POLITI'NEWS
Emission radiodiffusée du 7 avril 2014
rediffusions jeudi à 13h et 18h

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L'ascension fulgurante d'une autodidacte

Il y a encore un an, son nom sonnait comme un grand mystère pour nombre des frôceux. Et pourtant les évènements l'on amené rapidement sur le devant de la scène politique. Une demande d'adhésion au Mouvement Républicain et Populaire, une nomination à la vice-présidence du parti, puis candidate aux élections présidentielles, peut-être malgré elle. Nous allons décrypter son parcours et son avenir ensemble.
Vous avez certainement reconnu la personne politique dont il est question aujourd'hui. Elle est face à moi et prête à répondre à mes questions, il s'agit d'Aïda Mbaye.
Vous avez certainement reconnu la personne politique dont il est question aujourd'hui. Elle est face à moi et prête à répondre à mes questions, il s'agit d'Aïda Mbaye.
[imageagauche=http://nsa31.casimages.com/img/2014/01/ ... 740295.png]Bonjour Madame Mbaye, merci d'avoir choisi les micros de Politi'News en ce début de semaine. Comment vous sentez vous aujourd'hui après une période mouvementée si je puis dire ?[/imageagauche]
Je me sens bien, je vous rassure ! Évidemment, beaucoup de fatigue due à une campagne présidentielle menée entièrement seule, et un relatif sentiment d'amertume face à l'attitude de certains cadres du MRP, m'ayant alors poussé à quitter ce parti. Je suis cependant fière du travail que j'ai pu mener, et d'avoir réalisé un score très satisfaisant, et d'avoir pu, par la suite, contribuer à la victoire de Julien de la Tour, celle du renouveau. Je suis aujourd'hui prise entre ma fonction de ministre de l’Éducation, mon statut de dirigeante d'AM Events et ma vie familiale. Une vie bien remplie qui me satisfait même si elle s'avère être éprouvante !
Justement nous y viendrons au fil de l'interview (rires). Avant d'apparaitre publiquement il y a un an de cela, vous étiez presque inconnue du grand public ?
Effectivement, j'ai fait le grand saut dans le domaine du public dès lors que j'ai adhéré au MRP et suis devenue maire de Kervern ! De toute façon, je ne fais pas de la politique par simple envie d'être connue, mais réellement pour défendre mes convictions et les intérêts de mon pays. Dans le domaine de la communication, je m'étais déjà fait un nom, puisque je rappelle que je suis dirigeante et fondatrice d'une entreprise de marketing appliquée aux grands évènements depuis six ans. Entreprise qui a une renommée au niveau international par le biais de partenariats.
Kervern ! Quelle belle ville ! Quelles sont vos ambitions pour cette ville longtemps tenue par le Mouvement National Frôceux ?
Une petite rectification s'impose : la ville fut détenue par Monsieur de Kervern, ancien dirigeant du MNF. Mais il faut préciser que ce dernier a choisi de dissoudre ce parti et de rejoindre le MRP alors qu'il était encore maire. Je succède donc à un maire MRP et non pas MNF. Cette rectification faite, je tenais à dire que mon objectif principal sera de redonner aux Kervernois la confiance en leur municipalité, ce qui leur fera comprendre à terme que le vote d'extrême-droite n'est absolument pas une solution aux maux qu'ils éprouvent. Il est vrai que Kervern est le fief de l'extrême-droite frôceuse, et j'en suis navrée. Mon travail va être de faire bouger les mentalités. Concrètement, Philippe de Kervern m'a laissé un bilan remarquable : il a mis en place des mesures écologiques, comme l'interdiction aux véhicules de certaines rues sensibles du centre-ville, des mesures sociales, telles que la rénovation et la construction de logements sociaux, et culturelles, avec la construction de la grande médiathèque. De façon concise, mon objectif lors de ce mandat sera de développer l'opportunité d'emploi de la ville, de moderniser les infrastructures sociales et culturelles, et d'augmenter la sécurité en centre-ville. Autant de choses qui contribueront à l'augmentation du bien-être des habitants et de leur niveau social. J'ai la chance d'hériter une ville qui est dans le positif sur le plan financier. Ma politique budgétaire sera rigoureuse sans être austère. Le but est d'inscrire la ville dans une continuité de croissance et d'en faire un véritable modèle économique. l'exemplarité budgétaire sera donc de mise. L'enjeu sera de trouver les vecteurs de gains financiers exploitables par la ville afin de pouvoir continuer le développement structurel sans pour autant faire décroître notre balance comptable. Durant ma mandature de ministre, ma première adjointe sera chargée de mettre en place cette stratégie, et je lui fais pleinement confiance.
Revenons à votre politique plus en général. Vous vous dites de droite modérée. Votre soutien très appuyé pour Julien de la Tour en a été l'exemple. Pourquoi avoir choisi le MRP plutôt qu'un parti du centre ? Quelles ont été vos motivations ? D'autant plus que le MRP a, comme vous l'avez dit, récupéré des anciens membres du MNF.
Quand j'ai décidé de me lancer en politique, j'ai effectivement choisi le MRP, alors parti fort mal en point, puisque amputé de deux de ses personnalités les plus influentes, Vincent Valbonesi et Philippe de Kervern. J'avais demandé à m'entretenir avec Gaspard Salcedo, attirée par l'annonce par ce parti de la volonté de réunir des courants politiques allant du centre à la droite de la droite sous une même bannière politique. Celui-ci m'a convaincue de rejoindre le MRP, m'assurant que l'unité était possible malgré les différences idéologiques. Je voyais dans ce parti l'opportunité de participer à un large rassemblement, là où avait justement échoué la gauche de Benjamin McGregor, malgré que ce fut son thème de campagne présidentielle. Alors devenue membre, j'ai appris à connaître les anciens du MRP comme Philippe de Kervern, qui pour la plupart étaient des personnes très motivées et impliquées dans la vie du parti. J'ai alors pu faire abstraction de nos désaccords évidents sur certains points. Cette réalité d'unité politique ne s'est malheureusement pas poursuivie : la continuité n'a pas eu lieu à cause de la réticence de l'aile droite du parti à accepter une alliance avec Julien de la Tour. Il faut le dire : le motif de refus d'alliance ne se justifiaient faussement que par des désaccords sur des détails du programme de Julien de la Tour. Il s'agissait selon moi d'un prétexte de refus, motivé par une allergie de certains cadres du parti au centrisme. C'est bien là que j'ai compris que je m'étais trompée sur le potentiel du MRP.
Il y a donc bien eu une tentative de rapprochement entre l'ANC et le MRP ? Ce qui est troublant, c'est que se soit le MRP qui ai eu des réticences et non l'inverse ! Quelles ont été les points d'accords et de désaccord ?
Absolument ! Des négociations ont bien eu lieu entre les deux camps. L'ANC a été beaucoup plus ouvert d'esprit dans sa manière de mener ces dernières, et se sont heurtés, comme je vous l'ai dit, à l'aile droite du parti qui n'a jamais réellement voulu de cette alliance avec le centre, et qui n'était motivée que par l'obtention de postes d'importance en cas de victoire de Julien de la Tour. Les points de désaccords étaient futiles. L'ANC ne voulait pas faire de concessions au niveau du programme économique, et je le comprends tout à fait, car Gaspard Salcedo voulait imposer des mesures bien trop libérales. Je me dis que finalement, c'est bien mieux pour Julien de la Tour qu'il ne se soit pas associé avec le MRP, qui aurait pu faire éclater l'alliance en pleine campagne présidentielle. De toute façon, il n'est que question de temps avant que le MRP n'éclate, si le bureau continue à gérer le parti ainsi, méprisant ainsi certains courants internes. En attendant, la cohabitation entre ANC et MRP est un succès, car l'ensemble de l'équipe gouvernementale est concentrée autour d'un objectif commun : l'application du programme de Julien de la Tour.
Vous êtes propulsée très vite à la vice-présidence du parti, puis comme candidate à l'élection présidentielle. N'y a t'il pas eu un effet boomerang ? On vous met en avant très vite, trop vite, et tout se retourne contre vous si je puis dire.
Malheureusement vous avez totalement raison. C'était quitte ou double pour moi, et j'aurais dû me douter qu'en cas de non-accès au second tour, ce qui fut le cas, j'allais me retrouver bien seule et être expulsée de tout le décisionnel du parti. Je pense que j'ai été naïve sur le coup, cela m'arrive pourtant rarement, mais là, on peut dire que j'ai été obnubilé par mes espoirs de porter les couleurs d'un parti censé être de rassemblement. C'est bien pour cela que désormais, je me sens bien en tant qu'indépendante dans l'immédiat, et même si j'étais amenée, dans un futur proche, à rejoindre un autre parti, je veillerai à ne pas reproduire les mêmes erreurs, je ne brûlerai pas les étapes.
Ai-je le droit de dire que le score de 25% obtenu au 1er tour était le votre et non celui du MRP ?
On ne peut pas dire ça. Le score est avant tout dû au travail fourni par les militants du MRP. On a souvent tendance à oublier le terrain, mais c'est selon moi le plus important. Les militants ont su mobiliser les indécis pendant l'ensemble de la campagne, et les convaincre que notre programme était l'idéal. Pensez-vous que si je m'étais présentée seule, sans étiquette, j'aurais effectué un score aussi important ? Personnellement, j'en doute fort. Vous aurez votre réponse lors du prochain scrutin avec le score du MRP.
Effectivement se sera l'occasion de comparer (rires). Vous partez indépendante, avec des projets pour Kervern, laissée pour un temps à votre adjointe car vous avez été nommée ministre de l'Education Nationale !
Je ne suis qu'au début de ma carrière politique au niveau national. Je vivrai beaucoup de choses, et saurai saisir les opportunités, mais seulement les bonnes (rires) ! Plus sérieusement, il est vrai que je me sens bien en indépendante, mais comme je l'ai dit, je n'hésiterai pas à rejoindre un mouvement qui, cette fois, me correspondra totalement. Si Julien de la Tour continue sur cette ligne, il pourra être sûr de mon soutien sur le long terme. S'il venait à me demander de collaborer avec lui pour mener à bien ses futurs projets, je le ferai volontiers si les conditions sont réunies. Au niveau de ma ville de Kervern, j'ai également beaucoup d'ambitions ! Pour être concise, je voudrais refaire du pays kervernois un bassin d'activité multipolaire qui redeviendrait attractif pour ses opportunités d'emploi et d'activité. J'aimerais que la ville connaisse une croissance économique provoquée par la mise en place d'une politique adaptée au contexte conjoncturel et aux réalités économiques, démographiques, écologiques on encore sociales. Je serais fière que Kervern bénéficie de la même ascension que mon entreprise ! Comme je vous l'ai déjà dit, même si actuellement, je ne suis en mesure d'occuper mon poste de maire à plein temps, je confère mon entière confiance à mon adjointe Carolina Renucci, et je suis persuadée qu'elle saura appliquer correctement mes directives et les grands projets que j'ai pour la ville.
Une telle admiration pour Julien de la Tour ! Envisagez vous à plus ou moins long terme d'intégrer l'Alliance du Nouveau Centre ?
C'est probable, en effet ! L'ANC est un parti dynamique, démocratique et portant des valeurs qui sont également miennes, d'autant plus que je me considère comme étant de la même famille politique que ce dernier. Je pense qu'à l'heure actuelle, l'ANC est le seul parti capable de gouverner du fait de sa structure et de son dynamisme, même si pour le moment, le MRP fait très bonne figure et se montre totalement coopérant au sein du gouvernement.
C'est devenu un rituel à Politi'News, quelques noms en politique, je veux votre avis :
Gaspard Salcedo (MRP)
Je pense m’être suffisamment exprimée sur Monsieur Salcedo quand j’ai narré les raisons de mon départ du MRP. Salcedo est une personne autoritaire et qui fait tout pour mener à bien ses projets, au détriment de son entourage politique, et c’est là que le bât blesse. Car je pense qu’il s’agit d’une personne ambitieuse et déterminée qui serait, selon moi, capable de gérer bien mieux son parti que ce n’est le cas actuellement. Je n’ai aucun contentieux avec lui, simplement que d’une part, je suis inadéquate avec sa manière de conduire un parti, et d’autre part, nous avons quelques désaccords idéologiques fondamentaux. Pas suffisamment cependant pour le considérer comme un adversaire, loin de là. Gaspard Salcedo est un homme de conviction et je le respecte pour cela. Et pour l'instant, son attitude au sein du gouvernement a été irréprochable.
Mara Galante (PSE)
Concernant Mara Galante, je ne la connais pas personnellement et n’ai été confrontée à elle sur un plateau télévisé qu’une seule fois. Elle semble avoir beaucoup de convictions personnelles et met du cœur à l’ouvrage dans son action politique. Toutefois, comme c’est le cas de la plupart des personnalités de gauche, je trouve qu’elle est atteinte de ce sectarisme idéologique qui la freine dans ses capacités politiques. Disons qu’elle me semble être bornée, à l’image de son parti. Je pense qu’elle finira par comprendre qu’en politique, il faut avant tout écouter le peuple et tenir compte des éléments conjoncturels pour réadapter constamment son dialogue et ses propositions.
Thomas François (ANC)
Thomas François est quelqu’un que je considère particulièrement, à l’instar de Julien de la Tour. Très honnêtement, il a été irréprochable dans sa manière de diriger le gouvernement durant la mandature de McGregor. J’estime d’ailleurs que c’est lui, ainsi que Julien de la Tour, qui ont fait tourner la machine face à l’inactivité des autres ministres et surtout du président. Je suis d'ailleurs ravie qu'il ait été reconduit dans le gouvernement Finacci II, conformément, de plus, à son souhait de voir un autre poste que celui de premier ministre.
et enfin Urumi Nakamura (CAR)
Enfin, terminons avec Urumi Nakamura. Comme Mademoiselle Galante, elle ne fait pas partie de mon entourage, vous vous en douterez (rires) ! Il est évident que Mademoiselle Nakamura appartient à un parti dont les idées sont nauséabondes et inapplicables. Elle est la principale instigatrice de cette effarante loi de refonte des jours fériés qui a exaspéré l’ensemble des Frôceux. Néanmoins, pour être totalement objective à son encontre, il faut admettre qu'elle a été très compétente à son poste de ministre des sports et de la santé, conduisant notamment de façon remarquable le dossier de candidature de la Frôce en vue de l'organisation de l'Euro 2024 de football.
On a vu apparaître ces derniers jours quelques papiers qui relatent un conflit d'intérêts entre votre entreprise est la construction du stade Kervernois. Quelle est votre réponse ?
Que répondre à cela ? Il y a une réticence chronique dans l'esprit des journalistes face aux projets d'envergure. Ils veulent trouver le mal là où il n'est pas, chercher la petite bête. La construction du nouveau stade de Kervern se justifie pleinement... Sérieusement, avez-vous vu l'état de délabrement du stade de l'Amirauté ? Une telle infrastructure n'est pas digne d'un club de football de haut niveau comme le nôtre. Certains semblent ne pas comprendre le partenariat entre la ville et mon entreprise AM Events. Qu'ils apprennent à réfléchir ! AM Events va investir beaucoup dans la municipalité pour offrir aux habitants des infrastructures et services dignes de ce nom. Parallèlement, Kervern va offrir à mon entreprise une visibilité plus importante. Je ne vois pas où est le mal !
Madame Mbaye, merci pour votre participation ! Vos réponses sont sincères et je vous souhaite bon courage dans votre nouvelle fonction.
Je vous en prie ! Merci à vous également !
Une personnalité très affirmée, très franche et pleine d'ambition qui saura plaire dans ses nouvelles fonctions. Le dynamisme de cette femme fait d'elle une combattante, qui avance très vite en politique. Merci d’avoir été à l’écoute de notre antenne et à très vite ! C’était Dany Giard pour Politi’News.