Revivez en intégralité l'interview de François d'Escourt par +RadioFrôce !

1 / L'actualité récente a été dominée par les actes de certains groupuscules d'ultra-droite avec notamment l'attaque du siège de la LDH et l'irruption dans le métro de Casarastra. Quel serait à votre sens la meilleure solution pour y mettre fin ?
Vaincre l’extrémisme ne sera possible que si une véritable solidarité nationale voit le jour. Mais avant de demander aux Frôceux de s’unir pour éradiquer le radicalisme politique, la classe politique devra démontrer une transparence totale vis-à-vis des groupuscules violents. Ce n’est pas un secret, les organisations extrémistes gravitent souvent autour des partis dits traditionnels, parfois avec l’assentiment à peine caché de leurs cadres. Peut-on encore nier que certains partis emploient des marginaux issus de ces courants extrémistes pour assurer leur sécurité lors des grands événements ?
Soyons donc honnêtes. Que chacun fasse le ménage et chasse ces individus radicalisés qui orbitent tels des électrons libres autour des partis constituerait une première victoire. Pour marginaliser, il faut isoler. Et pour isoler, il faut ostraciser. Et surtout, le plus important, ne pas nourrir la panse de ces voyous en leur accordant une médiatisation qu’ils ne méritent pas.
Ensuite, faire appel à des mesures d’ordre sécuritaire parait inéluctable. Nous proposons de renforcer la présence policière dans les lieux sensibles tels que les édifices religieux, les établissements scolaires, les rues commerçantes ou encore les enceintes sportives. C’est souvent par la prévention que l’on évite les débordements. Et les derniers faits divers de violence impliquant des extrémistes de droite ont démontré soit une absence totale de forces de l’ordre sur les lieux concernés, soit une trop faible présence ou un manque d’organisation. Pour le cas précis des transports en commun, comme celui de Casarastra, faire appel à des dispositifs de vidéosurveillance nous parait indispensable. Il serait effectivement difficile de pourvoir chaque rame de métro ou chaque bus de policiers. C’est donc là que le potentiel de la vidéosurveillance pourra être pleinement exploité.
Aujourd’hui, l’extrême-droite sévit dans nos rues. Il y a quelques années, nous avons eu droit aux violences communautaires, rappelez-vous de l’URJF. Nous avons également connu les émeutes d’extrême-gauche du PAF. Et demain, ce sera quoi ? Ne négligeons donc aucun extrémisme, qu’il soit religieux, politique ou communautaire. Faisons le ménage, établissons un dispositif de prévention, préparons-nous à réagir de façon proportionnée et adéquate. Voilà comment nous vaincrons le phénomène de violences en bande.
2 / La dernière loi de finances dégage un excédent budgétaire de 12 milliards de plz. Pensez-vous opportun de creuser dans cet excédent pour financer des programmes sociaux ou des baisses d'impôts ou êtes vous partisan d'une grande prudence sur le sujet ?
La Grande Droite a toujours été une adepte du bon sens. Le fait que nos comptes soient dans le positif ne doit pas occulter la régularité budgétaire qui caractérise la Frôce et nous permet, aujourd’hui, d’être dans une position financière confortable. Alors oui, nous assumons d’être partisans d’une certaine prudence à cet égard. En finance, tout peut aller très vite. Nous ne sommes pas à l’abri d’un désastre financier ou de l’apparition soudaine d’un climat économique défavorable à notre propre modèle économique. Pour cette raison, il nous parait nécessaire de banquer au moins une partie de l’excédent en question, pour avoir matière financière à réagir en cas de coup dur. Ce qui ne signifie pas que si nous sommes au pouvoir demain, nous n’envisagerons pas d’investir une partie de cet excédent.
Les grands projets sociaux doivent être appréhendés avec le plus grand des pragmatismes. Mais il reste de nombreux projets à accomplir pour permettre l’équilibre et la justice sociale. Nous pensons prioritairement aux personnes à mobilité réduite, qui aujourd’hui sont les laissés pour compte des politiques sociales. Nous investirons avant tout dans des dispositifs d’accueil adaptés pour les handicapés. Nous n’oublierons pas les ménages en situation de précarité, nous pensons aux familles nombreuses, aux citoyens vivant en dessous du seuil de rémunération moyenne et aux parents qui élèvent seuls leurs enfants.
Il y a tellement de choses à accomplir en termes de social qu’il paraîtrait impensable de ne pas le pourvoir d’un budget supplémentaire formé sur l’excédent de la loi de finances. Mais nous investirons également cet argent dans la recherche scientifique, dans la culture et le sport, domaines traditionnellement restreints en termes de finances.
3 / La question de l'accueil des migrants a dominé la première partie du mandat du Gouvernement Pommier. Suite aux votes de l'Assemblée Nationale, il a été établi un quota de 30 000 migrants pour l'année 2016. Pensez-vous qu'il serait raisonnable de modifier ce quota que ce soit à la hausse ou à la baisse dans la mesure où les villes ainsi que nos partenaires diplomatiques ont déjà pris des dispositions en se tenant à ce chiffre ?
Bien évidemment non, il paraîtrait insensé de revenir sur les engagements pris par la mandature actuelle concernant le quota de réfugiés pour 2016. Pour être honnête, La Grande Droite était favorable à un nombre bien plus restreint pour matérialiser ce quota, nous l’avons souvent dit mais n’avons pas été exaucés. Nous en prenons note mais ce n’est pas pour autant que nous prendrons le risque de revenir sur ce quota en cours d’année, alors que comme vous le dites, les collectivités ont déjà pris leurs dispositions en se basant sur le chiffre communiqué. Ne les mettons pas en difficulté, nous risquerions de donner lieu à un gigantesque gâchis de ressources, tant matérielles que financières et humaines.
L’importance du nombre de réfugiés accueillis en 2016 appellera néanmoins à une réflexion concernant celui qui sera défini pour 2017. Et aucune autre solution que celle de baisser significativement le chiffre de 60% ne nous semble envisageable. La Frôce ne pourra pas continuer à assumer 30 000 réfugiés de plus chaque année. Visons l’accueil de qualité à la quantité de personnes accueillies.
4 / La réforme de l'audiovisuel a occupé un pan non négligeable des débats parlementaires durant la première moitié de la mandature, cette réforme a ouvert l'accès au marché gratuit à un nombre de chaines bien plus larges qui vont sans doute rivaliser d'imagination pour s'attirer les faveurs du public. L'imagination des producteurs ne va pas sans dérive, et certaines associations familiales craignent déjà l'essor d'une télé-poubelle portée par des concepts extrêmement sulfureux qui vont parfois jusqu'à mettre en danger la santé des candidats. Le Gouvernement doit-il avoir un pouvoir de régulation en la matière ou laisser une totale liberté aux diffuseurs ?
Il y a une chose qui tient à cœur des responsables de La Grande Droite : l’indépendance des médias et leur liberté de diffuser les contenus qu’ils désirent. En ce sens, nous estimons que l’État n’a pas à intervenir dans ces contenus, du moment qu’ils sont respectueux du cadre juridique frôceux. L’interventionnisme n’a jamais donné lieu à de bons résultats.
Pour les contenus dits « choquants », le gouvernement actuel a permis une avancée significative avec sa loi de classification des films, qui restreindra les possibilités de diffusion en fonction du contenu des films et régulera les plages de diffusions en fonction de l’audimat type constaté sur ces horaires. Bien que nous soyons des opposants politiques au gouvernement actuel, nous devons reconnaître les efforts consentis en termes de prévention sur les contenus. Une idée judicieuse serait sûrement d’étendre ce texte à l’ensemble des programmes, et pas seulement aux films.
La seule régulation gouvernementale sur les diffusions TV doit donc se cantonner à ce que la loi permet. Nous pouvons réguler les horaires de diffusion et mettre tous les moyens en œuvre pour protéger les enfants de certains contenus, mais certainement pas empêcher les chaînes de diffuser un programme qui n’a rien d’illégal.
5 / Depuis la mise en place des provinces, un grand nombre d'entre elles ont mis en place une fiscalité basée sur les questions d'environnement. Pensez-vous que la taxation écologique doit demeurer le domaine réservé des ressources propres des provinces ou que celle-ci devrait être du ressort du gouvernement, et si vous souhaitez que celle-ci devienne du ressort du gouvernement, quels revenus de substitution devraient percevoir les provinces en question ?
Nous avons créé les Conseils Provinciaux il y a quelques années dans le but premier de permettre une certaine décentralisation du pouvoir, pour l’adapter aux circonstances locales. Nous estimons les Provinces sont à même de mieux gérer les questions d’environnement que l’État lui-même, car elles ont une meilleure connaissance des contextes locaux et des possibilités qu’ils offrent. Revenir sur ce principe serait un cruel désaveu pour les Provinces et nous ne souhaitons pas déstabiliser notre organisation institutionnelle.
La Grande Droite n’est pas favorable à une précellence des taxes. Le patrimoine de taxation frôceux est bien assez compliqué, n’en faisons pas un millefeuille. Pour l’heure, nous ne pouvons noter que l’exemplarité des Conseils Provinciaux en termes d’environnement. Tous ceux qui ont agi sur ce point ont su mettre en place des fiscalités locales adaptées aux besoins et aux possibilités. Pourquoi changer une recette qui fonctionne ? Le rôle du Gouvernement doit se cantonner à l’observation et au contrôle. Il ne doit intervenir qu’en cas d’extravagance ou d’irresponsabilité des gouverneurs.