Retrouvez en exclusivité l'interview de la liste ADF pour les élections législatives.
1 / L'actualité récente a été dominée par les actes de certains groupuscules d'ultra-droite avec notamment l'attaque du siège de la LDH et l'irruption dans le métro de Casarastra. Quel serait à votre sens la meilleure solution pour y mettre fin ?
Depuis que nous sommes aux responsabilités, nous ne sommes jamais défaussé de nos devoirs envers les citoyens et la République. C'est pourquoi, nous continuerons à lutter contre les groupuscules d'ultra-droite avec la même conviction, en renforçant notamment la sécurité de leurs cibles potentielles. Et nous engagerons une lutte sans merci contre ceux qui bafouent les principes de notre pays, en donnant plus de moyens aux services de renseignement pour appréhender ce genre de violences. Nous pénaliserons davantage les personnes qui s'adonnent à ce genre d'attitude, en durcissant le code pénal. Et surtout, nous prononcerons la dissolution de toute association qui ne respecterait pas nos lois. C'est un devoir aujourd'hui et nous continuerons de l'assumer. Sur le plan humain, nous ne pouvons pas accepter que des extrémistes menacent nos libertés et notre droit à la diversité. L'ADF a toujours défendu la place de l'humanisme dans notre société. C'est un devoir de civilisation que nous avons. Et en conséquence, nous poursuivrons les campagnes de prévention et d'information pour lutter contre la haine et l'intolérance.
2 / La dernière loi de finances dégage un excédent budgétaire de 12 milliards de plz. Pensez-vous opportun de creuser dans cet excédent pour financer des programmes sociaux ou des baisses d'impôts ou êtes vous partisan d'une grande prudence sur le sujet ?
L'excédent budgétaire doit être utilisé avec prudence et pour des actions ponctuelles. Les aides sociales relèvent des dépenses d'interventions, ces dépenses d'intervention se règlent avec les recettes de la même année, pas l'excédent de l'année précédente. Les aides sociales doivent être votées avec prudence, et il en va de même pour les baisses d'impôt. A ce titre, on ne peut pas se baser sur la seul espérance d'un maintien du niveau élevé des recettes. Car si l'excédent se réduit de façon inattendu, une fois les aides votées, il sera très difficile de revenir en arrière, et on court donc le risque d'aller au déficit.
Une utilisation pour régler les gros investissements, plus ponctuels, ou pour de la redistribution, sous forme par exemple d'une prime d'activité comme cela s'est fait l'année dernière, me semble plus propice.
3 / La question de l'accueil des migrants a dominé la première partie du mandat du Gouvernement Pommier. Suite aux votes de l'Assemblée Nationale, il a été établi un quota de 30 000 migrants pour l'année 2016. Pensez-vous qu'il serait raisonnable de modifier ce quota que ce soit à la hausse ou à la baisse dans la mesure où les villes ainsi que nos partenaires diplomatiques ont déjà pris des dispositions en se tenant à ce chiffre ?
Sur l'accueil des migrants, le Gouvernement a été irréprochable. Pour rappel, nous avons hérité d'une situation extrêmement complexe puisque la Frôce n'avait pas encore signé les Conventions de Genève. Il a d'abord fallu procéder à cela pour pouvoir agir légalement. Et nous n'avons pas tardé à le faire. Après le scandale provoqué par l'expulsion des migrants à Kervern, il apparaissait comme normal que nous réagissions. Le travail d'équipe qui a été mené, tant par Bastien Pommier pour l'ADF, que Mara Galante pour le RD, a permis d'aboutir à un plan d'accueil ambitieux et rigoureux. Nous faisons parti des pays les plus sains d'Europe sur le plan économique. Nous avons un système éducatif qui sert d'exemple dans le monde entier. Et nous avons aussi beaucoup de coeur. Chaque étape de la campagne nous le montre. La Frôce est un pays humain, elle ne peut, viscéralement accepter le sort de ces réfugiés, livrés à eux-même, condamnés à la misère à la pauvreté et au rejet. Charge à nous, désormais, si les citoyens nous font une nouvelle fois confiance de poursuivre la construction d'une véritable cohérence politique et humaine, en facilitant l'assimilation de ces réfugiés et leurs conditions de vie. Nous avons le devoir de nous engager durablement, aussi, par le biais du CIPNA dans l'aide aux pays en difficulté. Il nous faut éviter de telles situations, dramatiques, autant que faire se peut. C'est notre engagement depuis le début et force est de constater que nous avons su faire avancer les choses. L'humanisme est le progrés !
4 / La réforme de l'audiovisuel a occupé un pan non négligeable des débats parlementaires durant la première moitié de la mandature, cette réforme a ouvert l'accès au marché gratuit à un nombre de chaines bien plus larges qui vont sans doute rivaliser d'imagination pour s'attirer les faveurs du public. L'imagination des producteurs ne va pas sans dérive, et certaines associations familiales craignent déjà l'essor d'une télé-poubelle portée par des concepts extrêmement sulfureux qui vont parfois jusqu'à mettre en danger la santé des candidats. Le Gouvernement doit-il avoir un pouvoir de régulation en la matière ou laisser une totale liberté aux diffuseurs ?
Nous ne devons pas tomber dans les procès d'intentions faciles, exprimer des jugements moraux sur la qualité des programmes est dangereux, qui détermine ce qui est propre à être vu et impropre à être vu ? C'est le premier pas vers une censure pernicieuse, un jour les programmes trop proches d'un bord politique pourraient être considérés comme sulfureux et interdits par ce raisonnement.
De plus nous avons déjà des quotas et une signalétique de protection du jeune public pour éviter de tomber dans le trash permanent, démarche qui me semble bien plus respectueuse de la liberté et plus intéressante éditorialement parlant qu'une quelconque forme de censure. Les diffuseurs doivent donc rester libres tant que la loi en vigueur n'est pas enfreinte.
Concernant les atteintes à la santé indiscutables, elles peuvent être considérées comme des formes de violence, je ne pense pas qu'il y ait besoin d'une nouvelle loi mais que la justice fasse correctement son travail comme elle le fait actuellement, ayons confiance.
5 / Depuis la mise en place des provinces, un grand nombre d'entre elles ont mis en place une fiscalité basée sur les questions d'environnement. Pensez-vous que la taxation écologique doit demeurer le domaine réservé des ressources propres des provinces ou que celle-ci devrait être du ressort du gouvernement, et si vous souhaitez que celle-ci devienne du ressort du gouvernement, quels revenus de substitution devraient percevoir les provinces en question ?
L'environnement est une compétence exclusive du conseil provincial, la taxation écologique est sans doute la forme de taxation la plus proche de l'esprit dans lequel les provinces ont été crées et il est heureux que les gouverneurs aient majoritairement pris l'initiative de se saisir pleinement de cet état d'esprit, déplacer cette taxation au niveau national serait contraire à l'esprit dans lequel ont été crées les provinces et marquerait le dépeçage de ces institutions.
Les enjeux environnementaux sont différents dans chaque province, on ne peut décemment pas considérer que les problèmes sont les mêmes sur une plage des Baléares, au sommet d'une montage du Piémont ou dans le centre d'Aspen, il est parfaitement adapté que chaque province détermine ce qui est le meilleur pour ses politiques environnementales, ne sombrons pas dans un hyper-centralisme qui sclérose de nombreux pays