[Présidentielle janvier 2015] Débat Second Tour

[Michaël Salinovitch]

Monsieur Vailland, vous parlez d'arguments larmoyants car vous ne connaissez même pas la réalité du pays que vous prétendez diriger aujourd'hui en tant que Premier Ministre. Au lieu de présenter votre candidature au poste de Président, c'est vos excuses que vous auriez du présenter aux Frôceux pour votre inaction et maintenant pour vos mensonges.

Je note que vos collaborateurs vous ont bien préparé votre petite fiche sur la chronologie d'Anglès. Mais monsieur Vailland, vous parlez à un responsable de parti. Allez-vous me faire croire que votre parti ignorait que l'un de siens allait candidater à Anglès? Soit vous mentez soit vous venez de démontrer l’amateurisme de l'ADC.

La réalité est que le gouvernement que vous dirigez aujourd'hui, ou celui de monsieur Schaft auquel vous avez appartenu hier, avant d'en démissionner publiquement et de revenir sur votre démission, attestant au passage la solidité de vos convictions, a servi ses amis politiques.

Oui monsieur le Premier Ministre, des pans entiers de notre pays sont abandonnés par votre gouvernement. Ce que vous n'avez pas fait en dirigeant le gouvernement, vous prétendez le faire demain en étant président? Quelle preuve de mauvaise foi. Alors, oui la conférence des maires a été lancée et elle a été présidée par un homme de qualité, même si je ne partage pas toutes ses opinions. Je ne doute pas de son engagement. Mais, sans nullement remettre en cause l'implication personnelle de M. Berkissian, vous n'avez fait que mettre en place ce que de nombreux maires appelaient de leurs voeux. Ais-je besoin ici de rappeler mes très nombreuses interpellations pour demander à être écouté? Quelle réponse m'ont été apportées par le gouvernement Schaft ou le vôtre? Aucune.

Il ne s'agit pas de ma personne, loin de là, mais des habitants que vous méprisez tellement que vous parlez d'arguments larmoyants. Oui, moi, j'ai larme à loeil lorsque je rencontre nos travailleurs, nos retraités, nos classes populaires et classes moyennes qui ne peuvent vivre dignement des fruits de leur travail car votre gouvernement ne fait rien.

Monsieur, quelque soit le résultat de dimanche, je ne peux que vous inviter à sortir de votre tour d'ivoire et d'aller à la rencontre des Frôceux comme je le fais depuis des années, et là vous comprendrez le sentiment d'abandon de pans entiers de nos territoires. Mais les Frôceux qui nous regardent savent très bien qu'ils n'ont rien, non rien, à attendre de vous et de votre candidature pour qu'enfin on tienne compte d'eux et de leurs souffrances.

[Alexandre Vailland de Chirey]

Vous parlez d'inaction, je vous rappelle que je ne dirige le gouvernement que depuis peu et que de nombreux projets vont sortir dans les jours suivants du conseil des ministres. Je rappelle également que dans un souci d'ouverture, je vous ai proposé de faire partie d'un gouvernement d'unité nationale au sein duquel vous auriez eu tout le loisir de transformer vos pleurs en propositions. Mais je crois que vous en êtes incapables.

Vous en êtes incapables, parce que la gauche n'a su depuis des années que se draper dans une caricature d'elle-même. En insufflant des discours aussi passéistes que ceux selon lesquels le monde de l'entreprise est un "ver" qui mange le fruit de l'intérieur (selon vos mots), vous vous apprêtez à passer encore des années en tant que minoritaire. La Frôce commence à voir quelque chose, et cela se ressent dans les votes : la gauche est impossible de faire croire en l'avenir, de faire croire en la Frôce dans le monde moderne.

En vous écoutant, on aurait presque l'impression que le centre représente une caste de Brahmanes qui accède au pouvoir par cooptation, le tout en enfermant des adversaires et en méprisant le peuple qui serait tout juste bon à payer des impôts. En clair, on croirait presque en vous écoutant que nous sommes les nouveaux dictateurs. Mais nous ne le sommes pas, M. Salinovitch. Rendez-vous bien compte que notre mouvement a été choisi par près de 50% des frôceux, et ce n'est pas la première fois. Le tout, bien entendu, au suffrage universel direct. Cela doit vous faire mal, mais c'est comme cela : en se posant sans cesse les bonnes questions, en analysant avec pragmatisme chaque jour la situation de la Frôce, l'ANC propose non pas des discours dignes de films dramatiques de série B mais des solutions concrètes. C'est ce que les Frôceux attendent, et c'est pourquoi ils nous choisissent, parce qu'ils sont convaincus par notre démarche et notre façon de voir les choses, tandis que la gauche n'arrive pas à convaincre. Les frôceux n'ont pas besoin qu'on s’apitoie sur leur sort comme vous le faites si bien, les frôceux ont besoin d'un projet et d'un gouvernement qui réponds à leurs problèmes et leur offre un avenir. Car si vous pensez que c'est avec votre année sabbatique et votre nationalisation des bureaux de tabac que vous allez leur en offrir un, vous êtes bien plus déconnecté de la réalité que moi.

[Michaël Salinovitch]

Cela prête à sourire. Si vous n'êtes Premier Ministre que depuis peu, je rappelle à toute fin utile que vous étiez ministre, et de ce fait, soumis à la solidarité gouvernementale. L'inaction du gouvernement Schaft est la vôtre également, bien que vous semblez ce soir prendre vos distances d'avec votre mentor.

Vous citez votre tentative de gouvernement d'union nationale. Si vous aviez une once, pas plus, d'honnêteté, vous diriez au téléspectateurs ce que je vous avais répondu: si vous me laissez mener à bien mes projets, ok, si c'est pour faire de la figuration, c'est non. Vous vouliez un figurant, je n'ai pas cette âme, car justement, contrairement à vous, je propose et j'agis!

Vous osez parlez du programme de l'ANC, là encore, nous rions collectivement. Vous osez appeler çà un programme: des propositions vagues, sans âme, proposant ce qui existe déjà! Par pitié, un peu de dignité tout de même, monsieur le Premier Ministre.

Enfin monsieur Vailland, cessez vos caricatures: je n'ai jamais dis que vous étiez des dictateurs, même si en votre sein, certains s’accommodaient bien de ce régime. Donc répondez aux vraies questions au lieu de noyer le poisson de votre inconstance. Et épargnez-nous votre auto-suffisance en donnant des leçons à la gauche, qui a été capable de s'unir et de proposer un vrai projet. Alors oui, votre parti fait un bon score, mais ayez le triomphe modeste, enfin modestie de Vailland de Chirey, cela fait trois!

[Urumi Nakamura]

Monsieur Vailland de Chirey, vous savez pertinemment qu'on ne fait habituellement pas grand chose dans un Gouvernement de transition, pour la bonne et simple raison que la majorité des ministres sont en campagne électorale. A cette optique, il est meilleur de faire appel à des personnes proches des convictions du Premier ministre afin que la gestion des cas d'urgence se fasse de la meilleure manière possible et si possible à des personnalités de la société civile. Ce n'est pas un hasard si le ministre qui dégage la plus grande activité actuellement est issu de la société civile, dans de tels moments tous les partis mettent leurs ressources au service de la campagne.

De plus, l'union nationale n'est souhaitable que dans des cas exceptionnels, il s'agit de maintenir un minimum de cohérence dans l'activité gouvernementale, ça peut se faire dans le cadre d'un accord de coalition, mais pas à l'échelle de l'ensemble des partis politiques.

Concernant le soi-disant passéisme de la gauche, je vous laisse constater les résultats économiques des gouvernements dont la gauche a fait partie, négociant donc l'accord de coalition, la Frôce affiche une croissance exceptionnelle pour un pays européen. Vous avez raison sur un point, nous ne croyons pas au monde dont l'avenir sera la misère grâce à l'austérité généralisée proposée entre autres par Mme Merkel, nous croyons au génie frôceux, et ce génie passe par notre statut de leader de l'éducation sur le plan mondial et nous devons faire tout ce qui est possible pour améliorer encore notre système éducatif.

Je sais que beaucoup de frôceux sont amateurs de course automobile. Dans ce sport, il est beaucoup de détails qui font gagner des centièmes de seconde, comme sécher l'emplacement du changement de pneus ou encore alléger la voiture d'un kilo, qui paraitraient donc inutiles à vos yeux, et pourtant ce sont ces détails qui transforment une 3e place en victoire. Les propositions que vous dénigrez sont dans la même volonté, ce sont les détails qui transformeront un système éducatif d'excellente qualité en leader mondial absolu.

[Marc Schaft]

Monsieur Salinovitch,
Si vous considérez ce débat comme un jeu, et nos échanges comme des chatouilles, libre à vous, mais ce n'est pas mon cas. Des chatouilles visent à faire rire, et je ne suis pas là pour ça.

Concernant l'école d'administration d'Anglès, outre le fait que le projet soit antérieur à l'élection de Monsieur Lubenac à la mairie d'Anglès, sachez que ma relation avec ce Monsieur, malgré tout le respect que je lui dois, n'a rien d'amical. Si toutes les personnes de votre parti sont vos copains, tant mieux pour vous, mais ce 'est pas ainsi que je conçois la politique. Je ne mélange pas ma vie amicale et sentimentale avec ma vie politique.
Si vous étiez opposé au lieu d'implantation de l'école d'administration d'Anglès, pourquoi n'avez vous pas amendé le texte de façon à changer le lieu ? Peut être parce que vous vous êtes abstenu de participer aux débats ?
Pour ma part, quand je désapprouve un projet de loi, je me manifeste tout de suite, pas un mois après son adoption.

Concernant les communes en difficulté, je vous ai proposé de contacter des entrepreneurs prêts à créer des emplois dans votre commune. Je vous ai demandé à ce titre, le 2 janvier, quels étaient les points forts de votre commune et les points forts de ses habitants. J'attends toujours votre réponse.

Ne me donnez donc pas de leçons d'immobilisme.
EN parlant d'immobilisme, j'aimerais revenir sur un point qui n'a que peu été abordé durant cette campagne : la sécurité sociale. Elle est, comme chacun le sait, ouverte et financée depuis le 1er juillet 2014. Cependant, faute de convention existante, nous ne savons toujours pas, hormis quelques points, ce qui est pris en charge, et à quelle hauteur. Pourtant, de nombreuses personnalités de gauche se sont succédées à la tête du ministère de la santé, sans faire quoi que ce soit à ce sujet.

Combien de temps celà va-t-il encore durer ? A moins que vous ne considériez pas la sécurité sociale comme une priorité ?

[Michaël Salinovitch]

Monsieur le président, si vous ne comprenez pas le second degré, à votre âge, je ne peux rien pour vous! Vous nous dîtes que nous n'êtes pas là pour rire, mais moi je le dis, si, vous êtes là pour faire le pitre! Vous mentez sur l'école d'Anglès, vous avez offert à cette ville une nouvelle implantation étatique, payée par les impôts de tous, car cette ville allait être dirigée par votre ami. Nous n'allons tout de même pas débattre pendant des heures sur une réalité que tous les Frôceux voient bien! Alors pourquoi je n'ai pas amendé ce texte....Car je n'ai pas de temps à perdre, je me bats au quotidien pour diriger et relever une ville que vous avez toujours abandonné!

Concernant nos échanges dans votre bureau sur ma ville, encore une fois vous mentez. Monsieur Schaft, je ne vous savais pas jusqu'à ce jour cette forte tendance à la mythomanie.

Bon, puisque vous terminez sur une vraie question, je vais vous répondre. Vous parlez de la sécurité sociale, et je me réjouis qu'elle existe enfin dans notre pays. Vous parlez de personnes de gauche qui auraient dirigé le ministère de la santé, pour répondre à votre pitoyable tacle, permettez-moi de vous rappeler plusieurs points:
Premièrement, je n'étais pas ces personnes et donc je ne suis pas comptable de ce que certains ont pu faire. Êtes-vous vous-même responsable pour tout le centre?
Deuxièmement, ces personnes appliquaient un programme de gouvernement avec le centre, et ces questions n'ont jamais été traité dans ces programmes.
Troisièmement, ces personnes gouvernaient avec le centre, donc je vous retourne la question! Il ne vous aura pas échappé que je me suis toujours opposé à toute alliance avec le centre pour la seule raison que je sais que l'immobilisme, c'est vous!
Dernièrement, monsieur Schaft, vous ferais-je l'affront de vous rappeler que vous avez été Premier Ministre, que vous êtes aujourd'hui président par interim. Ce que vous soulignez n'est que votre incapacité à faire travailler correctement vos ministres.

Mais rassurez-vous, moi président, cette question sera primordiale, elle sera la première traitée, j'en prends l'engagement devant témoins, j'arrête là sinon vous allez voter pour moi!

[Marc Schaft]

Monsieur Salinovitch, rassurez vous, je comprends le second degré, je considère simplement que ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour ce genre de propos. Libre à vous de penser autrement.

Je réitère, Monsieur Lubenac n'est pas mon ami, pas plus que Monsieur Vailland de Chirey ou Madame Von Bertha. Je vais peut être vous expliquer ce que j'appelle ami : un ami, c'est quelqu'un avec qui je prends l'apéritif, avec qui je vais au sport, que j'invite aux anniversaires de mes enfants. Mes relations politiques n'en font pas partie. Si vous êtes ami avec vos partenaires politiques c'est votre droit que je respecte, mais merci de respecter le mien qui est de séparer ces deux notions.

Si vous considérez qu'amender un texte sur un point qui vous parait essentiel (et je pense ne pas me tromper en affirmant que l'implantation de l'école l'était à vos yeux) est une perte de temps, alors cela montre que votre implication en politique est limitée au simple opportunisme. Vous critiquez dans le vide pour semer le doute sans formuler de contre-proposition.

J'aimerais revenir brièvement à notre entretien, et à ce qui je l'espère n'est qu'un malentendu. Je vous suggère de revisionner le compte rendu de celui ci. Vous m'avez expliqué le 2 janvier que votre région manquait de gros pourvoyeurs d'emplois. Je vous ai suite à celà demandé les branches de métiers à privilégier et vous ai proposé de travailler ensemble sur l'ouverture d'un hôtel 4 étoiles, avec 200 emplois à la clé.
Ce n'était qu'un exemple, et je ne sais toujours pas à ce jour si cette opportunité vous intéresse, ou si vous préférez étudier d'autres projets. Sachez quoi qu'il en soit que même si je ne suis plus premier ministre, ma proposition est toujours valable et ma porte reste ouverte pour trouver une solution pour votre commune qui, j'en conviens, est en difficulté.

Par ailleurs, je vous confirme que vous n'êtes effectivement pas responsables de l'intégralité des faits et gestes de votre famille politique. Je déplore simplement que vous me reprochiez mon supposé immobilisme alors que ce phénomène existe aussi à gauche. Je ne pense pas, sans vouloir me vanter, avoir été immobile pendant ce mandat. Vous pouvez désapprouver mon action, ça je le comprends, mais dire que je n'ai rien fait relève du pure mensonge, au vu du nombre de projets de loi que j'ai rédigé et soumis à l'assemblée.

Je me réjouis cependant que vous sembliez prendre à cœur la sécurité sociale, et je souhaite vivement que ce soit toujours le cas si vous veniez à être élu. Le cas échéant vous pourrez compter sur moi pour vous soumettre ma vision des choses, tout comme j'espère pouvoir connaître la votre si le centre venait à être reconduit.
La sécurité sociale est un sujet bien trop important pour donner lieu à des clivages. Une consultation nationale doit être lancée afin de trouver un consensus, outrepassant tout clivage, à l'image de ce qui se fait actuellement pour la réforme constitutionnelle.
J'espère que vous serez d'accord avec moi sur au moins ce point.

[Michaël Salinovitch]

Au moins un point où nous serons d'accord ce soir.