Frôce - Archives V3

En colocation avec son pote caméraman, Stéphane Chaigneau, Antoine loue ce 60m² situé à "deux pas" de la Bibliothèque Nationale Lucas-Lhardi. Il se trouve que cet appartement est assez proche de la Cité Ministérielle et du Palais d'Anthelme, idéal pour ses directs pour une chaîne française d'info en continu, filiale du groupe ayant crée la 1ère chaîne de télévision à "péage" chez nos voisins français.

Julie de St Imberb avait reçu avec une grande surprise, mais également un plaisir non dissimulé le bouquet de fleur et la bouteille de vin. Déboussolée par ce signe du destin allant à l'encontre de ses mauvaises prévisions sur son célibat, elle décida de renvoyer un mot au jeune Gallon. Celui-ci avait sans doute obtenu l'adresse par son père, qui était très ami avec celui de Julie...
En se rendant au siège de la FDF, elle passa au pied de l'appartement d'Antoine et glissa un petit mot :

"Cher Antoine,

J'ai bien reçu ton mot et je pense qu'en plus de nous tutoyer, nous devrions au plus vite nous rencontrer autour d'un bon repas... Je ne suis pas contre un peu d'innovation dans les habituels rapports entre les sexes, mais vous vous chargerez tout de même du nécessaire !

A très bientôt"

Antoine venait à peine de se poser après une journée assez chargée, et après avoir fait les courses pour le repas, quand on toqua à la porte d'entrée...

Si c'est encore la vieille du 5ème pour son chat qui encore la chiasse, je fais un géronticide ma parole !

Mais quand il ouvrit la porte, c'était une autre femme qui se tenait devant lui, Julie... Cela tombait bien, le rougail venait d'être mis sur le feu... Il avait zappé qu'il était déjà 20h environ...

Ah entre donc Julie ! Mets-toi à l'aise ! Que veux-tu à boire ?

Timidement, Julie entra dans l'appartement, observant la décoration avec aux lèvres un sourire de circonstances, puis répondit :

- Oh un petit vin blanc ça sera parfait !

Tandis qu'Antoine s'en allait chercher des verres, elle dit :

- Alors comme ça, t'es journaliste ?

Tandis qu'il revenait avec deux verres et une bouteille de Chardonnay, Antoine lui répondit :
Je travaille depuis 2 pour i>Télé en Frôce. Je suis l'envoyé spécial de cette chaîne à Aspen, pour tout le pays... Pour le moment, ils sont assez content de moi. Je sais pas si je changerais un peu d'air. Ils payent bien, je suis loin d'être à plaindre.

Antoine remplit les verres et reprit :
Et toi, tu comptes faire par la suite ? Quand j'ai croisé ton père dont je devais interviewer pour "ma" chaîne concernant la campagne présidentielle, il m'a dit que t'étais fraîchement diplômée de l'ENA. Félicitations à toi !

Julie sourit. Elle ne put s'empêcher d'admirer les yeux de son interlocuteur.

Wah, c'est une belle promotion pour une chaîne Française d'être envoyé spécial en Frôce ! Mais tu ne comptes pas bouger tout de même ?

Elle prit son verre dans les mains, arrêta avec son ongle la course d'une goutte de vin qui avait débordé sur la surface extérieure du verre, et continua.

Oui j'ai eu mon diplôme juste après la dictature, qui a un peu bloqué ma formation pendant quelques mois. Actuellement, je suis inspectrice des Finances au Ministère, j'y suis arrivée quand Mara Galante s'en occupait. Mais je compte mettre ma carrière publique en suspens, je pense obtenir un bon poste de cadre à la FDF.

Ouais c'est pas mal comme taf', mais prenant...

Antoine marqua une pause ponctuée d'une gorgée et continua :
Bouger, j'en sais rien... Je crois que c'est dans les gênes de ma famille... Ma mère est irlandaise de naissance et a rencontré mon père en France pendant la dictature de Papy Lacroix. Mon père a pas mal habité à Cuba, France, Afrique du Sud, Bolivie, Pérou ! Ma sœur jumelle, ancienne première Dame de Frôce, s'est installée avec sa marmaille et son jules à New York où il est journaleux.
Pour le moment, je pense pas bouger de Frôce, du moins pour le travail... Les voyages un peu spéciaux, disons plutôt simplistes dans l'organisation et à "l'arrache", sont une de mes passions avec le sport !

Julie entama son verre.

Ah ouais... Ouais et puis c'est sûr que quand tu fais du journalisme c'est sans doute plus facile pour voyager.

Elle n'avait surtout pas envie que la discussion retombe. MAIS TROUVE QUELQUE CHOSE GRANDE CRUCHE, TROUVE QUELQUE CHOSE !

Ouais ça aide vu t'es payé pour voyager mais relater les événements qui se passent dans le lieu où tu es. C'est un beau métier que d'informer les gens. Beaucoup de mes confrères et consœurs devraient revoir la définition et le but de ce métier par moments...

Antoine se leva et se tourna vers Julie.
Tu m'excuses, mais je vais vérifier la cuisson ! Ce serait balo que ça crame !

Au bout de 2 minutes environ, Antoine revint dans le salon.
Bon, le rougail est prêt... Il suffit d'attendre que le riz cuise. Là pas besoin de surveiller sa cuisson. J'utilise la magie ou auto-cuiseur si tu préfères... ^^'

Antoine essaya tant bien que mal de ne rien laisser transparaître au moment de la question... Il se contenta de sourire simplement :
Bah là c'est d'une franchise, ma parole ! Non je suis "libre" depuis 3 ans à peu près. Pour le bouquet, c'était une sorte d'hameçon pour te connaître ! Mon père me parle souvent de toi... pour être franc. Il ne dit que bien de toi, d'ailleurs. Je voulais faire mon opinion te concernant.

Un petit "clic" annonça que le riz était enfin cuit. Antoine se leva de la table et alla le chercher. Puis il en fit de même avec la marmite où reposait le rougail.

Ca m'a l'air délicieux tout ça... Je peux enlever mon gilet ? J'ai un peu chaud...

Julie mit son gilet sur sa chaise.

Antoine, vous n'êtes pas politique et pourtant vous usez parfaitement de la langue de bois. Ce que je ne ferai pas. Je ne vous cache pas que j'ai terriblement besoin d'une présence masculine auprès de moi...