

+ Le programme du CAR, en janvier 2014, parlait d'une réforme des jours fériés, j'ai fait le choix d'un débat public avant de soumettre le texte à l'Assemblée Citoyenne car ce sujet était trop important culturellement pour de nombreux frôceux, le texte en est sorti grandement amélioré notamment grâce aux contributions de monsieur Louis-Damien Lacroix de Beaufoy, membre du même parti que vous.
Le programme du CAR, en janvier 2014, parlait d'autoriser la vente de littérature lolicon, j'ai fait le choix d'un débat public avant de soumettre le texte à l'Assemblée Citoyenne car je savais que les réticences risquaient d'être particulièrement fortes, le dialogue était nécessaire pour mieux comprendre les objectifs réels de ce texte.
Le programme du MS, en avril 2015, parlait de la nationalisation de l'enseignement scolaire, j'ai fait le choix d'un débat public avant de soumettre le texte à l'Assemblée Nationale car il se posait des questions essentielles sur rapport de la population à la liberté, il est sorti de cette consultation publique un texte beaucoup plus consensuel qui prend en compte les attentes d'une très large majorité de la population.
Quand on parle d'un tel changement de société, un débat public est extrêmement précieux et il est lâche de la part du Gouvernement de s'y dérober. L'objectif nous le savons tous, placer les mouvements de contestation devant le fait accompli, la loi déjà votée, le mouvement semblera inutile. Les conséquences, nous les savons également, un texte rédigé à la hâte, bardé de zones d'ombre, sans aucun sens du compromis.
Concernant le programme du RD, il parle de service civique tout court sans mentionner aucune obligation, et nous savons tous qu'un service civique peut être volontaire, comme c'est le cas en France et comme cela a été prôné par plusieurs partis dans l'histoire frôceuse.
En parlant du RD, celui-ci est tellement convaincu du bienfait de cette politique qu'il avait l'intention de nommer un membre du MS à ce ministère, sachant parfaitement qu'un membre du MS n'appliquerait jamais ce point.
Concernant vos arguments :
Ne soyons pas dupes, de nombreux dictionnaires placent le terme service comme synonyme de celui de travail. Il faut voir les faits, le service civique est constitué d'une quantité définie de travail. Dans la mesure où il n'est nulle possibilité de s'y soustraire, parler de travail forcé ne me parait pas absurde. Tout est question de point de vue, vous y voyez un formidable élan républicain, je vois seulement des jeunes qui vont trimer à un tarif réduit, comme si leur travail valait moins que celui de leurs aînés, et être pénalisés dans le vrai monde du travail.
Si vous tenez tant à définir ce qui est bon pour la jeunesse, un peu de dialogue aurait été souhaitable, d'autant plus qu'on parle d'une "chance" qui avait été massivement rejetée par les jeunes en 2011 à moins que vous confondiez les rassemblements devant les lycées de l'époque avec un rassemblement joyeux pour fêter la victoire de l'équipe de football locale.
Il existe des multitudes d'autres leviers de formation professionnelle, que ce soit par les filières professionnelles, par l'agence pour l'emploi ou par les entreprises elles-mêmes. Je doute franchement que le DRH d'ANF Assurances recrute un jeune car il a fait un service civique de promotion du sport au collège Max Mattinen de Norijo.
Le service civique obligatoire que vous prônez vient sacrer des années d'effort des forces de la réaction pour insinuer que les jeunes ne sont pas capables de s'intégrer d'eux mêmes dans la société.
Concernant le rôle des professeurs, il est largement nié par la création de ce service, car il sous-entend clairement que l'effort consenti jusque là n'était pas suffisant alors que la Frôce dispense un nombre d'heures d'instruction civique record. Ce qui est sous-entendu par un texte de loi est presque aussi important que la lettre de son contenu et le sous-entendu autour de ce texte est que le service civique obligatoire vient pallier les prétendus échecs de l'instruction civique, qui est bien plus proche des valeurs de notre République que le service civique obligatoire dans la mesure où l'égalité y est bien mieux respectée.
Pour les coûts, ce sont de simples exemples, le nombre actuel d'établissements semble à peu près correct et j'ai conscience que vous n'êtes pas habilité à proposer une prime de Noël, l'objectif était de mettre en avant qu'on pouvait faire des choses beaucoup plus utiles et appréciées par une majeure partie de la population que de mettre en avant un tel dispositif qui ne fait que renforcer le sentiment de rupture entre les jeunes et les parties les plus âgées de la population.
A en croire l'article 1406 de votre projet de loi "A l'inscription au Service Civil, l'individu choisir son organisme de rattachement et définit une mission qu'il souhaite accomplir en son sein. L'organisme de rattachement est chargé de confirmer ou non les vœux. Dans le cas où il ne peut en valider aucun, il peut effectuer une proposition alternative.". Aucune disposition n'interdit donc une collusion entre certains demandeurs et l'organisme de rattachement pour des travaux moins pénibles, comme par exemple le stage particulièrement peu pénible d'un jeune issu d'un milieu nanti dans l'entreprise d'un ami de sa mère.
Quand un texte est imparfait, le débat public est la meilleure piste pour l'améliorer, d'autant plus que nous parlons d'un choix de société crucial, vous avez choisi de vous en dispenser pour des raisons purement politiciennes, il ne faut pas vous étonner d'en subir le contrecoup.
L'année "sabbatique" mise en place (la loi a été dument votée par une majorité de députés, vos alliés du RD inclus et promulguée par le Président de la République) offre un temps de réflexion supplémentaire, qui est certes conciliable avec votre projet, mais il offre aussi des facilités considérables pour l'organisation de concours dans les filières sélectives, facilités qui perdraient leur effet dans la mesure où les candidats, contraints de travailler pour un service de rattachement, ne seront plus libres qu'à des dates fortement limitées (si tant est qu'ils soient libres étant donné que votre projet évoque 12 mois de travail sans une seule période de congés).
De plus, en bout d'études beaucoup d'étudiants souffrent d'une surcharge tout à fait légitime, les études représentent une charge d'effort intellectuel que peu de métiers peuvent égaler, l'année de pause avait pour but de diminuer considérablement cet effet.
L'année "sabbatique" c'était faire confiance aux jeunes, pour qu'ils choisissent d'eux mêmes quoi en faire : se lancer à la quête d'une expérience professionnelle, préparer des concours, faire du bénévolat par une cause qu'ils estiment juste sans qu'on leur tienne la main ou même simplement prendre du recul pour mieux choisir son orientation.
En substituant le service civique obligatoire à l'année de réflexion et de récupération, vous envoyez un signal très clair à la jeunesse "Le Gouvernement ne vous fait pas confiance"