Frôce - Archives V3

Une Porsche Cayenne S noire se gara en face de l'entrée du bâtiment où résidaient Paul Marshall et sa famille. Son occupant avait l'air d'attendre quelque-chose...

Brandon, qui était en train de manger un hamburger dans sa Porsche, fut outré que l'un des chiens de garde de Marshall vienne l'importuner. Il prit donc le temps de terminer son hamburger, se léchant bien les doigts pour ne laisser aucune trace de sauce. Il ouvrit alors la fenêtre de droite et jeta son sac vide Burger King avec les emballages du hamburger, du Coca Cola 50 cl et des potatoes. Il la referma et ouvra la fenêtre gauche, où le garde de Marshall avait toqué.

- Ouais ? T'es qui toi ? Tu veux quoi ? Tu vois pas que j'étais en train de bouffer ?

Le garde resta stoïque et professionnel devant le comportement grossier de cet individu.

Vous n'avez rien à faire ici, Monsieur Flechmann. Si vous souhaitez parler à Monsieur Marshall, ce sera au téléphone. C'est lui qui vous contactera d'ici la fin de semaine, à la seule condition que vous arrêtiez de le harceler sinon nous prévenons les autorités.

Si cela vous convient, veuillez me donner un numéro de téléphone sur lequel il pourra vous contacter.

Brandon rigola très bruyamment en montrant ses chicos en argent massif.

- Hahahaha mais c'est que t'es un marrant toi ! T'as de l'audace, j'aime ça ! Écoute, ici nous sommes dans l'espace public, et si j'y envie de garer ma Porsche et de bouffer dedans, j'en ai le droit. Ça te pose pas de problème, j'espère ? Bon, dis à ton boss que j'attends son appel avant vendredi. Sinon, il risque de lui arriver des bricoles... Et c'est pas quelques molosses de la sécu qui vont faire tomber mon équipe. Pigé ?

Il sortit un post it et y griffonna le numéro de son téléphone prépayé.

- Vendredi, pas un jour de plus. Dis à ton chef que c'est dans son intérêt. Ah et une dernière chose : tu ne m'as jamais vu ici. Si tu balances, ta famille paiera à ta place. Allez ciao.

Il referma brusquement la fenêtre et démarra en trombe, surprenant le garde.

Paul, très agacé, lui rétorqua :

Bon écoute petit sac à merde, tu vas me dire ce que tu m'veux, sinon tu pourriras en taule pour menace de mort auprès de ma secrétaire et harcèlement !

Brandon rigola au téléphone.

- Hahaha tu fanfaronnais moins quand tu m'avais en face de toi, espèce de fiotte ! On aurait dit un caniche derrière trois pitbulls, tu n'as vraiment pas de couilles, Marshall ! Bon écoute on va entrer dans le vif du sujet... Je crois savoir que tu as eu un contentieux avec mon patron et que tu dois lui rembourser une bouteille de bourbon à 1500 Pluzins... Donc ce que tu vas faire : tu vas ramener ton cul sur le Vieux-Port avec 1500 en cash dans une enveloppe, tu vas gentiment me la donner et déguerpir. Et ça s'arrêtera là. Pigé, Marshall ? Je t'attends dans une heure. Sois pas en retard, je déteste attendre.

Paul, tout en continuant à faire ses bagages, répondit à Flechmann.

Ecoute, petite raclure de bidet, si l'autre fois à la mairie, je t'es semblé différent, c'est justement parce que j'ai de hautes fonctions et que je dois savoir me tenir. Je ne pouvais décemment pas te traiter d'erreur de la nature ou de vieux tas de merde ambulant devant mes employés de mairie et certains de mes administrés. Contrairement à toi, je sais me tenir en public.
Il est clair que j'ai reçu une éducation que tu n'as pas eu la chance de connaître visiblement.

Bref, tu es donc un larbin à De Kervern. T'es au courant que ton boss a passé l'arme à gauche ?

- T'es surtout une petite frappe à côté de moi, je t'aurais pulvérisé en tête à tête. T'es qu'une merde, Marshall. Une merde qui se cache car elle a peur, voilà ce que t'es.... Bon, ouais De Kervern a été mon boss, et il a beau ne plus être de ce monde, j'ai bien l'intention de défendre ses intérêts jusqu'au bout. Alors tu vas bouger ton cul de pétasse et venir m'apporter le pognon en cash. Sinon, tu sais ce qui va arriver, Marshall... J'ai tout un réseau derrière moi, ce sera pas difficile de cribler ta femme et tes enfants de balles. On a l'outillage nécessaire, ce sont pas quelques nègres bodybuildés qui vont nous empêcher de passer à l'action. On a la fâcheuse habitude de régler nos bails à l'arme de guerre, tu vois... Alors si tu tiens à ta famille, fais pas le con. Rendez-vous dans une heure sur le Vieux Port.

Brandon raccroche.

Paul s'écria :

FILS DE PUTE !

Il mit un violent coup de pied dans le mur.

AÏE, PUTAIN ! Fais chier ...

En plus de s'être fait mal au pied, il venait de faire une belle marque sur le mur.

Bordel de merde !

Il prit son téléphone en s'y adressant comme s'il avait encore Flechmann en ligne.

Tu peux aller te faire mettre si tu crois que je vais venir en personne te donner ton pognon ! Et tout ça pour un bouteille de bourbon ! Ah ... Ce De Kervern, quel fumier ! Même dans sa tombe, il arrive encore à me faire chier !

Paul prit une bière au réfrigérateur et sortit une cigarette qu'il alla fumer sur son balcon. La vue sur Aspen était magnifique, ce qui avait pour effet de l’apaiser. Quelques minutes plus tard, il finit de faire ses bagages, descendit l'immeuble accompagné de ses agents de sécurité puis monta dans sa Cadillac Escalade blindée. Il s'adressa à l'un de ses gardes.

Mike, rappelle ce connard de Flechmann et dit lui que son frique, il peut se le carrer où je pense ! Soit il me fou la paix, soit je le dénonce aux flics ! Avec tous les éléments que j'ai sur lui, il est mort !

Son agent de sécurité acquiesça de la tête puis la Cadillac démarra en trombe.