1, impasse des cyprès - Villa de Vallcalent

[Brandon Flechmann]

Villa de Vallcalent

La villa de Vallcalent est une imposante villa construite en 2013 sur les hauts de Salusa, à environ 20 minutes du centre-ville. Officiellement, elle est la propriété de la famille Flechmann, bien que la provenance de l'argent ayant servi à construire cette bâtisse évaluée à plus de 8 millions de Pluzins pose débat chez les riverains.

La maison, d'une surface habitable de 350 mètres carrés est construite à flanc de la montagne de Salusa. Elle offre une vue imprenable sur la ville. Y accéder sans y être convié relève de l'impossible : une clôture électrifiée de 5 mètres de haut y empêche toute intrusion et 10 gardiens de couleur blanche se relaient nuit et jour pour surveiller le lieu. Pour tout intrus aventureux, le coup de pistolet y est non-remboursable !

[Brandon Flechmann]

La villa était sur ce 31 en cet après-midi. Brandon devait recevoir un invité de marque pour parler business. Pour l'occasion, il avait ramené ses hommes de confiance qui étaient chargés d'assurer sa sécurité dans l'optique où les discussions dégénéreraient. Des hommes armés de fusils automatiques étaient postés partout : sur les toits de la baraque, dans les buissons ou encore en planque dans les arbres.

Alors qu'il était 14 heures précises, Brandon entouré de 4 de ses hommes se posta sur le pas de la porte et attendit. Quelques secondes plus tard, une magnifique Cadillac Escalade noire fit son entrée dans la cour et se gara à quelques mètres des hommes. Deux lascars en descendirent puis ouvrirent la porte de derrière, l'invité de prestige en descendit...

[Philippe de Kervern]

Philippe posa un pied par terre et rangea en même temps son iPhone 7 (non percé) dans la poche gauche de sa veste. Puis il dépoussiéra et remit en place son costume. Entouré des deux loubards qui l'accompagnaient, il vint à la rencontre de Brandon et parla sans serrer la main à ce dernier.

Flechmann, ça fait longtemps dis-moi... J'espère que t'as de bonnes raisons de me faire déplacer mon cul en personne jusqu'à ce trou à rat. Tu sais que je n'aime pas être dérangé pour rien... Pas mal la villa, pour quelqu'un de pauvre !

[Brandon Flechmann]

Brandon rigola ironiquement, laissant apparaître le grillz dentaire en or pur qu'il s'était fait poser sur les dents du haut quelques jours auparavant.

Et toi t'as toujours autant d'humour, Kervern... Heureusement que tu pèses dans le milieu, sinon je t'aurais déjà descendu pour m'avoir offensé comme tu viens de le faire. Allez mes couilles, suis-moi, on va parler affaire.

Les deux hommes entrèrent dans la villa, suivis par leurs hommes de main. Brandon installa Philippe dans le salon et lui servit un verre de scotch sans glaçons.

Bon écoute, je vais aller droit au but avec toi. Tous les deux, on a eu des différends je te l'accorde. Ta gueule me revient pas et j'imagine que pour toi c'est pareil. Mais s'il y a bien une seule chose qui nous réunit... C'est l'appétit d'oseille. Et ça tombe bien, car j'ai une affaire à te proposer. Ya du gros blé à se faire, on parle là de sommes à 9 chiffres. Tu vas quand-même pas laisser passer ça, Kervern ?

Il but son whisky cul sec et se resservit un verre.

[Philippe de Kervern]

Philippe rigola comme un porc pendant trente secondes, puis but d'une traite son verre de whisky avant de le poser bruyamment sur la table.

Flechmann, mon cher Flechmann... Visiblement, t'est toujours aussi accro à la moquette toi. Moi, faire affaire... Avec toi ? Tu te fous de ma gueule là fils de pute ou quoi ? Tu veux que je te rappelle comment s'est terminée notre dernière collaboration, mmhh ?

Il prit la bouteille de whisky et but deux grosses gorgées directement au goulot.

Ton enfoiré de père, fumé en un claquement de doigts de ma part... Tout le fric que ta putain de famille de consanguins ne m'a jamais remboursé, tu te rappelles enfoiré ? Et le putain de contrat que t'as eu le culot de mettre sur ma gueule pour venger ton sans couilles de père ? Et aujourd'hui, tu voudrais que j'accepte de faire un deal avec toi ? Tu as déjà bien de la chance que je t'aie épargné, mais ne pousse pas le bouchon trop loin, Flechmann... T'as pas la carrure pour jouer avec moi. Fais attention à ta petite gueule, bâtard...

[Brandon Flechmann]

Brandon rigola et se saisit de la bouteille que Philippe gardait dans les mains.

Hahaha, je savais que t'allais me parler de ce blé, Kervern... 10 millions de Pluzins, c'est quoi pour toi hein ? Bon écoute vu que les bons comptes font les bons amis, voilà ton dû espèce de crevard.

Il claqua des doigts et un homme vint poser une valise sur la table basse. Il claqua une seconde fois et un second homme vint poser une compteuse de billets.

Voilà ma couille, maintenant on peut dire qu'on est quitte. 0-0 balle au centre. Tu veux peut-être vérifier qu'il y a le compte, Kervern ? Vas-y, fais toi plaisir !

[Philippe de Kervern]

Philippe fit signe à ses hommes de compter. Ceux-ci sortirent les billets de la valise et commencèrent à les insérer dans la compteuse.

Écoute Flechmann, les principes sont les principes... En affaire, la confiance est très importante. Et toi, tu as trahi ma putain de confiance, toi et ton putain de père à qui j'ai fait couper les burnes. Tu sais quoi, tes 10 millions effectivement c'est rien pour moi. Je dépense + chaque année pour mon clébard. Mais c'est avec plaisir que je vais repartir d'ici avec cette valise pleine de billets, au moins je n'aurai pas l'impression d'être venu totalement pour rien...

[Brandon Flechmann]

Brandon tapa du poing sur la table.

Bon écoute sale fils de lâche, maintenant tu vas baisser d'un ton avec moi. Ici tu es chez moi, tu es l'invité. Donc la moindre des choses est de faire preuve de courtoisie, n'est-ce pas Monsieur le fils de bonne famille ? Tu sais, si je voulais, tu te ferais descendre dans la seconde. Ici c'est chez moi et c'est moi qui parle. Maintenant on va parler affaire toi et moi... Bon je sais que t'as définitivement retiré ta petite gueule du business. Mais là j'ai trouvé un putain de marché à exploiter et ya vraiment énormément de fric à se faire... Tu peux pas me refuser ça...

[Philippe de Kervern]

Philippe mit les pieds sur la table et regarda Brandon de façon hilarante.

Allons Flechmann, sois sérieux deux minutes... J'ai une trentaine d'entreprises qui tournent à plein régime, j'ai déjà quelques affaires en blanc qui me rapportent gros, donc quoi... T'as vraiment cru que j'allais me remettre dans le business de la came ? Tout tourne à plein régime chez moi, les voyants sont au vert... Tu sais, j'ai déjà bien + de tune que je ne pourrais en dépenser en dix vies... Mon objectif n'est pas de me rajouter du boulot, j'ai déjà suffisamment à faire avec les entreprises et la mairie...

[Brandon Flechmann]

Mais justement, enfoiré de ta race, ce que je vais te proposer ne te coûtera que quelques minutes de ton temps par jour ! Tout ça pour amasser des sommes à 9 chiffres. Alors t'es prêt à m'écouter maintenant ou bien ? Je sais que tu n'es pas homme à refuser l'enrichissement, même si tout ce blé ne te sert absolument à rien... Bon écoute, j'ai pas dit qu'on allait se relancer dans la coc, c'est has been tout ça tu vois. Non là... Je te parle de la dope du futur... Celle qui fait déjà fureur à Casarastra, Aspen, Chouchenn... La dope de junkie par excellence, tu vois ? Méthamphétamine, ça te dit quelque-chose ?

[Philippe de Kervern]

Méthanquoi... ? Flechmann, je crois que tu regardes trop de séries américaines... Mais quoi qu'il en soit, j'ai pas l'intention de risquer mon cul dans ce business à nouveau... J'ai une image à préserver, le risque est trop grand.

[Brandon Flechmann]

Justement Kervern. Ton image de politicien transparent fait de toi quelqu'un d'insoupçonnable. Comme avant, rien n'a changé. Tu es la dernière personne que l'on puisse imaginer à la tête de l'empire de la défonce. Tu crois pas ? Bon écoute, quoi qu'il en soit, ce que je te propose cette fois-ci, c'est un rôle purement logistique. Tu sais, la méthamphétamine à l'heure actuelle, n'est pas produite en Frôce mais est de plus en plus demandée. L'essentiel de la production provient des USA ou du Mexique. Mon ambition est de fabriquer cette came en Frôce pour réduire les coûts de production et de logistique. Ce que je veux, c'est être le premier maillon de la chaine... Et ainsi maximiser la marge, tu me suis ?

Il se servit un autre verre.

Bon et tu vas me dire... Qu'est-ce que j'attends de toi ? En gros tu me laisses gérer la production et la distribution, tout ça c'est pas ton problème. Là où j'ai besoin de toi, ou plutôt de tes entreprises, c'est pour la logistique. Tu sais tes camions de livraison pour tes supermarchés vont nous être essentiels pour rendre le transit de la came totalement intraçable.

[Philippe de Kervern]

Attends, je comprends pas bien là Flechmann... En gros, tu veux que je transporte ta merde avec des camions estampillés à mon nom ? Putain mais t'es vraiment encore + un amateur que ce que je pensais mon pauvre... La traçabilité des marchandises, tu connais ? Les contrôles policiers des camions sur les aires d'autoroute, tu connais ? Tu es complètement timbré mon pauvre. Jamais je te laisserai mettre ta dope dans mes camions tu m'entends ?

[Brandon Flechmann]

Si tu vas le faire Kervern. Car je vais mettre des hommes de première main sur l'affaire. T'en fais pas, on a tout prévu pour tes camions. Jamais tu te feras choper. On a des contacts jusqu'aux autorités, les camions de tes magasins ne seront pas arrêtés par la volaille. J'ai tout prévu, va falloir me faire confiance... J'ai calculé un CA prévisionnel, on est sur du 150 millions au mois... Ce qui amputé des charges nous donnerait du 100 millions par mois... On fait 50-50, ça te fait du 50 millions tout frais que tu pourras blanchir allègrement avec ton réseau de laveries automatiques, tu en as plus de 300 donc si tu pondères ce chiffre sur chacune, ça passera à l'aise ma gueule... Alors t'en penses quoi ?