Frôce - Archives V3

Avant la réunion avec les syndicats autour d'un texte provisoire, je souhaiterais recueillir les suggestions des citoyens sur les principales caractéristiques du BNES rénové pour avancer vers un modèle fonctionnant par modules.

Les buts d'un fonctionnement par module étant de mieux préparer les élèves à un mode de fonctionnement universitaire, de permettre à chaque élève de choisir une formation qu'il juge intéressante, de rendre plus flexible la durée du lycée, de casser définitivement le phénomène de "super séries", de rapprocher les BNES généraux, technologiques et professionnels pour renforcer la valeur des deux dernières catégories

Toute suggestion est la bienvenue sur le sujet. Il ne s'agit que de règles provisoires.

Règles proposées pour le nouveau BNES :

Organisation du lycée :

- Le lycée est désormais à durée variable de 2 à 4 ans.

- Un lycéen qui aurait déjà obtenu les résultats requis pour valider son BNES en 2 ans peut décider de bénéficier immédiatement de sa période de récupération et d'orientation en vue d'intégrer l'enseignement supérieur l'année suivante ou d'effectuer une 3e année de lycée pour valider plus de modules.

- Un lycéen qui obtient les résultats requis pour valider son BNES en 3 ans bénéficiera automatiquement de sa période de récupération et d'orientation à la fin de l'année scolaire. Il n'est pas possible d'effectuer une 4e année dans ce cas.

- Un lycéen qui échouerait à obtenir les résultats requis après 4 ans sera considéré comme un redoublant de sa 4e année si bien sûr il décide de continuer son cursus.

Organisation des enseignements :

- Les enseignements sont réorganisés en modules de 85 heures qui peuvent être demandés quel que soit le niveau du lycéen. Par exemple, les mathématiques seraient divisées en 8 modules de niveau croissant, alors que la troisième langue moderne serait elle divisée en 2 modules de niveau croissant. Seul un module de niveau 1 peut être considéré comme obligatoire.

- Un module d'enseignement peut être dédié à un niveau de maitrise d'une matière ou être divisé entre 2 ou 3 matières pour une coopération interdisciplinaire.

- Il n'y aura plus aucune distinction entre matières actuellement obligatoires et matières actuellement facultatives autres que les modules imposés par type de BNES.

- Les établissements devront obligatoirement proposer l'ensemble des enseignements à matière unique correspondant aux matières actuellement obligatoires. Le fait de proposer des enseignements interdisciplinaires et facultatifs reste optionnel.

- L'acquisition de chaque module se fera par un contrôle continu rationalisé. Les 3 contrôles, d'une durée devant être comprise entre une et deux heures seront effectués pendant les heures de cours. Le sujet sera tiré au sort parmi une banque de sujets approuvés par le ministère de l'éducation nationale. La correction sera opérée par un enseignant qualifié du même établissement qui n'est pas le responsable du module enseigné, à l'exception des modules d'éducation physique et sportive, de plus celui-ci devra suivre un barème national. En cas de litige, un candidat aura un droit limité à la double correction.

- La fin des modules sera échelonnée de décembre à juin par les chefs d'établissement afin de limiter le bachotage intensif et de permettre aux modules particulièrement prisés d'être proposés 2 ou 3 fois par an par le même enseignant.

- En cas d'échec à un module, un élève peut le représenter l'année suivante mais n'y est pas obligé.

- Un rattrapage par contrôle terminal sur les modules ratés durant l'année est possible sauf en 1ère année. Il est toutefois limité à 1 module en 2e année, 3 modules en 3e année et 5 modules en 4e année. Le rattrapage n'est obligatoire que pour les élèves de 4e année qui auraient validé entre 15 et 19 modules. Le contrôle terminal de rattrapage doit survenir au plus tard 5 semaines après le dernier élément de contrôle continu.

Modules obligatoires à présenter :

- Il existe 4 modules imposés à tous les élèves (instruction civique, mathématiques, français, langue moderne 1)

- Il existe 2 modules imposés aux élèves visant un BNES général (langue moderne 2 et histoire)

- Au moins 6 et au plus 9 modules de formation technique spécifique sont imposés aux élèves visant un BNES technologique selon leur spécialité.

- Au moins 10 et au plus 14 modules de formation professionnelle spécifique sont imposés aux élèves visant un BNES professionnel selon leur spécialité.

Répartition des modules par an :

- En 1ère année, les 4 modules obligatoires pour tous sont imposés aux élèves, ils devront ajouter au minimum 6 et au maximum 8 modules pour compléter leur cursus.

- En 2ème année, chaque élève pourra décider librement de choisir entre 8 et 12 modules

- En 3ème année, chaque élève pourra décider librement de choisir entre 8 et 12 modules. Toutefois, une exception sera accordée aux élèves ayant déjà validé au moins 16 modules qui pourront choisir entre 6 et 12 modules.

- En 4ème année, chaque élève devra choisir au minimum le nombre de modules qu'il lui manque + 3 modules et au maximum 12 modules. De plus le choix des modules sera contrôlé de manière à ne pas forcer volontairement un échec au nombre de modules spécifiques obligatoires.

Conditions de validation du BNES

- Pour obtenir son BNES, il faut valider 20 modules ou plus en couvrant au moins 6 matières pour un BNES général, 5 matières pour un BNES technologique et 4 matières pour un BNES professionnel.

- Pour obtenir un BNES général, il faut valider au moins 4 des 6 modules obligatoires à présenter et au moins 15 modules de formation générale

- Pour obtenir un BNES technologique, il faut valider au moins 2 des 4 modules obligatoires à présenter et au moins 10 modules de formation technique dont au moins 7 correspondant à la spécialité visée

- Pour obtenir un BNES professionnel, il faut valider au moins 12 modules de formation professionnelle correspondant à la spécialité visée et au moins

- Un élève réunissant les conditions nécessaires à deux types de BNES se verra remettre les deux diplômes correspondants.

- La moyenne pour délivrance des mentions est calculée sur les 26 meilleurs modules. Dans le cas où un élève aurait présenté moins de 26 modules, l'ensemble des modules présentés servira de base. Les mentions peuvent uniquement être accordées aux élèves obtenant leur BNES en 2e ou en 3e année.

Cas des candidats libres :

- Les candidats libres âgés de 19 ans ou moins devront suivre un cursus similaire à celui des lycéens, la seule différence étant le remplacement du contrôle continu par un contrôle terminal.

- Les candidats libres âgés de 20 à 24 ans auront le choix entre un cursus similaire aux lycéens, conclu par un contrôle terminal et un cursus accéléré permettant de présenter jusqu'à 16 modules par an en contrôle terminal, les mentions seront alors réservées aux candidats ayant mis 2 ans pour valider leur BNES.

- Les candidats libres âgés de 25 ans ou plus pourront présenter à leur guise jusqu'à 24 modules par an en contrôle terminal, les mentions seront réservées aux candidats ayant présenté moins de 36 modules.

Bonsoir, Madame Nakamura

J’avais pour espoir lors de l’ouverture de ce débat public préparatoire que vous alliez, nous présenter une panoplie de mesures pour la reconstruction de notre système éducatif. J’entends par là l'établissement de l’école de demain celle garantissant un système éducatif plus ouvert et plus performant grâce à une privatisation de l’école publique. Vous comprendrez que l’éveil de ce projet est dû essentiellement à une carence aujourd’hui très visible dans l’enseignement de nos enfants et la pédagogie qu'entretiennent les écoles publiques de notre pays.
Pour autant, vous avez décidé de vous attaquer là à un chantier gigantesque qui est celui de la réorganisation du BNES que j’ai moi-même eu l’obtention voilà depuis plusieurs années. Je me souviens comme si c’était hier des difficultés et du travail que cela exigeait. Notre monde change et notre pays n’est pas à l’écart de ce changement. Le système s'essouffle et se doit d'être revu en conséquence. Notre système éducatif comme, vous vous vantez de le dire est le meilleur au monde. Si cela est vraiment vrai, j’aimerais que cela se perpétue et continue à contribuer positivement à notre pays.

La réorganisation que vous voulez apporter à l’organisation du lycée est très intéressante mais je vois là aussi une stratégie politique et économique. Instaurer une durée variable dès l’intégration au lycée permet aux étudiants de se surpasser et de devenir meilleur. Elle permet par ailleurs à l’État de faire d’énormes économies dans un domaine qui demande de vrais investissements. Jusqu’ici, je n’ai pas tort ? !

Monsieur Rivet,

Concernant le sujet du privé, le gouvernement n'a pas l'intention de remettre en cause le modèle actuel d'enseignement à majorité publique laissant ouverte la possibilité à des acteurs privés d'offrir une alternative encadrée. Nous estimons que les résultats au classement PISA, qui nous placent au premier rang éuropéen montrent que le système éducatif frôceux a plus besoin d'ajustements que de bouleversements radicaux.

Ce projet n'a rien à voir avec la question du public ou du privé, mais avec des imperfections du système de diplômes, qui est commun aux écoles privées et publiques.

A l'heure actuelle, le BNES par séries constitue une offre incomplète, par exemple un jeune très doué en biologie et aspirant à devenir médecin est contraint à suivre une série de sciences dures, ne laissant que peu de place à d'autres enseignements qu'il pourrait rechercher. Inversement, un jeune très doué en langues vivantes qui aurait un grand intérêt pour l'économie, serait tiraillé entre une série économie ou littéraire. Certains jeunes sont déjà prêts pour une spécialisation forte, d'autres préfèrent diversifier leurs horizons, offrons à chacun la meilleure formation avant le passage dans l'enseignement supérieur.

Notre but est à la fois d'habituer les jeunes aux formes d'autonomie qu'ils rencontreront dans l'enseignement supérieure, de briser un peu le phénomène de bachotage dont la nocivité a été scientifiquement prouvée et d'arriver à un épanouissement personnel plus profond, outre le contenu même du diplôme, le fait que la durée soit ajustable est essentielle, ceux qui souhaiteraient s'adonner à une compétition comme vous l'imaginez peuvent tout à fait tenter le diplôme en 2 ans et inversement d'autres élèves plus prudents sur leurs moyens peuvent parfaitement s'arranger pour étaler le tout sur 4 ans sans que le résultat soit aussi difficile à vivre qu'un échec au contrôle terminal.

Concernant l'aspect économique, il ne faut pas oublier que les élèves en moins seront vite compensés par les difficultés d'organiser une telle réforme, même si avec les moyens techniques actuels, cet écueil peut être évité et par le coût du contrôle continu rationalisé qui impose au ministère de fournir une quantité conséquente de sujets. Je pense que l'impact final de cette réforme serait neutre, mais une fois le texte mis sous sa forme définitive, un calcul sera bien entendu fait.

C'est une excellente réforme.

J'émets toutefois une réserve sur l'attribution de la mention.

Je pense en effet qu'un candidat libre (donc hors cursus scolaire) qui travaille son diplôme mais ne l'obtient qu'au bout de 3 ans, s'il est particulièrement investi, il mérite une mention.
Je serais d'avis de laisser la possibilité d'avoir une mention au moins sur 3 ans, histoire de couper la poire en deux, non ?

Concernant les mentions, il serait en effet peut-être plus intéressant des les conditionner au nombre de modules plutôt qu'au nombre d'années pour les parcours non-scolaires.