

Et dire que cette espèce de dégénérée a cru qu'elle pouvait entrer au RPF...
Bon mis à part ça, quelqu'un a l'adresse d'un bon resto du côté de Bernes ? Je m'y rends ce WE pour affaires...
Ces derniers mois m'ont permis de regarder derrière moi. D'observer avec le recul nécessaire tout ce que j'ai pu accomplir, réussir, mais aussi tout ce que j'ai raté, tout ce dont je suis passé à côté. Ce travail d'introspection, j'aurais du le faire bien plus tôt. J'aurais d'ailleurs dû, dès l'âge de raison passé, le faire au quotidien, au jour le jour. Dans mon éducation catholique, c'est une pratique qui fait partie intégrante du quotidien : observer avec bienveillance mais néanmoins rigueur tout ce qui a été accompli durant la journée. Avec un tel travail de réflexion, on en arrive à ce que l'on appelle sanctifier le quotidien.
Avec l'âge, curieusement, je me suis écarté de ces rigueurs religieuses. Je les ai beaucoup mises en avant à une époque, dans le débat public, alors que ce que je prônais, j'étais incapable de le mettre en application dans ma vie. Ces derniers temps, j'ai appris une chose simple mais cruciale : la religion est une affaire éminemment personnelle. Qui suis-je pour mettre en avant des valeurs hautement subjectives ? L'important est de garantir à chacun la liberté de cultes, et tout simplement la liberté de vivre.
Je ne rejette pas ce qui a fait mon éducation et ce qui me permet, encore aujourd'hui, de distinguer une bonne action d'une mauvaise - même si cette ambivalence paraîtra surfaite à tout cartésien qui se respecte. Je considère simplement que le seul prisme par lequel il faut observer la vie politique, et la vie publique en général, c'est celui de la République.
A 21 ans, j'étais le président de la principale association des étudiants de Paris Dauphine. J'ai été propulsé à ce poste grâce à mon bagout, à ma grande gueule, qui était à l'époque tout ce que j'avais comme talent. Seulement, je me suis vite rendu compte qu'une grande gueule sans projets, sans capacité d'agir, ce n'est rien.
C'est à ce moment que, je crois, j'ai entrepris quelque chose pour la première fois. 1994, c'était l'époque des soirées electro underground, qui fleurissait un peu partout à Paris dans des salles obscures. Mais dans le milieu de fils à papa de Dauphine, cette ambiance n'était même pas connue. J'ai pris le pari d'organiser une soirée totalement à l'opposé des gala au champagne qu'on avait l'habitude de voir. Avec une poignée d'amis, on a réquisitionné un local abandonné de la RATP, situé sous le périphérique, au nord de Paris. Le vice-président de l'association étudiante avait un amis versaillais, Thomas Bangalter, qui commençait tout juste à travailler au sein de ce qui était devenu "Daft Punk". Il a accepté sans réfléchir d'animer cette soirée.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette soirée a marché. Et sacrément marché. Pendant des semaines, à l'université, on n'a parlé que de cette soirée folle qui a duré de minuit à huit heures du matin, où la bière et autres substances moins légales coulaient à flot. Sans doute le meilleur souvenir de ma vie : c'est cet épisode qui m'a donné le goût d'entreprendre, goût qui ne m'a depuis jamais quitté.
Après mon retour en Frôce, j'ai décidé de m'investir en politique. J'avais envie de changer les choses, de permettre à la Frôce d'entrer pleinement dans le 21e siècle, de s'ouvrir au monde.
Je n'ai jamais su rester stable dans mes activités partisanes. J'ai d'abord rejoint l'UDR de François Bertrand et Vincent Valbonesi en 2013. Puis après la révolution, je crée le Parti d'Unité Républicaine; puis, le Mouvement Républicain et Populaire; puis, le Parti Républicain; puis, le Rassemblement Populaire Frôçeux.
La raison de cette instabilité, je l'ai comprise récemment : l'obsession des résultats électoraux. Le PUR est trop libéral ? Qu'à cela ne tienne, il faut changer de paradigme, passer au centre-droit avec le MRP. Le MRP n'arrive pas à convaincre face au centre ? Tant pis, créons le PR. Le PR ne fonctionne pas car son spectre est trop large ? Créons le RPF dans une visée libérale-conservatrice.
Des valeurs fondamentales, j'en avais, pourtant : le libéralisme économique, et le conservatisme social. Mais à force de tout modeler, de tout changer, de ne se fier qu'aux potentiels résultats plutôt qu'à son coeur, on ne convainc personne. Et on ne se convainc pas soi-même.
En réalité, ce n'est qu'au pouvoir que j'ai fait preuve de la plus grande ouverture d'esprit dans le bien du pays. En avril 2014, lorsque j'ai été appelé au gouvernement pour anéantir le déficit, relancer la croissance et baisser le chômage, j'ai mis en place les mesures qu'il fallait. Aides à l'embauche, primes à l'embauche, augmentation du SMC, mise en place du temps partagé en cas de ralentissement d'une entreprise, interdiction du licenciement de masse, création des chambres de compétitivité. Il fallait relancer le pays, cette tâche m'a semblé immensément importante. Et je crois avoir réussi haut la main : la croissance a bondit à 2,5%, le chômage a même baissé de 0,1%, le tout au bout de quelques mois seulement.
Avec le recul, la plus grande leçon que j'en ai tiré, c'est qu'on ne gouverne pas avec des calculs et des dogmes, mais avec la volonté de bien faire et de servir son pays.
Ce travail d'introspection m'a permis de voir clair dans ce qui fait la force de ma volonté pour la Frôce : l'humanisme, le libéralisme contrôlé, la démocratie, la solidarité. Et au-delà, rien d'autre ne compte que l'envie inexpugnable de faire avancer la Frôce sur le chemin du progrès et du futur, pas le futur qui divise et fait peur, mais le futur qui rassemble et rassure.