AIF 09/06 - Les syndicats enseignants mécontents

[Stéphanie Duchamps]

AIF 09/06
Nouvel acte de violence dans une école, les syndicats d'enseignants mécontents.

Vendredi matin, les syndicats enseignants se sont réunis afin d'évoquer la visite du Président de la République et de la Ministre de l'Education nationale dans l'établissement où a eu lieu un acte de violence envers un principal-adjoint. A la sortie de la réunion, deux des trois syndicats ont laissé éclater leur colère. Le président du Syndicat des Enseignants Frôceux (SEF), accompagné du président du Syndicat national de l'enseignement secondaire frôceux (SNESF) se demandent "à quoi a servi cette rencontre entre le président de la République, sa ministre et l'équipe pédagogique du collège d'Anglès. Rien n'a été annoncé, aucune réponse ne nous a été apportée, nos syndicats n'ont pas été conviés à cette réunion. Nous demandons à Mademoiselle Le Menn de nous recevoir dans les plus brefs délais ! Pensez-vous vraiment que ce sont douze policiers territoriaux qui vont permettre à l'école de retrouver sa sérénité ?". De son côté, la Fédération nationale des professeurs (FNP) salue la décision du président de se rendre dans l'établissement mais regrette que rien ne soit vraiment annoncé. Seule l'Union des parents d'élèves (UPE) a salué la décision du président de se rendre dans l'établissement et se montre enthousiaste quant aux propos tenus.

Dans le même temps, nouvel acte de violence dans un collège frôceux. Ce matin, un professeur de mathématiques a été frappé par un parent d'élèves à l'intérieur d'un collège de Kervern. Selon les premiers éléments, le parent d'élèves n'aurait pas accepté la note reçue par son enfant il y a quelques jours. Immédiatement, l'ensemble du personnel enseignant a pris la décision de cesser les cours demandant au gouvernement des moyens pour lutter contre la violence scolaire. Le professeur de mathématiques a décidé de porter plainte pour coups et blessures volontaires sur personne dans l'exercice de ses fonctions.

[Hélène Le Menn]

Interrogée par RTF (chaîne d'information en continu), la Ministre de l’Éducation a tenu à réagir.

Oui je peux comprendre cette frustration du SEF et du SNESF. Je les inviterais à une réunion extraordinaire demain après-midi au Ministère de l’Éducation. Mais également les associations et syndicats représentant l'ensemble des métiers liés à l'Education Nationale.

Il est grand temps que certaines personnes ne soient plus impunies après de tels actes lâches et honteux. L'enseignant ou l'enseignante est quand même le symbole de l'apprentissage et forme nos enfants en leur donnant des outils pour qu'ils et elles s'impliquent dans notre société.

[Julie Lison]

Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence venant de la part de parents qui se croient tout permis et méprisent le métier de professeur. Il faut désormais revaloriser ce métier et mettre en place rapidement de nouvelles mesures pour contrer cette violence qui pose une tâche dans notre système éducatif. La grogne des syndicats est totalement légitime et j'espère que le dialogue qui sera mené par la Ministre de l’Éducation permettra d'aboutir à des mesures concrètes.

[Thomas de Kervern]

Le Nouveau Parti Conservateur condamne une fois de plus ces actes de violence scolaire, qui vont finir par devenir anodins si le gouvernement ne se décide pas à réagir énergiquement. Où est Hélène Le Menn ? Croit-elle qu'une simple visite dans un établissement concerné va régler ce problème d'ampleur inquiétante ? Nous demandons donc que des effectifs de police suffisamment dissuasifs soient dépêchés dans les établissements situés dans les zones à risque. Il est absolument inadmissible que les professeurs ne puissent travailler dans des conditions dignes.

[Julian Rodriguez]

Écouté, le Président et la Ministre de l'Éducation sont allé à la rencontre du principal-adjoint dans une rencontre privée pour discuter avec lui et lui apporter le soutien moral que les autorités publiques doivent apporter lorsqu'un fonctionnaire d'Etat, et c'est pareil pour un citoyen lamda, est victime de violence inacceptable. Il n'était question de parler des solutions du gouvernement, il n'était pas question de convoquer les syndicats, il n'a nullement été annoncé par le Président une rencontre avec une délégation du collège. C'était un déplacement de soutien à l'homme qui a été victime d'une agression. Le gouvernement travaille, quant à lui, à régler la chose sur le volet politique. J'ai confiance en Madame le Premier ministre, en ma collègue Ministre de l'Éducation, et dans l'action du Gouvernement et du Président. Les médias ont été tenus hors de la rencontre, alors pour une fois que nous avons pu voir un déplacement où le Président n'avait pas d'intérêt politique dans une rencontre, nous devrions saluer ce geste d'humanité.

Le ministre s'en alla et passa rapidement entre les micros et en réponse à la question " aller vous prendre des sanctions ", il lâcha " s'ils faut les calmer, je pourrais proposer au gouvernement une nouveau tiret bien élevé dans le code pénal, oui. "

[Julien de la Tour]

Les violences en milieu scolaire semblent de plus en plus fréquentes. Ce n'est pas une nouveauté mais il est nécessaire de développer une politique de soutien envers le corps enseignants, l'ensemble des personnels mais également envers les élèves. Il est maintenant urgent de mettre en place dans les plus brefs délais les mesures proposées dans la loi Mbaye et que l'ensemble des personnes qui travaillent de près ou de loin dans le milieu de l'enseignement soit réuni pour prendre l'ensemble des dispositions nécessaires. Contrairement à ce que peut affirmer le Ministre de la Justice, les syndicats ont le droit de montrer leur mécontentement face à la décision du Président et de son Ministre de ne pas les avoir rencontrer pour également évoquer la violence scolaire. D'ailleurs, cette colère semble légitime puisque, contrairement à ce qui a été affirmé par Monsieur Rodriguez, il ne s'agissait pas seulement d'un déplacement de soutiens puisqu'il y a eu une réunion de travail, comme l'affirme le communiqué du ministère de l'Education nationale en date du 5 juin. Il y a donc bien eu rencontre avec une délégation du collège où étaient présents la direction, les personnels pédagogiques aussi les délégués de classe. Pourquoi Est-ce que les syndicats n'ont pas été conviés dès le début ?

Bien évidemment, je condamne à mon tour le nouvel acte de violence qui a eu lieu hier dans l'enceinte d'un établissement scolaire. Cet événement montre qu'il est désormais urgent de prendre le dossier à bras le corps.

[Mara Galante]

Invité à réagir, Mara Galante déclara

Le Président De la Tour continue à voir des mots qui n'existent pas, nulle part il n'a été mentionné de réunion de travail et de délégation du personnel rencontrée. Parce qu'excusez moi, mais s'il voit des délégations, des syndicats et des intentions politiciennes dans les mots " pour rencontrer le principal-adjoint agressé hier ainsi que le Principal du collège", c'est qu'il y a manifestement un léger problème. Le Président a été à la rencontre du principal adjoint qui était accompagné du principal et ils ont échangé longuement sur une discussion. Le Gouvernement travaille, ma collègue de l'enseignement travaille, mais parfois, il faut du temps. Recevoir les gens sans savoir réellement de quoi on parle, ce ne serait pas raisonnable et je salue Hélène Le Menn et Madame le Premier ministre d'agir dans sans précipitation, avec gravité et consciencieusement.

[Julien de la Tour]

Voici les termes de Madame le Ministre de l'Education nationale, puisqu'il semblerait y avoir des difficultés de lecture et de compréhension de la part de Madame Galante : "Ils participeront à une réunion avec la direction de l'établissement puis s'entretiendra avec l'équipe pédagogique du collège en compagnie des délégué-e-s de classe".

Il y a donc bien eu une réunion et des entretiens avec l'équipe pédagogique, à moins que Madame Le Menn et Monsieur Sander n'aient pas participé à la même rencontre et dans ces cas-là, nous pouvons nous poser des questions sur les relations entre le Président de la République et un membre de son équipe gouvernementale. J'ose espérer que le Ministre et le Président ne se sont pas contentés de tailler le bout de gras avec les personnes rencontrées en leur demandant juste comment ils allaient. J'ose espérer que des choses ont été dites. Ces choses auraient pu également être élargies aux syndicats.

[Stéphanie Duchamps]

AIF 12/06
Un syndicat enseignant rencontré.

S'est déroulée aujourd'hui une première réunion autour de la Ministre de l'Education nationale, au sujet des événements qui se sont déroulés dans deux collèges frôceux. A la sortie de la réunion, l'AIF a obtenu une courte déclaration de la Fédération nationale des professeurs : "La rencontre avec Madame le Menn s'est déroulée de manière positive et construite et nous pouvons nous en féliciter. Il est seulement regrettable que Madame la Ministre ait attendu nos propositions avant de proposer les siennes. Il est nécessaire de ne pas inverser les rôles. Cette réunion n'est pas une réunion de prise de décision puisqu'il manque trois autres syndicats, en raison d'incompatibilité d'emploi du temps. Madame le Menn a proposé la mise en place d'éducateurs spécialisés, en charge de lutter contre la violence en milieu scolaire. Pour la violence venant de l'extérieur de l'établissement, la Ministre a proposé que toutes personnes étrangères à l'établissement - même les parents d'élèves - devront bénéficier d'une autorisation du principal pour pouvoir entrer dans l'établissement. Nous nous félicitons des propositions mais nous serons extrêmement vigilant afin que les paroles soient suivies d'actes. Nous serons également vigilants à ce que les autres syndicats participent aux discussions mises en place."