Aéroport d'Aspen

[Gaspard Salcedo]

Salcedo se rendit à l'aéroport qu'il avait justement privatisé, quelques semaines auparavant. Il portait une grosse paire de lunettes de soleil Gucci, un costume gris Armani et des chaussures Berlutti. Son sac de voyage (Vuitton) était rempli d'affaires de vacances. Il était temps de se reposer.

Il se présenta au guichet de la compagnie Emirates.

- Bonjour, une billet aller pour l'île Maurice je vous prie.
- Le vol est dans une heure, Monsieur. Il y aura 6h30 de trajet jusqu'à Dubaï, puis une correspondance et encore 6h30 jusqu'à Maurice. Désirez-vous voyager en classe éco, business ou première ?
- Première, je vous remercie.
- Très bien, Monsieur. Je vais vous demander d'insérer votre carte bancaire dans le terminal de paiement.

Salcedo paya les 4500 Plz à l'aide de sa Mastercard World Elite. L'hôtesse lui tendit son billet et le conduisit dans un salon privé de l'aéroport, où il demanda des sushis et un verre de Sauternes. Le soleil commençait à décliner sur la ville qu'il avait gouverné. Il demanda à un stewart de l'aéroport de lui réserver une suite dans le Saint-Géran, à Maurice. Puis, une demi-heure plus tard, il fut conduit à sa petite chambre privée de l'A380. Il prit une petite bouteille de Perrier dans le mini-bar tandis que l'avion décollait. Puis, il changea son répondeur pour rendre impossible tout enregistrement de messages, écrivit un message d'absence pour sa boite mail. Il s'endormit tandis que l'avion survolait Malte.

[Thomas de Kervern]

Thomas fut déposé à l'aéroport international d'Aspen par son chauffeur privé, conduisant une élégante Citroën C5 noire aux vitre teintées. Il descendit du véhicule avec ses bagages : un sac à dos cabine et deux valises à roulettes, tous de marque Louis Vuitton. Il passa dans le hall principal. Quel plaisir de ne pas faire la queue comme tous ces abrutis ! Direction la piste des aéronefs privés. Là, il aperçut le jet privé offert par son père pour ses 30 ans. Il se précipita vers le steward qui lui prit ses deux valises roulantes, et monta dans l'avion.

Un somptueux intérieur tout de cuir, avec trois hôtesses pour répondre à la moindre demande de sa part alors qu'il voyageait seul à bord. Il s'assit sur une banquette faite de cuir blanc et demanda qu'on lui apport un entremet une fois l'avion décollé. Ce dernier put décoller au bout de trois minutes car le chef de la tour de contrôle avait accepté de retarder un vol Air Frôce à destination de Paris pour que Monsieur de Kervern puisse décoller rapidement. L'avion décolla donc. Direction : Cockburn Town, aux Îles turques et caïques, où il doit conclure l'achat d'un somptueux local de 8 000 mètres carrés qui sera le nouveau siège du groupe De Kervern.

[Thomas de Kervern]

Thomas arriva au niveau de la sortie, dans le hall correspondant au vol Brême - Aspen. Il avait bien pris soin de passer chez un fleuriste en vitesse et avait acheté le bouquet le plus gros et cher de la boutique. Il ne savais pas exactement où pouvait se trouver Mara. Il jeta un œil du côté des retours bagages :

Personne. Il se mit à craindre le pire, quand tout à coup... Il aperçut un amoncellement de bagages Louis Vuitton/Gucci . Il fut intrigué par ce tas de valises qui était à la fois plus grand et plus large que lui. Il s'en approcha par curiosité, quand il aperçut Mara Galante juste derrière, en train de pianoter sur son téléphone portable, et l'air visiblement très inquiet. Eh bien, elle ne plaisante pas la petite, quand elle part en vacances, elle emmène sa maison avec elle ! À ce moment-là, et pour la première fois de sa vie, il fut figé et terrorisé à l'idée d'aborder une femme.

Mara ! Vous voilà enfin...

Il ne sut pas quoi faire à ce moment-là, il mourrait d'envie de prendre Mara dans ses bras et de l'embrasser directement, mais il se retint par peur d'esquisser un refus.

[Mara Galante]

Elle pianotait sur son portable, appuyée sur une colonne du hall de l'aéroport. Elle cherchait les dernières nouvelles sur celui qui allait la chercher. Elle se demandait vraiment ce qu'il pouvait faire pour prendre autant de temps à faire alors qu'il habite Aspen! Elle n'avait plus de gamin à sa disposition pour l'aider à porter ses valises, du moins les porter à sa place, et elle espérait que TdK viendrait jusqu'à l'intérieur. Elle n'imaginait pas marcher une seule seconde. Soudain, il apparût devant elle. Elle lâcha son téléphone. Perturbée.

Thomas... je.. euh...

Elle s'avança, ramassa son téléphone avec la délicatesse qu'on lui connaît et, en se relevant, déposa ses lèvres contre les joues d'un Thomas De Kervern complètement figé dès l'instant où il eût terminé sa phrase.

Bonjour... dit-elle d'un air gêné ou confus... elle avait rougît.

[Thomas de Kervern]

Thomas fut choqué de la réaction de Mara à laquelle il ne s'attendait pas. Puis il eut un élan d'adrénaline et céda à son envie la plus vive. Il embrassa Mara Galante sur la bouche et celle-ci ne parut pas détester ça, bien au contraire.

Mara... Je vous aime... Pourquoi m'avez-vous fait attendre aussi longtemps ?

Il n'attendit pas la réponse de cette dernière et revint poser ses lèvres sur celles de Mara. À ce moment-là, plus rien n'importait pour Thomas hormis l'élue de son cœur, pas même les passants qui se complaisaient à prendre en photo les deux tourtereaux s'embrassant.

[Mara Galante]

Surprise, elle se laissa embrasser deux fois, puis... après vérifié que personne ne les regardait à cet instant précis, pris sa main et lui envoya dans la figure, bien fort sur la joue gauche.

Enfin ! Ca va pas ou quoi ! Pas ici, pas comme ca ! dit-elle, d'un ton mélangeant gêne et énervement. Elle arracha le bouquet de fleur des mains de Thomas et se dirigea vers la droite en lui lançant...

Bon, où est ta voiture? Il faut que tu portes mes valises...

Elle ne savait pas si c'était la bonne direction, mais elle était toute remuée par la rapidité avec laquelle Thomas l'avait embrassé. Pas à elle, femme distinguée et romantique, pas comme ca, à la va vite dans le hall d'un aéroport. Non mais allo quoi, se dit-elle...

[Thomas de Kervern]

Thomas fut surpris de recevoir une gifle aussi violente alors que Mara semblait apprécier leur baiser. Il fut également triste de la voir réagir ainsi mais ne dit rien, trop sous l'emprise de sa grandeur.

Oh... Je suis navré. Je n'ai pas pu m'empêcher ! Ne m'en veux pas...

Il se tint la joue car il avait mal, il eut peur, un moment, d'y avoir laissé une dent. Mara avait décidément un sacré caractère !

Je vois que l'on se tutoie maintenant ! Bon tu as vraiment beaucoup de bagages dis donc... Je vais devoir m'y prendre en plusieurs fois pour ramener tout ça à la voiture. Tu devrais m'y attendre, je m'occupe de tout.

Il conduit Mara au Q8 et l'installa sur le siège passager. Puis il ramena l'ensemble des bagages dans le 4x4 en cinq trajets. Il dut baisser la plage arrière pour que tout entre ! Ensuite, il démarra la voiture et ils quittèrent l'aéroport.

Tu sais, tu es tellement belle... Bon, où veux-tu que l'on aille ?

[Shmariyahu Ehrenkrantz]

Shmariyahu arriva discrètement à l'Aéroport d'Aspen. Le vent commençait à tourner et il était temps pour lui de retourner en Israël. Le communiqué du Président de la République démasquant les actes commis par ses complices et lui-même à la Mosquée de Chouchenn avait motivé sa décision de quitter le territoire frôceux au plus vite. Il n'était plus que question d'heures avant que sa participation aux événements soit découverte, et il fallait donc partir.

Il embarqua après avoir présenté sa carte d'identité israélienne dans un Airbus de la compagnie Israël Airlines. Il ne put ressentir un réel soulagement qu'après que l'avion eut décollé, direction Tel-Aviv. Il pensa quelques secondes à ses complices et acolytes de la LDJ qu'il avait laissés en plan : "Qu'ils se démerdent, tant pis pour eux. Au moins je finirai pas en taule !"