[Législatives mai 2015] Débat : Economie et Travail

[Antonio Finacci]

Pour une fois je ne peux que rejoindre monsieur Goldnadel sur l'imposition sur les bénéfices, la proposition de monsieur Poudou est nettement moins progressive que le système actuel avec une tranche à 32 % pour les entreprises réalisant un bénéfice supérieur à 20 millions, tranche que le RLPN essaie d'ailleurs méthodiquement de détruire en ce moment.

Et parlons en du plan de relance Salcedo :
- Baisse des taux directeurs
- Augmentation du salaire minimal de 25 %
- Établissement d'une prime à la casse
- TVA spéciale sur les produits étrangers
- Diminution de charges concernant les chômeurs longue durée
- Incitations fiscales pour les grands plans de recrutement

C'est un plan hybride qui rejoint plusieurs conceptions économiques, mais la moitié des mesures sont directement inspirées du keynésianisme dont vous critiquiez l'inefficacité totale il y a quelques minutes. Sans compter la TVA spéciale sur les produits étrangers que vous venez tout juste de vilipender.

Les politiciens changent dans leur carrière, nous avons vu Vincent Valbonesi abandonner ses vues néo-conservatrices au profit d'une idéologie de centre-droit apès un certain nombre d'évènements. Nos vues économiques auraient pu être très proches de celles de Gaspard Salcedo tel qu'il était en mai 2014. Celui de mai 2015 avec sa traque aux assistés, sa casse idéologique de la fonction publique et son reniement des formes basiques de protectionnisme me parait franchement différent.

Les frôceux jugeront sur pièce, mais ils ne jugeront pas le Gaspard Salcedo de mai 2015 en pensant à celui de mai 2014 s'il a effectué un tel virage idéologique. On ne peut pas faire passer une Lada pour une Ferrari.

[Bastien Pommier]

Plus que de détruire un plafond comme vous le dîtes, nous proposons de permettre aux Petites et Moyennes Entreprises de se développer et pouvoir investir. Il est parfois de nécessaire l'ensemble d'un projet de loi et non pas une seule partie. Nous souhaitons aujourd'hui que les PME et les TPE puissent investir, puissent se développer en leur proposant de ne pas payer d'impôt sur les bénéfices pour tout ceux qui sont inférieur à 500 000 pluzins. Ce chiffre n'est pas exceptionnel comme peut l'affirmer Madame Nakamura dans les débats à l'assemblée, sans forcément proposer d'alternatives concrètes. Tout comme vous, Monsieur Finacci, vice-président de l'Assemblée nationale, qui ne propose pas d'autres solutions alors que le Gouvernement est à l'écoute comme il l'a été pendant l'ensemble de cette mandature.

Oui, la force citoyenne souhaite aider et accompagner les petites et moyennes entreprises, moteur de notre société. Pour une croissance encore plus forte, nous devons aider les sociétés qui sont en réalité le cœur de notre économie. Pour cela, il est nécessaire de prendre des mesures leur permettant de vivre, voire de survivre face aux firmes multinationales de plus en plus implantées. Ainsi, nous proposons que l'Etat investisse dans les TPE et PME qui développent les filières d'avenir, telles le développement durable, l'éco responsabilité et les énergies alternatives et non polluantes. Nous souhaitons également créer de véritables échanges entre les PME/TPE et les grandes entreprises : pourquoi une grande entreprise frôceuse Frôce Airlines ne pourraient-ils pas demander à la petite entreprise de Kervern de réaliser une partie des équipements nécessaires à la vie de l'entreprise ? Nous souhaitons une véritable mise en réseau des grandes entreprises et des PME/TPE, pour créer une complémentarité profitable et nous souhaitons encourager les investissements envers les petites et moyennes entreprises.

[Dimitri Fevernov]

Monsieur Finacci a raison lorsqu'il parle d'un échec (encore un !) de la politique du Gouvernement et plus généralement de la droite. Là où on attendait un grand plan de lutte contre les délocalisations et une lutte active contre le chômage, on récupère à la place des mesures en faveur des entreprises qui n'ont pas lieues d'être, comme notamment la baisse de l'impôt sur les bénéfices. Et pendant ce temps là, dans la Frôce qui travaile nous avons :

- des chômeurs qui sont stigmatisés, accusés à demi-mot par des chantres du capitalisme comme Monsieur Goldnadel, d'être des profiteurs et des tire-aux-flancs !
- une croissance qui a tendance à stagner, tout comme le pouvoir d'achat.
- des délocalisations contre lesquelles RIEN n'est anticipée.

Bienvenue dans l'économie de marché repensée par la droite frôceuse, où l'on se targue de vouloir faire réussir la Frôce mais où on ne se saisit surtout pas des dossiers cruciaux qui peuvent faire son succès.

Je vais commencer par Monsieur Goldnadel, qui considère qu'il y a trop d'assistanat en Frôce. Je vais lui conseiller pour un mois d'aller se mettre dans la peau d'un chômeur qui n'arrive pas à trouver un boulot. Comme l'a dit si judicieusement Monsieur Finacci, les allocations chômage sont un droit, un droit acquis par des gens qui ont travaillé, qui ont cotisé. Et on pointerait ces gens du doigts parce qu'ils sont dans de grandes difficultés et que l'état les aide ? Dois-je rappeler les chiffres éloquents ? 10% de riches... qui possèdent 90% des richesses. Alors les chômeurs, les gens en détresse, avec leur allocation chômage ou leurs aides, foutez-leur donc la paix. Il y a plus de mérite à se démener au quotidien pour retrouver un emploi qu'à toucher une retraite chapeau de 30 millions de pluzins parce qu'on a géré le business pendant cinq ans assis confortablement derrière son bureau. La bonne femme de ménage qui prend la peine tous les jours de s'assurer que ce Monsieur aux pantoufles dorées n'ait pas un grain de poussière sur son poste de travail et qui doit batailler pour avoir une augmentation, voire faire du black à côté, vous pensez que ça l'amuse de passer pour la souillon de service ? Vous pensez qu'elle n'a pas mérité l'aide de la société lorsque son patron l'a viré car elle en demandait trop ? Vous savez combien ça fait perdre à l'état la misère que vous pronez ?

[Antonio Finacci]

Monsieur le Premier ministre,

Depuis le début de la législature, l'opposition n'a voté majoritairement qu'une fois contre un texte gouvernemental. Le contre-gouvernement avait déposé 2 contre-propositions durant le vote. Tous les autres textes ont été majoritairement soutenus par l'opposition avant ou après amendement selon le cas.
On se retrouve donc avec environ 90 % de cas où l'opposition agit de manière à ne pas bloquer la politique gouvernementales, je ne connais que peu de démocraties où l'opposition est aussi respectueuse du travail du gouvernement.

Concernant l'imposition sur les sociétés, nous ne voyons aucune urgence à modifier le barème, le compromis de juin 2014 a satisfait tout le monde, le gain potentiel pour les entreprises est négligeable à l'égard de la charge représentée pour les pouvoirs publics. Même dans une démarche constructive de l'opposition il faut parfois savoir dire non, et si je salue l'amendement des députés RDD qui rétablit la tranche à 32 % suite aux diverses protestations émises par l'opposition, je pense toujours que le rapport entre la perte budgétaire et le gain réel ne va dans un sens assez favorable pour que l'OURS soutienne un tel projet.

Je rejoins les vues de monsieur Fevernov sur la stigmatisation des chômeurs et j'invite les frôceux à ne pas oublier que le véritable rapport de forces est entre le salariat et le patronat, un rapport de forces équilibré profitera à tous dans l'ordre naturel des choses. Le néo-libéralisme, c'est l'apport de distractions telles que le prétendu assistant pour biaiser ce rapport de forces en faveur du seul patronat. Le patronat n'est en aucun cas l'ennemi, l'ennemi c'est le déséquilibre du rapport de forces. Les néo-libéraux qui prétendent laisser son cours naturel à l'économie sont peut être ceux qui interviennent le plus en favorisant ce déséquilibre.

Pour favoriser le retour à l'équilibre dans les rapports sociaux nous prônons le développement de syndicats par branche et par entreprise. Nous pourrions penser à l'appartenance obligatoire à un syndicat à terme pour mieux établir les volontés générales des salariés au lieu de laisser la parole à une minorité bruyante ou à l'inverse d'invoquer une majorité silencieuse qui n'existe pas. L'appartenance obligatoire aurait le mérite de développer des syndicats non revendicatifs, qui poseraient clairement le rapport entre les volontés des travailleurs, il s'agit d'une démarche en faveur de plus de démocratie en entreprise et en faveur de la recherche de la majorité réelle plutôt que du repos sur une illusion qu'elle soit pro-syndicale ou anti-syndicale.

[Ezra Arnavi Goldnadel]

M. Finacci, là où vous vous contentez de coller une étiquette à chaque personnalité, nous nous contentons d'agir au service de l'économie frôceuse. Et comme vous le faîtes remarquez, Gaspard Salcedo a été à l'origine de la réussite du plan de relance de mai 2014. A cette époque, la relance était un impératif pour les décideurs politiques et orienter le pays vers la croissance une obligation morale.
Entre mai 2014 et aujourd'hui, la situation du pays a évolué et celle de l'économie mondiale aussi. Nous avons ratifié des accords commerciaux avec d'autres pays et libéré la circulation des personnes dans les deux sens des flux migratoires, ce qui témoigne de la démarche assumée des gouvernements successifs d'intégrer la Frôce dans la mondialisation. Vous voulez naïvement appliquer des mesures déjà pensées pour une période donnée comme si suivre la même recette pouvait marcher à tous les coups. Nous discutons d'économie, pas de cuisine.

Je me suis peut être mal fait comprendre. Il n'est pas question de se contenter de mesurettes pour bricoler la fiscalité en éludant les grands agrégats de l'économie frôceuse. Nous portons un projet beaucoup plus ambitieux qui a vocation à s'inscrire sur le long terme. Girardin disait la chose suivante : "Gouverner, c'est prévoir". Et en mettant en place la transformation radicale de notre économie, nous voulons adapter la Frôce aux grands enjeux de demain en rendant notre économie dynamique et compétitive à l'heure de la globalisation.

Là où vos comparses de gauche reprennent les vieux poncifs d'une civilisation industrielle qui n'est plus, nous voulons défendre de grandes ambitions pour faire de la Frôce une nation industrieuse. Les schémas classiques capitalistes/communistes sont devenus désuets face aux grandes mutations que connaîtra le XXIe siècle et que nous voulons préparer par une politique économique tournée vers l'innovation et la refonte intégrale de la vision que l'on a du travail. Là où le progrès technique et la révolution des machines avait construit les fondements de la IIe révolution industrielle où l'ouvrier représentait la majorité de la population active, les innovations technologiques de notre temps promettent de libérer l'humain de son aliénation au travail.

M. Fevernov, le ton impétueux que vous employez ne vous grandit pas. En effet je stigmatise les fraudeurs qui profitent de la générosité du système social. Votre vision binaire me conforte dans l'idée que la gauche a une politique économique basée sur des arguments fallacieux d'un autre temps pour faire pleurer dans les chaumières.

[Antonio Finacci]

A l’initiative d'un plan de relance totalement contraire à vos idéaux. La nuance est très grande.

Parlons justement des relations extérieures de la Frôce, les traités favorisant la circulation concernent les courts séjours pour affaire ou pour tourisme et ne concernent que les personnes et en aucun cas les marchandises, rien à voir une libre circulation sur le modèle néo-libéral établi par l'Union Européenne. La mondialisation est là, mais la Frôce a su préserver des barrières de souveraineté qui l'ont largement aidée quand on compare sa situation à celle de ses voisins, et l'OURS entend bien maintenir ces barrières.

En parlant de recette, votre mouvement n'est pas en reste, vous êtes tant en pâmoison devant les modèles ultra-libéraux imposés à de nombreux pays européens dont la Grèce que vous vous sentez obligés de démanteler le service public coûte que coûte alors que la Frôce a un excédent budgétaire record. S'il y a une personne ultra-dogmatique ici c'est bien vous monsieur Goldnadel.

Le keynésianisme, c'est un courant de pensée qu'on pourrait résumer tout simplement au fait que pour qu'une économie s'épanouisse, l'offre et la demande sont toutes deux essentielles. En croyant que l'offre seule fait tout, les néo-libéraux adoptent l'attitude d'un entraineur d'une équipe de football qui entasse les stars en attaque en oubliant que sa défense est une passoire digne d'une frontière européenne. Les mesures à terme dont l'économie frôceuse a besoin, c'est pérenniser le pouvoir d'achat et favoriser l'équilibre dans le dialogue social, ainsi la consommation restera soutenue et le dialogue social sera considérablement apaisé comme c'est le cas dans les pays nordiques.

Concernant la fraude, ramenons-la à son échelle, les fraudes aux aides sociales coûtent 20 fois moins cher à l’État que le travail au noir, est-ce une raison pour ne pas lutter contre ? Non, tous les textes prévoyant la création d'aides sociales ont un dispositif anti-fraude qui y est imbriqué, personne ne niera qu'abuser de la solidarité nationale est à la fois immoral et illégal.

Est-ce une raison pour soupçonner une partie de la classe politique d'agiter cette fraude comme un épouvantail pour diviser les démunis alors que l'on pourrait parler de la fraude fiscale ou du travail au noir qui coûtent au final beaucoup plus cher au frôceux moyen ? Je serais tenté de répondre oui.

[Bastien Pommier]

Monsieur Fevernov, cela ne vous dérange pas de mentir devant l'ensemble des Frôceuses et des Frôceux qui nous regadent ? Vous affirmez haut et fort que la Gouvernement actuel n'a pas proposé de mesures contre les délocalisations et cela est tout simplement faux !

Bastien Pommier sortit à ce moment là le projet de loi dans l'attente de débat pour la montrer à monsieur Fevernov et à la caméra, présentant le projet de loi en attente à l'assemblée.

Alors, deux solutions : soit vous faîtes de l'opposition politicienne pour vous donner une bonne image, alors même que nous ne vous avons jamais entendu lors de la mandature ; soit vous êtes venus les mains dans les poches sans étudier ce qui est proposé par le gouvernement. Peut être que Mme Milton, président de l'assemblée et numéro 2 de votre liste devraient vous informer de ce qu'il se passe à l'assemblée.

Concernant vos propos sur le véritable rapport de forces est entre le salariat et le patronat, un rapport de forces équilibré profitera à tous dans l'ordre naturel des choses. Ce sont de belles phrases mais quelles sont les actions que vous proposez ? Aucune. Le force citoyenne propose que les salariés soient mieux représentés dans leurs entreprises en renforçant la place des syndicats dans la prise de décision de l'entreprise.
Pour en revenir à la question du chômage, vous caricaturez, comme souvent. Evidemment que les demandeurs d'emplois font ce qu'ils peuvent pour retrouver le chemin du travail. Mais il faut arrêter de se voiler la face et de ne pas voir des personnes profitent du système. D'où la proposition de la force citoyenne de demander que le versement des allocations familiales soit accompagné de travaux d'intérêts généraux ou d'une formation de la part des demandeurs d'emploi. Je ne vois pas où nous mettons au pugilat les demandeurs d'emplois.

Le chômage semble d'ailleurs la seule thématique qui vous intéresse : quid de entreprises, excepté le fait que vous remettez en cause notre politique qui vise à permettre aux petites et moyennes entreprises d'investir ? quid de la question de la retraite ? quid de la fraude fiscale ?
Justement, les retraites. Aujourd'hui, il est nécessaire de revoir et d'étudier le dossier retraite en prenant en compte, justement, le travail des Frôceux. Nous souhaitons prendre en compte le travail et les conditions de travail de l'ensemble de la population. Nous proposons d'instaurer Dossier Pénibilité, permettant aux travailleurs ayant exercé une activité professionnelle particulièrement pénible d'accéder à la retraite plus tôt

[Dimitri Fevernov]

Bien sûr, évidemment, Monsieur Goldnadel. La droite a toujours oeuvré pour la prospérité économique avec trois leviers simples : tout d'abord la stigmatisation des gens en difficulté, ensuite l'élitisme d'un système en faveur des plus riches et enfin, la petite cerise sur le gâteau : l'austérité. Trois leviers, responsables des plus grandes dépressions économiques des deux derniers siècles, de la banqueroute en Grèce, en Espagne, au Portugal et à moindre échelle en Irlande. Laisser faire les marchés, laisser faire la grande machine économique, celle qui au nom du productivisme le plus inhumain, broie des aspirations en proposant des salaires au rabais, formate les petits esclaves de demain, dans des pays où ils coutent moins chers, met en place un système extrêmement judicieux de nivellement par le bas, qui appauvrit les pauvres et enrichit les riches. Telle est la réalité du néo-classicisme et de votre programme.

En cela nous sommes différents. Alors que pour justifier des cadeaux fiscaux aux entreprises et aux plus fortunés qui sont déjà très bien lotis, vous comptez casser les services publics, dixit Monsieur Salcedo, le Mouvement Socialiste propose une politique aux antipodes. Redonner leur place aux ouvriers et aux salariés. Faire de la solidarité nationale un principe républicain inébranlable. Parce que vous n'êtes pas à l'abri, Monsieur Goldnadel, qu'un beau jour, les rôles soient inversés, que vous retrouviez sans emploi, loin de la politique espérons pour notre pays que ça soit le plus tôt possible. Et ce jour là, pour aller manger, vous serez bien content que la gauche ait défendu un système social et solidaire, qu'elle ait aidé à le renforcer.

Si nous voulons que notre économie soit prospère, elle ne doit pas seulement reposer sur le profit, mais bien sur l'humain. Et quand j'écoute et que je vois la politique du Gouvernement Pommier en la matière, un gouvernement qui se prétend humaniste, je me rends compte que nous sommes très loin des décisions cruciales qui s'imposent. Les mesures contre les délocalisations, traitées comme un sujet de seconde importance montrent qu'il y a un cruel manque d'ambition. N'ayons pas peur des mesures chocs, n'ayons pas peur de taper du poing sur la table face à Gesca et de saisir l'entreprise et le matériel pour sauvegarder les emplois s'il le faut. Le travail est une cause nationale ! Défendons-la !

[Bastien Pommier]

Où étiez-vous Monsieur Fevernov le 09 avril au moment où des rumeurs de plan social catastrophique étaient évoquées dans la presse économique de notre pays ? Où étiez-vous le 10 avril au moment où Monsieur Victor, Ministre de l'Economie, a décidé de se rendre au siège social de Gesca Motors pour évoquer le dossier avec Monsieur d'Escourt et pour avoir la garanti qu'il n'y aurait pas le plan social évoqué dans la presse ? Où étiez-vous le 16 avril au moment où j'ai rencontré pendant plusieurs heures le directeur de Gesca Motors pour de nouveau évoquer le plan social et en lui demandant d'annoncer publiquement ses intentions ? Où étiez-vous le 16 avril au moment où sur le perron de l'hôtel Belley, auquel vous prétendez, Monsieur d'Escourt et moi-même avons officiellement annoncer qu'il n'y aurait pas de plan social ? Si cette action, ce n'est pas sauver des dizaines de milliers d'emplois c'est quoi ? Deux lignes s'affrontent effectivement : d'un côté le dialogue, l'échange pour aboutir à de véritables décisions et à des renoncements ; de l'autre affrontement, sans dialogue, le conflit qui peut avoir des conséquences catastrophiques pour notre pays. Nous sommes humains car nous préférons le dialogue ! Nous ne brandissons pas l'étendard rouge de la lutte contre le méchant patronat en menaçant de prendre des emplois d'une entreprise privée !

De nouveau, vous mentez sans vergogne aux Frôceux, vous attaquez sans proposer. Cela montre bien que le Mouvement socialiste que vous représenter n'a pas de mesures précises en matière d'économie et d'emploi, à l'inverse de la force citoyenne qui propose de nombreuses mesures depuis le début de cet échange. Et nous pourrions continuer d'en proposer : lutte contre la fraude fiscale, création d'une prime à la création d'entreprises, création d'une agence nationale dédiée à l'emploi des jeunes et à la réinsertion sur le marché de l'emploi des personnes en difficulté, renforcement de la place des syndicats dans les entreprises, mise en place d'une Sécurité Juridique d'Entreprise, qui par le biais d'une affiliation obligatoire pour les employés comme l'entreprise, permettrait l'instauration d'un dialogue social institutionnalisé....

[Dimitri Fevernov]

Personnellement j'étais parmi les manifestants. Mais je ne suis ni Président du Mouvement Socialiste, ni Député, au cas où vous l'auriez oublié. Mais c'est bien tenté, Monsieur Pommier, il faut bien une pirouette pour essayer de noyer le poisson.

Hélas, Monsieur Pommier, le constat est là, nous n'avons toujours aucune législation contre les délocalisations. Franchement, vous n'allez pas me dire que vous êtes fier de ce texte, si ? Concrètement, les sanctions n'empêchent pas la destruction des emplois. Et je ne vous parle même pas des sanctions financières. Bon courage pour aller saisir les bénéfices d'une entreprise qui a délocalisé en Inde. J'ai l'impression que votre Président va en avoir beaucoup, des négociations à faire. Voilà qui le rendra sans doute plus actif...

Je vous parle de choses concrètes et de faits. Prenons l'exemple de Gesca. 30 000 emplois, c'était une suppression de postes envisagée. Pour quel motif ? Difficultés économiques ? Tiens donc. Thomas de Kervern, le PDG de cette grande entreprise ne dispose-t-il pas d'un petit pactole personnel bien planqué dans ce paradis fiscal qu'est Norijo ? Cet argent sur lequel personne n'a l'audace de lui demander des comptes pourrait parfaitement servir à régler les difficultés économiques, ou en tout cas y contribuer. Et qu'en est-il des rétributions des cadres, des dividendes des actionnaires ? Oui, je suis navré de vous l'apprendre, Monsieur le Premier Ministre, mais quand on veut réaliser des économies, on s'attaque d'abord à ce qui coûte cher et qui ne met pas en péril la stabilité économique : l'actionnariat, les rémunérations et les retraites de cadres. Et ensuite, si la difficulté économique est toujours avéré, on songe à licencier. Pas avant. Mais effectivement, casser des emplois et des services publics c'est l'acte facile.

Partout où les politiques d'austérité ont été appliquées, la situation est devenue ingérable. Vous avez écrit un projet de loi qui vise à diminuer l'ISB, déjà bas en Frôce. Pour quel motif ? Dans quel but ? Il eut été beaucoup plus logique et opportun d'utiliser cet argent pour aider Gesca en échange du maintien des emplois et d'un entrée de l'Etat dans son capital. Vous êtes prêts à dilapider l'argent du contribuable pour quelques nantis mais certainement pas pour l'intérêt de votre pays. Les citoyens s'en rendent bien compte et vous allez l'entendre lors de cette élection.

[Michel Poudou]

M.Goldnadel

Encore merci pour ce long discours rempli de rebondissement, rien ne sert de rendre long ce qui peut-être court.
Je vais donc vous répondre. Votre OCC est donc un centre de surveillance à la production frôceuse, moi, je parle de label économique "Made in Frôce" "Fait en frôce" pas de "renforcer le Made In Frôce " c'est deux choses différentes, afin que nos constructions soient reconnu à travers le monde.

Je ne vais pas vous donner la signification de solidarité également M.Goldnadel.
Pour la TVA, je parle des produits et services de catégorie A & B si ceci baisse, la production augmentera davantage, je n'oublie pas le tourisme qui apporte chaque année à l'État énormément. Vous connaîtrez certainement le chiffres mieux que moi à l'heure actuel.

Je vois beaucoup que la Droite une fois au pouvoir oublie les frôceux dans leurs quotidiens de tous les jours.
Dire que faire de la Frôce une industrie est se moquer du peuple, pourquoi ne pas aussi leurs dire qu'ils sont vos employés ?

Michel se tourna vers Monsieur Pommier.

Monsieur le Premier ministre êtes-vous vraiment sérieux quand vous dites devant tous les frôceux on demandant que le versement des allocations familiales soit accompagné de travaux d'intérêts généraux ou d'une formation de la part des demandeurs d'emploi.

Vous souhaitez augmenter le nombre de demandeurs d'emploi ? j'espère que vous avez un assez grand bureau pour tous les recevoir. Car oui par cette proposition, c'est vouloir ne pas améliorer leurs situations. Des travaux généraux pourquoi faire ? Parce qu'ils reçoivent leurs allocations donc ils doivent aller balayer le trottoir du voisin ?
Vous souhaitez les humilier d'avantages et je trouve cela honteux.

La gauche et Rassemblement Démocrate œuvreront toujours pour le bien quelle que soit la situation de chacun, car oui, leurs quotidiens sont notre priorité.

[Bastien Pommier]

Monsieur Poudou, je parlais non pas des allocations familiales mais des allocations chômage. Il s'agit d'un lapsus de ma part, et j'en suis désolé.

Monsieur Fevernov, vous n'êtes ni le Président du MS, ni Député, mais il me semble que vous êtes tête de liste pour le MS. Il semble inquiétant que votre connaissance des dossiers ne commence qu'à la campagne des législatives.
Le projet de loi sur les délocalisations est un projet qui va dans le bon sens, un projet qui permet une première étape contre les délocalisations. Vous cherchez une nouvelle fois à faire peur aux Frôceux qui nous regarde. Proposer un psychodrame en 3 actes ne fait pas un programme politique. Des reproches sont faits : d'un côté, nous ne sommes pas allés assez vite pour lutter contre la délocalisation ; de l'autre côté, nous ne proposons pas les mesures adéquates à votre sens. Alors, nous vous écoutons : quelles sont vos mesures ? Imposer la nationalisation d'entreprises qui souhaitent délocaliser ? Prendre en otage le patron ou avoir des mesures cohérentes et fondées ?

Vous parlez de paradis fiscaux. Justement, si vous avez lu un peu notre programme - cela doit être possible car cela date de la campagne et non pas de l'avant campagne - vous auriez vu que nous souhaitons lutter contre la fraude fiscale. Comment ? En proposant la mise en place d'une Haute Autorité chargée d'enquêter sur de possibles évasions fiscales et en les sanctionnant quand elles sont avérées ; en proposant la signature de traités avec les pays que l'on considère comme des paradis fiscaux afin de mener des échanges d'information sur de possibles comptes bancaires à l'étranger.

Deux visions de la politique : d'un côté, des propositions concrètes ; de l'autre, une volonté de faire peur à nos concitoyens en utilisant toutes les éléments de langage nécessaire pour effrayer les Frôceux. J'espère que ces derniers feront le bon choix et préfèrerons les listes qui font de véritables propositions.

[Ezra Arnavi Goldnadel]

M. Poudou, je serais curieux de voir où j'ai pu parler de la Frôce comme d'une industrie ? J'ai au contraire mis en avant l'évolution du pays à la lumière des grands enjeux contemporains, il s'agissait dans mon raisonnement d'en finir avec les lieux communs du passé pour se tourner vers un avenir où il faudra proposer autre chose aux frôceux que la promesse d'un secteur d'activité secondaire toujours aussi prospère.

Je serais curieux d'entendre pourquoi, selon vous, une fois au pouvoir, la droite oublie les citoyens frôceux. De la même manière, je serais curieux de savoir en quoi exiger les contreparties demandées par M. Pommier sont constitutives d'une aggravation du nombre de demandeurs d'emploi dans notre pays.
Dans l'esprit du Premier ministre, je crois qu'il était question de rendre leur dignité aux allocataires en les traitant comme des gens responsables et non comme des mendiants. Ce n'est pas en vociférant à tout va contre le Grand Capital que la gauche réussira à rassembler le peuple frôceux autour d'un projet collectif audacieux et ambitieux.
Le capital est utile pour créer des emplois, assurer le financement de la production de la même manière que le travail est utile parce qu'il permet la création des richesses grâce à l'outil de production. Ajustez vos lunettes, M. Fevernov, et revenez au XXIe siècle. Vos diatribes insupportables et vos pleurnicheries n'émouvront que les esprits faibles dépourvus de rationalité. Vous faîtes inutilement pleurer dans les chaumières en invoquant un vocabulaire du passif, de la résignation et de la revendication contestatrice alors qu'il est temps de proposer aux plus démunis autre chose que de simples augmentations d'aides. Il est temps de leur proposer des moyens de s'en sortir de manière indépendante et avec un rapport d'égal à égal avec la solidarité publique.
Nous voulons le faire en facilitant le crédit à la création d'entreprise pour ceux dont le projet d'entreprendre est sérieux et motivé, pour ceux qui à défaut de trouver un emploi, veulent le créer.

[Dimitri Fevernov]

Je suis ravi de voir que la proposition de Monsieur Pommier indigne même jusqu'au centre-gauche !
Alors situons les choses dans leur contexte pour bien mettre au jour cette position tout à fait hypocrite et typique de ceux qui n'ont rien compris à une politique économique durable. L'allocation chômage est un droit, acquis parce que la personne a déjà travaillé et qu'elle a cotisé pour ça. Conformément à notre régime de protection sociale, elle est indemnisée pour cela en attendant de retrouver du travail. Il n'y a donc pas de travail d'intérêt général qui tienne. Et si l'on a du travail à proposer à ces personnes, qu'on les propose avec un vrai salaire, pas avec une indemnité au rabais ! En cela, j'estime nécessaire de privilégier pour la réinsertion des travailleurs des contrats à mi-temps, pour leur permettre de renouer avec le monde du travail et d'avoir un complément d'activité. De même et c'est vrai, on ne parle pas suffisamment des travailleurs aux bas revenus et aux revenus modestes. Et c'est un tort, puisque la majorité de la consommation, et donc de notre force économique est issue des foyers modestes.

L'allocation unique, que nous proposons dans notre programme s'inscrit dans un but simple : aider par un complément de revenus les foyers modestes et pauvres à mieux vivre au quotidien. C'est une mesure concrète en faveur du pouvoir d'achat et nous soutenons la volonté exprimée par Monsieur Poudou de baisser la TVA. Il n'y a pas d'impôt plus injuste que celui-ci. Taxer une consommation à laquelle nous sommes contraints pour vivre, c'est une méthode qui favorise les inégalités. Ainsi, les produits de première nécessité, l'énergie, les transports, la culture, l'éducation, les services, notamment médicaux doivent être exemptés de cette taxation. J'ajoute que les salariés sont le fondement même d'une entreprise. En cela, il est normal que les dividendes leur soient reversés en priorité. De la même façon qu'il est normal que l'Etat aille chercher l'argent là où il est, notamment chez les multinationales. La baisse de la TVA peut aisément se financer par l'augmentation des tranches d'imposition sur les haut revenus mais aussi par l'augmentation d'autres taxes plus sociales, les transaction financières par exemple, sur les licenciements afin de les dissuader au maximum. Quand on veut réellement trouver de l'argent, on le peut. Encore faut-il s'en donner les moyens.

[Michel Poudou]

Monsieur le Premier ministre, l'allocation chômage est encore pire, encore la formation auprès des demandeurs d'emploi tiendrai la route, mais des travaux d'intérêt général, c'est un scandale totale, vérifiez bien votre programme, car je pense que vous vous êtes encore trompés sur cela, si tel n'est pas le cas, je dirai donc "sans commentaire"

D'ailleurs Monsieur le Premier Ministre la loi sur la Création de CFA et sur l'apprentissage/l'alternance avancent-elle ?

Veuillez m'excuser M.Goldnadel j'ai entendu cela quelque part.
Je vais vous répondre, Vous pensez que si cette loi passe les frôceux auront l'envie de se lever même pour chercher un emploi ? Nous serons le seul pays à dire à nos citoyens, "lui est au chômage donc il doit faire des travaux généraux" (rire)
Ceci n'arrangera rien.
Il faut redonner confiance au chômeur, afin qu'ils croient-on leurs avenir et surtout ont leurs capacités, car oui les frôceux ont du talent et il ne faut pas, on avoir honte.
Vous ne vous occupez pas des frôceux abondamment hors ils vous, on fais confiance.
Trouvez-vous normal par exemple qu'en fôce une loi sur le permis de conduire n'excite pas ?