Frôce - Archives V3

Il était tôt quand l'adjoint à la mairie vint prévenir Edouard d'une double manifestation. Quand il avait publié l'arrêté relatif à l'écologie il s'attendait à des critiques et avait tout fait pour retarder cette manifestation, mais il ne s'attendait pas à ce que les écolos crient aussi pour le retour de leurs subventions.

Edouard était furieux contre eux, et contre lui . Merde ! Je monte des péages, je colle des vignettes, j'interdis même la pollution et ils trouvent le moyen de gueuler !? Avertis le commissaire, je veux des effectifs renforcés. Appelle aussi tous ceux qui bossent à la mairie on aura besoin de monde. Et tiens tant que tu y es, convoque la cellule de communication.


L'adjoint parti en courant, téléphone à l'oreille, braillant des ordres aux hautesses de la mairie.

Putain, une double manifestation, il manquait plus que ça, avec un peu de chance les automobilistes pollueurs vont aller tabasser les écolos et je me retrouve obligé de déclarer la guerre civile. Je vais quand même pas demander l'armée.

Combien ils sont au fait ! Edouard s'inquiétait peut être pour seulement 3 écolos et 4 conducteurs.

10 000 du côté automobiliste et 1000 du côté écolo, l'hôtesse semblait terrifier, et d'après un ami les deux camps se dirigent vers la mairie Monsieur.
C'était pire que prévu.

Contactez les pompiers, dîtes leur d'amener 2-3 camions ici, et appelez le commissaire aussi, je veux une vingtaine de CRS ici.

La mairie était entrain de mettre en branle 500 policiers. 500 policiers contre 11 000 colériques. Pour Edouard son mandat était foutu.

Adèle Il appela sa secrétaire. Contactez Nicole Buitin, dîtes lui que je la veux voir.

"Monsieur c'est elle qui organise la manifestation des écologistes, vous voulez vraiment que je la contacte ?"

Oui, si on peut éviter une probable catastrophe.

les secondes où le téléphone de N. Buitin étaient très longues... puis, le répondeur.

Vous êtes croyante Adèle ? Parce que c'est pas le jour de croire en dieu.

Les manifestants venaient de partir de leur point de départ. D'après les estimations de la police les deux groupes seraient à la mairie dans 5h pour les automobilistes et dans 3h30 pour les écologistes.

Tout le monde à la mairie savait qu'il y aurait une boucherie si on stoppait pas ces deux manifs'

On en est où avec l'appareil policier ?! Edouard tentait de se faire entendre dans le brouhaha de la mairie.

"500 policiers de l'instance chouchennoise se sont répartis : actuellement il y en a 20 autour de la mairie, et deux camions de pompiers. 380 policiers encadrent la manifestations des automobilistes et 100 celle des écologistes.
il y a deux hélicos qui tournent au dessus pour suivre les manifestants. De plus, les petits villages alentours ont acceptés de nous envoyer des renforts, au total 160 policiers. 100 ont été affecté à l'encadrement des manifestations et 60 crées ainsi l'équipe de renfort. Pour le moment la situation est sous contrôle." Adèle avait appris le message par coeur et le débitait comme un robot, apeurée.

Merci Adèle. Avez vous réussi à contacter Nicole Buitin ?

La réponse fut négative, elle avait essayé plus d'une cinquantaine de fois et avait abandonné il y a 1h.

Edouard se retira dans son bureau, pris son téléphone et tenta à son tour de joindre l'organisatrice de la manifestations.
Elle décrocha son téléphone, en bruit de fond, la foule scandait des slogans "De trance t'es foutu, le noble sera pendu, de trance t'es foutu les écolos sont dans la rue, de trance t'es foutu, le noble sera pendu" ... Puis il entendit un bruit de portière s'ouvrir et se fermer, le bruit de fond s'estompa très nettement. "Monsieur de Trance, quelle plaisir de ne pas voir le numéro de votre secrétaire s'affiché" dit-elle, avec une petit voix mièvre. Edouard se retint très fort de ne pas lui hurler dessus. Cette imbécile était prêt à risquer des vies pour l'ego ?! Il se calma et répondit :

Mme. Buitin, auriez vous la sympathie de venir à la mairie, éviter des blessés probables ?

L’intéressée ne répondit rien pendant un long instant. Puis avec la même voix : "M. de Trance ce n'est plus le moment de négocier, vous auriez dû y penser avant. De toute façon je viens à la mairie, invitée ou non."

Mme Buitin, j'accepte. Il ne restait plus que ça de toute façon, se mettre à quatre pâte et demander le fouet.

"Vous acceptez quoi ?"

Vous venez à la mairie et j'accepte de nouvelles subventions.

Le téléphone coupa quelques secondes après.
1 heure plus tard, Madame Buitin arrivait à la mairie. On la conduit au maire.

"Combien voulez vous ? 2 millions, 3 ?

-6.

-C'est une blague, vous demandez plus que ce que vous aviez avant.

-6. Un sourire horrible s'étira sur son visage, 6 ou je fous le feu à la ville.

-Adèle, communiqué de presse, tout de suite.