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Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 20:41
par Miha Rasafindria
Monsieur Fevernov, en parlant d'agissement, rappelez-moi donc le nombre de textes en terme de santé et de social qui ont été présentés par votre parti lors de cette mandature ? Ne répondez pas, vous n'avez rien à répondre car vous n'avez strictement rien proposé, contrairement au gouvernement Pommier. Vous savez, la politique ce n'est pas aussi simple que la façon dont vous semblez l'appréhender. Vous avez été, vous comme votre parti, aux abonnés absents pendant des mois sur ces sujets d'importance... Pour ne pas dire des années. Et vous pensez pouvoir vous refaire la main dans un débat télévisé, si important aux yeux des Frôceux, en venant réprouver les autres sur un sujet que vous ne maîtrisez visiblement pas, et vos propos en témoignent, et au sujet duquel vous n'avez absolument pas agi ? Arrêtez votre cinéma cher monsieur Fevernov, vous êtes chagrinant et votre attitude fâcheuse. Il est vraiment honteux de faire du populisme sur des thèmes de société comme celui qui est l'objet de notre débat ce soir. Je tiens à remercier certains membres de l'opposition comme les parlementaires de l'OURS qui ont su effectuer un travail sur eux-mêmes et mettre leur fierté de côté en permettant aux débats d'avancer globalement. À entendre votre discours, je comprends maintenant pourquoi le Mouvement Socialiste n'est plus qu'un simple pensum dans l'esprit des citoyens frôceux.

Plutôt que d'alimenter votre clownerie plus longtemps, j'aimerais que nous parlions social, au risque que les téléspectateurs n'éteignent leur poste par lassitude. En terme de logement, réforme du Code du Logement applicable aux logements sociaux afin d'en rétablir un accès facilité. Nous pensons, et nous sommes les seuls, à penser aux handicapés, vous savez les éternels oubliés des débats... En faveur de ces derniers, nous mettrons en place une allocation d'aide à la vie, et nous engageons à réviser les normes d'accueil dans les bâtiments publics. Tout à l'heure, je parlais de l'égalité des droits pour tous : en la matière, nous comptons simplifier la procédure d'accès à l'adoption pour les couples homoparentaux, de mettre en place une Vigilance Nationale Contre la Violence Conjugale, ou encore de créer une Couverture Maladie d'Urgence et de centre sociaux hivernaux d'urgence accessibles à toute personne nécessitant des soins immédiats et n'ayant pas les moyens financiers de se prendre en charge.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 20:50
par Dimitri Fevernov
Monsieur Salcedo, je n'ai jamais caché ma sympathie pour les syndicats, elle augmente même maintenant que je sais que vous les méprisez.

Pour vous répondre, vous partez du postulat que dans 10 ans, tous les frôceux auront de meilleures conditions de vie. C'est faux. Les pauvres d'hier sont toujours les pauvres d'aujourd'hui. C'est le système que vous prenez qui veut ça. Faites donc un point sur l'évolution des salaires. C'est éloquent. Ceux qui ont de fortes rémunérations touchent parfois 10 fois plus que ceux qui sont aux salaires les plus bas. Donc, non seulement dans dix ans, les logements sociaux seront toujours en grande majorité sociaux mais vous oubliez aussi qu'il y a une loi qui impose un quota de logements sociaux dans nos villes. Ce quota prévoit un certain nombre de constructions. S'il n'est pas respecté comme c'est le cas actuellement alors il faut sanctionner et sanctionner lourdement : augmenter les pénalités financières pour les rendre dissuasives et sanctionner les Maires avec ce qui blesse l'inéligibilité.

Vous évoquez l'instauration d'un prêt d'accès à la propriété. Pourquoi ne pas plutôt remuer un petit peu vos amies les banques en leur imposant une rémunération élevée des livrets d'épargne, des plans d'épargne logement ? Vous voulez la réponse ? Parce que la dette, elle rapporte directement à la finance, c'est le meilleur moyen pour que les privilégiés récupèrent des intérêts sur le dos des autres, toujours les mêmes ceux qui suent au travail ou pour en trouver un. Donc, en opposition totale avec votre proposition, j'en formule une autre, celle d'imposer aux banques des rémunérations hautes sur les plans permettant à l'investissement des ménages, les livrets d'épargne, les plans de placement protégés et la généralisation de la rémunération des comptes bancaires. Pour devenir propriétaire, il faut créer du pouvoir d'achat, générer un appel d'air à notre économie est indispensable et cet appel d'air, c'est le contraire de la dette.

Madame Rasafindria, je vous laisse faire votre petit calcul mental de la semaine, en vérifiant le nombre de sièges dont vous disposez à l'Assemblée Nationale et la probabilité qu'un texte avec les mesures que j'ai exposé y eut été adopté. Et après, on en reparle, si vous avez encore quelque chose à dire.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 21:21
par Miha Rasafindria
Ne vous attribuez pas les mérites d'autres personnes. La vérité est que le parti que vous représentez n'as pas marqué la mandature par son activité à l'Assemblée Nationale, ni sur la cohérence des positions qu'il a prises, notamment en terme de politique sociale. Passez nous le plaisir de ce type de mesquinerie et réservez-les pour vos camarades qui semblent bien plus préoccupés par leurs ambitions personnelles que par la vie politique et sociale de notre pays. Mais ce n'est pas grave ! Bien heureusement pour nous tous, le Mouvement Socialiste n'est plus qu'un interligne parlementaire, lui qui a explosé le record de perte de puissance lors des dernières législatives. Au regard des simagrées et de la fausseté auxquelles vous vous livrez dans ce débat duquel on était en droit d'attendre un minimum de qualité et de sincérité, votre liste ne pourra guère espérer mieux que la gifle électorale de Mars. À vrai dire, vous feriez mieux d'accorder une interview à Frôce People, ce qui reflèterait mieux votre niveau intellectuel.

J'aimerais encore une fois revenir sur le sujet que j'ai l'honneur d'évoquer au nom de la liste à laquelle j'appartiens. Celui des propositions sociales. Avec ces invectives intempestives de Messieurs Fevernov et Salcedo, je n'ai pas encore eu l'occasion d'évoquer bon nombre de nos ambitions. Laissez-moi donc un peu parler de santé, car moi je refuse de constater la décadence du système de santé qui est nôtre sans agir. Un travail de qualité a été entrepris par Monsieur Monsallio durant la mandature de Bastien Pommier au niveau du circuit des médicaments. Ce dernier facilité, nous proposons donc l'indexation du prix des médicaments sans ordonnances sur celui des médicaments génériques. L'accès aux soins et surtout aux traitements est encore disparate et c'est assez regrettable dans un pays aussi avancé que le nôtre. De la sorte, nous permettrons d'enrayer ce phénomène de marchandage commercial autour des traitements. Car oui, tout comme le logement, l'accès aux soins pour tous est une nécessité universelle et absolue. Est-il normal qu'en 2015, un Frôceux qui souffre de simples céphalées doive débourser pas moins de 3 Pluzins pour une boîte de paracétamol ? Je ne le pense pas. L'État se doit donc d'agir en pilotant régulièrement les prix de la médication. La santé des citoyens, ça ne se marchande pas, c'est moralement inacceptable et nous stopperons le commerce outrancier à ce niveau.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 21:44
par Gaspard Salcedo
Oui Monsieur, je pars du postulat que dans dix ans, tous les frôceux auront de meilleures conditions de vie, parce que dans les dix prochaines années, les frôceux auront fait le choix du RPF. Que vont se dire vos électeurs, quand ils vont réaliser que pour vous, l'avenir est aussi sombre que le présent ? Je pensais que le MS était encore le seul à croire aux lendemains socialistes qui chantent, mais même pas, puisque vous vous avouez vaincus.

Concernant l'épargne, imposer un taux fort n'est pas la meilleure solution. Nous souhaitons nous diriger vers un modèle compétitif, de pouvoir d'achat, d'innovation; nous voulons soutenir la croissance et la compétitivité pour créer des emplois. Il faut donc que le carnet de commande des entreprises se remplisse, par le pouvoir d'achat des Frôceux. Pour ce faire, il n'y a pas lieu de choisir entre forte rémunération d'épargne et faible rémunération : cela dépend des banques, et de leur équilibre. Car il existe bien un équilibre. Pas assez d'épargne nuit à l'investissement; trop d'épargne nuit à la consommation. Votre volonté d'imposer des taux est donc à sens unique et ne peut conduire à rien de bon.

Concernant les propos de Mlle Rasafindria, avant d'imposer des prix de médicaments, il faudrait peut être songer au modèle de sécurité sociale que nous voulons imposer. Et cela, vous n'avez pas été capables de le faire, au gouvernement. Cela fait des années que l'on navigue dans le flou, alors avant de parler, il faudrait peut être agir. Au RPF, notre volonté d'action est simple : partenariat public-privé de gestion de la sécurité sociale. Notre volonté est de créer un régime commun de remboursement des frais de santé, avec un régime obligatoire d'Etat pour les personnes manifestement dans le besoin. Pour le reste, il s'agirait de gestions avec des groupes privés, selon la profession, ou au libre choix de l'individu, il y a encore des points à fixer, car tout cela résultera d'une grande discussion avec les partenaires sociaux. L'idée est de ne pas créer de monopole, mais de faire jouer la concurrence pour le portefeuille des citoyens. C'est ainsi que l'on aura un système efficace.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 21:53
par Dimitri Fevernov
Heureusement que vous avez repris votre discours emplis d'énormités idéologiques, un peu plus et je me sentais obligé de remercier la direction de la chaîne pour avoir placé un nouveau brasseur à vent dans ses locaux.

Le circuit du médicament souffre un handicap redondant. Les médicaments sont faits par des laboratoires privés. Or, l'objectif d'un laboratoire privé, c'est le profit. C'est une entreprise qui fixe les prix pour gagner plus. Aussi, je vous le dis sans détour, piloter les prix, c'est une utopie, pas avec le système capitaliste que vous défendez. D'une part, parce que si les laboratoires privés ne peuvent pas faire de la marge sur un médicament, ils ne le fabriqueront plus. D'autre part, parce que ça orienterait encore plus la prise en charge des maladies vers ce qui est le plus cher à la revente.

En matière de santé publique, s'il a fallu 25 ans pour avoir des médicaments plus efficaces contre le SIDA par exemple, c'est parce que pendant 15 ans, les laboratoires privés n'ont pas estimé nécessaire d'investir, pas assez de malades, pas de rentabilité, donc. La réponse au problème du circuit du médicament elle est simple et pleine de bon sens : la nationalisation. Dès l'instant où l'état reprend le contrôle à la source, on règle plusieurs problèmes. Il n'y a pas que le prix du médicament qui est un enjeu aujourd'hui, il y a sa distribution, le développement de traitements pour des maladies comme les maladies orphelines ou génétiques, la multiplicité des marques. Avoir à choisir entre le paracétamol, l'ibuprofène, l'aspirine... c'est à aggraver son mal de tête ! Par ailleurs, nous nous éviterions aussi toutes les arnaques à effet placebo vendues sur les marchés, je pense notamment à ces produits destinés à faire maigrir. En laissant la filière du médicament dans le privé, vous ne faites que laisser la santé publique entre les mains de financiers qui ne pensent qu'à leurs profits, pas aux dizaines de milliers de gens qu'ils vont soulager.

Monsieur Salcedo, dites tout simplement que l'emprunt finance les banques ce que ne permet pas l'épargne. Un épargnant, s'il a confiance en ses capacités et en son investissement, il investira. Et pour qu'il ait confiance, ne vous inquiétez pas. Lors du prochain débat sur l'économie, je vous confirmerai que nous allons imposer la transparence de ce système mondialiste, pour le bien de notre économie.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 22:24
par Miha Rasafindria
Et voilà que Monsieur Salcedo revient à la charge avec le sempiternel partenariat entre le public et le privé, qui même s'il s'impose dans certaines branches telles que l'éducation, n'a décidément pas sa place dans le présent débat... Le problème que vous avez au RPF, c'est que vous ne savez pas faire dans la juste mesure. Il y a des domaines qui doivent être de facto du plein ressort de l'État, et la santé des citoyens en fait partie. Vous semblez encore croire à ces discours qui furent prononcés dans des temps très anciens par les partis de droite outrancièrement libéraux. Ce soir, il ressort un élément assez clair de vos interventions : vous êtes obnubilés par le monde de l'entreprise et êtes incapable de raisonner sur des sujets sociaux sans faire appel à votre côté monomane en ce qui concerne le privé. Après nous avoir expliqué que le prix des logements n'était pas si élevé que ça et qu'il fallait agir pour aider les propriétaires à faire davantage de profits avant de se soucier que chaque Frôceux ait un toit sur la tête, voilà que vous vous aventurez à proposer la privatisation partielle de la sécurité sociale. Drôle de sens des priorités monsieur...

Nous retrouvons là les discours typiques d'un chef d'entreprise plein aux as et fallacieusement captivé par les enjeux sociaux. Relance par l'innovation, création d'emplois par l'ouverture économique, compétitivité... Toute la panoplie de l'auto-proclamé schumpéterien qui raisonne en faisant passer les intérêts pécuniaires avant le respect de la dignité humaine. La coupe est pleine, et vous aurez du mal à nous faire avaler les glaçons avec.

Au final, je trouve regrettable que nous retrouvions dans votre discours la pensée caractéristique adoptée par des organismes comme l'OMC et l'OCDE depuis le début des années 1980. Toutes ces velléités de privatisation rampante de la santé doivent être combattues. La santé est un bien commun universel, et non pas un bien privé individuel et je vais vous expliquer pourquoi : certaines maladies résultent de l'environnement et leur prévention relève de la compétence publique, le malade n'est pas un consommateur éclairé, et les modalités de financement de la santé expriment les valeurs profondes de la société. Le principe d’égalité des individus face à la maladie, quelles que soient leurs conditions sociales, leurs origines ou leurs croyances, est une valeur partagée par l’idéal républicain et l’éthique de la médecine.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 22:32
par Gaspard Salcedo
Vous allez vraiment très loin, je ne sais pas quelle drogue vous avez prise, mais ça a l'air sérieux. Vous pouvez être sérieuse deux secondes, Mlle la représentante du Mouvement Socialiste ? Ah non tiens, du centre. On s'y perd. La vérité, c'est que mon discours dérange, pour une chose : parce qu'il est courageux, et parce que vous savez bien qu'il porte des mesures qui fonctionnent. Alors vous essayez d'opposer ma vision à la dignité humaine, ce genre de blabla centriste bien pensant qui n'a jamais créé un emploi... Continuez, si cela vous amuse.

La question devrait être tournée dans l'autre sens. Quand on voit les ravages de la sécu dans des pays comme la France, on se demande pourquoi elle devrait être totalement étatisée. Oui, pourquoi ? Pourquoi, à droits égaux, nos concitoyens devraient payer plus pour un truc 100% public, là où un partenariat serait plus efficace ? Pourquoi les faire payer plus, et ne pas laisser jouer la concurrence ?

Vous essayez de caractériser mon discours comme étant celui du grand démon, sans me dire en quoi il est mauvais. En vérité, il n'a rien de mauvais : il propose un régime de sécurité sociale de base, pour les plus démunis, puis plusieurs régimes qui seraient peu coûteux, et efficaces. C'est du gagnant-gagnant. Avec un tel système, on augmente le pouvoir d'achat des frôceux, on libère les contribuables de taxes à n'en plus savoir quoi en faire, et on s'octroie plusieurs siècles de tranquillité budgétaire. Vous me direz, on est déjà pénards; oui, mais avec la sécu 100% étatisée telle que vous l'imaginez, plus pour longtemps.

Pouvez vous dire devant les frôceux, que le projet RPF de sécurité sociale va à l'encontre de leurs intérêts ? Pouvez vous ce soir dire aux frôceux que votre sécu 100% publique sera parfaitement gérée, et ne sera pas un boulet financier et budgétaire, pour l'Etat comme pour eux ? Allez-y, je vous écoute, la Frôce vous écoute.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 22:42
par Dimitri Fevernov
Puisque vous parlez d'éthique de la médecine, j'en profite pour dire que nous avons l'intention de généraliser le tiers-payant. Les patients n'auront plus à débourser le moindre centime pour se faire soigner, que ça soit les médecins généralistes ou spécialistes. Outre le fait que les gens n'osaient pas aller chez leur médecin et se soigner parce que le mois était rude, cela va également renforcer la responsabilisation des médecins, puisque c'est l'état qui va payer directement et qu'il aura un pouvoir de contrôle accru pour éviter les abus.

Nous allons également plus loin dans notre démarche, puisque nous défendons le plafonnement des prix que ça soit pour les consultations ou les interventions. L'époque des dépassements d'honoraires est révolue. Lorsque l'on prête le serment d’Hippocrate, on s'engage à soigner sans qu'il ne soit question de rétribution. Si tout travail mérite salaire, nous ne devons plus cautionner ce système de prime qui vise, en plus de faire passer de l'argent sous le manteau, à conditionner une opération sur le portefeuille du patient. Là encore, c'est le système actuel qui est responsable des abus. En refusant de mettre son nez dans les problèmes, l'Etat les laisse se gangréner. Il n'est plus acceptable que la santé publique soit l'esclave de l'argent et des intérêts individuels.

J'ai entendu parler tout à l'heure de la dignité humaine, elle doit également se retrouver dans les hôpitaux. Il n'est pas digne, ni humain, pour un patient d'attendre 3 heures dans un service d'urgences. Pas digne, ni humain non plus pour du personnel médical de travailler 17 heures sans s'arrêter parce qu'il n'y a pas assez de gens pour faire un roulement. Nos hôpitaux s'engorgent. Il faut dès maintenant remédier à cela, en embauchant massivement du personnel, en modernisant notre approche de l'hôpital, en privilégiant les soins ambulatoires lorsque c'est possible et en investissant dans une optimisation des capacités d'accueil.

Et ici encore, même chose, le plus à même d'agir dans l'intérêt des patients, c'est le public, pour lequel l'objectif n'est pas la rentabilité mais l'équilibre et la qualité. Si l'on regarde les chiffres, on voit bien que les patients l'ont compris, étant donné qu'ils s'orientent majoritairement vers les hôpitaux publics que vers les cliniques privées, onéreuses et à l'offre parfois discutable.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 22:54
par Miha Rasafindria
Vous faites preuve d'une obsession fort inquiétante pour le socialisme et la gauche, il me semble que ce n'est pas la première fois que je vous le fais remarquer dans ce débat. Si vous croyiez pouvoir baser une campagne sur la médisance et le débinage des autres listes, c'est encore une fois raté. Nous l'avons bien remarqué avec le début de campagne violent et malpropre de votre parti, bien loin de ce qu'attendent des citoyens encore indécis à une semaine des votes.

Pour couper court à vos allégations aberrante, je vais me faire un plaisir de démontrer à l'ensemble des téléspectateurs que la privatisation de la sécurité sociale serait un grave non-sens. Aucune société développée ne peut accepter ouvertement de laisser mourir à la porte de l’hôpital ceux qui ne peuvent pas payer comme c'est malheureusement le cas aux États-Unis par exemple. La privatisation partielle, vous le savez très bien, ne générera pas l'effet levier dans le domaine de la santé. Elle ne fera qu'accentuer les renoncements aux soins qui entraîneront des consultations plus tardives pour des pathologies évoluées plus graves et aux coûts de traitement bien plus élevés. L’exemple des États-Unis est sur ce point très éclairant. C’est le système de santé le plus libéral, en grande partie organisée par les assureurs privés, avec des résultats globalement très médiocres et un coût faramineux qui se répercute directement sur la population. Donc pour la rationalisation des dépenses de santé par le biais de la mise en concurrence, nous repasserons. Un système public de santé égalitaire et solidaire est aussi la garantie pour les pauvres d’être aussi bien soignés que les riches.

Cela, la majorité parlementaire l'a compris depuis longtemps, et c'est pour cette raison que notre liste défend la rationalisation par la restructuration des différentes branches de notre sécurité sociale. Les principaux éléments de sa réorganisation à notre sens : allègement des procédures d'accès aux remboursements de soins médicaux, simplification des différents régimes, clarification du rôle de chaque branche médicale et refonte de la procédure de circuit des soins. Vous voyez, monsieur Salcedo, il est toujours possible d'envisager des axes d'amélioration sans faire dans la démesure comme vous le faites. Même si dans votre cas, il s'agit d'un entêtement à mêler le privé et les profits à tout débat pour lui ôter son caractère humain.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 23:34
par Gaspard Salcedo
Oui oui, sauf que j'ai défendu un régime de base de sécurité sociale pour que les plus démunis puissent avoir accès aux soins sans problèmes financiers. Donc vous brassez du vent et tentez de faire croire que cette mesure va tuer des frôceux, alors que chaque frôceux aura accès aux soins, par un système efficace. Allez zou, tout le reste de votre intervention n'est que du vent. Vous parlez de restructuration, de refondation, de qui de quoi on n'en sait rien, mais vu que ce sont de beaux mots technocrates, vous les utilisez. Le centre n'a jamais rien changé à la sécu, et il ne changera jamais rien, parce qu'il en est incapable et qu'il ne sait pas comment faire.

Vous parlez à tout bout de champ d'humanité pour vous donner une consistance, alors que vous n'êtes que du vent. Ressaisissez-vous bon sang.

La généralisation du tiers payant, avec notre système futur de sécurité sociale, s'imposera. Il empêchera le mille-feuille administratif, et permettra à chacun, professionnels comme patients, de gagner en procédures.

Concernant la distinction public-privé, c'est tout de même incroyable comment vous êtes tous figés dans le passé. Tous ! Pas un pour rattraper l'autre ! Vous ne jurez que par le public et les nationalisations ! Les positions de mes interlocuteurs sont simples : les entreprises sont de grandes criminelles à qui il ne faut jamais faire confiance ! Sauf que, chers interlocuteurs, les entreprises sont celles qui innovent, qui se réinventent perpétuellement, qui connaissent leur monde. A l'Ecole d'Economie d'Aspen, que la gauche a mise en place, les professeurs ont coutume de dire que l'administration a généralement deux ans de retard sur le secteur privé. C'est dire s'il est compliqué d'être en phase avec un monde qui bouge dans le 100% public. Attention, je prends mes précautions : non je ne veux pas que tout aille au privé, non je ne veux pas tout nationaliser, non tout n'est pas marchand. En revanche pour le système de santé, je ne vois pas en quoi les cliniques sont à bannir. Si la sécurité sociale prend en charge les frais de santé et d'hospitalisation pour ceux qui en ont besoin, et que les cliniques ont l'obligation de les prendre en charge, il n'y a pas de problème. Tant que la prise en charge est optimale, autant que ça coute moins cher au contribuable : le public est mauvais gestionnaire.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 23:47
par Baldomero Ruiz
Si le sujet ne requerrait pas un sérieux réitéré, je me réjouirais de voir mes chers comparses s'écharper ainsi. Je rappelle en effet qu'en début de soirée, alors que j'exprimais le point de vue de l'OURS sur les politiques sanitaires et sociales, j'avais mis en garde contre les positionnements de principe sur ces questions, faisant de l'humain un intérêt politique subsidiaire au financement. Je me réjouis que, malgré mon abstention dans un débat verrouillé par des prises de positions dogmatiques, cette assertion resurgisse , portée fort à propos par M. Fevernov. Celui-ci a raison de ne trouver aucune humanité, là où les chiffres parlent.

L'OURS défend une vision de la politique sanitaire et sociale axée sur l'humain. Cela signifie par exemple, que nous acceptons de regarder en face la mort. Les plans Alzheimer successifs, notamment, nous semblent un énorme gaspillage d'énergie. Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui n'est pathologique que lorsqu'elle atteint une personne âgée de moins de 60 ans. Au-delà, elle est, tristement et malheureusement, le cours normal de la vie. Mais dans une société qui ne connaît que le culte de l'efficience et du tout-de-suite-et-maintenant, c'est un gros mot d'accepter cela. Alors on aide les gens à ne pas prendre soin de leurs aînés, et on interdit à ceux-ci le droit de prétendre à ce statut social de personne vieillissante. "Non, ils sont malades. Oui, il faut les soigner. Merci les laboratoires qui vont nous y aider. Je veux vivre, et ne pas regarder la mort en face." Voilà ce que vous n'entendrez jamais dans la bouche de quelqu'un à l'OURS. La souffrance est humaine, et elle ne se règle pas avec des plans de financement. Accompagnons.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 25 avr. 2015, 23:50
par Dimitri Fevernov
Faux et archi-faux. Ce qui coûte le plus cher aux contribuables, c'est le privé, Monsieur Salcedo. Peut-être que vous devriez aller faire un tour à l'Ecole d'Economie d'Aspen, elle vous permettra d'apprendre beaucoup de choses et de briser des mythes, car le public n'est pas mauvais gestionnaire. Il n'a simplement pas les même objectifs que le privé, il privilégie le service là où l'autre privilégie les pluzins.

Les dépassements d'honoraires, les abus des opticiens, des prothésistes privés vis à vis de la protection sociale, le surcoût à payer dans le privé, que ça soit dans les cliniques ou dans les centres médicaux privés, tout ça c'est à la charge d contribuable au final. En passant tout sous le régime public, d'une part on uniformise, plus de tarifs variables à la tête du patient et d'autre part on rationalise les coûts. L'Etat sait de quels moyens il dispose, comment il peut les utiliser.

Vous parlez de retard dans l'administration, à la bonne heure. Je vous rappelle juste que la majorité de ces retards est lié à des problèmes de communication entre privé et public, justement. Il faut simplifier les démarches pour cela, il faut un bon nettoyage des organismes, récupérer sous la direction de l'Etat chacun des éléments qui forme notre système de santé puis créer un réseau, un véritable service public, efficace puisqu'il n'aura plus d'intermédiaire, innovant, puisque non soumis au profit et surtout performant, avec comme crédo : la prise en charge prioritaire des malades.

Et Monsieur Ruiz résume fort bien cela !

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 26 avr. 2015, 00:04
par Miha Rasafindria
Un système efficace, vous voulez rire Monsieur Salcedo ? Le coup de faire fonctionner la sécurité sur le modèle des complémentaires, c'est bien joué, mais nous connaissons tous leur coût élevé. C'est simple avec ce type de couverture : plus vous payez, plus vous avez de possibilités de soin. Les assurances complémentaires sont moins égalitaires, offrant une gamme de contrats dont les tarifs correspondent à différents niveaux de prestations. Mais dites-moi alors ce que vous comptez faire pour l'étudiant sans ressources, le demandeur d'emploi ou le retraité de classe populaire ? Leur demander de payer une somme qu'ils ne peuvent se permettre de débourser du fait de leur situation sociale afin de leur conférer le droit d'accéder à des soins acceptables ? Et ne nous dites pas que vous allez préserver les plus démunis de ce fonctionnement impitoyable, ça ne tient pas la route, surtout de la part d'un parti comme le vôtre qui souhaite revenir sur les acquis sociaux.

En plus d'être moins solidaires, les assurances privées sont également plus chères avec des frais de gestion hallucinants qui sont avalés par la publicité et le traitement des litiges. Alors, voulez-vous toujours imprégner davantage notre sécurité sociale de cette structure ? C'est grave, bientôt, vous allez nous proposer de subventionner les entreprises privées de couverture sociale par le biais de déductions fiscales...

Votre système, en plus d'être abrupt et purement pécuniaire, accentuerait encore davantage les inégalités, et permettez-moi de vous dire que nous n'avons pas besoin de cela en ces temps difficiles. Les limites du mille-feuille administratif, comme vous le rapportez, sont dues à la complexité de notre système de sécurité sociale et de son fonctionnement très protocolaire. Quel est donc le rapport avec le monde du privé dans tout ça ? Le système actuel est déjà mixte, au cas où vous l'auriez oublié. Il associe la sécurité sociale que vous voulez privatiser, les assurances privées et les patients. La sécurité sociale permet à chacun de se soigner en fonction de ses besoins en payant en fonction de ses moyens. Et ça, c'est tout à fait normal et nous comptons bien le préserver. Certaines compétences sont du ressort plein de l'État et dans le cas présent, le privé a depuis longtemps démontré son incapacité à exceller en terme de couverture santé.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 26 avr. 2015, 00:12
par Baldomero Ruiz
Merci Monsieur Fevernov.

Je souhaite cependant modérer ce propos en exprimant l'idée que le seul domaine où la concurrence, et donc le privé, peut avoir un intérêt sur les questions sanitaires, c'est dans la recherche fondamentale. Mais il est clair que pour que cet intérêt soit réel, il est nécessaire de purger cette pratique de tous les abus qui font qu'il y a plus d'enjeux à développer des traitements qui vont se vendre, plutôt que des traitements qui sont utiles. C'est ce qu'a d'ailleurs dit, à raison, M. Fevernov dans une précédente intervention. Dans cette visée, je rappelle que nous jugeons que le travail du gouvernement actuel va dans le bon sens. Mais il faut continuer cet ouvrage, et faire supporter l'effort consistant à privilégier l'utilité thérapeutique d'un traitement, mais aussi d'une prise en charge kinésithérapique, ou d'une hospitalisation, par l'Etat plutôt qu'un acteur privé.

Je souhaite également remercier Mme Rasafindria, qui possède l'intelligence de ce centre humaniste, avec lequel l'OURS a la capacité de s'accorder.

Non, vraiment M. Salcedo, vous défendez un système d'un autre âge, et nous le regrettons.

Re: [Législatives mai 2015] Débat : Santé et Affaire Sociale

Posté : 26 avr. 2015, 11:54
par Mara Galante
J'entends bien les interventions de chacun d'entre vous, messieurs, et de madame Rasafindria également.

Je voudrais revenir l'instant de deux minutes sur une des mesures que j'ai évoqué et qui a suscité une levée de boucliers autant de la part de la gauche socialiste que de la droite forte. Lorsque je parle de mutualité et de la possible entente entre le privé et le public sous les mêmes règles malgré tout, j'entends d'une part une mutualité d'état et des mutualités "libres", c'est à dire des mutualités formées sous le statut d'asbl. A l'image des syndicats. Les syndicats ne sont pas des organes privés, ce sont des organes associatifs. Donc je tiens à m'excuser si je me suis mal exprimée, mea culpa.

Ensuite, vous évoquez, Monsieur Salcedo, le fait que la libre appréciation du client amènerait des abus et que je vivrai dans une maison de sucre et de biscuit. Je vous réponds simplement que lorsque j'entends que tous les frôçeux de moins de 25 ans ne seront pas obligé d'opter pour un remboursement total, je veux dire qu'avec un système de mutualités différentes et une loi qui dirait que tous les soins dentaires doivent être remboursés intégralement en dessous de 18 ans, libre aux mutualités de proposer un remboursement ou des avantages complémentaires jusque 25 ans, par exemple. Cela signifie aussi que si nous voulons étudier la possibilité de l'imposer à 25 ans, cela ne veut pas dire que quelqu'un de 40 ou 50 ans devra, lui, payer la totalité des frais médicaux.

En soit, nous voulons œuvrer pour repenser en profondeur notre modèle de sécurité sociale et aller plus loin dans l'aide aux quotidiens des personnes. Nous voulons clarifier les contours du code de la sécurité sociale, préciser les catégories bénéficiaires de la sécurité sociale en trois régimes - celui des travailleurs salariés et employés, celui des travailleurs indépendants, celui des fonctionnaires - et ainsi pouvoir adapter la sécurité sociale aux besoins des trois catégories, et enfin nous voulons pouvoir construire la sécurité sociale avec tout les acteurs de notre société et faire en sorte que les décisions concernant une grande part des modalités du système soient définies par un comité de concertation réunissant les syndicats, les mutualités et les organisations patronales.