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Re: [Présidentielle novembre 2014] Débat diplomatie

Posté : 06 nov. 2014, 23:27
par Keyser Baur
C'est bien simple, tout d'abord en renouant des relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël. Et pas seulement avec le parti au pouvoir : il me semble opportun de faire des ponts entre la Knesset et notre Assemblée, de manière à construire ensemble des alternatives à la guerre. Car je ne soutiendrai jamais la guerre. Des deux côtés, il y a trop de peurs, trop de colère, trop de tristesse pour que l'on puisse continuer ainsi. il faut à tout pris faire machine arrière sur la cristallisation du conflit. La solution, je la vois avec deux Etats stables, démocratiques et amis. Je ne vis pas dans le monde des bisounours : parmi les pays qui se sont le plus affrontés et détestés, il y a la France et l'Allemagne, et leur amitié actuelle a su se construire et s'enrichir. Tout est possible quand on y met du courage, de la volonté, et des convictions.

Re: [Présidentielle novembre 2014] Débat diplomatie

Posté : 06 nov. 2014, 23:44
par Louis-Damien Lacroix de Beaufoy
Hélas le conflit entre Israël et la Palestine est beaucoup plus complexe que le conflit entre la France et l'Allemagne. D'un point de vue historique, la France a voulu laver l'honneur sali de la défaite de 1870 lors de la guerre de 14. Il s'en est suivi le traité de Versailles, responsable de la montée de l'extrémisme et de la seconde guerre mondiale. L'amitié franco-allemande est toute jeune... Il a fallu plusieurs décennies pour que cela se concrétise vraiment. Depuis la chute du Mur de Berlin en vérité. Le processus a été long et pénible. Alors sur le conflit israélo-palestinien, désolé de vous le dire Monsieur Baur mais bon nombre d'hommes de paix se sont cassés les dents sur le sujet.

Je ne suis pas fondamentalement opposé à la normalisation des relations avec Israël. J'ai toujours défendu une position d'ouverture et de tempérance vis à vis de ce pays. Et j'ai su trouver en François Bertrand un homme à l'écoute de mes arguments, attentifs à mes remarques et à mes attentes en la matière. Ouvrir des discussions régulières avec la Knesset est une bonne idée. Nous ne devons pas ignorer que les israéliens ont également des menaces sérieuses autour d'eux... Outre les branches radicales et terroristes du Hamas, il y a aussi l'Iran, la Syrie, la Jordanie qui pour l'Iran en tout cas ont déclaré vouloir rayé l'état d'Israël de la carte. Sans chercher à défendre les exactions commises, il y a des torts de deux côtés, je pense que comme nous pouvons comprendre les revendications palestiniennes, nous pouvons aussi comprendre celles des israéliens.

Re: [Présidentielle novembre 2014] Débat diplomatie

Posté : 06 nov. 2014, 23:47
par Thomas de Kervern
Votre volonté de paix est louable. Mais n'avez-vous pas pensé qu'elle n'a que peu de chance d'être peu réciproque ? À moins que l'État d'Israël ne change radicalement de politique, je ne vois pas Monsieur Netanyahu renoncer à son bellicisme et sa répression envers le peuple palestinien. Et d'après les nouvelles, l'État hébreu n'est pas près de porter à sa tête le renouveau politique synonyme de changement en terme de diplomatie. L'amitié entre deux pays, c'est quelque chose de très particulier. Il faut qu'il y ait un partage d'idées, des convictions communes... L'exemple de l'Allemagne est fort mal venu, puisque les relations entre la Frôce et l'Allemagne ne se sont tissées qu'en aval de la chute du régime national socialiste, et ce sur plusieurs dizaines d'années comme l'a précisé Monsieur de Beaufoy. Alors à moins qu'Israël n'abandonne la ségrégation et le cloisonnement du peuple palestinien, je ne vois pas comment la Frôce pourrait être son ami. Malheureusement, le changement en Israël ne dépend pas de nous, Monsieur Baur. Le peuple israélien a aussi des revendications qui ne sont pas toutes infondées. Ce pays a besoin d'une restructuration intérieure qui conduira sa politique diplomatique.

Si le mot amitié est bien trop grand dans ce cas, je pense cependant que la reprise des discussions et de relations que nous pourrions qualifier de normales s'imposent. Nous devons le faire, d'abord car nous possédons en Frôce une forte communauté israéliste qui possède encore des attaches familiales en Israël. Mais aller plus loin, je ne pense pas que cela soit possible pour le moment.

Mon objectif est d’œuvrer pour la paix, pour la réconciliation entre les peuples. Je ne supporte pas la guerre, j'y suis même allergique. Voilà pourquoi, comme je l'ai affirmé au début de ce débat, je pense que la Frôce a un rôle de médiateur à jouer dans la mesure du possible.

Re: [Présidentielle novembre 2014] Débat diplomatie

Posté : 07 nov. 2014, 12:11
par Louis-Damien Lacroix de Beaufoy
Je pense que nous sommes tous ici des hommes de paix. La véritable question c'est de savoir comment entretenir cette paix.

Cela ne va pas se faire en oubliant les exactions. Mais si un pays fait des efforts, s'il essaie d'aller de l'avant, de se racheter, alors nous devons en tenir compte et encourager cela. François Bertrand a toujours prôné une politique de juste milieu. De la fermeté quand il s'agissait des droits de l'Homme, de la tolérance quand il s'agit de cultures différentes, de la fraternité quand il s'agit de catastrophes humanitaire ou économiques.

C'est avec cette diplomatie humaniste qu'il assure le rayonnement international de la Frôce. Outre notre volonté d'approuver les autres protocoles de la Convention des Droits de l'Homme, nous réaffirmons que nous n'engagerons pas la Frôce sur la voie de l'ingérence. Nous nous exprimerons librement sur le droit des pauples à s'auto-déterminer, un droit souverain, inaliénable.

Mais dans le même temps, il ne suffira pas de parler et de discuter même si en diplomatie cela joue pour beaucoup. Nous devons aussi porter au devant de la scène les grandes figures de l'Humanité, celles qui par leurs valeurs, leurs combats ont apporté des choses à leurs pays. C'est objectif que nous voulons donner au musée international. En collaboration avec d'autres pays, avec les descendants de ces personnes, au travers de travaux mené par des historiens, nous apprendrons aux générations futures que la paix n'est pas innée. Cela a pris des millénaires pour que les peuples parviennent à parler entre eux, des siècles pour que les valeurs humanistes soient adoptées par la majorité des états. La paix est un combat de tous les jours, une guerre déclarée à la haine et au bellicisme. Pour la maintenir, nous devons maintenir et préserver ce que nous avons de plus précieux, l'Histoire, le souvenir, la mémoire de ces piliers de notre avenir. C'est avec cette volonté qui a toujours été la nôtre et qui est profondément ancrée dans nos coeurs que nous mènerons une politique diplomatique axée sur l'humain et non pas sur des intérêts géopolitiques, même s'il faut admettre qu'ils en découlent parfois, ce ne sera pas la priorité.