[17/05] Gesca Motors : forte mobilisation des salariés

[John-Milton Chamberlain]

Gesca Motors : forte mobilisation des salariés

Suite à l'annonce du directeur général au début de la semaine, qui a fait part de l'intention du groupe de délocaliser 60% de la production des véhicules Gesca Motors au Bangladesh, la mobilisation a repris de plus belle, moins d'un mois après la précédente. Pour rappel, cette dernière s'était soldée par des promesses de François d'Escourt sur le perron de Belley, en compagnie de Bastien Pommier, Premier ministre d'alors. Le DG de Gesca Motors avait rassuré les salariés du groupe en avançant qu'aucun poste ne serait supprimé et qu'il n'y aurait pas de délocalisation. Aujourd'hui, ce sont surtout des postes précaires qui seraient menacés de suppression. Cependant, de nombreux salariés en CDI pourraient se voir émettre des propositions de reclassement.

Face à ce qu'ils considèrent comme une trahison et une énième provocation de la part de leur direction, les salariés de l'ensemble des usines frôceuses de la filiale se sont réunies en assemblées générales ce Vendredi après-midi. Ainsi, les usines de Farelle, Lônes, Symphorien, Aspen et Karnag ont voté la grève générale, assortie du blocage total des locaux. À Salusa, seule usine du groupe où aucun syndicat n'est réellement présent, la confusion a régné à l'issue de l'annonce des résultats de l'AG. Le NON au blocage et à la grève a été approuvé avec seulement cinq voix d'avance, provoquant ainsi la colère de nombreux salariés qui en seraient venus jusqu'aux mains.

Par ailleurs, Patrick Bisou, délégué du personnel de l'usine Gesca Motors de Farelle, a entamé une grève de la faim, pour "montrer aux voyous qui s'en mettent plein les poches qu'ils le font au détriment de la vie de leurs salariés". Joint par nos soins, le directeur d'exploitation de Farelle s'est refusé à tout commentaire à ce sujet.

De nouvelles AG seront organisées Vendredi prochain, pour décider de la suite à donner à ce second mouvement de contestation depuis le départ de la famille Sapporo de la direction.

[Bastien Pommier]

Interrogé sur le communiqué du directeur de Gesca Motors, Bastien Pommier ne tarda pas à réagir :

"Monsieur d'Escourt a fait des promesses qu'il balaie aujourd'hui d'un revers de la main. Alors que nos échanges avaient été fructueux, ce monsieur a tout de même décider de supprimer des emplois et propose même de délocaliser une partie de la production au Bangladesh. Je suis aujourd'hui en colère. Monsieur d'Escourt a trahi les engagements qu'il a pris il y a quelques mois. Je suis au côté des salariés de Gesca Motors et leur annonce mon total soutien et ma volonté de trouver des solutions en tant que parlementaire pour que leur emploi soit conservé et pour que les délocalisations soient durement sanctionnées dans notre pays. Je suis profondément désolé que les engagements pris lorsque j'étais Premier Ministre n'aient pas été tenus par ce patron qui ne regarde que son porte feuille et non pas les conditions de travail de ses employés.
La majorité actuelle, après avoir approuvé une manifestation qui met à mal le principe fondamental d'égalité, a rejeté une loi courageuse permettant de lutter contre les délocalisations. En sanctionnant au portefeuille les entreprises qui délocalisent leur production, nous aurions pu réduire considérablement cette pratique qui met à mal l'économie, la croissance et l'emploi de notre pays. Mais en menant une politique politicarde, la majorité actuelle a refusé de sanctionner les délocalisations et va aujourd'hui laisser partir une partie de l'emploi de notre pays.

Gouvernement, réagis enfin et sois courageux pour prendre des mesures contre les délocalisations."

[Dimitri Fevernov]

Dimitri se trouvait auprès des grévistes et il ne manqua pas de leur préciser que les grands pontes de Gesca Motors n'allait pas voir arriver la grande claque, tout en exposant son point de vue personnel : une saisie pure et simple des installations, du matériel et des capitaux et des poursuites à l'encontre des dirigeants qui avaient laissé pourrir la situation, tout en empochant au passage les beaux cadeaux fiscaux laissés par le centre et par Pommier. A savoir si cette ligne serait suivie par le Gouvernement, là, il préféra ne rien confirmer mais avoua qu'il l'espérait sincèrement. Il évoqua la possibilité d'allouer un budget d'indemnisation aux grévistes pour maintenir leurs revenus, afin qu'ils puissent sauvegarder leurs emplois, une mesure qu'il qualifia alors de nécessité absolue pour le combat contre la délocalisation.

[Miha Rasafindria]

Voilà près d'une semaine que les salariés de Gesca Motors sont à nouveau en grève, face à l'ignominie de leur direction qui a l'intention d'amputer la Frôce de 60% de son activité en tant que grande entreprise. Un désastre pour ces travailleurs dévoués, pour l'emploi et pour notre économie !

Mais où est donc le gouvernement Nakamura ? Aucune communication sur le sujet, aucune action entreprise, aucun intérêt accordé à ces ouvriers dont le futur proche est menacé. Puisque le gouvernement n'a pas l'intention de faire son travail, j'annonce mon intention de me rendre sur le terrain au nom du mouvement politique auquel j'appartiens, afin de leur annoncer que malgré l'abandon dont ils sont victimes de la part du gouvernement, ils ne sont pas seuls dans leur combat.