De Maraval c./ Gayet

[Asuka Finacci]

FORMULAIRE DE DEPOT DE PLAINTE
auprès du palais de justice d'Aspen

Ce formulaire est confidentiel et ne saurait être connu par des personnes étrangères au palais de justice.

Merci de préciser quel tribunal du premier degré vous souhaitez saisir (tribunal civil, pénal, administratif, rural ou social) : Pénal

Partie relative à l'Etat Civil
Nom : De Maraval
Prénom : Apolline
Date de naissance : 12 février 1988
Lieu de naissance : ASPEN
Nationalité : Frôceuse
Situation maritale : Célibataire
Adresse postale : 5, allées de la belle de Mai - ASPEN

Plainte déposée à l'encontre de : Noah GAYET

Plainte déposé pour le motif suivant : Nudité publique intentionnelle

Explication des faits et des préjudices subis : Lors du débat sur le projet de loi d'abolition de la prostitution, qui s'est déroulé durant la session 1 de l'Assemblée Nationale, le Ministre de l'Environnement Noah GAYET s'est introduit sans y être invité dans l'hémicycle, vêtu seulement d'un "string moulant masculin".

Considérant que la nudité désigne l'état d'une partie ou de la totalité d'un corps humain qui n'est pas recouverte d'un vêtement ; que monsieur Noah GAYET s'est introduit dans l'hémicycle dans une tenue à connotation sexuelle et de nature à perturber les parlementaires présents à ce moment-là ; que le caractère volontaire de cette action n'est pas contestable ;

Réclamations faites auprès du tribunal : Vu le préjudice apporté à l'ensemble des parlementaires présents dans l'hémicycle, je demande à ce que Noah GAYET soit condamné au versement d'un Pluzin symbolique à chacune des personnes présentes à titre de dommages et intérêts.

Par ailleurs, je demande une sanction pénale envers monsieur Noah GAYET pour nudité publique intentionnelle dans un lieu non autorisé, contravention de catégorie A telle que prévue par l'article 701 du Code Pénal.

Je demande enfin l'ouverture d'une procédure pénale à l'encontre du Premier Ministre, Dimitri FEVERNOV, pour "apologie de contravention de catégorie A". Ce dernier s'est en effet fendu d'un communiqué officiel dans lequel il soutient officiellement l'action illégale de Noah GAYET.

La justice frôceuse est indépendante et ne saurait être rattachée un organe du pouvoir législatif ou exécutif. La justice est rendue en toute impartialité et en vertu des lois et principes de la République Frôceuse. Si vous avez un doute concernant la procédure judiciaire, merci de saisi la Cour Suprême ou la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

Comme le prévoit la décision sur l'organisation des organisations judiciaires cette audience est publique.

Seuls peuvent s'exprimer les deux parties à ce procès ainsi que leurs avocats s'ils ont décidé d'y faire recours.
Cette audition durera 96 heures maximum, il pourra y être mis un terme plus tôt seulement si les deux parties se sont exprimées.
Vous n'avez pas besoin d'attendre que je vous donne la parole pour répondre à la partie opposée.

Que souhaite répondre la défense aux réclamations émises par madame de Maraval ?

[Noah Gayet]

Mesdames, Messieurs les Juges,

J'ai beau lire et relire cette plainte, je ne parviens pas à comprendre sur quelle base, Madame de Maraval effectue ses accusations.

Je n'étais pas nu, je portais un string, il n'y avait rien d'obscène dans ma tenue. Elle n'était pas pire que porter un maillot de bain dans la rue. On ne juge pourtant pas cela obscène.

Je pense qu'il s'agit ni plus ni moins d'une tentative pour faire taire le militant que je suis. J'ai utilisé mon droit de revendication, en tant que prostitué, pour m'opposer à l'abrogation de la loi Marie-Madeleine. Et c'est cela que Madame de Maraval, soutien du projet essaie de me faire payer.

Je demande un non-lieu. Je pense avoir démontré mon intégrité, car je n'ai jamais eu un quelconque différend avec la Justice. Et je n'ai jamais enfreint la loi. Si la loi interdisait de se mettre en string, je ne l'aurais pas fait. Dans le contexte délétère actuel, j'ai voulu marquer mon opposition à ce projet avec une action que j'estime forte, mais légale.

[Apolline de Maraval]

Après avoir entendu les arguments du défendeur, je souhaite abandonner les charges.

[Simon Duhamel]

Madame De Maravel, tous les députés PPL ont déposé plainte également, de plus l'action publique est une action conduite au nom de la société, donc vous pouvez retirer votre plainte mais cela veut seulement dire que vous abandonnez votre droit à demander des dommages, par contre l'action publique continue.

[Apolline de Maraval]

J'en prends bien note, je vous remercie.

[Simon Duhamel]

Simon demanda au greffier de noter que madame de Maravel abandonnait sa plainte avant de se retourner contre le ministre.

Monsieur Gayet. Pourquoi n'êtes vous pas seulement en string aujourd'hui puisque ce n'est pas pire que porter un maillot de bain dans la rue ?

[Noah Gayet]

Ben... on m'a demandé de venir à une audience... et je n'ai rien à revendiquer ici.

Ce n'est pas le lieu où l'on débat de l'abrogation de la loi Marie-Madeleine. Je n'avais pas de raison de me mettre en string...

Et puis ça caille ici...

[Simon Duhamel]

Simon écouta attentivement Gayet mais ne dit plus rien, il parlerait en temps venu.

Monsieur Marshal, en tant que représentant des députés PPL, avez-vous quelque chose à dire ?

[Paul Marshall]

Monsieur Gayet, savez-vous que l'homme possède une chose merveilleuse qui se nomme les cordes vocales. Ces dernières nous permettent d'émettre des sons, et miracle, pour ceux qui savent en user, de la parole ! Vous pouvez très bien faire part de vos revendications oralement.
A moins que la seule façon de vous exprimer est de vous promener les fesses à l'air en plein milieu de l’hémicycle, au cours d'une séance à l'Assemblée Nationale retransmise à la télévision à une heure de grande écoute ?

[Noah Gayet]

Monsieur Marshall, vous défendez la liberté d'expression, mais vous ne semblez pas en comprendre le sens.
Je m'exprime librement, sans nuire à quiconque, avec ma voix et avec mon corps. C'est mon droit.

Et puis, vous savez bien que je ne peux pas m'exprimer oralement à l'Assemblée Nationale sur ce projet, puisque je ne suis pas le Ministre en charge du domaine, et que je ne suis pas non plus Député. J'ai fait le choix de m'exprimer visuellement mes revendications et ma position. Est-ce un crime ?

[Simon Duhamel]

Messieurs, vous pouvez débattre dans l'assemblée nationale si vous le souhaitez.

Quelles sont vos demandes monsieur Marshall ?

[Paul Marshall]

Monsieur Gayet,

Oui, je défends la liberté d'expression. Encore une fois, utilisez vos cordes vocales, ou vos petits doigts à défaut. Nous disposons des outils nécessaires actuellement pour se faire entendre. Enfin, vous êtes ministre, je crois qu'il ne serait pas bien compliqué pour vous de décrocher une interview afin de vous "exprimer librement" comme vous dites.

Ce que vous avez fait n'est pas une expression libre, c'est une provocation, une faute en tant que représentant de la République et, oui, un délit également. Je ne vais pas entrer dans les détails mais le bout de tissu que vous portiez ne cachait strictement rien.

Monsieur le Juge,

Je réclame des excuses publiques ainsi qu'une sanction pénale pour nudité publique intentionnelle dans un lieu non autorisé, contravention de catégorie A telle que prévue par l'article 701 du Code Pénal.

[Simon Duhamel]

Le dernier mot est à la défense : monsieur Gayet ?

[Noah Gayet]

Je ne sais pas trop quoi vous dire... je pense que Monsieur Marshall se trompe, c'est à mon avis pour cette raison que Madame Maraval a souhaité abandonner les poursuites.

Je ne comprends pas ce que je fais ici.

Il m'est reproché d'avoir été nu, or je ne l'étais pas. J'étais en string, avec des slogans sur le corps, pour protester ouvertement contre l'abrogation de la loi Marie-Madeleine, avec les moyens dont je disposais à l'Assemblée Nationale lors de ce débat.

M. Marshall a un compte pluzin sur lequel il aime parler, ce n'est pas mon cas. Suis-je obligé d'en avoir un ? Suis-je obligé de passer par voie de presse pour exprimer ma position ? Suis-je obligé de me plier à une méthode d'expression définie par la bien-pensance ? Je ne le crois pas...

S'exprimer avec son corps n'a jamais été un crime, ni un délit.
J'ai fait ce choix pour manifester comme je le pouvais et d'une manière que je voulais claire mon opposition personnelle et politique à ce texte.

Et... je peux montrer à la Cour que ce string cachait mon anatomie... puisque j'en porte un similaire aujourd'hui, il est juste d'une couleur différente... mais c'est la même marque et le même modèle...

Il commença à défaire sa ceinture...

[Paul Marshall]

Paul détourna le regard d'un air scandalisé et désespéré.