Farelle - Une vidéo prouve l'usage de la torture en prison

[Annabelle Merteuil]

20 Février 2016
Farelle - Une vidéo prouve l'usage de la torture en prison

Les faits remontent au 28 Janvier dernier, mais n’ont été médiatisés qu’aujourd’hui. Une vidéo amateur, à la provenance mystérieuse, rendue publique montre des scènes de violence et de torture de détenus dans une prison de Farelle, elle montre également que les détenus au nombre de trois, mais dont les noms ne sont pas encore connus, ont été gravement blessés.

Thierry Harel, porte-parole d’une association de défense des prisonniers dénonce des actes horribles « Ce n’est pas le premier cas de torture en prison, nous recensons chaque année des centaines de cas de torture ou de mauvais traitement sur des prisonniers…»

D’autres associations et ONG de défense des droits de l'Homme, avaient soulevé la question des mauvais traitements infligés dans les prisons frôceuses, sans apporter de preuves réelles.

[Jacques Martin]

Il est consternant de se dire que la question des Droits de l'Homme est un sujet épineux en Frôce. C'est une véritable honte pour notre République que de telles pratiques aient lieu dans le milieu carcéral. Si nous avions déjà eu des témoignages de torture dans les prisons, nous en avons aujourd'hui la preuve formelle. Il est terrible, dans un pays développé comme le nôtre, que de tels sévices soient pratiqués dans l'impunité la plus totale. Je rappelle que la torture est totalement interdite par l'article 3 de la CEDH.

J'ai confiance en notre gouvernement qui saura agir rapidement et efficacement pour identifier, appréhender et punir de façon exemplaire les bourreaux en question. Un travail de fond devra être entrepris pour sécuriser davantage nos pénitentiaires de la honte, et là encore, j'ai entière confiance en notre gouvernement pour prendre les mesures qui s'imposent.

[Romain Kelmann]

Interrogé par téléphone, Romain Kelmann donna son avis sur cette information.

Quelle drôle de coïncidence du calendrier que lors de la même semaine la Ligue des Droits de l'Homme soit saccagée et que les Droits de l'Homme soient bafoués au sein de nos prisons. Quelle est cette image envoyée au monde par la Frôce? On dit qu'on juge une démocratie à l'état de ses prisons. Triste constat. J'attends du Gouvernement une réponse rapide sur ces agissements honteux.

[Alexandro Alessandrelli]

En qualité de ministre de la Justice et de Garde des Sceaux, il est important de me saisir de l’affaire. Un rapport est d’ores et déjà demandé pour éclaircir les faits que rapportent les médias. C’est un cas très grave qui est révéler aujourd’hui et savoir que les prisonniers sont torturés est affligeant et aberrant. Si les tortures sont portées par des agents pénitenciers, il faudra que ceux-ci soient jugés sévèrement et dans le cas contraire la lumière devra être faite. Le ministère de la Justice ne prendra aucun parti pris et tâchera de faire son travail de façon démocratique, juste et responsable.

Nous connaissons par ailleurs l’environnement carcéral qui depuis certains temps est très instable, il s’est même dégradé depuis plusieurs années. En tant qu’administrateur du pouvoir judiciaire, je ne resterai pas spectateur de ces agissements qui va à l’encontre des valeurs de notre pays. Je combattrai corps et âme et jusqu’à la racine ce qui aujourd’hui devient un vrai fléau sociétal. La Justice fera son travail et sa mission, celle de faire respecter l’instance judiciaire que sont les prisons. Cela veut donc dire qu’il va falloir renforcer le travail de l’IGSP (Inspection générale des services pénitenciers) et amené à légiférer sur la sécurité intérieure des prisons et les conditions de vie des prisonniers. J’y prêterai une grande importance. Soyez en sûr et certain ! J’exprime par ailleurs toutes mes sincères excuses aux prisonniers et à leurs familles.

[Erce Washington]

J’ai toujours considéré que les questions de sécurité au sein des instances de la République relevaient d’une grande importance pour notre pays et les pouvoirs publics. De nos jours, d’autres questions nous préoccupent davantage comme l’économie, la migration et il y a peu la santé de l’environnement. Des préoccupations qui nécessitent, je le reconnais des attentions particulières vis-à-vis de nos politiques et de la population. C’est terrible de savoir et de s’imaginer qu’à l’intérieur de nos prisons des actes aussi odieux s’y réalisent. La question aujourd’hui est de se demander si les politiques publiques sont-elles toutes respectées dans un esprit démocratique et citoyen.

Je pense par ailleurs que la politique pénitentiaire se doit d’être plus rigoureuse, constructive, juste et égalitaire. Voilà ce dont ont besoin les prisons frôceuse à l’heure actuelle et le gouvernement en place travaille déjà en ce sens par l’instauration de l’IGSP et comme dit M. Alessandrelli, il faudra nécessairement apporter à cette instance judiciaire, un renforcement majeur dans ses compétences. Je pense toutefois qu’il serait peut-être aussi nécessaire dans un avenir proche de créer une commission à l’Assemblée nationale sur ces questions d’ordre public pour cerner et consolider mieux les choses.

[Toma Kosanović]

Le travail des agents de l'administration pénitentiaire est un travail extrêmement difficile, notamment du à la surpopulation dans les prisons. Je tiens à leur rendre un hommage appuyé et leur fait part de toute mon estime et de tout mon soutien.

Il faudra éclaircir l'affaire liée à cette vidéo présentant des scènes de violence à l'encontre de prisonniers. Rien ne nous permet d'affirmer à ce jour que cette vidéo amateur n'est pas un montage, ni que (si ces faits sont avérés) les agents de l'état en soient responsables.

Afin d'améliorer les conditions de vie des prisonniers, les conditions de travail des agents pénitentiaires et la sécurité générale dans les centres de détention, l'état frôçeux ne pourra faire l'impasse sur la construction de nouvelles prisons et sur l'installation de caméras de surveillance visant à couvrir toutes les zones dangereuses.

[Philippe de Kervern]

L'usage de la torture ne me choque pas davantage quand il est pratiqué en Frôce que quand il l'est autre part. De nombreux pays du monde s'adonnent plus ou moins officiellement à ce type de pratique, et certains d'entre eux sont allègrement soutenus par les politiques européennes. Maintenant, il n'en reste pas moins qu'il est inacceptable que de telles pratiques soient possibles dans un lieu où l'on est censés enfermer les gens pour qu'ils reviennent à la raison. Comment vont donc se comporter les victimes et témoins de ces tortures carcérales quand ils vont sortir de prison ? En les pratiquant eux-mêmes à l'extérieur ? C'est une possibilité...

Je l'ai déjà dit mais je vais le répéter : il faut accorder bien plus de moyens à l'univers carcéral. Il faut débloquer de nouvelles places de prison pour réduire la surfréquentation qui fait des prisonniers de véritables dégénérés. Il faut augmenter les effectifs de surveillance pénitentiaire et leur rétablir une autorité qu'ils ont perdue depuis bien longtemps. Et surtout, il faut punir très durement les auteurs de ces actes qui auront été identifiés.

[Apolline de Maraval]

Je condamne fermement ces actes odieux qui ont lieu entre quatre murs, dans des structures dont le but premier est de faire payer les condamnés leur dette envers la société. Les condamnés en question n'en restent pas moins des êtres humains et ils méritent que l'on respecte leur intégrité physique comme moral, ainsi que leur dignité. Mon discours va différer des réactions que j'ai pu entendre à ce sujet jusqu'à présent :

La question à poser n'est pas de savoir qui trouve l'usage de la torture inacceptable. Tout humain normalement disposant de ses pleines facultés mentales ne cautionnerait pas la torture. L'angle d'attaque de cette question peut constituer un débat public que les différentes politiques devront aborder avec pragmatisme et ouverture d'esprit. J'ai toujours été partisane du traitement des problèmes à leur source. La cruauté humaine émane de facteurs sociologiques bien précis. En supprimant ces leviers de cruauté, nous éradiquerons ce type d'acte de notre société. La Frôce est actuellement dans une situation sociologique préoccupante. La violence est omniprésente dans notre quotidien et nous devrions plutôt prévenir que guérir.

[Félicien Carles-Petite]

Bien entendu que nous devons condamner, et je suis sûr que la justice et le gouvernement feront le nécessaire pour traiter cette affaire. Ce sont des actes odieux qui n'ont pas leur place dans notre démocratie, qui se doit d'être un exemple pour le monde.

Mais il est nécessaire de poser un vrai débat sur les questions carcérales. En Frôce, nous n'avons jamais été capables de nous poser des questions simples : quelle part donner à la prévention ? Quelle part donner à la répression ? Qu'en est-il de la réinsertion, des peines alternatives, d'expériences de nouvelles prisons ?