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Appartement aspinois de Salcedo

Posté : 27 mars 2016, 01:11
par Gaspard Salcedo
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Gaspard avait du prendre une décision. Son ancien appartement Aspinois ne lui plaisait plus, et son domicile principal de Tosla était bien trop éloigné du siège de son entreprise et de l'Assemblée nationale. Il avait fallu prendre une décision. Salcedo avait opté pour un appartement immense situé en plein cœur d'Aspen, avec vue imprenable sur la ville d'un côté et sur la méditerranée de l'autre. En l'espace de quelques heures, tout avait été meublé avec des buffets et bureaux de style Louis XV fabriqués à la main par des ébénistes d'art de Paris, des canapés et des lits conçus par des stylistes italiens, des tables et des étagères fabriquées à quelques exemplaires au japon. La cuisine avait été entièrement changée au profit d'un ensemble imaginé par des designers italiens, à partir de matériaux nobles. Seule la salle de bain était restée inchangée.

Il était une heure du matin lorsque Salcedo rentra dans son appartement. Il revenait de l'Assemblée nationale, où avait lieu la réunion du pôle communication de son nouveau parti, la NFC. Gaspard enleva sa veste, ouvrit le frigo, et commença à préparer des fajitas sur le marbre du plan de travail. Il alluma la radio, d'un simple geste sur son smartphone - la domotique fit le reste. La voix du journaliste de PAB Radio s'échappa des hauts-parleurs.


"...le gouvernement est d'ailleurs attendu au tournant par l'opposition..."

Salcedo augmenta le volume.

"...dont les principaux ténors, François d'Escourt et Gaspard Salcedo, guettent les moindres gestes du gouvernement. Le gouvernement issu de la gauche et du centre devra particulièrement être attentif au sujet de l'économie, portefeuille ayant été confié de nouveau à Marc Schaft, et sur lequel l'opposition ne compte pas rester silencieux.
Football maintenant, avec la victoire de l'Olympique de..."

Gaspard changea de radio au profit d'une chaîne musicale, qui présentait une soirée spéciale Jazz. Le PDG de Berdzini mit ses fajitas à cuire, et s'approcha de la table basse du salon. Il ouvrit cette dernière, et saisit un cigare cubain. Il alluma le cigare avec son Zippo, se tenant face à la baie vitrée. Les lumières rouges et blanches des voitures avançaient, régulières, sur le boulevard Napoléon Ier. Gaspard souffla la fumée odorante du cigare sur la vitre, observant les volutes s'écraser sur la surface froide, puis s'enrouler sur eux-même et disparaître en se mêlant à l'air pur de la pièce.
Son iPhone sonna. Il s'approcha du plan de travail de la cuisine, sur lequel il avait laissé le smartphone. Le nom qui s'affichait sur l'écran était celui du dirigeant d'un des principaux instituts de sondage du pays. Sans hésiter, Salcedo décrocha.


"Gaspard, c'est Denis. J'ai quelques chiffres à te donner, ça devrait t'intéresser. Tout d'abord, le gouvernement est soutenu par à peine 52% des sondés, ce qui est très bas par rapport à ce que l'on observe habituellement. Ensuite, ce chiffre est d'à peine 68% chez les sympathisants de gauche : on reproche principalement à la première ministre d'avoir choisi de garder un centriste à l'économie."

Salcedo remercia Denis, puis raccrocha. Il éteint son cigare dans le gros cendrier en cristal posé sur le buffet, puis dit à haute voix :

"C'est le moment de se mettre au travail."