Chers compatriotes,
Chers alliés,
Chers amis,
Avant d'entamer mon discours, je tiens, officiellement, à apporter mon soutien à la France, qui une fois encore, traverse une épreuve terrible à la suite d'un attentat. Je veux, au nom de la fraternité qui nous unit, au nom de la mémoire des victimes, au nom de la liberté de nos démocraties, apporter à ce peuple frère, l'expression de toute ma souffrance, de toute ma compassion et de toute mon amitié. Je le fais au nom de la Frôce, au nom de tous ceux présents ici, hommes, femmes, vous qui attachez une grande importance à la liberté. La France doit savoir que nous la soutenons sans tarder dans sa douleur.
En ce 26 juin 2015, j'ai le privilège et l'honneur d'accueillir deux alliés de la Frôce, Monsieur Castro pour Cuba et Monsieur Medvedev pour la Russie. Deux pays, avec lequels nous entretenons de bonnes relations et qui sont des partenaires essentiels. Je les remercie d'avoir accepter mon invitation, nous n'oublierons pas qu'ils ont été là pour partager cette journée cruciale.
Voilà maintenant huit années, nous restaurions une merveille de la civilisation : la démocratie. Menés par Thomas Rolland, nous nous sommes engagés dans un mouvement inédit, dans une révolution. Nous avons brisé les chaînes du mutisme, de la peur et de la soumission pour nous relever. La dictature avait rendu la situation intenable. Le peuple, saigné à blanc dans ses libertés comme dans son honneur ne pouvait que réagir. Nous l'avons fait, nous avons relevé la tête pour regarder la tyrannie droit dans les yeux, nous nous sommes redressés, sans trembler et nous lui avons scandé que nous n'avions pas peur. Nous avons marché, unis, républicains, sur les lieux de pouvoir pour renverser la table.
Cette liberté que nous chérissons, nous l'avons arrachée à ceux qui pensaient nous asservir, dans les larmes, dans le sang, dans l'émotion. Cette liberté, nous nous en servons tous les jours pour faire nos choix, pour penser, pour écrire, pour débattre, pour exister en tant que personne.
Mais cette liberté a de nombreux ennemis. La haine, qui s'exprime par l'agression des personnes différentes, le plus souvent des minorités. La corruption, qui chaque jour affaiblit le poids et la parole du politique au profit de groupuscules contestataires et anti-républicains. Le nationalisme, qui vise à isoler, politique, diplomatiquement, la Frôce. L'absence de respect, qui monte les uns contre les autres. L'irresponsabilité économique également, l'on ne peut décemment agir en faveur de nos libertés et de notre indépendance en devenant tributaires de créanciers, en permettant les délocalisations sans se battre, en tolérant la misère sociale.
Le terrorisme et d'une manière plus générale l'intégrisme. Aujourd'hui encore, nos amis français ont eu à subir les actes barbares de ces terroristes. Partout dans le monde, les luttes se sont engagées sur le terrain pour défendre la liberté, pour défendre les peuples. Lorsque l'on assassine des journalistes, c'est le monde qui descend dans les rues. Lorsque l'on fait exploser des bombes dans un métro, c'est le monde qui se dresse en rempart. Derrière moi se dresse le symbôle de notre Nation, la Muse de la Liberté. Elle brille pour montrer que nous ne tremblons pas, nous ne reculons pas. Nous n'avons pas peur, nous sommes libres et fiers de l'être.
La Frôce est une grande Nation. Elle s'est construite par elle-même, avec l'aide de ses alliés. Cet héritage que nos vaillants révolutionnaires nous ont laissé est désormais entre nos mains. Nous ne pouvons tolérer que sous couvert d'idéologies différentes, l'intérêt du pays soit lésé. Nous sommes tous, ici, aujourd'hui républicains. Et nous les resterons. C'est notre force, notre énergie pour aller de l'avant. Que cette journée de souvenir soit une journée de célébrations et de promesses en faveur de cet héritage.
Chers compatriotes,
Chers alliés,
Chers amis,
C'est avec humilité, que je partage cet instant avec vous. Unis, solidaires, nous sommes la Frôce.
Vive la Démocratie, vive la République, vive la Frôce.