
Le médecin qui était en train de l'ausculter dans une pièce faite de carrelage blanc et de surfaces chromées enleva son stéthoscope. Il le posa sur un meuble roulant situé à côté du tabouret où Félicien était assis.
- C'est bien ce que je pensais. Vous développez des effets secondaires sérieux liés à la Cocaïne. Outre la tachycardie et l'hypertension, liées à votre dose d'hier soir, vous commencez à développer une nécrose des parois nasales. Aujourd'hui je ne peux pas déceler de troubles cardiaques ou de l'humeur chroniques, mais il y a fort à parier que de ce côté là vous commencez aussi à être atteint. Votre addiction peut également à court terme développer des pathologies psychiques et nerveuses.
- Je vais mourir ?
Félicien avait posé cette question comme un enfant, mais il n'y avait pas besoin de passer par quatre chemins. Même s'il connaissait déjà la réponse.
- Si vous continuez comme ça, vous allez soit faire une overdose, soit vous détruire à petit feu, enfin plutôt à feu rapide. Nous pouvons vous soigner. Nous avons une antenne au Piémont et une autre en Suisse, c'est l'affaire de quelques mois. Pour les célébrités, comme vous, nous pouvons même organiser une couverture médicale, en prétextant une tumeur bénigne, une infection du colon mal diagnostiquée, quelque chose comme ça...
- Je vais y réfléchir.
C'était vite vu. Félicien ne pouvait ni se passer de son poste de gouverneur, ni de sa coke. Il régla la clinique, puis rejoignit sa berline. Direction l'aéroport.