LE JOURNAL DE BORD - NUMÉRO 1

Je vous présente le tout premier numéro du Journal de Bord. Monsieur de Kervern bonjour ! Cela faisait près de dix ans que vous aviez quitté le domaine de la politique après avoir exercé de nombreuses fonctions. Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont motivé votre volonté de retour ?
Écoutez, je vais vous dire franchement, la politique frôceuse est au plus mal aujourd'hui. L'immense et historique abstention lors de ces présidentielles a marqué un désaveu total du peuple envers des politiciens qui l'ont trahi. Je vais le dire, aucun parti politique actuel ne combat en faveur des intérêts des Frôceux. Quand on voit que l'abstention a permis l'élection d'un véritable olibrius, et je n'ai aucun autre mot plus approprié pour définir Monsieur Bertrand, on commence à comprendre que quelque-chose cloche. Et c'est tout à fait inquiétant. Mon combat a toujours été celui de la Frôce et des Frôceux d'abord. Il était donc de mon devoir de revenir pour redonner de l'espoir aux Frôceux. Et je suis le seul à être capable de mener ce combat national contre vents et marées !
Justement, pour parler concrètement, quelle forme va donc prendre votre combat politique à venir ? Avez-vous pour projet de créer un nouveau parti politique ?
Vous savez, à mon âge, on sait réfléchir avant d'agir. L'idée de la mise en place d'un parti en dehors de l'échiquier politique abject actuel va de soi. Maintenant, créer un parti politique s'apparente à créer une entreprise. Il convient d'analyser de façon précise le contexte et le potentiel attendu. Donc pour vous répondre, je n'exclue pas de créer un parti indépendant et au service des Frôceux. Maintenant, je ne suis pas en mesure de vous dire quand cela se produira. Quoi qu'il en soit, mon combat immédiat sera un combat tout terrain : j'ai prévu de remobiliser mon entourage et mes anciens sympathisants afin qu'ils militent pour les idées que je prône, et je compte également tenir des conférences-débats très prochainement dans toute la Frôce.
Votre âge n'est-il pas un frein à votre retour dans la vie politique ?
Écoutez, j'ai peut-être 82 ans, mais j'ai encore toutes mes dents ! (rire) Non, je ne pense pas que l'âge soit significatif. Regardez comment De La Tour s'est auto-expulsé de la politique alors qu'il a près de trente ans de moins que moi ! Non, réellement, le plus important est d'avoir l'envie, le courage et l'énergie nécessaires pour se battre sur le plan politique. Et figurez-vous que c'est mon cas !
Passons maintenant à l'actualité politique. Vous évoquiez tout à l'heure l'élection du président Bertrand, pouvez-vous nous donner votre avis sur cette victoire à plate couture de l'ADF ?
Je n'appellerais pas ça une victoire à plate couture. L'ADF a clairement bénéficié de l'abstention record afin d'accéder au pouvoir dès le premier tour, abstention expliquée comme je l'ai dit par un désaveu total des Frôceux envers le système politique actuel. Dans toute autre configuration, une victoire de Bertrand aurait été totalement inimaginable, compte tenu de sa très faible popularité, et de celle, tout aussi faible, de ses acolytes. Je pense surtout que Monsieur Bertrand a réussi son tour de passe-passe, en feintant de croire qu'il pensait réellement qu'un gouvernement d'union et de transition était possible en attendant la fin de la démocratie directe, qui je le rappelle, a été éjectée manu militari par les Frôceux. Ce dernier était au plus mal avant de devenir président par intérim. Je pense même qu'il était le seul à avoir envie d'occuper ce poste. Bertrand était un homme seul, très seul à ce moment-là. Je tiens à rappeler que sa popularité et sa légitimité avaient été considérablement affaiblies par la chute de l'empire bureaucrate, élitiste et détestable de l'ANC. Donc c'était une aubaine pour lui que de prendre le pouvoir à un moment où la Frôce allait au plus mal, et de mettre ensuite en place son entreprise de manipulation afin de ne plus lâcher le pouvoir. Mais je tiens à le dire, malgré sa réélection, Bertrand est un homme très seul.
Vous semblez clairement mépriser le parti centriste. Quel est votre avis sur les autres partis politiques ? PEPS ? RLPN ? PR ?
Les autres sont du même acabit ! Ils jouent tous dans la cour du système actuel qui exaspère tellement les Frôceux. Le PEPS est un cimetière d'éléphants, je dirais même qu'il est en décomposition totale depuis la fusion CAR/FDF. Ces deux partis ont été trop gourmands en voulant créer une seule et même force de gauche, alors que des différends idéologiques énormes opposent les anciens membres de l'un et de l'autre. Voilà pourquoi ce parti connait un chaos total. Et on voit que les loups commencent à quitter la bergerie, à l'image de Monsieur de Saint-Imberb qui a créé son parti de son côté. Je pense que la gauche est au plus mal, et qu'elle a été aspirée par le centre-gauche de Bertrand. Ne restent que les apparatchiks historiques de la gauche radicale qui ne trouvent plus gamelle où manger et disparaissent de la politique un par un. Il ne reste guère à gauche que Les Verts, qui contrairement à leurs homologues du PEPS, savent voir de l'avant. Concernant le Parti Républicain, il ne s'agit que d'ultralibéralisme à l'américaine avec des relents de conservatisme mal placé. Je comprends que ce dernier peine à retrouver une certaine influence dans le paysage politique. Il y a bien le RLPN qui tente d'insuffler quelque-chose de nouveau, mais malheureusement, je pense qu'il ne s'agit que d'une façade. Car d'après les informations, Monsieur Colin Gilbert serait quelqu'un de très avide de pouvoir et de reconnaissance. Je vois mal un tel personnage défendre sincèrement les intérêts de la Frôce. D'autant plus que ce parti revendique une ligne sociétale totalement aberrante et prône une économie débridée au service de la grande finance ! Non, vraiment très peu pour moi.
Justement, c'est assez délicat pour vous de parler dans de tels termes du RLPN, sachant que votre petit-fils Thomas y milite. Quelle sont vos relations avec ce dernier ?
Écoutez, Thomas est un adulte et est libre de militer là où il le souhaite. Évidemment j'aurais préféré le voir combattre auprès de son père à l'époque du MNF, mais cela ne s'est pas produit. Il a décidé de militer auprès de Colin Gilbert et je respecte sa décision. Cela n'entache en rien nos relations personnelles, puisque en dehors du travail, nous parlons de tout sauf de travail ! (rire)
Pour terminer, une petite question d'actualité nationale. Que pensez-vous du climat détestable et communautariste qui règne actuellement en Frôce, en témoignent les récents incidents tels que des tags racistes sur une mosquée d'Aspen ?
Honnêtement, si je ne cautionne aucun de ces actes répréhensibles, je comprends que les Frôceux en aient marre. Mais je crois qu'ils se trompent totalement de cible. Au lieu de se tirer dessus entre eux, ils feraient certainement mieux de s'en prendre à ceux qui les gouvernent, qui sont totalement responsables de ce climat de haine. Vous savez, quand on est président ou ministre, il y a des façon de dire les choses et de les mettre en place. Le gouvernement transitoire a clairement affiché une prise de position vis à vis d'un conflit qui ne le concernait en rien, au risque d'importer ce dernier sur notre territoire, ce qui s'est d'ailleurs produit comme je l'avais annoncé. À partir de ce moment, Monsieur Bertrand a cru bon de prendre des mesures littéralement discriminatoires envers la communauté juive de Frôce, alors que les Musulmans pouvaient toujours agir en toute impunité. Je comprends donc que certains Juifs tombent dans l'extrémisme. Le deux poids/deux mesures ne devrait pas exister. Surtout qu'aux dernières nouvelles, l'islam est davantage une menace pour notre société, du fait de son incompatibilité avec elle, que le judaïsme ! Selon moi, c'est maintenant trop tard. Le Président s'est enfermé dans un militantisme pro-Palestiniens exacerbé et seul son départ permettra d'apaiser les tensions communautaires. Dans tous les cas, prendre position vis à vis du conflit israélo-palestinien est totalement malvenu. Personnellement, si j'estime être l'adversaire du sionisme, du colonialisme et de l'impérialisme, je n'en suis pas pour autant partisan du terrorisme palestinien représenté par le Hamas. Je ne suis partisan que du peuple palestinien face à une toute puissance politique et militaire. Et non pas pro-Musulmans et anti-Juifs.