La Flamme Populaire - #0001 - 22/05/14
Posté : 22 mai 2014, 15:15
#0001 - 22 Mai 2014[centrer]Comment en est-il arrivé là ?[/centrer]La solitude du président De la Tour analysée par la flamme populaire.
Nous n’aurions pu que difficilement l’imaginer dans une telle posture à la fin de son mandat. Lui, Julien de la Tour, qui avait remporté haut la main les Présidentielles de Mars 2014 face au candidat d’une gauche au bout du rouleau, malgré une pseudo-unité affichée. Lui qui bénéficiait de la cote de popularité la plus élevée dans le baromètre des personnalités politiques frôceuses. Lui, enfin, dont le bilan en tant que ministre de l’Intérieur (ndlr : gouvernements Bétieu I et François II) était le meilleur enregistré depuis bien longtemps à ce poste. Mais pourquoi donc le président finit-il seul, bien seul, à l’aube du premier tour des élections présidentielles, alors qu’il brigue un second mandat ? Décryptage.
Une erreur de casting ?
Le pouvoir exécutif n’est pas accessible à n’importe quelle personnalité, c’est un fait. Un bon président doit à la fois disposer d’une certaine autorité mais aussi d’un charisme le rendant crédible aux yeux du peuple et surtout d’une faculté à s’adapter à tout contexte en tout temps. Le président McGregor, prédécesseur de Julien de la Tour, bénéficiait d’un certain charisme qui lui avait permis de se construire l’image d’un homme simple, sympathique et dynamique ; même si nous savons tous que ceci ne fut que farandole, tant le mandat de ce dernier s’est achevé sur une mauvaise note. Concernant notre actuel président, ce fut sensiblement le contraire. De la Tour rendait plutôt une image de fermeté, de rigueur mais de dynamisme quand-même. Force est de constater que l’entourloupe n’a marché que le temps des élections, ainsi que les premières semaines de son mandat. Nous venons alors de démontrer que si De la Tour termine aussi mal – voire pire encore – son mandat que McGregor, c’est qu’il est aussi limité que ce dernier : un politicien motivé et certes doté de certaines qualités, mais qui n’est pas assez complet pour présider un pays. La question que nous devons légitimement nous poser alors est : Pourquoi l’ANC a-t-elle opté pour le candidat De la Tour ? Elle avait pourtant une arme bien plus efficace à sa disposition… Monsieur Thomas François. Lui qui avait royalement occupé sa fonction de chef du gouvernement sous McGregor. Lui qui avait su s’adapter à la personnalité du président et avait tout de même traduit une politique propre au centre frôceux au sein d’une majorité de gauche. Lui dont l’image n’a jamais été écornée – tout comme celle de JDLT, certes – puisqu’il était populaire à la fois dans son camp mais aussi du côté de la gauche. Par ailleurs, nous pouvons nous demander logiquement pourquoi monsieur De la Tour qui était en dessous de monsieur François dans la hiérarchie a été propulsé au-dessus de ce dernier. Une cruelle erreur de casting de la part de l’ANC, qui l’a une nouvelle fois répétée pour les élections à venir. Nous pouvons le comprendre, ne pas représenter le président sortant serait admettre un échec total de son action à la tête du pays. Si l’étiquette DLT a fonctionné contre Marc de St-Imberb, ce ne sera pas le cas contre Daniel Gallon. La gauche a profité de ce mandat de centre-droite pour se renforcer est recréer des liens entre ses principaux partis. Elle bénéficie également et en toute logique de l’exaspération des Frôceux par rapport à l’action gouvernementale. L’image lassante, vieille école et trop ferme de Julien de la Tour ne prendra pas une nouvelle fois. Nous vous le garantissons.
L’échec d’une volonté d’union gouvernementale
Revenons-en à une analyse davantage centrée sur le mandat de Julien de la Tour. Il faut avant tout rappeler que le président n’a eu d’autre choix, à l’issue du premier tour des élections de Mars 2014, que de composer avec une droite déjà déstructurée à l’époque. La candidate du MRP Aïda Mbaye avait en effet talonné de près Monsieur de la Tour et nous étions passés très près de la surprise. Ceci aurait créé un tollé dans le paysage politique frôceux : imaginez, une jeune femme illustre inconnue un mois auparavant qui chipe la place au second tour d’un ministre expérimenté sortant tout juste du gouvernement alors encore en place… De mauvais augures, de très mauvais augures dès alors pour l’ANC que de devoir composer avec une droite pourtant démobilisée par des conflits internes. Mais c’était une réalité, et l’est d’autant plus aujourd’hui : le centre ne dispose pas d’une réserve de voix suffisante pour gagner seulement grâce à son camp. JDLT, qui avait alors décidé de nommer – à la surprise générale – Gavroche Finacci comme premier ministre, a joué le gros coup de poker en faisant entrer trois personnalités du MRP (ndlr : Aïda Mbaye, Gaspard Salcedo et Simon Deslauriers) au gouvernement. Tactique qui n’a que très peu fonctionné, puisque Mme Mbaye a rapidement quitté son ministère de l’Education Nationale pour des raisons qui demeurent encore inconnues… Tout comme Elias Zaynoun, jusqu’alors très proche du centre et de JDLT. Deux désaccords qui ont sonné le glas et ont précipité le gouvernement dans une crise interne et structurelle de laquelle il n’a jamais vraiment su se relever. De nombreuses leçons auraient dû être tirées par l’ANC mais celle-ci a préféré conserver sa stratégie et son approche. Cela s’en est ressenti dans les derniers temps du mandat DLT.
L’arroseur arrosé
N’était-ce pas lui, Julien de la Tour, qui avait reproché à l’ancien président McGregor son manque de dynamisme et surtout de ne pas avoir appliqué la totalité du programme sur lequel il fut élu en Janvier 2014 ? Bilan : JDLT avait promis de mettre en place chaque point de son programme, il a échoué. Ce dernier s’est d’ailleurs permis lors du dernier débat de campagne d’ironiser en prétendant que « Rome ne s’est pas bâtie en un jour. ». Mais de qui se moque-t-il ? Les Frôceux ne sont pas de simples bulletins de votes mais bien des personnes réfléchies et fort peu naïves. Son discours ne prend donc plus. Sa façon d’afficher une fausse sérénité dans les débats et de vanter un bilan assez peu glorieux (du moins similaire à celui de son prédécesseur) est assez affligeante. De plus, ce dernier a l’art de se dérober aux attaques de ses adversaires comme Messieurs Gilbert et Sander qui ont été très bons et ont su toucher le président dans le mille. De la Tour devient le vilain petit canard et les premiers à le comprendre ont bien été les dirigeants de l’ANC, qui ont déclaré dans un communiqué officiel ne soutenir aucun candidat pour cette élection. Le MRP n’a effectivement aucun intérêt à se mouiller auprès de l’ANC qui lui a très mal rendu le fait de l’avoir faite accéder au pouvoir en Mars 2014. Et connaissant Gaspard Salcedo, c’est bien là le leitmotiv de cette dissociation du MRP et de l’ANC. De la Tour, un homme donc seul, bien seul, qui n’a plus à ses côtés que Messieurs François et Bertrand pour lui éviter de couler, de sombrer dans les abysses du premier tour. Mais la roue a tourné, l’arroseur est devenu l’arrosé à juste titre. Une défaite cinglante du président actuel est à prévoir, peut-être même dès le premier tour. Le fait de voir Daniel Gallon l’emporter à la majorité absolue n’est en effet pas si utopique que ça, si l’on prend en compte l’abstention qui promet d’être forte ainsi que le nombre de candidats, notamment Messieurs Flechmann et Gilbert, qui vont à coup sûr diviser les voix du centre et de la droite. Moralité de l’histoire : ne pas faire soi-même ce que l’on a reproché de faire à ses ennemis auparavant.[imageadroite=http://assets3.lefigaro.fr/assets-img/l ... lippot.jpg][/imageadroite]
Thomas de Kervern
30 ans - né à Kervern
Directeur de la Rédaction
Docteur en sciences économiques
Diplômé de l'ENA Paris et de kervern II
Conférencier à l'Université de Kervern II
Journaliste et chroniqueur depuis 5 ans