte. Hélas, certains jeunes ne sont pas préparer ou n'ont pas eu l'occasion de suivre des bases de gestion. Pour répondre à cette demande, nous voulons préparer les jeunes dés le collège en organisant des cours de gestion, quelque soit la spécialisation.

[Bastien Pommier]

Avant toute chose, je tiens à remercier et à féliciter Madame Nakamura pour le travail fourni en tant que Ministre de l'Education nationale dans le gouvernement que j'ai eu l'honneur de diriger. De grandes avancées ont eu lieu et nous devons les poursuivre.

Même si nous sommes dans les premières places mondiales pour notre école, nous sommes encore en retard dans certains, outre le domaine du numérique. Je pense ici à la question de l'apprentissage. Aujourd'hui, notre politique ne va pas nécessairement en faveur de cette branche qui permet chaque année dans d'autres pays de lancer des jeunes sur le marché du travail. Cette question de l'apprentissage mérite donc un vaste projet qui permet à nos jeunes de posséder une expérience dans le monde professionnel, en alternant théorie en classe et pratique en dehors. Il faudra également être très exigeant sur sa forme et son organisation.
Plus largement, c'est toute la question de l'orientation qui doit se poser. Quand nos élèves sortent de tel ou tel établissement, que font-ils ensuite ? De nombreux élèves ne savent pas, à la sortie du lycée vers quelle filière ils souhaitent s'orienter. Un travail de fond est donc nécessaire dans le cadre de l'orientation, en proposant, par exemple des stages en entreprise, des cours destinés à la découverte professionnelle ou un temps de cours destiné à l'orientation.

Monsieur Bach, au sujet des fouilles, il est nécessaire de lire le texte. Cette loi, justement, règlemente précisément la possibilité, et non l'obligation de fouiller. Il s'agit d'un cadre légal qui permet à tous de savoir quelles sont les possibilités en matière de fouille. Evidemment, il faut être exigeant et ferme face à de possibles dérives.