Dépôt d'une plainte contre M. Pierre-Marie Léonard

[Ahmed Faredj Belkacem]

Mesdames et messieurs les juges de 1er degré,
Messieurs les juges près la Cour Suprême,

J'ai l'honneur à nouveau de vous transmettre la plainte de Benjamin McGregor qui a fait appel à mes services pour dénoncer les thèses racistes, antisémites et complotistes propagées par Monsieur Pierre-Marie Léonard.
Je me permets de vous renvoyer à ces propos tenus publiquement au ministère de l'intérieur dont celui dénonçant une « caste enjuivée » et au contenu haineux diffusé sur son blog (http://froce.fr/forum/viewtopic.php?f=457&t=8554). Les pièces que je vous transmet seront nul doute utiles à votre verdict sur cette affaire.

Je ne souhaite pas qu'on juge Monsieur Léonard sur ses opinions sur la question de l’immigration mais plutôt sur la manière dont il fait référence à ceux qui en sont issus, à savoir les migrants. Je comprends qu’on puisse ne pas avoir la même vision que celle que prône le gouvernement en place mais il n’est pas acceptable dans une République comme la nôtre d’insulter directement pour parler d’un thème en général. Si Monsieur Léonard souhaite parler d’immigration à longueur de temps, c’est sa liberté. Mais il n’est pas obligé de tenir des propos injurieux à tour de bras.
Si ce que dit monsieur Léonard avant la phrase suivante peut être mis sur le compte du populisme politique, il insulte tout de même l’ensemble du gouvernement de transition auquel mon client appartient et insinue que nous sommes mafieux et que nous laissons volontairement se faire agresser des citoyens : « (…) sous l’œil bienveillant de cette caste politique mafieuse. »

C'est donc au titre de l'article 404 du Code Pénal que je me réfère pour attaquer M. Léonard du chef d'"insultes publiques", qui correspond à une contravention de catégorie D.


A noter que monsieur Léonard fait lie les étrangers immigrés à des « métèques ». Un métèque, du grec ancien métoikos, « celui qui a changé de résidence », est dans la Grèce antique une personne qui habite dans une cité dont il n’est pas originaire. Mais aujourd'hui, le terme a pris une connotation péjorative et désigne un étranger à l'aspect exotique qui n'inspire pas confiance.
Il continue encore en les qualifiants de gibbons. Vous apprendrez vite que le gibbon est un nom vernaculaire ambigu en français, pouvant désigner plusieurs espèces différentes de primates.
Monsieur Léonard parle aussi de « pathologie récurrente liée à leur race », comme si appartenir à une culture ou une ethnie et religion différente faisaient de ces gens des malades.
Et puis, pour être sûr que chacun ait compris qu’il ne désigne pas de la sorte des animaux du zoo, il cite clairement que sa cible est tout simplement l’ensemble des « colons venus d’Orient ». Il commet donc un grave délit.

Cette infraction délictuelle est reconnue par ce même article du Code Pénal, catégorie F : "Insultes liées à l'appartenance d'une personne à une ethnie, une nation, une religion ou une orientation sexuelle". Par conséquent, je me permets de l'attaquer au nom de mon client en me prévalant de l'application de cette disposition législative.

Au-delà du fait que Monsieur Léonard ne cesse de parler de race, je m’interroge sur le fait qu’il ait dû « annoncer que les
choses n'avanceront pas, comme prévu, dans le sens de la race frôçeuse », et je me permets de demander à quel plan fait-il référence ? Et quel est le message à retenir de cette menace si ce n’est une menace directe à la vie des personnes visées ?

Je me réfère enfin à l'article 404 du Code Pénal qui prescrit une autre infraction délictuelle de catégorie E qui correspond je cite à des « menaces de mort proférées par écrit ».

Veuillez agréer, mesdames et messieurs, l'expression de mes sentiments les meilleurs,
Me Ahmed Belkacem,
M. Benjamin McGregor

[Marc de St Imberb]

Demande enregistrée, un huissier de justice délivrera bientôt l'assignation contre M.Léonard.