

+ J'invite Monsieur Finacci à prendre connaissance du dossier grec dans sa profondeur. Le cas Syriza est un cas d'école : adulé par toutes les gauches "sociales" et anticapitalistes européennes, il s'agit pourtant d'un échec royal, qui a montré ses insuffisances politiques pas plus d'un mois après l'accession de ce parti au pouvoir en Grèce. Rappelons donc que Tsipras a signé un accord en Février, accord prévoyant prévoit de rembourser intégralement et à temps les créditeurs. Il prévoit surtout de mener à terme le programme précédent, c’est-à-dire que le pays acceptera d’être mis sous tutelle par les institutions. En fait, le gouvernement grec s’engage à ne prendre aucune mesure unilatérale, qui pourrait mettre en danger les objectifs budgétaires fixés par les créditeurs. L’action du gouvernement, Syriza à sa tête, et sa capacité de mettre en œuvre son programme se retrouvent neutralisées par cet accord...
Ce même gouvernement a échoué rapidement du fait de la pression opérée par les institutions européennes dans leur ensemble, ce qui a a commencé quand la Banque européenne a annoncé que le refinancement des banques grecques était stoppé, car elle n’acceptait plus les bons de la dette grecque, quand dans le même temps un mouvement massif de retraits de liquidités s’opérait en Grèce. Il y a une strangulation mise en place contre le gouvernement grec via le maillon le plus faible qui est le système bancaire. Encore là une preuve d'amateurisme : promettre et idéaliser c'est bien, mais tenir compte du contexte dans lequel est bloquée la Grèce, c'est bien mieux.
L'erreur majeure de Syriza est la même que s'apprête à faire le gouvernement Nakamura : l’idée selon laquelle on pourrait rompre avec les politiques d’austérité en faisant dans l'économie de confrontation est totalement absurde. Réalité du terrain : les Grecs ont beaucoup fêté la victoire de Syriza et se sont abreuvés des promesses de ce parti. Ils croyaient être sortis de l’austérité. Mais la réalité de l'engrenage économique a bien vite rattrapé ces personnes munies de bonne volonté mais totalement ineptes en termes de vision économique. La réalité du marché libre, celle que Syriza comme toutes les gauches d'Europe ignorent à tort, a bien vite donné la gueule de bois à Tsipras. Les capitaux fuiront - et fuient déjà - la Grèce, donnant ainsi les derniers coups de marteaux sur la glace brisée de l'économie grecque.
Qu'on se le dise, aucun gouvernement européen défendant la même vision économique que celle du gouvernement Nakamura n'a été couronné de succès, et ce n'est pas près d'arriver. Syriza est adulée à tort par les gauches européennes, par des gens qui apprécient ce qu'elle représente politiquement et ne s'intéressent pas à la situation réelle de la Grèce. Un peu comme l'Argentine, légendaire exemple utilisé à tout va par les nationalistes et souverainistes pour corroborer leur soupe, alors que l'Argentine est dans une situation chaotique, tout comme la Grèce. Pour répondre à Monsieur Finacci, Cameron a été réélu car les Britanniques ont eu conscience que malgré les jours difficiles qu'ils ont pu passer, ce dernier possédait la bonne vision économique, celle qui a permis la création d'emplois et l'augmentation du pouvoir d'achat. Et ça, c'est tout ce qui compte pour toute population de quelconque pays. Le Royaume-Uni a eu la chance de tomber sur un individu assez énergique pour mettre les pieds dans le plat. Chez nous, c'est autre chose. La gauche détruit, et la droite parachève.