Frôce - Archives V3

Félix Laitier, RSPM : Moi, au service achats, je n'arrive pas à établir de relation professionnelle avec les collectivités. La dernière fois, il y avait une annonce pour un marché public à Tosla : c'était à propos du remplacement des pompes d'une piscine publique. On avait le meilleur matériel de tout le marché, on était à proximité, avec une garantie étendue et une équipe de maintenance très formée, et pourtant on a perdu le marché public. C'est un fabricant Taïwannais qui a remporté l'appel d'offres...
Félicien Carles-Petite : Je comprends bien ces problématiques. Et c'est pareil dans plein de secteurs : restauration collective, matériel de bureaux, etc. On se retrouve avec des règles de marchés publics qui préfèrent le prix, même pour des différences très faibles, à l'origine géographique. Si notre projet est porté à la Province, nous ferons en sorte de modifier les règles d'appel d'offres pour que l'origine géographique des produits soit un vrai critère de sélection. Il s'agit de faire vivre l'économie locale, et il s'agit aussi de cohérence publique et d'émissions carbone.

Adélaide Texier, RSPM : Le vrai problème, en Frôce, c'est l'export. On s'exporte beaucoup moins bien que les pays de l'UE, et les pouvoirs publics ne nous aident pas. Seules les grosses boites y arrivent, car ils ont un service dédié et parfois même des relais dans les autres pays. Sauf que pour les PME, c'est le casse-tête : il faut se débrouiller tout seuls, ça coûte chef, on ne sait pas comment faire, ça prend du temps. Donc la question, je vous la pose : que comptez-vous faire pour aider les PME à exporter leurs produits à l'international ?
Félicien Carles-Petite : Les politiques en Frôce se sont souvent donné pour but, en diplomatie, de vendre des avions de chasse ou de signer des traités culturels aux portées limitées. Mais la diplomatie, c'est aussi soutenir l'économie de tous les jour, la faire rayonner, agir pour toutes nos entreprises et pas seulement pour une ou deux.
Nous, on veut ouvrir la Provence à l'international. Notre idée, c'est de réunir tous les acteurs, privés comme publics, pour mettre en interaction tous les atouts que nous avons pour l'export. Une agence publique Provinciale se chargerait de mettre en relation ces acteurs : ports, compagnies aériennes et maritimes, sociétés d'exportation, consulats et ambassades, entreprises publiques, possibilités de financement. Le simple fait de mettre nos talents en commun, cela permettra une vraie synergie. Le but ? Casser les barrières entre le monde public et le privé, pour permettre à la Provence de s'ouvrir et de rayonner.

Bastien Corgès, étudiant : Que comptez-vous faire pour renouveler la politique au niveau local ? Les élus locaux sont censés être proches de nous. Pourtant, on ne les voit jamais, on n'entend jamais parler d'eux, sauf en mal, et ils semblent incapables de saisir nos vraies préoccupations...
Félicien Carles-Petite : C'est un constat qui revient souvent, et même au niveau local, ce qui est préoccupant. Au niveau de la province, nous comptons mettre en place plusieurs choses. Tout d'abord, une assemblée consultative provinciale sera créée, composée pour moitié de membres de la société civile (entreprises, associations étudiantes, etc.) et pour moitié de citoyens volontaires tirés au sort.
Nous allons également mettre en place une application et un site internet créés dans le sens d'une meilleure communication entre élus et citoyens. De même, nous convoquerons régulièrement des référendums locaux, car les citoyens ne veulent plus faire part de leurs aspirations qu'au moment des élections.
Nous mettrons également en place une charte anti-cumul des élus, et un système de transparence financière de la Province comme des dépenses des élus.

Andréa Botti, étudiante : Et pour les conditions de vie directes des étudiants ?
Félicien Carles-Petite : Tout d'abord, je ne vous promettrai pas comme certains, que je ne nommerai pas, des mesures qui sont hors des compétences de la province... (un étudiant au fond de l'amphi cria "Nick Zelmer!"). J'ai dit pas de noms ! (rires)
Néanmoins nous pouvons agir en faveur des étudiants via les compétences octroyées à la Province. Au niveau formalités administratives, nous mettrons en lien avec l'Etat des guichets uniques, ouverts aux horaires convenants aux particuliers et professionnels, et permettant de traiter les demandes concernant diverses administrations : aides au logement, transports, passeports, bourses, etc.
Nous mettrons en place des tarifs de transports pour tout le réseau provincial, adaptés aux revenus de chacun, donc quasi gratuits pour les étudiants, et ce peu importe le moyen de transport.
Pour favoriser la mobilité, nous créerons des "résidences de mobilité" partout en provence permettant aux stagiaires, saisonniers etc. de se loger pour une courte durée quelque part, à moindre coût.
Nous créerons également une carte "CultureAccès" provinciale permettant aux touristes comme aux résidants de la province d'avoir accès à la culture (musées, cinémas...) facilement et à moindres coûts.

Gérard Bouchard, agriculteur : On est tous d'accord sur une chose : notre métier n'est pas assez valorisé. Entre les risques de faillite et le fait que l'on ne dispose pas d'outils pour valoriser nos produits, on se sent vraiment délaissés. Sans parler de la grande distribution qui nous met le couteau sous la gorge...
Félicien Carles-Petite : Nous avons réfléchi, en élaborant notre programme, à mettre la pression à la grande distribution pour que les prix soient plus normaux en ce qui concerne les produits agricoles. Mais il s'avère que si nous sommes la seule région à mettre ça en place, vous vous ferez doubler par les agriculteurs des autres régions : les grandes surfaces n'auront pas de scrupules à aller voir ailleurs.
Nous avons donc décidé d'élaborer par d'autres moyens des mesures en faveur de l'agriculture. Mais les prérogatives de la Province ne permettrons jamais de régler totalement vos problèmes, c'est certain. Je vous donne donc rendez-vous aux prochaines législatives...
Déjà, nous allons faire en sorte que vos produits arrivent directement dans les assiettes de nos séniors, de nos collectivités, de nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos étudiants. On va modifier les règles provinciales des marchés publics pour que ce soient nos agriculteurs de notre région qui nourrissent les cantines publiques de notre région.
Pour vous permettre de vous organiser ensemble et de vous entraider, et également pour être mieux entendus par les pouvoirs publics, nous allons mettre en place une chambre provinciale d'agriculture, qui sera subventionnée, aura des pouvoirs consultatifs et financiers sur l'installation des nouveaux agriculteurs.
De plus, nous favoriseront l'installation de concours, de salons et de prix agricoles, y compris dans les villes, pour que les citoyens puissent voir le travail extraordinaire que vous abattez et les beaux produits que vous produisez.
Nous mettrons également en place une agence provinciale de recouvrement des créances, accessible à tous les professionnels et pas seulement les agriculteurs, qui permettra aux personnes endettées de se sortir de la galère.

Mathurin Loccardi, agriculteur : En dehors de l'agriculture, le sujet qui nous inquiète, c'est le fait que la vie rurale sombre petit à petit... On perd des commerces, on perd des habitants, et on est déconnectés des villes !
Félicien Carles-Petite : C'est vrai. Beaucoup de personnes, surtout dans l'extrême droite, ont tendance à défendre le rural par opposition aux villes. Et je dis : attention. Monter les territoires les uns contre les autres, c'est dangereux, et cela n'apporte rien.
Nous, nous mettrons en place des lignes de transport régulières entre les villes, les villages, entre les campagnes et les villes, entre les territoires. Ainsi, si nous favoriseront les trains et leur modernisation, nous ne nous arrêterons pas là : nous favoriseront le développement de lignes publiques-privées de cars, pour permettre à chacun de voyager à moindres coûts.
Nous rénoverons les routes, nous en lançant une campagne de prévention sur la sécurité routière.
Nous favoriseront l'installation des commerçants et des particuliers dans les villages désertés, pour recréer une vie locale, par des aides financières et des baux subventionnés.
Si l'on ajoute à cela la promotion du tourisme dans l'arrière pays, des aides à l'exportation, des soutiens aux filières professionnelles, tous les ingrédients seront réunis pour faire de la Provence la région agricole N°1.

Giovanni di Buffala : qu'est-ce que vous proposez concrètement pour permettre aux étrangers de venir plus facilement en Provence ?
Félicien Carles-Petite : Il faut permettre à la Provence d'attirer et de faciliter le tourisme pour les étrangers. Pour ce faire, nous créerons une Agence touristique provinciale, qui fonctionnera en lien avec les agences de voyages, les hôteliers, etc. pour une meilleure visibilité des offres proposées au niveau provincial.
En lien avec l'Etat et la France, nous créerons une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Aspen, pour intégrer pleinement la Provence dans les réseaux ferroviaires européens. Les touristes étrangers pourront faire dans la même semaine le Mont St Michel, la Tour Eiffel et la Frocean Riviera. Nous créerons également une agence publique-privée de gestion des ports de Provence, pour développer les accords maritimes et portuaires internationaux. Nous soutiendrons l'accès des compagnies low-cost aux aéroports de la région, et mettrons en place des navettes gratuites aéroports-villes.
Nous créerons également une carte CultureAccès provinciale, pour permettre aux touristes comme aux habitants de bénéficier de réductions intéressantes sur le patrimoine et la culture.
Nous savons également à tel point la formation professionnelle est compliquée à mettre en œuvre dans le milieu du tourisme. Vous pourrez donc bénéficier de l'agence de formation professionnelle provinciale en ligne ou avec de vrais formateurs pour que les salariés se mettent à niveau en anglais, en italien, ou dans les nouvelles technologies.