C'est accompagné de deux colosses qu'Antonio, vêtu d'un bombers harrington Lonsdale, Adidas Samba aux pieds et casquette Stone Island vissée sur la tête, fit son entrée comme à son habitude dans le pub : à une heure très tardive, alors que l'établissement doit fermer ses portes dans une heure.
Au comptoir, il n'y avait déjà plus personne. Même le serveur était parti derrière l'établissement pour prendre une pause bien méritée. Antonio tapa du poing sur le comptoir pour que ce dernier vienne le servir.
Et alors, ya personne ici ou quoi ?
Le serveur revint au diapason quand il entendit la voix d'Alves. Ce dernier était très respecté dans le milieu nationaliste, ayant gagné sa crédibilité par le biais des multiples actions choc que la Faction Frôceuse a pu mener ces derniers mois. Concrètement, Antonio était perçu comme le futur du nationalisme authentique. Antonio commanda une girafe de Grimbergen qu'il avait bien l'intention de se descendre avec ses deux compères. Ces derniers n'étaient pas n'importe qui : il s'agissait de la garde rapprochée d'Alves. Lui était le cerveau, eux étaient les poings, les bons exécutants. Ceux qui se chargeaient de faire régner l'ordre au sein du groupuscule. Une fois la girafe arrivée, Antonio se servit une maxi pinte.
Antonio : Bon les gars, faites moi un topo. Comment ça s'annonce pour demain ?
David : Plutôt bien ! Je pense qu'on va avoir pas mal de monde... Je sais déjà que des hools d'Anglès, Kervern, Casarastra et Farelle vont se pointer. Faudra juste faire en sorte qu'ils se foutent pas sur la gueule comme des mongoliens avec ceux d'Aspen...
Antonio : Ya plutôt intérêt. Je veux pas une connerie demain. Maintenant que le système a compris à qui il avait affaire, il va falloir gagner la sympathie des Frôceux aptes au nationalisme. Donc demain, pas de casse, pas de baston, c'est clair ? Vous avez intérêt à bien contenir les gars, le service d'ordre c'est vous.
Julien : Ouais, pas de souci, ça devrait le faire... On fera en sorte que les hools rivaux ne soient pas ensemble dans le cortège. Je pense qu'on va foutre tous les gros bras derrière et mettre les citoyens lambdas en tête de cortège, juste pour les caméras. Par contre, faudra pas que les flics fassent du zèle comme à Assolac.
Antonio : Pour les poulets, je suis pas inquiet. Bach est un maire intelligent, et je pense que ça ne le dérange pas vraiment d'avoir des nationalistes dans ses rues. Il saura donner les bonnes consignes à ses flics. J'aimerais tellement voir la gueule de cette tapette de Pierre Ladan, demain devant sa télé quand il verra l'ampleur de la mobilisation. J'ai hâte !
David : Ouais lui et sa bande de demi-singes vont bien avoir les boules. D'ailleurs que fait-on si des raclures d'Antifas se pointent ?
Antonio : Si on se fait attaquer dans un coin discret, on leur baise leur race à ces gauchistes. Sinon, on laisse les flics faire le sale boulot. Si les caméras sont là, les médias ne pourront que démontrer que ce sont ces vermines qui nous ont attaqués et pas le contraire. Les gars, c'est à vous deux de gérer. À la moindre incartade, je vous préviens que je vous pends par les couilles.
