Il était 10h du matin et le Ministre des Affaires Etrangères, Antoine Jacquet, venait d'atterrir à l'aéroport international de Bruxelles, en Belgique. Il était assez détendu car son vol s'était bien passé mais il avait tout de même une petite appréhension concernant l'accueil qui lui serait réservé. Une fois qu'il fut sorti de l'avion, il prit son smartphone et publia un tweet: "Bien arrivé à l'aéroport international de Bruxelles pour ma première visite officielle ! #VisiteOfficielle #Bruxelles #Detendu". Immédiatement, il fut accueilli par la délégation diplomatique belge. C'était la première fois qu'Antoine Jacquet effectuait une visite diplomatique depuis qu'il était ministre. Il fut assez rassuré en voyant l'accueil qui lui fut réservé dès son arrivée, d'autant plus que les relations diplomatiques entre la Belgique et la Frôce n'étaient pas au plus haut.
À 10h20, le Ministre monta dans la voiture ministérielle qui l'attendait à la sortie de l'aéroport. Il salua le chauffeur et ôta sa veste noir car il faisait assez chaud dans le véhicule. La voiture démarra, direction le Palais Royal de Bruxelles pour un entretien avec le Roi Philippe.
Quarante minutes plus tard, il arriva au Palais Royal où il fut immédiatement reçu en grandes pompes par le Roi des Belges, Philippe de Saxe Cobourg Gotha. L'accueil fut extrêmement chaleureux, le Roi avait fait dérouler un tapis rouge dans le hall du Palais, les huiles de la politique belge étaient présentes. Antoine Jacquet commença à s'entretenir avec le Roi au sujet des relations diplomatiques entre la Belgique et la Frôce. Une fois l'entretien terminé, il sortit du Palais Royal en compagnie du Roi. Celui-ci semblait contrarié et nerveux mais Antoine Jacquet ne chercha pas à savoir quelle en était la raison. Il se dirigea alors vers la sortie du Palais Royal pour la traditionnelle conférence de presse. Lorsqu'il arriva devant les micros des journalistes, il constata avec déception que seules quelques radios belges étaient présentes pour assister à la conférence. Le Roi Philippe se tenait alors à environ 3 mètre de lui. Antoine Jacquet régla la hauteur du micro, but une gorgée d'eau, s'éclaircit la voix et commença à prononcer son discours:
« Monseigneur, chers citoyens belges, Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour votre accueil chaleureux. La Belgique est un pays réputé pour être particulièrement accueillant avec quiconque est invité sur son territoire.
Ensuite, je voudrais vous féliciter pour la nouvelle fonction que vous occupez à présent Monseigneur. Votre père le Roi Albert, a joué, pendant ses vingt ans de règne, un rôle capital dans la cohésion du pays et dans le maintien de l’unité nationale. Il a su, grâce à sa simplicité, sa bonhomie et son sens de l’humour, rassembler une majorité de citoyens belges autour du symbole unitaire que la monarchie représente. Il a également démontré qu’il savait s’impliquer pleinement dans les affaires politiques du pays, grâce à sa connaissance des institutions, du système politique mais également des dossiers avec lesquels il devait traiter. À présent, vous lui avez succédé à la tête du pays et je ne doute pas un seul instant de votre intention de vous impliquer entièrement dans la nouvelle tâche qui est désormais la vôtre. La Belgique s'est historiquement construite en se réunissant autour d'un idéal de paix et d'unité. Aujourd'hui, il vous revient la charge de préserver cet héritage et de le moderniser, à l'heure où la crise économique et le processus de mondialisation nous poussent à nous aider les uns les autres. La Frôce, par mon intermédiaire, vous apporte tout son soutien.
Mesdames et Messieurs, le monde est en crise. Crise sociale, crise environnementale, crise économique et budgétaire, crise monétaire, crise financière, crise bancaire et j’en passe. La multiplicité des crises et leur interdépendance est sans égal dans l'histoire de l'Humanité. En ces temps périlleux, je crois que l’heure doit être à l’unité. Ne cédons pas à la tentation des dérives populistes et continuons d’œuvrer pour une Belgique unie et solidaire. Vous serez davantage des artisans de paix et la Belgique restera, pour le monde entier, un modèle d’unité dans la diversité. Restez sans cesse vigilants et lucides face aux discours populistes, trop souvent simplistes. Ils s’efforcent toujours de désigner des boucs émissaires. À travers l’Histoire, il n’y a que trop d’exemples prouvant que le populisme a toujours fait du mal à la démocratie. La période difficile que connaît votre pays, comme tant d’autres en Europe et dans le monde, est propice au développement et à l’exacerbation des tensions communautaires. Et ce sont précisément ces tensions entre la Flandre et la Wallonie qui encouragent la création d’un climat délétère. Mais sachez que les différends existant entre le nord et le sud du pays ne sont nullement une fatalité. Focalisez-vous davantage sur ce qui vous rassemble plutôt que sur ce qui vous différencie. En effet, il existe bon nombre de domaines qui ne clivent pas votre État. Mobilisez-vous derrière de grands symboles nationaux comme la monarchie, les Diables Rouges, mais également les joueurs de tennis et autres sportifs qui, dans l’ensemble, réalisent des performances remarquables à l’échelle internationale. Toutefois, se rassembler autour de traits communs ne signifie pas abandonner ce qui fait votre histoire, votre spécificité, votre identité. L’histoire de la Belgique est celle d’une multitude de cultures, de traditions et de langues différentes. La Belgique compte trois langues nationales reconnues officiellement et cet exemple reflète à lui seul l’histoire de ce pays, l’histoire d’une cohabitation linguistique et culturelle. Et puis votre devise nationale n’est-elle pas « L’union fait la force » ? N’oubliez jamais qu’à plusieurs, nous somme plus forts. Et c’est précisément cette force commune, cette force de rassemblement qui permettra à la Belgique de sortir de cette crise par le haut.
Monseigneur, chers citoyens belges, je vous remercie. »
Après avoir prononcé son discours en français, le Ministre fit une pause d'environ 10 secondes. Il mit ses feuilles en ordre, but une seconde gorgée d'eau et délivra le même discours, mais c'est fois en néerlandais. Ce discours sur l'unité nationale prononcé dans les deux langues fut très bien accueilli par les quelques radios présentes. Antoine Jacquet salua l'ensemble des personnes présentes, serra la main du roi en lui souhaitant une bonne continuation et se dirigea vers la voiture ministérielle qui l'attendait. Il prit place dans le véhicule et respira un grand coup. Il était soulagé que cette première rencontre se soit bien passée. Il regarda sa montre, il était midi moins sept. Il commença à grignoter un biscuit car il avait faim. La voiture démarra.
À midi vingt, il arriva au Ministère des Affaires Etrangères. Initialement, il devait s'entretenir avec le Premier Ministre belge mais on l'avait prévenu en dernière minute que celui était malade. C'était donc le Ministre belge des Affaires Etrangères qui le recevrait. Antoine Jacquet pénétra dans le Ministère où il fut accueilli chaleureusement par Didier Reynders. Les deux hommes se serrèrent la main, échangèrent quelques mots dans le hall d'entrée puis se dirigèrent vers une salle annexe. Ils commencèrent alors à s'entretenir au sujet du rayonnement culturel de la Belgique. Le Ministre Reynders semblait plutôt apprécier la bonne connaissance de la Belgique par Antoine Jacquet. Au bout d'environ 45 minutes de discussion, le Ministre Jacquet aborda le projet de traité culturel entre la Belgique et la Frôce. Les deux hommes échangèrent sur ce sujet pendant une heure. Les négociations fonctionnèrent à merveille, le traité culturel proposé par le Ministre Jacquet fut accueilli avec énormément d'enthousiasme, même si la communauté germanophone de Belgique allait se montrer plutôt réservée à ce sujet. Une fois l'entretien terminé, les deux ministres sortirent de la pièce et se dirigèrent vers la salle de conférence où les attendait une horde de journalistes. L'ensemble des grandes chaînes de télévision du pays étaient présentes. Antoine Jacquet prit place derrière le micro et s'exprima en français et en néerlandais. Il détailla les objectifs du traité culturel qui venait d'être conclu entre la Belgique et la Frôce. Cette conférence, prononcée à la fois en français et en néerlandais, fut accueillie avec peu de satisfaction. En effet, les médias francophones estimèrent que le Ministre fit une utilisation trop fréquente du néerlandais pour s'exprimer. Il répondit à toutes les questions qui lui furent posées. Une fois la conférence terminée, il salua l'assemblée, serra la main du Ministre Reynders et sortit du Ministère. Il monta dans la voiture qui l'attendait devant le bâtiment.
À 16h, le Ministre Jacquet arriva à la Fédération Royale Belge de Volley-Ball. Il fut gentiment invité à une visite guidée des infrastructures. Il put découvrir les terrains de volley, les vestiaires, le centre médical ainsi que le cabinet du kinésithérapeute. Une fois la visite terminée, il rencontra le président de la Fédération, Willy Bruninx. Ils échangèrent sur l'équipe nationale belge de volley-ball et Antoine Jacquet proposa à Willy Bruninx d'établir un partenariat sportif concernant le volley-ball entre la Frôce et la Belgique. Celui-ci sembla enchanté de la proposition et accepta sans condition. Une fois la rencontre terminée, le Ministre salua le Président de la Fédération, sortit du bâtiment et monta dans la voiture ministérielle.
À 17h15, il arriva de nouveau au Ministère des Affaires Etrangères. Il pénétra dans le bâtiment qu'il connaissait déjà puisqu'il y était entré cinq heures plus tôt. Dans le hall d'entrée, il fut accueilli chaleureusement par le Ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes, Didier Reynders, et par le Secrétaire d'Etat à l'Environnement, Melchior Wathelet. Le Ministre Reynders n'avait pas changé d'humeur, il était toujours aussi enjoué que précédemment. Antoine Jacquet serra la main des deux hommes et ils se dirigèrent tous les trois vers une salle annexe. Le Ministre Jacquet commença alors à négocier la conclusion d'un traité environnemental portant sur les énergies marines renouvelables. Didier Reynders et Melchior Wathelet semblèrent enthousiastes à l'idée d'un tel traité entre la Belgique et la Frôce mais ils refusèrent de s'engager sans avoir au préalable consulté la Région Flamande. Antoine Jacquet fut tout de même satisfait que l'idée qu'il proposait n'ait pas été refusée catégoriquement même si le traité n'avait pas encore été conclu. Intérieurement, il pensa que si la région Flamande donnait son accord, il aurait gagné toutes les négociations qu'il avait engagées en Belgique. Cela lui donna le sourire. À 18h55, les négociations furent terminées et les trois hommes sortirent de la pièce. Antoine Jacquet salua les deux hommes, leur souhaita une bonne continuation et sortit du Ministère. Il monta dans le véhicule qui l'attendait à la sortie du bâtiment. Il jeta un coup d'oeil sur sa montre, il était 19h. La voiture démarra, direction l'aéroport.
À 20h, le Ministre prit place dans l'avion qui allait s'envoler pour les Pays-Bas. Quinze minutes plus tard, l'avion décolla. À 20h55, l'avion atterrit à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Antoine Jacquet sortit de l'aéroport, pénétra dans la voiture qui l'attendait et prit la direction de son hôtel à Amsterdam. Il pensa intérieurement que pour la première visite officielle à l'étranger de son mandat, il ne s'en était pas mal sorti du tout.