[Législatives mars 2015] Débat

[Urumi Nakamura]

3 points d'importance alors qu'un d'entre eux existe déjà, ça ne fait plus que 2 points d'importance qui me paraissent bien maigres pour garnir un mandat de 2 ans. A ce niveau là, ce n'est plus du réalisme, c'est du manque d'ambition.

Personne ne remettra en cause le bon travail de Bastien Pommier à l'éducation nationale, ce n'est pas parce que nous avons des différends sur d'autres sujets qu'on ne peut pas lui reconnaitre ça, même si je n'ai pas été particulièrement amatrice du fait d'autant mettre en avant la lutte contre le terrorisme en milieu scolaire par rapport à ses autres projets qui auront un impact bien plus fort sur l'éducation frôceuse à long terme.

Les acteurs du privé sont essentiels dans de nombreux secteurs où une concurrence saine est indispensable, je pense notamment à la télécommunication. Mais dans d'autres secteurs, leur présence peut être nocive, et l'éducation en fait partie et dans ce cas le terme de pilule empoisonnée est adapté. Pour être complète, l'éducation doit faire grande place à l'esprit critique, qui n'est pas la première qualité demandée par certaines entreprises, à dépasser la portée utilitariste et à une indépendance totale.

[Bastien Pommier]

Ce que vous ne semblez pas comprendre Madame Nakamura, c'est que le projet en matière d'éducation que nous mettons en place ne propose pas la création de cours en lien avec les arts et les activités physiques, mais bien de renforcer ces disciplines dans les emplois du temps des élèves. Reprenons la loi L-2014-10-23 relative aux Taux horaires dans l'enseignement scolaire qui stipule dans son article 501 que les cours "Arts et Culture" ont un horaire hebdomadaire de 1.5 heure. Nous proposons un taux horaire de deux heures pour ces cours, soit une augmentation et non pas une création. Rien dans notre projet n'évoque une création de ses disciplines. Il est nécessaire Madame, de bien lire les projets et de ne pas caricaturer et mettre en place des raccourcis dont vous semblez être la spécialiste.

Concernant la loi votée sur la prévention du terrorisme en milieu scolaire, il me semble que cette loi aura, contrairement à vous, un véritable impact sur le long terme, puisqu'elle propose des mesures fortes et courageuses dans le suivi des élèves, dans le suivi de leurs difficultés notamment avec le renforcement du rôle des conseillers d'orientation psychologue et des assistantes sociales, en plus de la création d'un poste d'éducateurs présents dans l'ensemble des établissements. Cette loi ne concerne pas seulement une courte période mais une véritable lutte sur le long terme des dérives de certains élèves, dérives possibles et que nous devons empêcher dès qu'elles se présentent.

[Gaspard Salcedo]

J'entends la gauche dire vouloir mettre fin à l'enseignement privé. Mais qui êtes vous pour empêcher des milliers de parents de choisir l'éducation adaptée à leurs enfants ? Le choix de certains parents n'a jamais, que je sache, empêché les autres de mettre leurs enfants dans le public ? Un enseignement privé sous contrat avec l'Etat me paraît être le bon compromis pour permettre un enseignement scolaire adapté à ce que recherchent certains parents. Et quand j'entends votre discours, Mme Nakamura, particulièrement intolérant et anticlérical, je comprends que la défense de l'enseignement privé puisse apparaitre comme une priorité face à la gauche.

Ensuite, vous voulez encore une fois défendre votre "année de pause". Une belle inutilité. Lors des précédents débats, vous aviez défendu le fait que cela soit moins stressant pour les étudiants, et bénéfique pour l'orientation. Je répondrai que par rapport au stress, nous ne pouvons établir un régime commun à partir de cas isolés de jeunes qui ne se sentent pas aptes à prendre un peu leurs responsabilités. Ensuite, au niveau de l'orientation, nous avons au RPF d'autres méthodes, bien plus en lien avec le monde professionnel : l'instauration de cours d'orientation dès le collège, la mise en place d'un statut de professeur associé dans le secondaire en direction de professionnels pour que les élèves aient en face d'eux des personnes issues du monde professionnel, mieux équiper les établissements en matériel et programmes numériques, commencer l'apprentissage précoce de l'anglais, valorisation de l'apprentissage, développement des liens entre université et secteur privé, etc. C'est comme cela, Mme Nakamura, que l'on permet à une génération de prendre des acquis pour s'en sortir dans la vie active, ce n'est pas en imposant les années sabbatiques.

[Antonio Finacci]

La gauche n'est pas seule à chercher à mettre fin à l'enseignement privé, c'est également une partie cruciale du programme de l'UGF.

L'enseignement privé favorise encore plus les enfants issus de familles riches, permet de se soustraire à la carte scolaire qui est un élément indispensable à la mixité sociale et sélectionne ses élèves pour fausser les statistiques et décrédibiliser l'enseignement public qui constitue l'une des plus grandes fiertés de la République. Y mettre fin, c'est renforcer l'égalité entre frôceux.

Cependant, contrairement à la gauche, nous comprenons qu'une telle décision va poser de grands problèmes aux parents d'élèves et aux élèves désirant un enseignement confessionnel, à ce titre nous proposons que les établissements publics dispensent d'eux-mêmes des cours de la religion voulue par l'élève ou ses parents qui auront un intérêt multiple, le premier est d'offrir un discours alternatif modéré et tolérant à celui des prédicateurs radicaux pour aider les jeunes en difficulté, chose qui constituera une arme de choix contre le poussée djihadiste, le deuxième est de réduire la dureté des conséquences de la fin de l'enseignement privé pour les parents tenant à l'enseignement confessionnel, le troisième est de renforcer la compréhension entre jeunes, à ce titre les élèves ne souhaitant s'inscrire à aucun cours de religion suivront à la place un cours sur l'éthique et l'histoire des religions.

Il est temps de mettre fin à la laïcité qui constitue un athéisme d'état déguisé pour la remplacer par la laïcité de la tolérance, du dialogue et de l'égalité. La réforme des jours fériés a constitué un bon début, l'UGF souhaite un renforcement et une accélération de ce processus.

[Urumi Nakamura]

Les accusations d'anticléricalisme ou d'athéisme d'état me font doucement sourire, je rappelle que je suis l'auteure, en coopération avec Louis-Damien Lacroix de Beaufoy à qui je souhaite au passable un prompt rétablissement, d'une loi ayant offert un jour férié à chaque religion disposant d'un nombre d'adeptes significatif. Le MS est un mouvement de tolérance, et l'interdiction de l'enseignement privé vise uniquement à combler les inégalités dont souvent de nombreux enfants.

L'année de pause n'a rien d'inutile, elle est novatrice et repose sur un principe gagnant/gagnant, les jeunes disposeront de plus de temps de recul pour s'orienter, d'une grande sérénité au moment de passer le BNES, d'une vraie coupure qui réduira la lassitude de fin d'études et de plus de temps pour préparer les concours des filières sélectives. Les établissements d'enseignement supérieur éviteront le rush de dernière minute et pourront étaler leurs concours plus largement sur l'année, pour plus de sérénité.

Dire que le niveau de stress des jeunes relève de cas isolés constitue une preuve de mauvaise foi absolue, la jeunesse n'a jamais été aussi stressée et pessimiste que récemment. Réduire la pression sur les jeunes, c'est augmenter leur potentiel de savoir, on dit que le bachotage est nocif à la connaissance à long terme, comprimer les concours, c'est encourager ce phénomène nocif.

Les propositions du RPF fleurent bon avec la fin de l'esprit de transmission du savoir et d'utilitarisme forcené. Sans l'esprit de transmission du savoir de certains moines nous n'aurions jamais hérité de la culture romaine et du très riche droit qui l'accompagne, et pourtant à cette époque ces savoirs étaient d'une utilité plus que restreinte. Nous ne remettons pas en cause la formation professionnelle, mais la nécessité de son extension à tout prix, certains savoirs ne sont pas liés au secteur privé, et pourtant ils doivent être transmis au nom de la richesse culturelle.

Je suis heureuse que vous parliez de l'apprentissage anticipé des langues étrangères, je suis l'auteure d'une loi l'ayant mis en place dès la 3e année d'école maternelle. Voyez-vous, c'est le privilège des personnes qui agissent, elles ont un bilan à défendre.

[Charles Lubenac]

Je suis totalement opposé à la fin de l'école privée et je rejoins Salcedo. Qui êtes-vous pour décider de l'éducation des enfants à la place des parents ?
L'école privée reste un enseignement de qualité tout comme l'enseignement public, je ne vois pas où est le problème.
Vouloir absolument mettre tout le monde à égalité, c'est liberticide. Certes il faut prendre des mesures pour éviter un fossé entre les catégories extrêmes de la population mais n'empêchons pas les parents de faire les choix d'éducation.
La laïcité à outrance c'est la destruction de la culture de notre société. Nous sommes un pays en majorité catholique et chaque citoyen doit être libre de recevoir un enseignement privé ou public.
Quant à l'année de pause, l'imposer à tout le monde est d'un ridicule sans nom. Qu'elle soit facultative serait déjà plus acceptable car je n'en voit pas l'utilité mis à part retarder d'un an l'entrée dans la vie active. Et ensuite l'étape suivante c'est l'inscription du service militaire dans ce créneau libre ?

[Antonio Finacci]

Moi, je ne suis rien. La patrie est tout.
L'égalité de l'éducation, c'est une pierre angulaire d'une République qui assure l'égalité des chances de tous ceux qui partagent le destin national.
Défendre l'enseignement privé, c'est rendre caduque la carte scolaire, garante de la mixité sociale et accepter que l'éducation puisse être un commerce. L'éducation n'est pas un vulgaire commerce, mais le pilier de la République.

[Urumi Nakamura]

Je crois être la dernière personne à accuser de vouloir mettre en place un service militaire obligatoire, j'ai manifesté contre le service civil obligatoire en 2012 et je n'hésiterai pas à suivre les jeunes si une nouvelle tentative liberticide est menée.

Si cette année de pause est facultative, personne ne la prendra par pression sociale, comme beaucoup de salariés japonais renoncent à leurs congés payés sans compensation. Beaucoup d'universités posent la question du motif d'interruption de scolarité dans les formulaires d'inscription, preuve que ce genre de système n'est pas franchement dans les mœurs.

De plus, un caractère facultatif réduirait le bénéfice pour les établissements d'enseignement supérieur qui ne pourraient plus étaler les concours comme prévu par ce dispositif révolutionnaire, seuls les élèves en profiteraient, le but est de mener une opération gagnant/gagnant ne l'oublions pas.

[Gaspard Salcedo]

M. Lubenac, ce sera "Monsieur Salcedo", je vous prie, je ne crois pas que nous ayons gardé les cochons ensemble.

Mme Nakamura, vous avez ouvertement défendu Alexis Vertin, Ministre qui à l'époque avait comparé les prêtres catholiques à des pédophiles. Vous entendre parler de tolérance me fait donc doucement rire. Votre système de jours fériés est une blague. Nous sommes un pays de tradition chrétienne, je suis pour la laïcité, mais pas pour l'anticléricalisme et le reniement que vous voulez mettre en place. La voilà, la tolérance de la nouvelle gauche : reconnaître toutes les religions communautaires et vouloir rabaisser celles qui sont plus ancrées.

Sur la question de préparation des concours, je pensais que la gauche était pour un enseignement supérieur ouvert, pas pour un enseignement méritocratique et élitiste ? Ensuite, je dirai qu'avoir plus de temps pour potasser les concours, cela ne touchera qu'une petite partie de la population, et encore, celle qui peut se permettre d'étudier et de ne pas travailler pendant une année. De plus, dans le cadre d'un concours, les étudiants sont tous à égalité, qu'ils n'aient pas eu le temps de réviser ou qu'ils aient eu dix ans.

Ensuite, vos beaux propos de transmission ne toucheront que vous. Pour votre gouverne, le droit romain a été redécouvert au début du second millénaire, et depuis des siècles, c'étaient une coutume violente et archaïque qui se transmettait. Mettons donc la pratique du droit romain au bénéfice de ceux qui cherchent et vont vers l'innovation, et non de ceux qui continuent dans la voie tracée sans remettre en question quoi que ce soit. Vous n'arriverez pas à m'atteindre en disant que je veux vendre l'école à Kent&Derek ou à je ne sais qui, je suis en faveur d'une jeunesse qui s'émancipe par la vie professionnelle, et j'offre à l'enseignement cette possibilité, d'être une porte ouverte vers un travail? Qu'offrent donc la gauche et le centre contre le chomage des jeunes ?

[Urumi Nakamura]

Alexis Vertin avait le droit de faire les blagues qu'il souhaitait, lui et moi n'avons pas le même humour, mais cela n'entravait en rien ses capacités de ministre.

Nous sommes un pays laïc, la laïcité c'est la neutralité, ce calendrier respecte nos valeurs bien plus que la situation passée qui taillait la part du lion à la religion majoritaire et qui n'accordait aucune place aux religions minoritaires qui méritent le respect. Le discours de la gauche, c'est le respect de la laïcité, le votre c'est le rejet des religions minoritaires.

Pour votre gouverne, j'ai, en coopération avec monsieur Schaft, contribué à la création de l'école d'économie d'Aspen et à la création de l'école d'administration publique d'Anglès, je n'ai rien contre l'existence de filières d'excellence, à partir du moment où elles sont fondées sur des principes méritocratiques purs et du moment où il existe un dispositif favorisant l'intégration d'élèves issus des quartiers sensibles, comme c'est le cas à l'école d'économie d'Aspen.

Le droit romain n'aurait pas été redécouvert si des générations d'érudits n'avaient pas transmis la connaissance du latin soutenu pour interpréter ces ouvrages à leur juste valeur, la transmission du savoir est d'une utilité cruciale, bien plus cruciale que celle de faire plaisir à vos amis du grand patronat en leur livrant des robots humains gentiment conditionnés. La meilleure protection face à une tyrannie future c'est le savoir et l'esprit critique, pas le bien des corporations.

[Gaspard Salcedo]

On retrouve encore le discours servi à toutes les sauces par la gauche, celui du grand méchant patronat, mangeur d'enfants et tueur de démocratie. La vérité Mme Nakamura, c'est que si les électeurs vous rejettent à chaque élection, c'est que vous êtes incapable de voir le monde autrement que par vos visions gauchistes ringardes. La lutte des classes, tout cela, c'est terminé. Vous dites êtes l'amie des classes populaires, mais vous ne proposez aucune mesure contre le chômage. Moi je connais les patrons, je connais les travailleurs, je sais très bien que ces deux intérêts sont conciliables, mais l'entreprise de demain elle ne s'invente pas en jetant les patrons à la poubelle, elle s'invente en réfléchissant calmement autour d'une table, chose que je fais depuis que je suis en politique. Vous prônez des mécanismes obsolètes, nous prônons la négociation de la durée du travail par branche et par entreprise, la reconversion professionnelle, la participation dans l'entreprise, la suppression de la fiscalité d'entreprise pour les deux premières années d'activité d'un entrepreneur. Et puisque nous sommes dans la thématique du chômage, pour lutter contre l'assistanat, nous interdirons la perception de l'assurance chômage au-delà de trois offres d'emplois refusées. Nous ferons en sorte que celui qui travaille gagne toujours plus que celui qui ne travaille pas.

Mme Nakamura, vous voulez moins de riches, moi je veux moins de pauvres.

[Charles de Lônes]

Je suis proprement choqué par les propos de M. Lubenac qui fait preuve d'un culot ahurissant. Quel rapport voyez-vous entre l'égalitarisme absolu, qui est néfaste dans toute société, avec le voeu que nous formons d'une Ecole publique universelle et laïque qui ne se laisse pas mettre sur le carreau par l’émergence d'une Ecole privée de classe, exclusivement destinée à servir la reproduction sociale.

Les parents font des choix pour l'éducation de leurs enfants, ce sont les mieux placés pour le faire, mais il n'appartient pas aux parents de décider de ce qu'il faut instruire ou non à leur progéniture. Pour faire société, certaines connaissances et acquis scientifiques doivent être généralisés au plus grand nombre afin d'avoir des citoyens éduqués, libérés de la fatalité sociale, libérés de ce qu'ils n'avaient aucune bibliothèque à la maison plus jeunes mais qui peuvent fièrement revendiquer leur attachement à la patrie et leur capacité à exercer leur esprit critique, tout simplement parce qu'ils doivent à la Nation de les avoir élevé au rang d'êtres humains dignes.

En outre, l'année de pause est une innovation qui doit faire son chemin dans le panel des idées applicables au Politique. A l'âge de sortie du diplôme sanctionnant les études secondaires, il y a un temps pour réfléchir. Un temps pour découvrir la vie d'adulte, un temps nécessaire afin de se poser des questions sur la place que l'on souhaite avoir au sein de la société, sur l'avenir que l'on veut construire pour soi-même. Alors oui, il faut une année de pause, qu'elle soit ponctuée par des colloques ou des séminaires de réflexion au besoin, celle ci doit être généralisée pour réduire le taux d'échec des primo-entrants à l'Université.

[Gaspard Salcedo]

Ce sont de belles paroles, mais les belles paroles n'ont jamais créé un seul emploi. Mes mesures, si, et elles ont endigué ce qui aurait pu être une des pires crises économiques qu'ait connue la Frôce. Sans me jeter des fleurs, je pense avoir fait mes preuves en tant que gestionnaire. La gauche a fait les siennes en écriture de discours, chacun son domaine.

[Urumi Nakamura]

Monsieur Salcedo devrait savoir une chose, un patron n'agit pas pour le bien ou pour le mal de la société, mais pour le bien de son entreprise, le reste est accessoire.

Dans certains domaines, il y a un intérêt commun, et c'est pourquoi la rupture totale est bien entendu inenvisageable. Mais dans d'autres les intérêts du patronat sont contraires à l'intérêt général, et là l'Etat doit intervenir dans le sens contraire. La différence entre vous et moi, c'est que quand le patronat va contre l'intérêt général, je ne lui cire pas les bottes en rompant à tous ses caprices, et c'est pourquoi l'éducation générale et l’entreprise doivent être séparées, il existe des connaissances qui ne revêtent aucun intérêt pour le patronat mais qu'il faut défendre comme trésors de notre culture infiniment riche.

Nous lutterons contre le chômage, en mettant fin à l'absurdité économique que représente la loi TEPA et en réduisant au contraire le temps de travail pour que la croissance se traduise en emploi. Nous soutiendrons cette croissance via un modèle social de qualité et des investissements massifs dans les énergies vertes. De votre côté, les mesures en faveur de l'emploi se résument principalement à des cadeaux au patronat, comme si un patron embauchait par pur plaisir, et à stigmatiser encore plus les chômeurs.

La vérité de nos politiques éducatives économiques ce n'est pas que nous souhaitons moins de riches, mais moins de riches par le destin et plus de riches par le mérite. Et s'il est une chose sûre, c'est que contrairement à vos incantations qu'il n'y aura pas moins de pauvres en ne créant pas un système de protection sociale digne de ce nom.

[Thomas de Kervern]

Je ne peux que rejoindre Gaspard Salcedo dans ses propos, et je suis rassuré de voir que le centre semble également avoir compris que le privé a un rôle nécessaire à jouer dans l'éducation. Je constate avec effroi qu'un mal légendaire frappe la gauche, celui de la phobie du privé. Et c'est bien là que le bât blesse, puisque cette phobie se traduit dans chacune des propositions du MS, pas que pour l'éducation. Je suis dans le regret de vous dire que vous faites comme toujours dans l'excès, celui du tout public. Et ce type de proposition politique antédiluvienne n'a pour effet que la formation d'une matrice manichéenne : le bon secteur public face aux méchantes entreprises. En somme, vous opposez constamment les uns aux autres, vous stigmatisez le privé.

La stigmatisation démesurée des uns, très peu pour nous. Il faut de tout pour faire un monde, de tout pour réussir une cohésion nationale. Le rassemblement de la droite ne veut pas faire dans la démesure du privé, ni même du public. Ce que nous recherchons, c'est à créer un équilibre durable entre les deux, et cela passe à notre sens par une collaboration productive. Que serait la Frôce sans son service public ? Le royaume des inégalités. Que serait-elle sans ses entreprises ? Un pays arriéré et renfermé sur lui-même. Voilà pourquoi nous portons autant à coeur l'un que l'autre.

Madame Nakamura, ouvrez les yeux. Je note que vous avez la volonté de faire perdurer l'effet instructeur de l'Université et la qualité du théorique. Tout cela est nécessaire. Mais vous voyez, de notre côté, nous voulons aussi que nous étudiants, quelle que soit leur filière, aient un avenir. Beaucoup trop de jeunes diplômés des facultés terminent demandeurs d'emploi car leurs trois années - ou cinq années - d'études ne leur ont conféré aucun savoir professionnel. C'est à ce titre que nous proposons une relation gagnant-gagnant entre Universités et entreprise : les entreprises ont besoin de jeunes qualifiés et instruits, tandis que les jeunes diplômés ont besoin d'un employeur à la sortie. Vous savez, quand l'on fait des études, ce n'est pas seulement pour apprendre de nouvelles choses, c'est aussi pour avoir un avenir. Et cet avenir, Madame Nakamura, vous donnez l'impression de ne pas vous en soucier.

Je m'évade un peu du sujet initial, mais à un moment il faut mettre fin à ces discours d'égarement qui surfent sur le spectre utopique d'un système éducatif unique et de monopole public. Le rassemblement de la droite est pour une juste mesure entre public et privé, une balance équilibrée. Et c'est avant tout le cas en ce qui concerne l'éducation car nous estimons, et nous l'assumons, que les entreprises ont un vrai rôle à jouer dans l'enseignement supérieur.