Je poste ici ma réponse à un socialiste concernant ce billet:
http://adrienfaure.blog.tdg.ch/archive/ ... ction.html
J'ai bien entendu envoyé ma réponse en commentaire mais ne sachant pas si elle sera validé ou censuré je le reposte ici. Cela me permet aussi de faire connaître une critique du socialisme planiste aux frôceux:
Bonsoir à l'auteur.
Démarrons par une clarification: je suis en désaccord avec votre article et j'espère ne pas être modérer pour cela.
Ceci dit commençons l'analyse de votre article point par point:
1) Vous commencez fort dans la provocation en donnant état de votre lecture de Raymond Boudon, lecture amusante selon vous. Mais bien sûr sans argumenter. Vous en avez trop dis ou pas assez. Votre manque d'argumentation se trouve même dans l'évocation de l'auteur: vous ne citez pas l'oeuvre et vous évitez donc qu'on vous réponde sur ce point. J'aimerai donc avoir des détails. A t'il vraiment décrit le paradigme marxiste comme une théorie du complot ou est-ce vous qui l'inventez? Quoiqu'il en soit le constat que vous décrivez n'est pas faux. Le paradigme marxiste a évidemment influencé les intellectuels. L'exemple le plus flagrant est Pierre Bourdieu, l'auteur dominant en cour de sociologie lycéen.
2)Passons maintenant à la question du Droit naturel. Question complexe. Je trouve votre argumentation incohérente: vous critiquez la prétention de Pascal Salin pour sa connaissance de la nature humaine (vous ne dîtes pas d'ailleurs sa thèse sur la nature humaine ce qui renforce artificiellement votre point de vu) or vous critiquez celle-ci, donc vous connaissez la nature humaine. On ne peut pas prônez l'existence du groupe et dire que nos valeurs viennent de l'éducation. Je pense que la cohérence, si l'on accepte se postulat, serait de reconnaître l'incapacité de l'Etat/du groupe ect ) pour déterminer une bonne société. C'est un peu ce que disais David Hume il me semble ( tient voilà une défense matérialiste du libéralisme sans l'utilisation des droits naturels).
Concernant la nature humaine je peux proposer ma définition: la personne existe et à une conscience propre. Avec cela la défense du Droit naturel est peut-être faisable.
3) Une petite précision: le social-libéralisme et le libéralisme utilitariste n'existe pas car non conforme à la doctrine libérale.
Autre précision: le terme "ultra-libéralisme" (comme celui de "néo-libéralisme d'ailleurs). Il n'y a qu'un libéralisme. Le terme "ultra" vien du fait que l'on confonf utilitarisme et libéralisme.
4) Passons maintenant aux arguments sur les 200 pages que vous avez lu:
Argument1: Je pense que vous faîtes preuve de mauvaise fois. Voici la définition du Marché (et que l'on apprend en 1ère ES): "Lieu,fictif ou réel, de recontre entre l'offre et la demande qui permet d'aboutir à un prix". Dans votre vie vous travaillez et/ou vous consommez. Vous êtes donc à un moment t soit demandeur soit offreur. Prendre un exemple de marché est absurde pour démonter la démonstration que je viens d'évoquer puisque bien évidemment une personne n'est pas intéressé par tous les produits proposés.
Argument 2: Examinons votre premier exemple. Mais avant cela j'aimerai dire que j'aurai apprécié des sources, un des gros points noirs de votre billet. Comparez les fonds accordés à deux maladies ne suffit pas, il y a un manque de rigueur dans l'argumentation. On peut très bien imaginer que les coûts de recherches sont supérieurs dans le cas de l'acné. Deuxièmement cet état de fait n'est pas absurde: l'acné touche plus de monde qu'Alzheimer. L'intérêt du plus grand nombre est donc toujours présent. Troisièmement je signale que le financement des projets de recherche sur Alzheimer est majoritairement publique, cela ne contredit en rien le marché. Dans une situation de libre-marché il est probable que les liens sociaux se ressèrent, apportant un financement privé important. La solidarité privé s'obvervait avant l'installation de l'Etat Providence. Enfin votre exemple ne montre pas que le libéralisme défendu par la plupart des libéraux soit faux. Cet investissement de l'Etat n'est pas forcement mal vu par ces derniers. Hayek défendait bien le revenu de base. Concernant l'argument 2 je ne peux pas contre-argumenter sans source.
Passons maintenant à la publicité manipulant demande. Thème banale somme toute qui demande une vérification empirique chose que je ne trouve pas. En revanche on trouve une vérification contraire. Comme l'amusant Raymond Boudon l'écrivait: "Ainsi, Assar Lindbeck (L’Économie selon la nouvelle gauche) note qu’une proportion très importante des produits lancés sur le marché à grand renfort de publicité ne se vendent pas".
Argument 2-bis et 3: Je dois avouer que vous me décevez beaucoup. Je vous imaginais socialiste libertaire et vous voilà socialiste planiste. Le débat a déjà été fait. Hayek,pour citer un économiste que vous avez cité, a bien montré la prétention du socialisme (chose que vous reprochiez à Pascal Salin) à détenir toute la connaissance nécessaire. Voici deux citations de Michel Polany qui répondent très bien à votre illusion planiste:
«Une autorité qui serait chargée de remplacer par une gestion délibérée les fonctions d'un grand système auto-organisé serait donc placé dans la situation d'un homme chargé de conduire d'une seule main une machine dont le fonctionnement requiert l'emploi simultané de plusieurs milliers de leviers. Les pouvoirs légaux qu'aurait une telle autorité ne lui serviraient à rien dans cette tâche; en voulant les faire respecter, quoi qu'il arrive, on ne pourrait que paralyser un système qu'on n'arriverait pas à gérer. »
«On est confronté ici avec l'immense supériorité quantitative d'un système d'ordre spontané. Quand la taille d'un tel système croît, il peut en résulter une augmentation presque sans limite du taux de régulation des relations per capita. Ceci tranche avec le cas des systèmes organisés, dont l'augmentation de taille n'élève pas réellement le nombre de relations pouvant être régulées par personne et par unité de temps. »
Et comme j'aime les citations en voici une autre de Turgot:
«parce que, pour le diriger sans le déranger et sans nuire à soi-même, il faudrait pouvoir suivre toutes les variations des besoins, des intérêts, de l'industrie des hommes ; il faudrait connaître dans un détail qu'il est physiquement impossible de se procurer, et sur lequel le gouvernement le plus habile, le plus actif, le plus détailleur, risquera toujours de se tromper au moins de la moitié…Si l'on avait sur tous ces détails cette multitude de connaissances qu'il est impossible de rassembler, le résultat en serait de laisser aller les choses précisement comme elles vont toutes seules, par la seule action des intérêts des hommes qu'anime la balance d'une concurrence libre. »
En plus d'être impossible le planisme est incohérent puisqu'il est détruit la source d'information dont il a pourtant besoins pour planifier: les prix. Cela est expliquer par Mises:
«Elle (la collectivité socialiste) sait exactement - ou elle croit savoir - quels buts elle doit s'efforcer d'atteindre en dirigeant l'économie ; elle doit agir en conséquence, c'est-à-dire atteindre ce but en engageant le minimum de frais. Pour découvrir quelle est la voie la moins coûteuse, il lui faut faire un calcul. Or ce calcul ne peut être naturellement qu'un calcul en termes de valeur. Dans le régime économique fondé sur la propriété privée des moyens de production, ce sont tous les membres de la société qui font en toute indépendance ce calcul en termes de valeur. Dans la collectivité socialiste où toutes les modifications économiques se transforment ainsi en une entreprise dont il est impossible d'apprécier à l'avance ou d'établir plus tard rétrospectivement le résultat, on ne fait que tâtonner dans les ténèbres. Le socialisme est la fin de l'économie rationnelle. »
« Du fait de la destruction du système des prix, le paradoxe de la « planification » tient à ce qu'il est impossible d'y faire un plan, faute de calcul économique. Ce que l'on dénomme économie planifiée n'est pas une économie du tout. C'est tout juste un système de tâtonnements dans le noir. »
Pour mieux comprendre voir ce lien:
http://www.institutcoppet.org/2012/05/3 ... raduction/
Argument 4: Ah la liberté réelle! La grande arnaque qui permet aux socialistes de se vautrer dans le concept de liberté, cachant ainsi l'autorisme pourtant asssumer. Hayek l'a attaqué dans "La route de la servitude". En réalité la coupure entre le réel et les individus du fait d'un hédonisme débridé ne peut se faire ( et encore même la c'est voué à l'échec) que par un Etat fort, donc par la coercition.
5) J'ai remarqué dans tout votre billet une comparaison du libéralisme avec le totalitarisme. Il fallait le faire eh bien vous l'avez fait. Je vous cite:
" On retrouve chez l'auteur toute la dérive libertarienne totalitaire : haine de la démocratie, de l'organisation collective (c'est à dire de l’État), dégoût de l'égalité (et même de l'équité), incompréhension de la solidarité, négation de la justice sociale."
En quoi cela montre t'il une pensée totalitaire? Les mots sont faits pour conceptualiser le réel. Or dans ce cas précis le mot ne remplit pas sa définition.
Une petite rectification: les libéraux ne sont pas contre l'égalité, égalité en droit j'entend qui doit être détaché de l'équité comme vous l'avez bien fait remarqué.
Un commentateur nommé Laurent a déclaré que cet article répondait à la vulgate libérale. Pour ma part je pense qu'il va falloir faire mieux.