La Flamme Populaire - #0002 - 18/07/14
Posté : 18 juil. 2014, 21:08
#0002 - 18 Juillet 2014[centrer]Union nationale : un doux utopisme made in Frôce ![/centrer]Pourquoi ne pourront-ils pas travailler ensemble ?
Après l'adoption des dispositions transitoires, le nouveau président de la République par intérim, François Bertrand, a annoncé son intention de former un gouvernement d'unité nationale, rassemblant donc l'ensemble des forces politiques représentatives du pays. Cette volonté affichée s'est aussitôt traduite par la nomination de Alessandra Valbonesi, divers gauche, au poste de Premier Ministre. Alors que l'on annonçait Monsieur Bertrand comme en froid avec son camp centriste, et plus à même de rejoindre, dans un futur plus ou moins proche, la droite républicaine, celui-ci a donc affiché soudainement une envie de travailler avec ses adversaires politiques. La Flamme Populaire décrypte cet engagement et vous explique pourquoi un travail main dans la main entre la gauche et la droite ne sera pas viable à moyen et long terme.
Un président issu d'un parti obsolète
François Bertrand, qui a tantôt navigué au centre, tantôt à droite, et ce en fonction de ses affinités personnelles mais aussi de l'activité générale des partis concernés, est encore, officiellement, membre de l'Alliance du Nouveau Centre... Ce parti qui ne s'est jamais remis de la défaite surprise de Julien de la Tour contre Adam Sander lors des précédentes élections. Ce parti, aussi, qui est en manque cruel de leaders ou de personnalités influentes : Thomas François s'est distingué récemment par sa mégalomanie à la tête de la Mairie de Tosla et par sa gestion désastreuse de la municipalité ; Julien de la Tour est tombé dans une dépression sévère accompagnée d'actes de folie et a été interné récemment après avoir mordu au visage un agent municipal ; Louis Damien Lacroix de Beaufoy n'a pas affiché une réelle envie de revenir dans la politique ; Débora da Silva a bien senti que le vent était en train de tourner et a fait défection au profit des Verts de Mara Galante. Il ne reste donc guère que François Bertrand dans ce parti auparavant peuplé de fortes têtes. Ce parti, enfin et logiquement, qui perd jour après jour de nombreux membres : la majorité d'entre eux ne voient pas l'intérêt de continuer dans un parti qui a promis beaucoup de choses mais finalement accompli fort peu et migrent à gauche ou à droite en fonction de leurs affinités politiques originelles. On disait François Bertrand en froid avec Julien de la Tour et Thomas François, il doit donc être satisfait d'être débarrassé de ses rivaux au sein de son propre camp. Mais nous pourrions alors nous interroger sur la cohérence de porter à la tête de l’État le membre d'un parti aussi déstructuré que l'ANC. Nous le savons tous, François Bertrand a des affinités à droite, et il aurait été bien plus judicieux pour lui de rejoindre la droite républicaine, bien représentée par le naissant Parti Républicain.
Une union... Mais quelle union ?
Nous sommes actuellement dans une période terne de la politique frôceuse, la plus marquée depuis la Révolution de Décembre 2013. Motiver et fédérer tout le monde relève donc d'une mission délicate et longue. Si l'on peut être à peu près sûr que le PEPS, et la majorité de la gauche d'une manière générale, qui s'est toujours distinguée par son opportunisme quand il était possible d'obtenir du pouvoir, accepteront de participer au futur gouvernement que devra prochainement annoncer la Premier Ministre Alessandra Valbonesi, rien n'est moins certain concernant la volonté du RLPN d'une part, et du Parti Républicain d'autre part. En tant que membre de ce dernier, je peux déjà vous assurer que la question d'une éventuelle participation à un gouvernement d'union nationale n'a pas encore été débattue au sein du parti. Certains d'entre nous - et j'en fais partie - entretiennent de très bonnes relations avec François Bertrand. Mais affinités personnelles n'impliquent pas toujours accord politique. Pour ma part, j'ai du mal à comprendre la réticence de François Bertrand à quitter l'ANC dont la mort est imminente. Un parti qui a d'ailleurs toujours échoué à travailler avec ses adversaires, alors que le Parti Républicain l'a fait récemment avec succès (cf réforme du Code Économique). Je peux vous assurer que nous avons invité ce dernier à rejoindre le Parti Républicain, mais sans réponse favorable en retour. Il y a donc beaucoup de flou autour d'un réel désir de mener une politique d'union nationale. Le Parti Républicain n'acceptera pas de participer à n'importe quel prix. Nous recherchons la cohérence politique et l'efficacité, et pour l'instant aucune garantie dans cette voie n'a été apportée. Par ailleurs, nous n'avons, à ce jour, reçu aucune proposition de la part de la Premier Ministre ou du Président de la République. Parlons maintenant du RLPN. Ce dernier a toujours pris ses décisions en étroite adéquation avec sa ligne politique. Serait-ce donc cohérent de sa part de faire son entrée dans un gouvernement composé de représentants des partis d'un échiquier politique qu'il conteste, et dont il se sent totalement étranger ? Rien n'est moins sûr. J'ai du mal à imaginer des personnes de conviction comme Colin Gilbert et Nicolas Deschanel accepter de participer à n'importe quelle condition. Enfin, il reste la gauche montante, celle que représente le parti de Mara Galante, les Verts, récemment renforcé par l'adhésion de l'ancienne ministre ANC Débora da Silva. Ce parti a-t-il vraiment intérêt à rejoindre un gouvernement promis à l'instabilité, alors qu'il est à peine naissant ? Mara Galante, l'une des seules personnalités à gauche à connaître un gain régulier de popularité malgré sa participation à l'échec gouvernemental de la primature St-Imberb, souhaitera-t-elle vraiment franchir le pas quitte à ce que ce soit trop tôt ? C'est également l'une des grandes interrogations. Actuellement, seul le PEPS semble prêt à travailler à n'importe quel prix avec ses adversaires. Le RLPN et le PR risquent de se faire désirer tandis que les Verts n'ont pas forcément intérêt à le faire. François Bertrand a du pain sur la planche et devra convaincre toutes les parties qu'il est possible de faire quelque-chose ensemble. Pas facile...
Une inadéquation totale sur certains sujets
Prenons l'économie, par exemple. J'ai énormément de mal à imaginer Nicolas Deschanel accepter de travailler avec des gens, soit la gauche, dont la vision de l'économie est radicalement différente de la sienne, et l'on peut le dire objectivement, défaitiste et incohérente sur le plan théorique. Deschanel est un spécialiste de l'économie. Je le vois mal occuper un autre poste que le Ministère de l’Économie si jamais il entrait au gouvernement Valbonesi. Mais pourra-t-il travailler tranquillement avec des Keynésiens affirmés ? Surtout que le sectarisme de la gauche en la matière est énorme... Et les questions de société, dans tout ça ? Imaginez un seul instant le PR, plutôt conservateur, travailler avec le PEPS, toujours dans le social à outrance... Ça ne le fera pas, à mon humble avis. Certaines prises de décisions créeront rapidement des discordes qui se transformeront en conflits internes, avant de passer dans le domaine du public, et afficher aux Frôceux une bien piètre image d'un gouvernement censé représenter une union nationale. Alors oui, nous pouvons imaginer que certains feront des concessions, mais pas dans une aussi grande mesure. Dans un tel cas, tout le monde repartira affaibli d'une expérience bien amère... Et les choses n'auront toujours pas évolué favorablement pour le pays et pour le peuple. Un gouvernement, ce n'est pas juste des postes à pourvoir car il faut le faire. Non, un gouvernement, ce doit être l'action permanente, la mesure politique, et la pertinence. Je ne pense pas qu'un gouvernement d'union sera capable de faire le travail. Ce sera juste du temps perdu pour rien alors qu'il faut urgemment mettre une nouvelle politique en place. François Bertrand est certainement l'homme le plus ambitieux et compétent pour diriger notre pays. Mais il aurait dû le faire exclusivement avec des personnes de son camp politique, soit la droite...[imageadroite=http://assets3.lefigaro.fr/assets-img/l ... lippot.jpg][/imageadroite]
Thomas de Kervern
30 ans - né à Kervern
Directeur de la Rédaction
Docteur en sciences économiques
Diplômé de l'ENA Paris et de kervern II
Conférencier à l'Université de Kervern II
Journaliste et chroniqueur depuis 5 ans