QG de campagne - TdK 2014

[Thomas de Kervern]

Thomas venait d'arriver au QG après avoir passé l'après-midi à se reposer à son domicile d'Aspen. Il n'était pas plus stressé que cela quant aux résultats qui allaient être annoncés d'ici deux heures. Dans sa tête, il n'était qu'outsider de Bertrand. Ce serait déjà une bonne chose pour lui de parvenir à arracher sa place au second tour, alors que se profilait indéniablement l'hypothèse d'une victoire de Bertrand dès le premier tour.

La salle était déjà pleine à craquer et plusieurs centaines de militants étaient parqués devant la façade, la circulation ayant dû être bloquée sur l'ensemble de la rue tellement il y avait de monde. Il prit la peine de saluer le plus possible de personnes, puis partit s'enfermer dans un petit bureau derrière la grande salle où il prononcerait, quoi qu'il arrive, un discours à l'issue de l'annonce des résultats. Puisque Colin Gilbert n'était pas encore arrivé, il appela son directeur de campagne, Sylvain François.

Thomas : Salut Sylvain. Bon j'ai eu vent que l'abstention serait encore très forte cette fois-ci...

Sylvain : Effectivement, elle serait au moins aussi importante que lors des précédentes élections.

Thomas : Aïe ! Pas bon pour nous tout ça. Cela va encore favoriser la gauche de Bertrand, ça.

Sylvain : Pas forcément Monsieur de Kervern. Je ne serais pas aussi défaitiste que vous. Vous avez visiblement convaincu un bon nombre de Frôceux lors des débats télévisés. Je vous avais dit qu'il fallait prendre Lacroix de Beaufoy à son propre jeu ! Cela a fonctionné, héhé !

Thomas : Oui, cette tête à claques a été confrontée à une plus grosse tête que lui. Je voyais bien pendant le débat qu'il était déstabilisé par mon répondant et par mon utilisation de ses propres méthodes.

Sylvain : Vous voyez, il ne faut pas être défaitiste !

Thomas : Soit. Bon, Sylvain, vas donc à la pêche aux chiffres et ramène-moi du concret, des tendances... Moi, il faut que je téléphone à Mara...

[Colin Gilbert]

Texto à Thomas:
Cuvée prestige Taittinger au frais. Je suis en route. J'ai le sabre de Saddam avec moi pour sabrer cette bonne cuvée.

[Thomas de Kervern]

Alors que les résultats du premier tour venaient d'être annoncés, la désillusion pour les militants était immense. Beaucoup de gens étaient en train de pleurer dans la salle du discours, alors que d'autres étaient tellement dégoûtés qu'ils avaient déjà déserté les lieux. Hé oui, il allait encore falloir se taper Bertrand et sa clique de gauchistes pendant plusieurs années...

Thomas avait accueilli les résultats avec une déception modérée. Sylvain lui avait déjà prédit, il y a un quart d'heure, une tendance presque identique aux résultats officiellement annoncés. Il savait de toute façon qu'il n'avait aucune chance de remporter ces élections, mais commençait à regretter de s'être investi pour faire pire que Colin lors des précédentes élections. Il s'avança au micro face aux militants, l'air maussade, et prit la parole.

Chers militantes et militants,

Je sais combien vous êtes déçus de ces résultats. Sachez que j'assume mes responsabilités de ce gigantesque échec. Car oui, il s'agit d'un échec, soyons sincères. Alors que la colère face au gouvernement de gauche est immense, j'ai obtenu un score de 6 points en dessous de celui réalisé par mon camarade Colin lors des précédentes élections. L'abstention, de son côté, a baissé. Cela signifie donc que la gauche a gagné en influence et que je n'étais pas la bonne personne pour mobiliser les Frôceux autour d'un projet alternatif en vue d'une politique différente. Les Frôceux ont choisi de conserver Monsieur Bertrand à leur tête, et je respecte leur décision. J'adresse d'ailleurs mes félicitations les plus républicaines à ce dernier (Huées et sifflets)... S'il vous plaît, respectons. Je disais, je lui souhaite bonne chance pour ce troisième mandat à venir et espère qu'il sera plein de réussite.

Malgré la défaite, je retiendrai à jamais une campagne présidentielle riche en émotions, en découvertes et en action. Si je n'étais visiblement pas l'homme qu'il fallait, j'ai été fier de vous représenter, et de représenter nos idées et notre vision de la Frôce. Sachez que si c'était à refaire, je le referais, car vous êtes de formidables militants et que c'est une chance immense pour le RLPN et plus généralement pour le FRP de bénéficier de gens aussi volontaires et impliquées que vous l'êtes. Le FRP ne vient que de naître et je ne peux qu'espérer qu'il connaîtra de forts succès lors des prochaines échéances.

Toutefois, il y a des enseignements à tirer de cette nouvelle défaite alors que le contexte se prêtait davantage qu'auparavant à une augmentation de notre représentativité politique. C'est pour cela que je vous annonce ma décision de me retirer définitivement de la vie politique (Des femmes se mettent à hurler et crier de façon assourdissante, certains militants fondent en larmes). Mon combat politique est terminé, mais pas le vôtre. Je vous souhaite à tous de la réussite pour le futur, et en particulier à mon camarade Colin Gilbert qui, je ne le doute pas, saura porter à bien vos idées. Merci de votre attention, merci à tous.

Thomas quitta rapidement la salle devant des militants dépités, et sortit dans la rue de derrière où son chauffeur l'attendait, repoussant les demandes des journalistes présents sur les lieux. La voiture partit dans une direction inconnue.