+ Je suis intervenue lors du débat des élections présidentielles au sujet de la lutte internationale contre les paradis fiscaux.
Il est amusant de voir M. Lacroix de Beaufoy donner des leçons de diplomatie. Je vois mal, Monsieur, comment vous pourriez ce soir être pris au sérieux dans votre rôle de grand homme d'Etat tant votre bilan diplomatique, le votre mais aussi celui de M. Ladan, ressemble davantage à un gloubi-boulga de bonnes intentions qu'à un réel dynamisme. Vous entendre donner des leçons d'action alors que vous êtes l'initiateur de la coquille vide qu'est le CIPNA est assez paradoxal, nous aurons l'occasion d'y revenir.
Concernant les paradis fiscaux, je dois dire que vous avez tous ici, à l'exception de M. Pommier, un train de retard. Car depuis les années 90, l'heure n'est plus aux conventions bilatérales de lutte contre les paradis fiscaux, pour la simple et bonne raison qu'elles se révèlent totalement inefficaces lorsqu'elles sont mises en concurrence avec des systèmes financiers globalisés et mondiaux. Depuis le G20 d'Istambul en 2015, les pays de l'OCDE se sont mis d'accord sur des mécanismes multilatéraux devant modifier les conventions bilatérales existantes en matière de lutte contre la fraude fiscale. L'heure est donc à la coopération élargie, votre idée de diplomatie bilatérale isolée est ridicule et dépassée. Rassurez vous, M. Beaufoy, la discussion que vous redoutez tant est déjà finie, pour la simple et bonne raison qu'elle a eu lieu sans nous, et c'est de votre faute, car vous avez préféré faire de beaux discours sans lendemain sur les droits de l'homme au CIPNA avec le Panama plutôt que de vous préoccuper du futur de la Frôce.