En bord de mer, la peur et la colère
Posté : 28 mars 2014, 20:34
En bord de mer, la peur et la colèreMercredi matin, 8H. Les yeux encore à demi clos, une dizaine d'habitants de Karnag, dans le sud de la Lombardie, s'assoient autour de la table de leur local associatif. Celui-ci est encore bien vide, et pour cause : l'Association pour la Défense des Habitations Côtières de Karnag (ADHCK) s'est crée il y a quelques semaines seulement. A la suite du vote de la Loi environnementale relative à la résilience du littoral frôceux, du Ministre de l'environnement Alexis Vertin. Si cette loi a été globalement bien reçue -notamment grâce à l'implication des Maires dans sa conception-, un point en particulier sème le doute et l'effroi : l'article 104, qui prévoit que toute construction de moins de 30 ans située en dehors des zones urbaines et ne dépendant pas économiquement de la mer, devra être détruite.
La loi Vertin sur le littoral frôceux fait grincer bon nombre de dents, chez les habitants des littoraux. Enquête.
"C'est un cauchemar", déclare Serge, 65 ans, banquier à la retraite. "Nous avons déboursé près de 200000 pluzins, il y a quinze ans, pour que l'on construise notre maison sur l'endroit de nos rêves. Avec ma femme, nous avons construit cette maison de nos propres mains, pour que l'on puisse y couler des jours tranquilles, dans cet endroit magnifique, avec vue sur la mer." Et pourtant, l'habitation sera détruite, conformément à la loi. Le tableau n'est pourtant a priori par si noir, puisqu'une indemnisation est prévue. "Avec l'équivalent de ce qu'on a déboursé pour que l'on construise notre maison, qu'est-ce qu'on va pouvoir se payer ? Un petit pavillon de banlieue ?"
La Mairie de Karnag a déjà déclaré qu'elle ne pouvait rien faire pour les aider. Les membres de l'association se sont donc réunis, tôt ce matin, pour partir vers Aspen et organiser une manifestation devant le Ministère de l'Environnement. Ils doivent retrouver sur place des habitants du littoral dans la même situation qu'eux, et venants de toute la Frôce. Ils espèrent une modification de la loi, ou un décret d'application clément, qui permettrait aux mairies d'évaluer quelle habitation serait à détruire et quelle habitation ne le serait pas. Mais pour l'instant sur le littoral, l'heure est plutôt au désespoir.